4—. Le Soleil de Colombie, vendredi 2 novembre 1984 Une année chargée quand méme Suite de la page 1! autre province, le Québec, le Manitoba? Pour voir plus grand et plus loin, les Danseurs ont di s’organiser avec les moyens du bord et paraitre un peu plus professionnels. Ils ont donc “ouvert” plusieurs comités pris en charge par les danseurs et les. danseuses. Comme le co- mité des-voyages qui s’appelle le COVE (Comité organisa- teur des voyages d’envergure) . Il y a aussi le comité social; “c’était bien beau de répéter et de donner des spectacles, mais les membres de la troupe ne se rencontraient jamais pour s’amuser”. Alors désor- mais, il y aura des activités qui n'ont rien a voir avec la gigue, comme un bal de I’Halloween, des randonnées pédestres, des sorties de ski alpin ou de fond...” “Sur les vingt-quatre danseurs et danseuses a la rentrée il en y a_ treize nouveaux. Parmi ces derniers, ily ena plusieurs qui viennent d’arriver 2 Vancouver et qui ne connaissent personne; les activités sont donc un bon moyen pour mieux se connai- tre,” explique Raymond Lemoine. Il y a aussi le comité “activités”, pour ramasser des fonds; malgré la subvention du Secrétariat d’Etat qui est de 5 000$, la Troupe veut de plus en plus devenir indé- que nous ne donnerons aucun nancer. En juin dernier, les Danseurs avaient essayé pour la premiére fois des enchéres et une St-Jean-Baptiste. “Nous avions fait 1200 dollars de profit”. La troupe a donc l'intention de recommencer l’expérience en juin prochain, d’ouvrir une cabane a sucre pour la premiére fois a Vancouver, de monter une vente de garage... Dans l’im- médiat, les Danseurs ouvre le bal, un bal rétro des années 50 et 60, avec la musique de ces années-la. On se déguisera, on aura de la tire, il y aura un bar payant. “Je veux souligner que nous nedonnerons aucun spectacle; le public est invité a notre bal, a vingt heures, le - 24 novembre au centre com- munautaire Marpole, coin de la 59@me avenue et Oak. - Coté danse folklorique, la - Troupe des Danseurs du Paci- fique continuent d’innover. Aprés Noél, elle donnera des ateliers dans les écoles pour les éléves et pour les professeurs ; elle donnera des cours dans certains centres communau- taires, aussi bien en francais qu’en anglais, 4 ceux qui veulent apprendre a giguer pour s’amuser et non pour monter sur les planches. Une animatrice sera a4 la dispo- sition du public et des écoles a n'importe quel moment de la journée. Quant aux spectacles, ils sont toujours la et méme plus que jamais. Avec ses nou- veaux danseurs Raymond va mettre sur pied un spectacle différent. A partir du ler mars de l’année prochaine et jusqu’au 2 juillet, la Troupe vendra partoutsonspectacle a Vancouver comme dans toute la province, un nouveau spec- tacle qui raconte en dansant le Canada, avec _les Amérindiens, la venue des Francais, le Canada francais mais également avec l’arrivée des différentes éthnies. Et depuis quelques mois, les Danseurs du Pacifique ont un outil de promotion qui leur permettre de paraitre _ plus professionnels. “La Société Audio-visuelle nous a fait un vidéo de qualité de quarante- cing minutes, un souvenir pour nous mais aussi qui permettra au Conseil des arts populaires de nous présenter a l’extérieur” mais Raymond a un autre vidéo quiil garde encore plus précieusement, celui de la soirée au stade de _la Place BC en septembre dernier ov il avait dansé, en compagnie d’une autre dan- seuse de la Troupe, devant le Pape. Ces jours-ci la Troupe cher- che un logo qui la représen- tera, elle a donc ouvert un concours a tous et a toutes. (Voir modalités en page 3). Les premiers dessins sont arrivés, en grande majorité d’enfants. Raymond Lemoine pense bien y participer quand il trouvera le temps. C’est un habitué des concours, c’est son dessin qui avait été choisi pour le drapeau de la Fédération des Franco-colombiens. Suite de la page 1 neuf ans, ils fétent l’arrivée en force de l'anglais dans leur classes. 