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Budget fédéral

Le temps

des vaches maigres

Le gouvernement fédéral
a décidé de procéder a de nouvel-
les coupures de dépenses qui af-
fectent l’ensemble des ministéres
et organismes gouvernementaux.

Le gouvernement a décidé
de réduire les budgets de fonc-
uionnement, d’entretien et d’im-
mobilisations de chaque minis-
tére de 3 pour 100 cette année, de
fagon a maintenir les dépenses
globales au méme niveau qu’en
1990-91,

Le gouvernement a égale-
ment |’intention de réduire ses
dépenses en subventions et con-
tributions de 75 millions en 1991-
92 et de 125-millions en 1992-93
et pour les années a venir. Le
vice-président du Conseil du
Trésor, Harvie André, a été char-
gé d’examiner les dépenses cou-
rantes en subventions et contribu-
lions, et fera ses recommanda-
tions au gouvernement dans un
proche avenir. L’un des objectifs
avoués. de ces coupures est de
favoriser l’autonomie des orga-
nismes qui profitent de ces sub-
ventions. Le gouvernement verse
présentement 2.5 milliards par
année a des entreprises, des grou-
pes d’intérét et des particuliers.

Il est trop tét pour dire si
les associations francophones
seront directement concernées par
ces nouvelles coupures. Une lec-
ture attentive du budget du Secré-
tariat d’Etat laisse croire que les
associations s’en tireront relati-
vement a bon compte cette année.
Toutefois, le budget d’appui aux
organismes n’augmentera que d’un
maigre 500,000S en 1991-92, ce
qui est bien en deca du niveau
d inflation. Dans le cadre des
nouvelles restrictions budgétaires
annoncées par le gouvernement,
le Secrétariat d’Etat devra cepen-
dant composer avec une coupure
additionnelle de 6.6 millions, et
on ne sait pas quels secteurs se-
ront touchés par ces coupures.

Le gouvernement reconnait
que les coupures de dépenses
auront une incidence sur les opé-
rations intemes et sur le niveau
des services gouvernementaux.

_«Ce programme est un
programme de réduction et de
restriction des dépenses, et je ne
m’en excuse pas,» a -déclaré le
président du Conseil du Trésor,
Gilles Loiselle, lors du dépét a la
Chambre des communes du bud-
get des dépenses gouvernemen-
tales. Selon lui, on ne peut pas
demander aux Canadiens de con-
sacrer une plus grande partie de
leurs revenus au financement des
opérations du gouvemement, alors
que le pays n’en a pas les moyens.

La Société Radio-Canada,

a qui on accordait initialement
une augmentation de 16.7 mil-
lions, voit son budget amputé de
3.2 millions.

Le budget de l’ Agence de
promotion du Canada atlantique
(APECA) qui devait augmenter
de 18 millions, se fait couper de
1.4 million.

On prévoyait une augmen-
tation de 35.9 millions au budget
de Péches et Océans. Avec une
coupure de 22.1 millions, cette
augmentation fond comme neige
au soleil, et ne sera finalement
que de 13.8 millions.

: Méme le Commissaire aux
langues officielles devra faire sa
part. Son budget devait initiale-
ment augmenter de 600,000S.
L’augmentation ne sera plus que
de 200,000S.

Le ministére de |’ Agricul-
ture, qui devait déja composer
avec une coupure de 46.2 mil-
lions, se voit amputer d’un 25
millions supplémentaires. Au to-
tal, le ministére aura 71.2 mil-
lions de moins 4 dépenser pour
les agriculteurs.

A ces coupures s’ajoute la
décision du gouvernement de
couper 475 cadres dans la fonc-
tion publique fédérale, soit 10 pour
100 des effectifs, 1’introduction
d’un plan de restrictions salaria-

les de trois ans pour tous les fonc-
tionnaires fédéraux, et la volonté
clairement affichée de faire appel
de plus en plus ala sous-traitance.
Ottawa menace méme de déposer
une loi au Parlement pour confir-
mer son droit de sous-traitance, a
moins d’une entente avec les
syndicats de fonctionnaires d’ici
le 31 mars.

La privatisation

est une priorité

Le gouvernement a déja
privatisé 18 sociétés d’Etat de-
puis son arrivée au pouvoir en
1984, etilnecache pas qu’ils’agit

_ toujours d’une priorité.

Preuve de son désir de
poursuivre dans cette veine, Otta-
wa a annoncé qu'il privatisera la
société CN Exploration (pétrole
et gaz) créée pour exploiter les
droits minéraux du CN en Saskat-
chewan.

Malgré tout, le gouverne-
ment augmentera ses dépenses
budgétaires de 5.1 pour 100 par
rapport a l’année derniére, pour
atteindre 159 milliards. A lui seul,
le budget du ministére de la Dé-
fense nationale augmente de 825
millions, dont 600 millions uni-
quement pour financer la guerre
dans le golfe Persique.

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Georges Forest du Ma-
nitoba a recu a titre posthume
le prix du communicateur de
l’année sur la scéne nationale,
prix décerné pour la premiére
fois par l’association de la
presse francophone (APF). Sur
la scene communautaire, M.
Félix Saint-Aubin, de Corn-
wall, Ontario, a été honoré.

L’ APF a remis ces prix
lors d’un banquet au musée
des Beaux Arts du Canada, a
Ottawa. Ce banquet clotirait
le colloque «Des écrits pour
rester, et marquait les 15 ans

Hommage posthume

d’existence de 1’association.
Georges Forest a été reconnu
pour sa grande tenacité dans
sa lutte pour les droits des
francophones. Sa décision de
contester en cour une contra-
vention unilingue anglaise, fut
a Vorigine du jugement de la
Cour supréme du Canada de
reconnaitre les droits histori-
ques des Franco Manitobains,
Crest le fils de M. Forest quia
recu le prix au nom de son
pere décédé, l'an dernier.

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Vendredi 8 mars 1991

Le Soleil de Colombie