niques aint abn Entretien fortissim par J. M.-M. L’affaire commenga, a Paris, de la maniére suivan- te: Une malade, journaliste de métier, se rendit chez un médecin... On pourrait éga- lement commencer ainsi: Une journaliste malade se rendit chez un médecin.On verra sous peu que les deux propos ne sont pas identi- ques. A en croire la patiente, le commencement aurait été assez innocent. Le médecin Veut examinée, lui eut pres- crit quelque chose, le tout en dix minutes. Elle eut payé les honoraires et s’en était déja allée lorsqu’elle consta- ta que tout l’exercice n’eut rien valu. Autre médecin, méme procédé. Diagnostic diffé- rent, résultat identique — négatif. Cette activité se prolon- gea jusqu’a une onziéme consultation, chez un onzié- me médecin. Au cours de V'aventure, on ne sait ou, la journaliste cachée dans la patiente semble s’étre éveil- lée: Elle rendit compte, en écriture, de ses expériences, indiquant de nom les onze médecins qu’elle avait consultés, puisque, étant certaine d’elle-méme, elle ne se sentait sous la pression d’aucune responsabilité. Il ne s’agit pas d’une grande journaliste, ‘dont la feuille ferait partie de la ‘presse mondiale’; car elle est l’employée d’un petit journal périodique publié.a. Vintention des consomma- teurs. Lorsque les médecins se rendirent compte de son article, ils ne tardérent pas a s‘indigner. Leur colére se dirigeait surtout contre le mot ‘consommateur’; la bon- ne désignation serait ‘pa- tient’. Ces médecins furent mis au courant dudit article par un autre journaliste, celui- ci l’employé d’une grande publication, lequel, |l’ayant lu, le cita, en le commentant, dans son propre journal, feuille de grand tirage. Son commentaire se servit de Vexpression ‘sueur froide’, laquelle il aurait éprouvée lors de sa lecture. Ce commentaire fut, en- suite, lu par une femme qui s'appelle Anne Gaillard, fem- me qui connait intimement et les consommateurs et les patients, qui n’est probable- ment pas innocente d’avoir confondu les deux groupes — ce qui peut arriver facile- ment, car les expériences des deux sont semblables: On demande quelque chose, que ce soit un objet dans un magasin ou un diagnostic chez un médecin, on regoit ce qu’on souhaite, on le paie, on Vapporte chez soi, puis on constate que c’est un petit vién. Or, Anne Gaillard est jeune et jolie, mais elle est aussi populaire, c’est-a-dire, aimée, crainte et haie. Cela s'explique par le fait que cette dame courageuse s’oc- cupe, presque chaque jour a la radio francaise, pendant toute une heure, de 11h jusqu’a 12h, des plaintes et des soucis des consomma- teurs. Elle invite des spécia- listes, présente le problé- me, en discute avec ses invités et répond, ou fait répondre, aux questions té- léphoniques que lui adres- sent ses auditeurs. A ces occasions, les ex- perts, qui sont souvent mi- sés dans les questions, se querellent, de temps. en temps, pas seulement avec les auditeurs mais entre eux- mémes aussi. On peut, en cas de nécessité, ignorer les auditeurs, mais pas les parti- cipants a la discussion, qui sont physiquement pré- sents. Done, ils parlent, crient, s’indignent — tout simultanément, si possible, a° la maniére d’un groupe d’étudiants se disputant avec la passion qui leur appartient. La diffusion de ces discussions est une tache a laquelle les microphones ne sont pas du tout égaux. De plus, ce que l’on tire a ce brouhaha ne peut étre repré- senté que par des consignes, tout au plus par des cla- quements, mais pas par des paroles. Ou bien par la notation musicale moderne qui s’appelle en anglais clus- ters, car tout est simultané, confus, péle-méle. Mme. Gaillard avait invité les onze médecins et le grand journaliste dont il a été question plus haut, puis un porte-parole de I*Ordre’, cest-a-dire, de la Chambre des Médecins, homme qui, d’ailleurs, planait, comme on dit, ‘au-dessus de |’affaire’, puisqu’il était écrivain. C’é- tait un homme qui avait beaucoup voyagé, mais qui avant cela avait. pratiqué la médecine pendant seize ans. Lorsque Anne Gaillard eut a peine réussi a lui donner la parole, celui-ci dit que cette affaire des onze médecins n'aurait jamais pu se produi- re en Amérique, ni méme dans la RFA. II n’aurait pas di dire cela. Car les méde- cins, qui avaient, eux aussi, leur orgueuil national, ré- pondirent simultanément, comme d’une seule bouche,’ avec un claquement acous- tique, avec un abracadabra fortissimo. Dans les moments acous- tiquement clairs de cette émission -- qui étaient, d’ail- leurs, assez rares --, on entendit une attaque 4 |’in- tention de la journaliste, de la part du journal consom- mateur, sous la forme d’une anecdote, qui peut bien étre vraie. Au dire mordant d'un des docteurs, il y avait un journaliste qui, ayant fréquenté un restaurant, |’a- néantissait de sa critique s'il avait été obligé de payer addition, mais qui le louait quand le repas avait été gratuit. Etant donné 1l’occa- sion propice de |’émission, encore un des docteurs qua- lifia la patiente journaliste de “fausse patiente”. Méme les expressions “‘patiente- espionne” et “journaliste-es- pionne” lui échappérent. Ces mots rappellent un