Victoria: 3et 8 Chi VOL. 5 No 16 VENDREDI 16 OCTOBRE 1981 * “Les Beaux Dimanches Monsieur Amiicar le 18, 20h30 La fiction dans la vie Cette piéce d’ Yves Jamiaque met- tant en vedette Francois Cartier nous sera présentée le 18 octobre a - 20h30, dans le cadre des Beaux Dimanches. On. pourrait parler de suspense psychologique ow la réalité devient fiction et ot la fiction a sa part de vérité, en essayant de cerner cette piéce qui nous glisse un peu entre les doigts. Extremement bien structu- rée, Monsieur Amilcar est une oeu- vre qui nous tient en haleine du début a la fin. Car c'est un drame qui a les qualités d‘une.tragédie, dont humour est féroce et la. douleur froide. L'histoire est celle d’un homme qui a tout perdu, qui est cocu et dont la famille a été brisée. Apparemment fortuné, il s’exile et décide d’‘engager des gens qui vont lui jouer a domicile le théatre de son choix. En payant trés cher, il choisit trois personnes qui vont remplacer ceux qu’il a aimés: une comédienne profession- nelle interpréte le rdle de sa femme; une jeune fille qui se prostitue et qui veut étre journaliste devient sa fille, et un peintre qui n’a pas. encore réussi et qui se, cherche du travail occupe la place de l’amide la famille. “Tous les soirs de la semaine a compter de-18 heures, ils doivent tous se retrouver chez Monsieur Les Beaux Dimanches Faut voir ca: Salut, Jacques le 18, 19h30 Hommage a un artiste disparu C’est un Faut voir ¢a tout a fait spécial que les téléspectateurs de la chaine francaise de Radio-Canada auront la chance de voir dans le cadre des Beaux Dimanches le 18 septembre 4 19h30. En effet; cet hommage a |’auteur- compositeur Jacques Blanchet réu- nit une pléiade de vedettes dans un spectacle dont la beauté formelle est égale 4 la sensibilité créatrice de Blanchet. Si dés i’age de dix-neuf ans il écrit des chansons pour les autres et qu’en 1950 on peut I’entendre a la radio et deux ans plus tard le voir a la télévision, c'est vraiment en 1956 que Jacques Blanchet se fait connai- tre du grand public alors qu’il rem- porte le grand prix de la chanson avec Le ciel se marie avec la mer. Plus tard, il ira & Paris, puis rempor- tera aussi d’autres prix. : Réalisée d’aprés une idée d’André Gagnon, cette émission dépasse le simple portrait, car si on y retrace les principales étapes de sa carriére, chacun des artistes invités apporte un témoignage personnal. A travers Amilcar dans la peau de leurs per- sonnages,. jusqu’a 9 heures le len- demain matin ainsi que durant la fin de semaine. Complétement déses- péré, cet homme veut s’offrir I'illu- sion, la concrétisation de son réve. Mais les membres artificiels de cette famille improvisée existent aussi par eux-mémes et ils ne peuvent tou- jours se dédoubler parfaitement. Ce qu’ils sont dans la vie se méle au réle que chacun d’eux doit jouer. Lente- ment, ils nous deviennent sympathi- ques tout en demeurant énigmati- ques. Et la ligne qui sépare le fictif du réel s‘amincit au fur et 4a mesure que se déroule la piéce. Les dialogues sont riches, denses et on ne s’ennuie Pas un instant. Car méme si les répli- les paroles et f‘inierprétation de Claude Léveillée, Jean-Pierre Fer- land, Clémence Desrochers, Ray- mond Lévesque, Sylvain Leliévre et André Gagnon, on sent non seule- ment l’amitié mais aussi le respect qu’ ils ont envers Jacques Blanchet. Divers extraits nous font revoir Jac- ques Blanchet a différentes occa- sions. On pourrait mentionner aussi la participation d’artistes .comme Daniéle’ Oddera, Clairette, Renée Claude et Marie-Josée Thériault qui est la niéce de Blanchet. Mais il faut surtout souligner la présence de celle que |’on surnommait la grande dame de la chanson, Lucille Dumont, quia été l'une des principales interprétes de Blanchet et que Il’on retrouve avec grand plaisir tout au long de ce spec- tacle. Salut, Jacques est un hommage, mais aussi un spectacle en soi qui restera pour tous Ceux qui le verront un souvenir attachant. Réalisation: Pierre, Desjardins; recherche: Marie-Josée Thériault. - ques nous en disent beaucoup, ¢a n‘est jamais assez pour tout éclairer. L‘auteur nous tient et nous retient sur un mince fil, une ligne