12h30 par semaine, mathématiques, les arts plas- tiques, la musique, et les cours d'anglais “proprement dit (orthograplhe, grammaire..). Les 12h30“de francais sont réservées aux sciences na- turelles, aux sciences hu- maines ( aphie) , a l’édu- cation physique et au fran-. cais. Cette répartition moitié- moitié sera maintenue grosso modo pom la tiéme année, fin de l’école élémen- taire, et les étudiants d'im-. mersion suivront par la suite de moins en moins de cours en francais. Quand Mike Sayers reprend les éléves en main, ils ont un programme chargé et allé- chant devant eux. D'abord une présentation grammati- cale sur les.féminins, qui doit s'accompagner d'un exercice ov les copains se transforment en copines et les éléves en... éléves. Pas’ vraiment de pro- bléme, dans la plupart des cas- il s'agit d'une révision. Pour- tant, si les éléves ne semblent pas éprouver de grosses diffi- cultés pour respecter les nor- mes grammaticales, ils ont beaucoup plus de mal 4 les exprimer par oral. Ils en sont a leur cinquiéme année de ee sera utilisé pour les: «Tout seul» al’école francais, mais ils s’expriment beaucoup plus automatique- ment en anglais qu’en fran- ais. Ils connaissent les mots, Sans toujours savoir comment les intégrer trés rapidement dans une conversation. Pour- tant, ils parlent entre eux en francais, et heure de diner ou pas heure de diner, ils se détendent dans la méme lan- gue. Bon, la grammaire c’est bien joli, mais ce n'est pas 1a-dessus que Mike Sayers a basé sa journée. Aujourd’hui, Troupe de la Seiziéme est venue comme l’an dernier Scio. sa piéce pour en- ants, “Tout seul”. Mike Sayers apprécie le geste car “il ne faut pas rater une occasion de montrer que le francais existe 4 Vancouver”, pour- tant, il est un peu méfiant. _“L’année derniére, dit-il la iéce (“Catou, ou l'enfant pina-Bifida, NDLR) m’avait parue un peu compliquée pour les enfants”. Il utilise 4 fond le fascicule envoyé par la Troupe aux professeurs avant le spectacle et explique les mots difficiles: cordon ombilical, la cosse, il s'est é€vanoui... et finit, aprés les recommandations- de dis- cipline d’usage, par emmener ses éléves dans Ie gymnase de l’école ow ils *seront’en com-” pagnie de six autres classes pour voir le spectacle. Durant toute la durée de la piéce, toutes les classes seront d’ail- leurs remarquablement cal- mes; “Tout seul” les a semble- t-il fait tenir tranquilles. Rideau! Nous sommes dans un ate- lier de parapluie ou nos trois héros (Paule Desautels, Fabienne Goulet et Nicole Robert) se trouvent face 4 une situation inhabituelle: il n’y a plus de parapluie, donc plus de travail, donc plus rien a faire. Heureusement, quel- qu'un a l'idée de brancher le métre de couturiére, symbole du cordon ombilical, sur une machine a tout dire, l’Org, qui donne toujours une tache _ @ accomplir pour combattre Yennui. Tout se passe dans l'activité la plus stérile jus- qu’au moment ou l'un des “nonymes” (c'est comme ¢a qu'ils s’appellent) casse son cordon. D’abord affolé, il finit par réaliser qu'il est aussi trés ” agréable d’avoir des_loisirs pour réver.Ses deux compéres e rejettent, puis finissent par comprendre que ce fameux cordon les attachait en les occupant... Fin du réve,retour al’atelier otles trois héros ont réalisé qu’on peut s'amuser et bien s'entendre 4 ne rien faire... Aprés le spectacle, les comé- diennes doivent souscrire a la traditionnelle série de ques- tion et, surprise, pas un enfant ne s'interroge sur le contenu de la piéce, mais ils ont tous des questions sur la maniére dont sont fabriqués les parapluies, sur les fonc- tionnement technique de l’Org... Retour en classe. Premiére question de Mike Sayers a ses éléves: “Qu’avez vous compris?”. Une voix innocente s'éléve et avoue sans fausse honte: ‘Rien’. Pour- tant, le professeur ne se laisse pas abattre pour autant, il reprend l'histoire petit bout par petit bout et demande alors aux enfants de remplir les trous qu'il laisse volon- tairement dans l'histoire. Et la, | deuxiéme surprise, les éléves du moins cing . ou six d’entre eux, se prétent faci- lement a la reconstitution: ils ont intégré le vocabulaire, les mouvements des comé- diennes, mais pas le “mes- sage”, comme I’a défini une des actrices durant la séance de reconstitution. En tout cas, ils ne sont pas ennuyés. Commentaire du professeur: “C’était mieux que l’année derniére”. Et de toute facon, demain, la gram- maire reprend ses droits. Le serpent ethnique Suite de la page 1 madame McCarthy a finale- ment annoncé la _ possibilité future d’une jonction de ce réseau avec les zones piétonnes et cyclables de Stanley Park et de Kitsilano. Cet ensemble, qui portera le nom de “BC Parkway’, va