be le monde étudiant Les bdatisseurs du Canada La Verendrye (1685-1749) Par Mme R.B. McBride Pierre Gaultier de Varennes, sieur de La Verendrye, est né a Trois-Riviéres, ville du Québec au confluent du Saint-Laurent et du Saint Maurice. Son pére René, venu au Canada en qualité d'officier de l'armée royale, avait ét¢ nommé gouverneur de Trois-Riviéres en récompense de ses services, mais il mourut lorsque Pierre n’avait que quatre ans et sa mére éleva avec peine ses dix enfants, car la famille quoique noble était bien loin -d'étre riche. A l'exemple de son pére et de son frére ainé, le jeune homme embrassa trés jeune la carriére des armes. L'¢poque se prétait aux grands exploits guerriers et Pierre s'engagea d'abord comme volontaire dans des expéditions parfois trés rudes en représailles contre des raids iroquois ou pour reprendre quelque poste aux Anglais. Couvert de gloire mais sans un sou Lorsque son frére Louis qui guerroyait en France perdit la vie, Pierre fit des démarches auprés du gouverneur pour obtenir la lieutenance de son atné et le remplacer sur le champ de bataille. Ii partit tout aussitét rejoindre le régiment de Bretagne et peu de temps aprés fut gravement blessé a la bataille de Malplaquet. Il revint au Canada couvert de gloire mais sans un sou, car ayant été nommé lieutenant a titre temporaire, on en profita pour ne pas payer ses services. Tout ce qu'il put obtenir, aprés maintes démarches, fut un privilége de traite, ce qui lui permit de se marier et de fonder une famille. Une carte indienne dessinée sur une écorce de bouleau Cependant, en 1726, pendant un voyage a Versailles et grace a l’appui de certains amis, il put obtenir le comman- dement d'un poste sur le lac Nipigon, au nord du lac Supérieur et le monopole de la traite des fourrures. Le gouverneur de la Nouvelle-France était a cette époque-la M. de Beauharnais, le grand oncle de Joséphine. M. de Beauharnais songeait a ursuivre les explorations qui avaient conduit les Francais yank lac Winnipeg et qu’on avait dQ arréter faute de ressources. De son cété La Verendrye révait de partir a la découverte de nouvelles terres vers l’ouest:,Le revenu de la traite des fourrures commencant 4 prendre du déclin a cause d’une . concurrence sans merci avec les Anglais, i] pensait qu'il fallait trouver de nouveaux champs d’action et passait son temps a étudier la topographie du pays et a interroger les indi- génes afin de recueillir tous les renseignements qui pour- raient aider & découvrir cette route vers la Chine que l'on recherchait depuis tant de temps. Aussi, lorsqu’un vieux chef indien lui parla d'un grand lac d’od coulait vers le couchant une riviére importante, poussant la précision jusqu’a lui dessiner une carte sur une écorce de bouleau, La Verendrye rédigea un mémoire avec lea renseignements obtenus et I’envoya ainsi que la carte & Versailles avec une lettre de M. de Beauhar- nais. La cour était favorable au projet de La Verendrye, mais le trésor royal tant plus que jamais a sec, il ne fallait compter sur aucune aide de ce cété-la. Pendant longtemps La Verendrye continua ses recherches, seul et & ses frais, accumulant les observations et les trou- -Enrichissons notre vocabulaire Synonymes Synonyme: mot qui a la méme signification qu'un autre mot. Bredouisller, verb. as _— Parler d'une facon inintelligible. — Anonner, bafouiller, balbutier, bégayer, marmonner, mar- motter. Compatissant, adj. — Qui est touché par les maux d’autrui et enclin & y remédier. — Bienfaisant, bienfaiteur, bon, charitable, humain, humanitaire, miséricordieux, philan- thrope, pitoyable, secourable, sensible. Compétiteur, n.m. — Celui avec lequel on lutte pour un méme objet. — Concurrent, émulateur, émule, rival. Enclin [@] - Se dit de celui qui a une tendance a faire une chose. — Disposé, porté, sujet. Incursion, n.f. - Entrée brusque d'un ennemi dans un pays. — Envahissement, invasion, irruption, raid. Nier, verb. a.t. — Déclarer que quelque chose n'est pas. — Contester, démentir, dénier, désavouer, disconvenir, révoquer en doute. Nom, n.m. — Vocable sous lequel on désigne une personne, une chose. — Appellation, dénomination, désignation. Pauvreté, n.f. — Etat dans lequel on manque du_néces- saire. — Appauvrissement, besoin, dénument, embarras, géne (au s. fig.), indigence, infortune, médio- crité, mésaise, misére, paupérisme, pénurie. : Présumé, adj. — Se