journa- liste allemand qui eut l’auda- ce de circuler de confession- nal en confessionnal avec un magnétophone dans la po- ‘che, pas pour se rappeler ses propres péchés, mais en vue d’exposer les péres confes- seurs! Notre histoire devient fan- tomatique quand la journa- liste en question se présente au téléphone: c¢’était comme une voix issue d’un autre monde. Elle était toujours malade, elle semblait étre, en fait, désespérée. Les médecins inhalérent. Puis “clusters”, claquements acoustiques. La dame au téléphone ne put plus se prononcer. Cependant, on avait plu- sieurs fois l'impression que _la raison voulait, elle aussi, se faire entendre. Cela veut dire que le point crucial était la durée des consultations, qui avaient été de dix minu- tes chacune. “Si Ia patiente était restée onze fois dix minutes chez le méme méde- fe: thenRaoV sidrqnio) eb fisic€ a -t Le Soleil de Colombie, Vendredi 31 Mars 1978 15 cin, elle saurait probable- ment ce qui lui faisait mal, et elle serait peut-étre déja guérie. Il est étonnant que de telles idées ne se soient présentées que comme écla- tements momentanés pour se noyer immédiatement dans le chaos des voix. On ne peut tout expliquer en disant que le poison de atmosphére était plus fort que la raison. Quant a moi, ce qui m’é- tonna le plus étaient les paroles de Mme Gaillard, qui, aprés une heure d’enfer, dit aux participants: “Je vous remercie pour cet en- tretien”! (traduit de l’allemand par Léon HURVITZ) Les programmes fédéraux suite dela page 14 Le Tribunal peut également ordonner la mise sur-pied d’un programme spécial permettant d’égaliser les chances pour un groupe ayant été victime d’actes discriminatoires. les droits de la personne. loi fédérale. Dans les domaines non soumis a la juridiction fédérale, la protection est assurée par les lois provinciales sur ' Les dix provinces canadiennes ont toutes une loi anti- discrimination qui rappelle dans les grandes lignes la Information: Commission canadienne des droits de la personne Ottawa (Ont.) KIA 1E1 (613) 995-1151 s (Ces textes sont fournis par le Secretariat d'Etat) Avis au consommateur Yarns US SOEUURIVE Les portes de verre peuvent présenter un danger pour les jeunes enfants turbulents ou les adultes distraits. Le Conseil national de recherches estime qu’environ 10,000 ac- cidents par année étaient causés, dans les foyers, par des surfaces de verre, avant l’inclusion, en 1974, des régle- ments sur le verre de sécurité dans la Loi sur les produits dangereux. Tous ces accidents, dont la moitié concernaient des en- fants, ont résulté de l’emploi du verre ordinaire. Celui-ci, sous l’effet d’un choc violent, éclate en fragments acérés comme des pointes de couteaux qui peuvent causer de gra- ves blessures et méme la mort. L’emploi du verre de sécurité peut éviter des accidents a la maison car, contrairement au verre ordinaire, il résiste aux chocs et se casse difficilement. Il existe trois sortes de verre de sécurité: le verre trempé, le verre feuilleté et le verre armé. La Loi sur les produits dangereux interdit l’annonce, la vente ou l’importation au Canada de portes de baignoire et de douche, et de portes extérieures a usage domestique qui ne sont pas fabriquées avec du verre de sécurité, ou qui comportent une vitre qui n’est pas en verre de sécurité. Les réglements sur l’emploi du verre de sécurité sont inclus dans le Code national du batiment et dans les disposi- tions sur les logements résidentiels de la Société centrale d’hypotheéques et de logement ainsi que dans la Loi sur les produits dangereux. Si votre maison a été construite avant 1974, il est fort possible que les portes, panneaux de douche, etc., soient en verre ordinaire. Si vous devez remplacer ces articles, n’ou- bliez pas qu’ils doivent étre en verre de sécurité et satis- ear TEN Soe Te aaa és — faire aux exigences de la Loi sur les produits dangereux. Toutefois, si vous préférez les réparer, n’employez que du verre de sécurité, pour avoir plus de protection dans votre foyer. En respectant les régles de sécurité suivantes, vous pourrez diminuer les risques d’accident dans votre maison: e Soyez attentif; assurez-vous toujours que la porte de verre est bien ouverte, et qu’il s’agit d’une porte et non d’un panneau fixe. e Installez des motifs décoratifs ou des barres de sécurité sur les portes ou panneaux vitrés coulissants, pour qu’il soit facile de voir si la porte est fermée ou ouverte. e Disposez un meuble ou une plante ornementale devant les grands panneaux de vitre. @ Ne laissez pas de jeunes enfants s’amuser prés d’une porte ou d’un panneau de vitre. S’ils trébuchent, ils peu- vent donner de la téte contre le verre. e Placez des bandes anti-glissantes ou un tapis anti-déra- pant au fond de la baignoire. L’installation d’une barre d’appui au mur est aussi recommandeée. e Dégagez l’espace prés des portes. Les gens risquent de trébucher sur des jouets, petites tables, carpettes ou autres articles et de se blesser sur une porte ou un pan- neau de verre. Service de l'information et des relations publiques Consommation et Corporations Canada, Place du Portage. Phase 1, Hull, Québec. K1A0C9.