rendre nécessaire la construc- tion de 16 kilométres de pistes nouvelles, marquées en bleu pour les bicyclettes et en rouge pour les coureurs et mar- cheurs. Il s’inspire d’une tra- dition déja établie 4 Londres avec “The Embankment” et a Toronto avec “The Martin Goodman Trail”, et donnera a Vancouver un des plus grands parcs du monde. «La Bottine souriante» Suite de la page 1 gée les fresques de la vie traditionnelle du Québec. La Bottine Souriante a in- terprété des airs et des chansons inspirés de plusieurs régions du Québec et VAcadie. Le public a été transporté par la magie du folklore a travers des villes comme Chicoutimi, Mont- Laurier et St-Basile de Portneuf, pour n’en nommer que quelques unes. Pour la deuxiéme partie du spectacle les gens dans la salle ont été invités 4 danser au son enjoué de La Bottine Souriante. Plu- sieurs membres de la troupe des Danseurs du Pacifique ont manifesté leur présence en guidant les groupes pour la populaire formation carré. L’atmosphére était empreinte de gaieté et d’entrain. La Bottine Souriante a été un réel succés ou plus de 200 personnes ont pu apprécier le talent incontestable de ces artistes bien de chez nous. Procés en frangais refusé Luc Paquette devra compa- raitre devant les tribunaux avec l’assistance d’un traduc- teur. Le juge albertain chargé de son procés, une affaire de drogues, a décidé de ne pas accéder 4 sa requéte d'un procés en francais qui aurait donc eu lieu devant un jury composé de Franco- Albertains. Jacques Abouchar libéré — Le journaliste francais de la télévision “Antenne 2” con- damné par un tribunal de Kaboul a dix-huit ans de prison pour espionnage, alors qu'il était rentré illégalement en Afghanistan uniquement pour réaliser un reportage sur a résistance anti-soviétique, a été libéré quelques jours aprés son procés. Cette libération trés rapide est le résultat de pressions diplomatiques trés fortes portées par la France sur les gouvernements afghan et soviétique. = Monsieur Abouchar est arrivé a Paris la fin de semaine derniére. Le Consulat du Canada 4 Bordeaux est supprimé = Le gouvernement conserva- teur veut fermer le Consulat du Canada a Bordeaux (sud- ouest de la France). Le Consulat serait un des dix établissements dipiomeudues supprimés par les Affaires extérieurs pas mesure d’éco- nomie. Créé en 1965 par le Premier ministre de l’€poque Lester Pearson, le consulat couvrait une population de cing cents résidents canadiens seulement et était générale- ment considéré comme beau- coup moins important que les consulats de Marseille et Strasbourg. Ironiquement, le Premier ministre francais Laurent Fabius vient prochainement en visite officielle au Canada, et le ministére des Relations extérieures canadien répéte a au veut l’entendre que cette ermeture est uniquement une mesure d’ordre économique et ne signifie pas pour autant que le Canada a perdu son intérét pour la France. ~ Cette fermeture sera confir- mée par le discours du tréne de Brian Mulroney du 5 novembre, au cours duquel il annoncera d'autres ferme- tures (on avance le nom de la Nouvelles Orléans) et des mesures d'économie pour l’Etat parmi lesquelles figure- ront en bonne place la réduc- tion du personnel a Radio- Canada (on parle de la sup- pression de 1 500 emplois sur l’ensemble du réseau) . Traducteurs, 2 vos dictionnaires! Suite de la page 1 lent obtenir la reconnaissance de leurs pairs. Au menu, deux textes a traduire en trois heures qui totalisent 4 eux deux quatre- cents’ mots, l’€quivalent de trois ou quatre pages dactylo- —— Rien d’énorme, lonc, mais le travail doit étre impeccable: l’an dernier, cin- quante quatre personnes ont tenté leur chance en Colombie britannique et seulement dix- neuf ont été recues. & Serieux garanti ‘ Le premier texte de l’exa- men, obligatoire, est d’ordre général. Souvent extrait d'une revue, il comporte quelques difficultés... comprenez des expressions ne figurant dans aucun dictionnaire. On peut choisir le deuxiéme entre deux, mais il traitera de toute facon d'un sujet technique: la traduction du mode d’emploi d'une machine agricole ou encore le traitement d'un article médical sur la vie des enzymes... “L’examen est ouvert a tous, néamoins il s’adresse surtout a des traducteurs expérimentés, souligne Jacqueline Rouah, présidente de la Société des traducteurs