et conclue qu’un déblaiement immédiat serait trop cofiteux en hommes et en temps. Par contre, en ce qui concerne le site de Fort Camosun, il arrive aux mémes conclusions que Sir Simpson, et c’est donc ce site qu’il recommandera. LE PORT CAMOSUN Plus loin dans son rapport, Douglas examine en détail les ressources et avantages du port et du canal Camosun: “Plus des deux- tiers de cette région consistent en une grande prairie qui s’étend a partir de la Pointe Gonzalo a lextrémité Sud- Est de Ile jusqu’a six milles vers Vintérieur (..) Le reste, a l'exception de quelques mares d’eau, est recouvert d’excellents chénes et de pins dont on se servira pour le bois d’oeuvre. D’un premier coup d’oeil, jai remarqué deux variétés de sol dans l’espace éclairci: le meilleur sol, d’une profondeur variant de neuf a quatorze pouces, contient de lI’humus trés foncé recouvrant une couche de terre argileuse gris@tre ou pousse @ foison un assortiment de plantes indigénes. En fait, je n’ai jamais vu une telle luxuriance de végétation naturelle en Amérique. L’autre variété de sol est de qualité inferieure a en juger par ce qui y pousse. Ces deux espéces, cependant, produisent de l’herbe en abondance, ainsi que plusieurs genres de tréfles rouges qui croissent dans les parties les plus humides. Bref, nous devrions pouvoir cultiver ici tous les grains qui poussent en Angleterre considérant la teneur du sol et le climat tempéré de la céte. Mais nous ne pouvons en étre certains avant d’en avoir fait l’essai. Peut- étre que les influences climatiques s’avéreront néfastes, tout comme le phénoméne du brouillard sur la céte californienne. Il a été prouvé que le brouillard qui descend chaque jour sur cette céte dépose sur les plants de blé des anguillules qui niellent les récoltes. (...) Nous savons par contre que les plants de pommes de terre se portent bien dans ce pays: ils produisent de gros specimens. Les Indiens les cultivent en quantité dans de petits champs séparés.” (10) LE CANAL CAMOSUN (...) “Le canal de Camosack (sic) mesure presque six milles en longueur et ses bords sont fortement boisés d’un bout a l’autre. La Compagnie aura donc suffisamment de quoi s’approvisionner au cours des années a venir. Grace a Le Chronographe Volume III no.3 Automne 1986 LA COMPAGNIE DE LA BAIE D’HUDSON la voie ouverte qu’offre le canal, le bois pourra étre acheminé d’une extremité a l’autre sans difficulté”. Douglas recommande également lutilisation du canal pour le fonctionnement des moulins, malgré le fait que le pouvoir hydraulique que fournit la riviére soit plus approprié 4 la manoeuvre d’un moulin et moins onéreux. LES PROBLEMES D' EAU FRAICHE A la suite de ses recherches, Douglas conclue 4 la nécessité de creuser des puits 4 l’intérieur du fort pour pouvoir éviter des problémes d’approvisionnement d’eau potable durant les saisons séches. CONCLUSION DU RAPPORT DOUGLAS (..) “Ce site n'est néanmoins pas sans lacunes et fadmets qu’il ne répond pas entiérement a tous les objectifs de la Compagnie; mais je n’ai aucun espoir de trouver meilleur emplacement le long de cette céte, tout autant que je sois certain qu’il n’existe aucun autre port de mer au Nord du fleuve Columbia, ou on peut trouver a la fois un aussi grand nombre d’avantages réunis” (11) Les recommandations de Douglas furent prises a la lettre et le 14 mars 1843, huit mois aprés l’envoi du rapport, Douglas débarque sur I’'Ile- de Vancouver accompagné de quinze hommes pour entreprendre les premiers travaux de construction du fort. L’intendant-chef prend note des progrés des travaux sur un petit calepin qu’on peut consulter aujourd’hui aux Archives Provinciales de la Colombie Britannique, 4 Victoria. En voici un extrait daté du 16 mars 1843: “(..) ai mis six hommes @ creuser le puits et six autres @ équarrir le bois de construction; ai parlé aux Samoses aujourd’hui et les ai informés de nos plans de batir un fort ici. Ils ont paru satisfaits. Ils ont immédiatement offert de nous procurer les pieux pour le batiment. Jai accepté avec plaisir en leur promettant de payer une couverture 2 1/2. 4 pour chaque lot de quarante pieux de 22 pieds sur 36 pouces qu’ils m’apporteront. Je leur ai prété 14 * Deux points et demi