étroite et inconfortable. Et finalement, lors- qu’on en arrive a ne plus distinguer le réel de I'irréel, on se rend compte que cela n’a plus d‘importance. L’auteur a volontairement brouillé les pistes, nous a enleve des points de repéres. Sans doute peur nous faire comprendre combien le faux se méle au vrai. Mais on ne peut s‘em- pécher de vouloir circonscrire les étes et les sitUations et on ne peut Pas ne pas désirer voir apparaitre une vérité toute claire, simple et rassu- rante. Le suspense devient extraordi- naire car l’énigme, les énigmes per- Femme d’aujourd’hui semaine du 19, 13h30 Femmes de lettres et femmes d’idées Femme _ d’aujourd’hui, entre autres sujets, s‘intéresse cette - semaine aux femmes en littérature et dans le monde de I’information. La Femme dans le roman canadien-frangais De Louis Hémon a Suzanne Jacob, comment les écrivains de langue francaise au Canada ont-ils décrit la femme? quelle perception ont-ils eu d’elle, de son réle dans la famille et dans la société? Ces ques- tions seront posées le lundi 19 octo- Gabrielle Poulin, Nicole Des- champs, Gilles Marcotte, critiques; Marianne Paviovic, étudiante en lit- térature, et Sheila Fischman, traduc- trice de romans québécois, cherche- ront ensemble a analyser l’évolution de la Québécoise dans et par le roman. Pour marquer les étapes et les époques, Diane Giguére et Gilles Dupuis liront des extraits des romans Maria Chapdelaine de Louis Hémon, Rue Deschambault de Gabrielle Roy, Je Torrem et Héloise a’ Anne Hébert, et Flore Cocon de. Suzanne Jacob. ~~ On lira aussi des extraits de Ja Danse des ombres d’Alice Munro comme 2 ——~— w onal - = sistent. On en vient meme a se demander si-les personnages eux- mémes savent a quel moment ils sont eux-mémes et 2 quel moment ils interprétent leurs réles. De toute maniére, tout cela s’efface devant l'irrémédiable et ce que vivent ces personnages peut rejoindre chacun d’entre nous d’une maniére ou d‘une autre. Monsieur Amiicar n‘est pas une piéce gaie ou légére. Certains pense- ront que le manque d’optimisme est un défaut mais d'autres s‘interroge- ront, tenteront d‘élucider certaines questions pour eux-mémes. Car cha- cun tirera.ses propres conclusions, la piéce nous y force et prend d’ailleurs un éclairage différent selon notre fa-- con de voir la vie et les relations humaines. Les participants Les interprétes que le réalisateur Jean Dumas a choisis sont impecca- bles. Ils. jouent sobrement et avec justesse des rdles plus difficiles qu’on ne le croirait, parce qu’ils exi- gent de la souplesse, de la mobilité, de la subtilité. L’excellente adapta- tion de Jean-Louis Roux nous en rend tout simplement I’accés plus facile. Quant 4 la mise en scéne de Jean Dumas, elle est faite avec autant de sensibilité que d’intelli- gence. Elle est d’une habileté trés grande parce qu’elle constitue a cha- - que seconde I’appui dont le texte a besoin pour vivre et étre mis en relief. Les .costumes, les décors et les” maquillages suivent, avec autant de finesse que la mise en scéne, le exemple de perception de la femme par une romanciére canadienne de langue anglaise. Animation: Minou- Petrowski; réalisation: Georges Fran- con. : Les Femmes et I‘information C’est le titre dun important collo- que qui se tiendra a I’hétel Méridien de Montréal les 23, 24 et 25 octo- ‘bre. Organisé par des femmes de la Fédération professionnelle des jour- nalistes du Québec, il permettra aux femmes de tous les média et de tou- tes les régions d‘identifier des pro- bleémes communs. Le mardi 20 octobre, Femme d’aujourd’hui s‘in- téresse a cette rencontre qui pourrait faire époque. Recherche: Carmel Dumas. Animation: Rachel Verdon et Lise Garneau. Réalisation: Franck Duval. Marguerite Duras Célébre tant pour ses films que pour ses livres, Marguerite Duras était de passage au Québec au prin- temps dernier.pour une rétrospective de son oeuvre cinématographique. Elle a accordé une longue entrevue & Francoise Faucher, entrevue qui sera présentée le jeudi 22 octobre. Un vibrant entretien, qui nous permettra “de. faire plus ample connaissance avec l'un des plus grands écrivains de notre temps. Réalisation: Yvette Pard. Les femmes