et interprétes de C.b., antenne provinciale du Conseil des Traducteurs, et non a des gens qui veulent confirmer des dispositions na- turelles acquises lors d'un ou deux contrats occasionnels”. Pour elle, l’enjeu est clair: si les traducteurs ne s’organisent pas, beaucoup de contrats continueront a fuir le pro- vince pour l'Est ou méme pour les Etats-Unis. Rassurer le client Monsieur Miller, rédacteur en chef de “The Transletter”, le bulletin interne de la Société renchérit: “Notre in- sistance au professionnalisme et a maintenir certaines nor- mes peut bénéficier au client comme au traducteur. Pour le client, le meilleur service pos- sible, et pour le traducteur (ou interpréte) , la reconnais- sance de la valeur de ce service”. Autrement-dit, cela vaut la peine de se casser la téte a passer cet examen difficile. Ne serait-ce que pour figurer a l’annuaire des traducteurs agréés par la Société, publication diffusée chez les clients potentiels. En Ontario ou au Québec, un client n’envisagerait pas, selon Jacqueline Rouah, de ‘confier une traduction impor- tante 4 qui que ce soit sans avoir consulté au préalable l’annuaire des sociétés provin- ciales qui ont la-bas une trentaine d’années_ d’exis- tence. La Société des traduc- teurs et interpréetes de C.b. n’en est pas la. Créé il y a tout {une quatre ans, elle est déja a troisiéme société u Canada, mais elle ne compte néanmoins qu'une centaine de membres. Compte tenu du volume de traductions généré dans la province (on cite généralement le chiffre d’un million de mots par an), c’est trés peu. “Nous sommes pour l'instant la partie émergée de Viceberg”’, explique fac ueline Rouah. Reste a ocaliser, convaincre et orga- niser l'autre. Réseau d’entraide “La Société n'est pas une agence de placement, précise Jacqueline Rouah, mais si on nous téléphone pour nous demander le nom d'un tra- ducteur anglais-japonais, il est évident que nous recom- manderons un de nos mem- bres”. L'annuaire des tra- ducteurs agréés est donc un argument de vente convain- cant pour la Société. Ce n’est pas le seul. L’organisation constitue aussi un réseau d’en- traide et le téléphone sonne souvent 4 propos d'une ex- pression difficile ou d’un titre “intraduisible”. D’autre part, une société puissante pourrait non seulement pousser le gou- vernement provincial 4 ouvrir un bureau de traduction com- me en Alberta, mais elle pourrait aussi parler (tarifs par exemple) d’égal a égal avec le Secrétariat d’Etat. Le service des traductions du Secrétariat d’Etat, chargé de tous les travaux émanant des organismes gouvernementaux ou des Sociétés de la cou- ronne, vient d’ouvrir un bu- reau. de _ traduction a Vancouver. Et il envisage officiellement de faire appel a des professionels indépen- dants payés a la pige... a la condition qu’ils aient réussi l’exament d’accréditation du Secrétariat d’Etat, d’ailleurs beaucoup plus difficile que celui du Conseil des Traduc- teurs. Ainsi, le Conseil, et par ricochet la Société de C.b., sont actuellement en train de négocier une uniformisation des deux épreuves. Il suffirait alors d’étre membre de la Société pour avoir accés a la manne fédérale. Dans |’im- médiat, la Société s'est plus modestement contentée d’a- vertir tous ses membres de la tenue de l’examen du Secré- tariat d’Etat du 23 octobre. Bien qu’ambitieuse, la Société a encore du chemin 4 faire. L’humidité endort (SHS) Si votre patron vous surprend assoupi au bureau par une journée trés humide, vous avez maintenant des arguments pour vous défen- dre. En effet, une étude réali- sée a l'Université d’Alberta révéle que l’humidité diminue la concentration et augmente l'envie de dormir. Les pro- fesseurs E. Howarth et M.A. Hoffman ont mesuré les rela- tions entre la météo et les humeurs d’une vingtaine d’é- tudiants agés de 17 a 25 ans. Pendant onze jours, ces volon- taires ont rempli chaque soir un questionnaire destiné a sonder leurs états d’4me. Pen- dant ce temps, les chercheurs scrutaient les conditions atmosphériques. Résultats: Vhumidité surtout, mais aussi la température et les heures d'ensoleillement affectent nos humeurs. Et l’élévation de la température diminue |’anxi- été et le scepticisme. Alors, pourquoi ne pas suggérer a votre patron d’ouvrir une succursale a Hawaii et de vous -y affecter? \ a ree fi te dy Re ee ee pie en aaae »