| | | | } 1 de Vancouver ur la: bande canal 7 4 Vancouver et canaux 3 et 8 a Victoria Programme de la télévision francaise de Radio-Canada VOL2 NO. 24 Vendredi 24 Mars 1978 La fin d’une vie «Comment _ pourrions-nous chanter le cantique du Sei- gneur dans une terre étran- gére?» Le Livre des Psaumes verset CXXXVI - Depuis des temps immémo- riaux, l’ordre de base de I'hu- manité a toujours été les pay- sans et la terre. I] y a la une sorte d’osmose nécessaire en- tre l'homme et la glébe d’ou il vient et ou il retourne inévi- tablement. Les paysans ne pen- sent pas qu’a nourrir le monde ou a accumuler des sous; ils veulent vivre leur destin dans la continuité. Avec In terra aliena, une dra- matique dense et émouvante de Victor-Lévy Beaulieu, qui sera présentée aux Beaux Dimanches le 26 mars & 20 h 30, nous as- sisterons justement a cet évé- nement tragique de. portée uni- verselle qu’est |'exil d’un pay- san loin de son centre de vie... Tandis que son beau-frére, Milien l’encanteur,. achéve . de vendre ses animaux et ses biens, Maxime Morency, sur sa galerie, se berce et lit a voix haute, sans en comprendre le sens, les psaumes de son mis- sel. Comme si cette lente incan- tation en une langue morte constituait un bloc inébranlable sur quoi s’appuyer. Quand Milien lui demande ses intentions pour l'avenir, il ré- pond ne vouloir que la paix et la solitude. Que sa famille n’exis- te plus pour lui n’est en rien une monstruosité et il pense étre comme les autres. Il n'a Murielle Dutil et Paul Guévremont us vy : pas demandé a venir au monde, s'est marié, a hérité de la terre de son pére et n’a voulu que perpétuer la vie dans la conti- nuité, la volonté, la dignité. Blessé dans son orgueil par le départ de ses enfants, puis a- battu par la mort de sa femme, : vieux, incapable, il se considére déja comme mort. Déc¢u, scepti- que, il croit qu'il n'y a rien a comprendre dans une vie... «Ga s'vit, c'est toute. Pis. quand on a pu d'force, Ga meurt...» Lent, majestueux, les yeux en- core remplis des images de toute sa vie, Maxime va tuer sa jument blanche au bord de la riviére. Il se déleste ainsi d'une part essentielle de son 4me et s’en va. (Suite p. 4) Le Québec depuis le 15 novembre 76 Le documentaire spécial qui sera présenté le samedi 25 mars de 20 heures a 22 h 35, a la télévision de Radio-Canada, fera le bilan des événements qui se sont déroulés au Québec depuis la victoire du Parti Qué- bécois, le 15 novembre 1976. Richard Bocking, réalisateur de_ Radio-Canada a Vancouver, a vécu deux ans au Québec pour 6tre en mesure d’étudier la situation et de témoigner des réalités qui sont les nOtres. il René Lévesque s'agit donc d'un reportage qui s'attarde non seulement 4 l'as- pect politique des événements, mais qui tente de comprendre les conséquences sociales et culturelles de cette élection. Canada’s New Québec consti- tue une tentative pour mieux comprendre le Québec francais. Pour y parvenir, le réalisateur remonte jusqu’aux débuts de la colonie et retrace les principa- les étapes de notre histoire. De nombreux témoignages de fa- milles anglaises et frangaises vivant dans un méme quartier et de travailleurs de toutes sor- tes apporteront des éléments essentiels 4 une véritable com- préhension du Québec actuel. Par ailleurs, on ira chercher chez nos auteurs-compositeurs et interprétes, comme Félix Le- clerc, Monique Leyrac, Claude Gauthier et Gilles Vigneault, u-~ Félix Leclerc N “3 = ~ * 2925 23) etsvas? £ cupisesteS ne expression purement fran- Gaise et québécoise. On ne né- glige donc pas |'importance de ‘apport culture! dans |'affirma- tion du fait frangais au Québec. David Halton, qui est l’anima- teur de cette émission spéciale, nous rappellera d’abord la soi- rée du 15 novembre, qui fut l'une des plus importantes de l'histoire du Canada. Ce soir-la, l’euphorie était partagée par tous les Québécois de langue frangaise, qu'ils aient voté pour le parti au pouvoir ou ‘non. Cette victoire