Information La francophonie perd une de ses figures Jacques Bernard a la reconquéte de I'Est epuis quelques jours D déja, la voix de Jacques Bernardne réveille plus les auditeurs de l’émission du matin de CBUF-FM. Aprés avoir quitté les ondes radiophoniques, Venimateur de Radio-Canada quittera définitivement Vatcoiver dans le courant du mois de juillet. Et avec: le départ de Jacques Bernard, c’est un peu un pan de J’histoire de la francophonie de la Colombie- Britannicuequis’enretourne vers d’avtres horizons. Ent'é en 1969 a Radio- Canada, a’ .reure des débuts dela radio franyaise en Colombie- Britannique, Jacqu2s Bernard aura occupé pratiquement toutes les fonctio:‘s possibles au sein de la société publique. Il est annonceur jusqu’en 1971 puis il rentre a Québec pour y présenter le Téléjournal local. Jacques ~ Bernard revient A Vancouver en 1976 pour devenir le premier présentateur du journal télévisé de la Colombie-Britannique au moment de |’inauguration de la télévision francaise. Un an plus tard, Jacques Bernard revient a la radio comme réalisateur, avant d’accéder au poste de directeur de _ la radio en 1982, En 1990, il ~reprend le micro pour animer l’émission “CBUF Bonjour”, décision qui en surprendra plus d'un. Sarésolution prise, Jacques Bernard visiblement serein nous explique les raisons de son départ pour Montréal, nous fait part de ses projets d’avenir et de son regard sur la francophonie qu’il s’appréte 4 quitter. Le retour au Québec «La raison principale, c’était le goat d’aller vivre en francais dans un _ milieu majoritaire. J’ai toujours été un peu écartelé, avec une jambe ici et une jambe au Québec. Pendant plusieurs années, j’ai pu vivre avec _¢a sans difficultés puis le temps est arrivé de régler la question. La deuxiéme raison, c’est que je suis arrivé 4 un moment ot il faut faire des choix, et c’est peut-étre pour - moi l’occasion d’une deuxiéme carriére. A Radio- Canada a Vancouver, j’ai presque tout fait. Est- ce que je devais m’asseoiret attendre laretraite? Si je veux grandir dans mon métier, ou je reste et je passe du coté anglais, ou je fais mes bagages et je vais 1a ow il y a plus de francophones. . Les débuts de Radio-Canada = -La radio de Vancouver est trés chére amon coeur. J’y suis arrivé presque au début. C’était une période héroique et l’atmosphére était tres différente: il n’y avait ‘méme pas de salle des nouvelles, on étaitpeu nombreux et on faisait le méme nombre d'heures d’antenne!... Il fallait voir les réactions des anglophones a l’époque. C’était trés exotique pour eux. Des milliers de Québécois ont appris a connaitre la Colombie-Britannique, notamment les jeunes, grace aux émissions pour adolescents. C’était 1’époque des hippies et a chaque fois qu’ils débarquaient en vacances 4 Vancouver, ils venaient visiter la radio... _ Radio-Canada et la communauté francophone On a toujours tendance a surestimer le réle que jouent la radio et la télévision dans un milieu. La TV et la radio ne peuvent pas créer une communauté. Trés humblement, elles peuvent refléter ce milieu. Jacques Bernard lors de sa derniére émission, le vendredi 19 juin. Mais il y a eu un effet d’entrainement: se voir, s’entendre 4 la radio ou 4 la TV, c’est trés important. Cela permet de se regarder dans le miroir, car tant que l’on ne s’est pas regardé dans un miroir, on ne sait pas de quoi on a l’air. La francophonie a pus’afficher. Parexemple, lorsque Marie Bourgeois va voir le premier ministre avec une caméra de télévision qui la suit, le premier ministre lui accorde une demi- heure de plus etil estmieux disposé 4 son égard. Ce réle 1a est trés important. L’évolution de la communauté francophone Dans les années 60, j’avais l’impression que les ambitions des francophones ne dépassaient pas celles d’un groupe folklorique. On parlait uniquement de messe, d’église ou de danse. Onnepensait pas qu’il puisse en étre autrement. Bien qu’il soit difficile d’estimer le rdle des médias 1a-dedans, l’arrivée de Radio-Canada et du PHARMACIE MAILLARDVILLE 1015 Austin — Coquitlam, C.-B. 937-3122 Soleil de Colombie a contribué a une prise de conscience des gens, de ce qu’ils étaient et de ce qu’ils voulaient devenir. Ils ont décidé -de s’organiser. Les gens se sont . détachés de l’église pour s’affirmer politiquement comme francophones. La Maison de la francophonie et la communauté aujourd’hui C’est une communauté en développement, avec ses peurs et ses angoisses. La Maison de la francophonie n’est pas facile a gérer, cela donne des angoisses et ¢a en énerve beaucoup. C’était une premiére, car d’ordinaire, on érige un batiment' en reconnaissance a -une communauté qui a faitses preuves. Au contraire dans le cas des ‘francophones d’ici, il s’agissait de fournir un édifice pour que la communauté se développe, qu’elle devienne dynamique. Au départ, on était bien peu a y croire lorsqu’on est allé demander 1,5 million de $ au gouvernement fédéral. Les autres nous prenaient pour des réveurs. Pendant longtemps, on avait parlé de “pied a terre”, de “pignon sur rue”, de “toit commun”: il n’a pas été fait dans le quartier de la 16éme avenue comme on le souhaitait, mais il a été fait. Le manque d’implication que Pon constate souvent dans la communauté Les "British Columbians" en général ne se mobilisent pas facilement. Tous les clubs ou associations ont du mal a rassembler les gens. Et les francophones sont avant tout des “British Columbians": l’individu d’abord, le groupe aprés. Les francophones sont dynamiques a certains moments, mais pas tout le temps. Mais dés que les francophones parlentd’ organiser quelque chose, les gens passent leur temps a organiser des structures alors quece qui importe, c’est l’action! Ce qui manquera le plus en quittant Vancouver Le paysage, la mer. Vancouver reste pour moi la plus belle ville du Canada. Les Vancouvérois restent des éternels touristes dans leur ville. Le site et la qualité de vie y sont exceptionnels. Et puis il y a bien sir tous les gens que je connais ici. Propos recueillis par Renaud Hartzer OK ka a ee | VOIR PLUS LOIN De France ou de pays d'Afrique, du Canada, de Suisse ou de Belgique, de toutes les nations unies par la francophonie, des informations abondantes sur la situation internationale. TV5. Des reportages a faire battre les coeurs. TV5. Des face-a-face avec les auteurs et leurs ceuvres. TV5. Des superproductions somptueuses. TV5 Etre branché sur TV5, c'est voir plus loin. | OE ase, hae Le monde en francais : s LA TELEVISION INTERNATIONALE | en exclusivité sur le cable ==) y= _ COASTAL INSURANCE C88 saweem | SERVICES LTD. Ly hhdldle Produits de qualité _GARDERIE FAMILIALE LICENCIEE . Prix compétitifs 2130 Kingsway 'Pour vos besoins en assurance" Louise Marchan d . Vancouver, C.-B. 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