Sayiez-vous, que... N ous confondons souvent 4G « sourds » et « malentendants ». Un malentendant n'utilise pas la langue des signes. II peut entendre un peu, ou mal. Les personnes sourdes, elles, n’entendent pas du tout. Il existe donc une difference importante entre les deux handicaps. ontrairement a la majorité des Canadiens, une personne sourde doit d’abord apprendre une langue signée pour communiquer quotidien- nement avec son entourage. Il faut autant de temps pour apprendre une telle langue que l'une des deux langues officielles du Canada. La personne sourde doit également apprendre le francais ou l'anglais pour étre en mesure de lire les manuels scolaires, les journaux et de regarder les émissions sous-titrées a la télévi- sion, et de communiquer par télé- phone en utilisant un Appareil de télécommunications pour sourds (ATS), par exemple. ¢] n retrouve, dans les langues signées, des « régionalismes » comme en frangais et en anglais. Lorsqu’un sourd de Los Angeles et un sourd de Toronto se rencontrent, ils utilisent tous deux l’'American Sign Language (ASL), mais chacun conserve certains signes propres a sa région. a Langue des signes québécois (LSQ) et l’ASL ont une racine commune. Elles proviennent toutes deux d’une ancienne langue des signes de France. U n détecteur de fumée, aussi tonitruant soit-il, n’est d’aucun secours pour une personne sourde. C'est la raison pour laquelle certains lits de sourds sont munis d’une enve- loppe qui se met 4 vibrer lorsque le détecteur de fumée se déclenche. D’autres personnes sourdes portent un téléavertisseur qui vibre en cas d’incendie. es langues signées sont des 2m langues vivantes, comme celles des entendants. Elles intégrent constamment de nouveaux signes. U he personne sourde peut conver- ser au téléphone. Pour ce faire, il lui suffi d’avoir accés 4 un ATS, de connaitre la langue de son interlocu- teur et de savoir taper a la machine. Si la communication est établie avec une autre personne sourde, elle peut se faire directement. Le clignotement d'une lampe reliée au téléphone remplace alors la sonnerie. Par ailleurs, si la personne sourde appelle un entendant, elle peut profiter du service Relais Bell. Un téléphoniste APPAREIL DE TELECOMMUNICATIONS POUR SOURDS (ATS) Crédit : M. Tessier de Bell Canada lit alors a l'entendant ce que la personne sourde tape sur son clavier et transmet, par clavier, la réponse verbale de l'entendant a la personne sourde. 9 interprétation simultanée n'a rien d’instantané, surtout quand les interprétes doivent desservir, dans une méme salle, des entendants franco- Phones et anglophones, ainsi que des personnes sourdes utilisant la LOS et la ASL. C'est ce gu’a constaté récem- ment le gouvernement ontarien en organisant des séances de consultation sur les services offerts aux sourds. Lorsqu’un sourd francophone posait une question en LSQ, il devait monter sur la scéne pour que les autres per- sonnes sourdes francophones « voient » sa question. Celle-ci était ensuite tra- duite en francais par une interpréte gestuelle. Du francais, la question Passait ensuite a l'anglais pour étre finalement traduite en ASL pour les sourds anglophones présents dans la salle. Un total de trois interprétations. Et chose étonnante, la boucle était bouclée en une dizaine de secondes ! Langue et Société