dans les Le vendredi 23 octobre. on pré- Itiwack: 14 Keinwna: 21 Kamloops: 50 Prince Georae: 4 Terrace: 11 - Programme de la télévision francaise de Radio-Canada rytnme de la piece. Aaucun moment ils ne s‘imposent ou ne se détachent de la piéce. On peut facilement les Oublier tellement ils sont en harmo- nie avec tous les autres éléments. L’auteur, Yves Jamiaque, est moins connu au Québec qu’en France ou il est tres populaire et aussi trés prolifique. C’est donc une excel- lente occasion de le découvrir car il le mérite. Distribution Alexandre Amilcar: Francois Cartier Léon: Benoit Girard Eléonore: Monique Chabot Virginie: Diane Lavaliée Popol: Francois Trottier Meélie: Olivette Thibeault Interviewer: Lisette Guertin | sentera des fermmes qui s‘impliquent dans I‘activité de leur paroisse. Leur action est d‘autant plus nécessaire qu’en raison du manque de prétres, nombre d’activités liturgiques ou Pastorales seraient abandonnées sans leur concours. Invités: Mmes Line Ménard, présidente du comité de liturgie; Flore Ménard, marguillére et Madeleine Laflamme, présidente du comité de pastorale; madame la curé Marsan, et Mgr Adolphe Proutx, évéque de Hull. Culture et information Rencontres . ers mardi 20, gah 30 Jean Leréde et la suggestion créatrice Au cours de la premiére de deux émissions de la série Rencontres, le mardi 20 octobre 4 4233, le psy- cothérapeute et écrivain Jean Leréde s‘entretiendra avec Diane Cousineau-Fancott de la suggestion créatrice et de l’éveil du surcons- cient. Né en 1923 a Vereiales: Jean Leréde, aprés avoir terminé ses étu- des a I’Ecole des Sciences Politiques a Paris ainsi qu’a la Faculté-de Droit et a la Sorbonne (histoire de I‘art et archéologie), exerce diverses pro- fessions: critique de cinéma et de théatre, conférencier, critique d‘art, journaliste économique et financier, ~ conseiller de direction, puis directeur de société pétroligre au Moyen-— Orient. {I se dirige ensuite vers !'en- seignement universitaire a IUniver- sité Columbia a New-York puis 2 Montréal a I'Université McGill ot il enseigne la littérature et I"histoire de fa civilisation francaise. ll quitte cette université pour se consacrer entiére- ment a l’achévement d'une thése de doctorat d’Etat en psychologie 4 laquelle il n’a cessé de s‘intéresser activement depuis de longues années. Jean Leréde est |‘auteur de plusieurs Ouvrages de psychologie, entre autres, Suggérer pour appren- dre et Qu’est-ce que fa sugges- tologie?, deux livres consacrés au phénoméne de la suggestion, un domaine qui a connu des développe- ments remarquables récemment, en particulier grace aux travaux exécu- tés par le médecin et psycothéra- peute bulgare, le docteur Georgi Lozanov. Jean Leréde est également l'auteur d'un livre intitulé Les Trou- peaux de I’Aurore qui constitue une tentative d'allier la psychologie la plus modeme a la vie spirituelle. Egalement influencé par te doc- teur viennois Paul Diel, un disciple dissident de Freud, Jean Leréde nous propose |’étude de certains aspects du phénoméne le plus fon- damental et le plus important de la psychologie humaine: la suggestion. Pour lui, la vraie suggestion est créatrice, c‘est-a-dire = qu'elle dépasse les formes banales de la suggestion parce qu'elle fait croire a l'existence Gu surconscient, cette faculté humaine qui se situe.au-dela des «raisons rationnelies» de la logi- que que, par_ ailleurs, elle ne contre- dit pas. A vrai dire, il s’agit d'une expé- rience intérieure qui a pour effet, pour conséquence d’unifier notre personnalité, de nous aider & résou- dre nos, problémes, de rendre les hommes plus heureux et qui réussit enfin a aider l'homme 2 utiliser 2 son profit les ressources personnelies ‘ cachées et enfouies au plus profond - de son inconscient. Jean Leréde nous invite 2 un éved a la vie intuitive et il affirme que ce sont les femmes et les jeunes adultes (hommes et femmes) de 18 @ 25 " ans qui ont fle mieux compris le sens de sa démarche a travers les mythes _ et les symboles et ce, au-dela de la raison, pour comprendre ce que seront peut-étre la femme et _ homme de demain. Une émission de Raymond Beau- - grand-Champagne, assisté de Dent- se Panaccio.