4 2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 22 septembre ‘ai as a OES aa PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 Bs Be Ss LES HEBDOS REGIONAUX LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison Mise-en-pages: Claude Jean, Yvon Thivierge Rédaction: Claude Jean, Jean-Claude Arluison Secrétaire: Lyne Paradis LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, $213, rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 f 1978 2-o5-ehawe 4) LF Association de la Presse francophone Hors-Québec Pensez aux petits Le Sonny Liston de l'économie 1945. Cette année n’avait pas été particuliérement bon- ne pour le Japon. Cette or- gueilleuse nation, naguére maitresse du Pacifique-Ouest, se retrouvait prostrée au mi- lieu des dévastations causées par l’infortune des armes. 1960. La méme ile ravagée — pays pratiquement dépour- vu de ressources — était de- venue la nation industrielle la plus dynamique du monde. Les entreprises américaines transféraient leur production au Japon, ne laissant aux Etats-Unis que leurs struc- tures de distribution. Les Japonais s’étaient entichés d'un étrange gadget électro- nique, le transistor, et s’en servaient avec une ingénio- sité remarquable. 1978. A peine 33 ans aprés la guerre, personne n’ironise plus sur le slogan “‘Made in Japan”. Ce pays qui, n’était sa fierté, semblait voué a I’é- chec, demeure ausommet de échelle économique, défen- dant toujours son économie avec imagination et courage. Le transistor a depuis long- temps fait place aux circuits intégrés, technologie qui pro- met de rendre le Japon — qui a pourtant perdu I’avantage d'une main-d’oeuvre 4 bon marché — encore plus puis- sant demain qu’hier. 1945. Le Canada, nation privilégiée par une abondance étonnante de richesses, ses usines épargnées par la guer- re,sa main- d’oeuvre l’une des plus intelligentes au monde, se trouve sur le seuil de la grandeur. 1960. Le Canada n’a pas réussi 4 accomplir sa destinée ment industrielle. En fait, il est, plus qu’avant, a la remorque du monde in- justrialisé 1978. Le Canada est un, objet de risée, considéré com- me un pays sous-développé se donnant des allures de na- tion d'importance. Nous som- mes devenus le Sonny Liston de Péconomie —un soi-disant champion mis K.-O. par un “seul” direct a la premiére re- _ Prise. \ \ Ou nous sommes-nous fourvoyés? Essentiellement la ou le Japon a vu juste. Cha- que décision gouvernemen- tale du Japon s'iinspire du souci de développement éco- nomique. Les Japonais sont passés maitres dans I’art de négocier les conditions les plus favorables a leur déve- loppement économique; s’ils doivent faire un achat impor- tant al’étranger, ils s’arrange- ront pour importer par la ~ > méme occasion une techno-: — logie nouvelle. Au Canada, quand il faut passer contrat avec un fabri- cant étranger, par exemple d’avions de chasse, on ne se préoccupe guére d’exiger une production partielle au Cana- da ni d’obtenir pour des fir- mes canadiennes des licences d’exploitation de certaines techniques importantes per- mettant d’éduquer nos in- génieurs. Le Ministére de la Défense n’est pas en cause; ce qui manque au Canada, c’est un département actif de planification industrielle au sein du gouvernement. L’Angleterre a récemment conclu un accord de licence avec un producteur améri- cain important de micropro- cesseurs (ces minuscules pla- quettes de silicium qui ont permis de remplacer les tran- sistors et de révolutionner linformatique). L’Angleterre ne tirera pas directement pro- fit de ce marché — mais ses ingénieurs pourront se fami- liariser avec cette nouvelle - technologie essentielle. Dans Jes années 4 venir, l’Angleter- re et ses partenaires commer- ciaux européens ne seront pas exclus de la révolution économique et sociale intro- duite par la micro-