confirmait les droits des Francais dans leur patrie et récompensait une lutte vieille de plus de deux sié- cles. Cela voulait dire que !es Québécois étaient préts a pren- dre en main leur destinée col- lective. C'était la premiére fois que l'on pouvait se sentir fort d’étre Francais. Mais pour le reste du Canada, c’est un choc. (Suite p. 4) Monique Leyrac SRE a empiri. Sao Dix siécles d’histoire en musique et en danse Les Beaux Dimanches nous in- vitent & voir le Ballet national des Philippines ou Bayanihan, le dimanche 26 mars a 19 h 30. Ce spectacle a été réalisé au Théa- tre de Paris par Abder Isker et produit par la Société. francaise de production. Le Ballet national des Philip- pines, c'est dix siécles d’histoi- re en danses, musique, costu- mes; c'est un concentré musi- cal, un carrefour des influences du bouddhisme, du confucianis- me et de |'islamisme qui se con- fondent et s‘ajoutent a quatre siécles d'occupation espagnole. La combinaison de ces apports culturels a donné aux traditions philippines une physionomie trés particuiliére. Bayanihan, qui signifie «tra- vail en commun et entraide mu- tuelle», est un spectacle qui en- chante par la beauté des costu- mes des 40 danseurs et musi- ciens, la grace des attitudes, la souplesse des mouvements, la mélancolie ou l’allégresse des rythmes. Les danseuses sont ex- trémement jolies; les danseurs, © robustes bien que minces et d'une virtuosité acrobatique en plus d'une danse, notamment dans celles ou on agite de plus en plus vite de longs bambous entrecroisés entre les- quels les pieds des danseurs doivent se poser sans erreur. Ceci, pour les danses d’inspira- tion orientale car il en est beau- coup d'autres nettement influen- cées par |'Espagne et il faut voir avec quelle adresse les belles Philippines manient |'é- ventail et la mantille. Les danses ont des noms sa- voureux comme Nuit de féte, In- cantation, Banga, Singkill, les Plaines de Mandarec ou la Vie paysanne sous le soleil des Phi- lippines. Pour ce qui est du statut ac- tuel des Philippines, disons que «aprés |'invasion de |'archipel par les Japonais en 1942, la ré- sistance s'organisa autour du mouvement communiste Huk. A- prés |’éviction des Japonais par Henri Bergeron, présentateur des Beaux Dimanches McArthur (débarquement de Leyte et prise de Manille, la ca- pitale), la république fut procla- mée officiellement en 1946. De- puis, le gouvernement philippin demeure sous |'influence éco- nomique et politique des Etats- Unis (adhésion a |'OTASE, lutte anti-communiste, protection des intéréts américains dans |'archi- pel), mais il doit compter, sur- tout depuis 1965, avec des mou- vements d'opposition de mieux en mieux organisés.» ‘le soleil est Dieu” Si vous aimez les biographies d'hommes _illustres, regardez lémission D’hier a demain du dimanche 26 mars a 13 heures & la télévision de Radio-Canada et vous verrez Le soleil est dieu (The Sun Is God) une vie ro- mancée du grand peintre anglais Joseph M.W. Turner. C'est un documentaire de Mi- chael Darlow qui met en vedet- te Leo McKern dans le réle du grand peintre aquarelliste et graveur qui vécut en Angleterre de 1775 & 1851. Le film de Dar- low éveille la curiosité. C'est une réalisation sensible, sobre et efficace. Sa caméra vibre au contact de la peinture. Les historiens s’entendent & dire que Turner, fils de barbier, autodidacte, laissera & sa mort ‘plus de 1900 peintures et que son oeuvre évoque avec beau- coup de maitrise des réflexions sur la mer, la grandeur des tem- -pétes et la beauté des paysages ‘ montagneux baignés d'une lu- miére d'aurore. Turner acquit trés vite la re- nommée et dés 1804 il ouvrit sa propre galerie @ Londres. Joseph M.W. Turner os ll n'est pas facile de porter a l’écran une vie et une oeuvre de cette envergure et c'est un pari que le réalisateur Michael Darlow a su relever. Il faut éga- lement préciser que le comé- dien Leo McKern joue avec con- viction le rdle du peintre Turner. aN’