dit de ce qui a besoin d’étre vérifié, qui n'est pas sir. — Conjectural, hypothétique, prétendu, probléma- tique, soi-disant, supposé. détresse, . vailles, usant toutes les ressources de sa diplomatie auprés des indiens, pour en tirer, a force de cadeaux et de patience, autant d'informations possibles sur le. chemin de l’ouest. Une telle obstination finit par avoir des résultats et le ministre Maurepas autorisa enfin l’explorateur a4 entreprendre une grande expédition pourvu qu'elle ne coatat pas un sou a |’Etat, mais lui promettant en compensation le monopole des fourrures dans les pays qu'il découvrirait. Des chargements de peaux pour apaiser des créanciers avides La Verendrye se rendit 4 Montréal ow il trouva des créanciers pour lui fournir des marchandises pour la traite et de Yéquipement. Une cinquantaine d’hommes furent préts a l'accompagner dans l’aventure avec ses trois fils, son neveu favori, un chapelain et un Jésuite. La petite troupe quitta Montréal le 8 juin 1781. Aprés une navigation des plus pénibles, de durs et longs portages, et d’énormes difficultés on atteignit le lieu qui devait servir de base aux explorations. Tout en cherchant la route du Pacifique, les courageux voyageurs construisaient de nombreux forts pour leur protection et pour le trafic des pelleteries et faisaient face tous les jours 4 de nouvelles reuves. La Verendrye dut au bout d’un an retourner a Montréal a la recherche de vivres et de munitions, et apaiser les avides créanciers avec un chargement de peaux. I] ramena avec lui son plus jeune fils et passa deux désastreux hivers au fort Saint-Charles (sur la frontiére actuelle du Minnesota), - combattant avec courage les tribus hostiles, faisant’ preuve devant l’adversit¢ d’une extraordinaire bravoure. Un jour il apprit-la mort de son neveu, un autre il dut se séparer de son fils Jean-Baptiste et de dix-neuf de ses hommes partant a la recherche de vivres et de munitions. On retrouva leurs cadavres quelque temps plus tard, horriblement mutilés par les Sioux. Les Montagnes Rocheuses aprés deux ans de route Il fallait toujours songer a satisfaire les exigences des créanciers, et retourner 4 Montréal avec assez de peaux pour obtenir de nouveaux crédits. En 1738, La Verendrye se remit en route avec ses trois fils, érigeant toujours des forts sur leur chemin et dépassant cette fois le site actuel de Winnipeg, mais il leur fallut une fois de plus retourner 4 Montréal, car au moindre retard, les créanciers Apres au gain, étaient préts a saisir les biens des explorateurs. De retour jusqu’au fort La Reine (l’actuel Portage-la-Prairie) en 1741, il envoya ses deux fils, Pierre et Louis-Joseph chercher par le Sud la route vers le Pacifique tandis. qu'il restait au fort pour protéger les marchandises des commanditaires contre le pillage des indigénes. Les jeunes La Verendrye accompagnés de deux Francais se mirent en route, tantét vers le Sud tantét vers Y'Ouest, puis remontant le Missouri jusqu’a la riviére nommée depuis “Yellow Stone”, les intrépides vo eurent la surprise d’apercevoir les cimes enneigées des Monae Rocheuses. C’était le 7 janvier 1748, leur aventure avait duré deux ans, il ne leur était pas possible d’aller plus loin, et ils. durent rebrousser chemin. Ses fils ne purent continuer _ Poeuvre entreprise De retour & Québec, La Verendrye plus pauvre et plus» endetté que jamais, complétement découragé par la médisance et la calomnie dont il était l'objet, car on l’'accusait de travailler pour pon pen intérét et non pour celui du royaume, demanda a étre relevé de son poste. On nomma un successeur pour continuer son oeuvre, mais devant I'incompétence de celui-ci, lea gouvernants comprirent leur grande erreur de jugement et rendirent & La Verendrye son commandement et ses priviléges, le roi Louis XV y ajoutant la croix de Saint-Louis et une commission de capitaine. Mais il était trop tard, tant de dures épreuves avaient usé le héros, et la mort l’emporta soudainement le 6 décembre 1749. Ce grand explorateur avait donné a la France l’immense territoire qui s’étend entre les Grands Lacs et les Montagnes Rocheuses, aujourd’hui les trois plus fertiles provinces du Canada, et quelques-uns des Etats américains. Aprés sa mort, ses fils réclamérent I'honneur de poursuivre l'entreprise de leur pére, mais le nouveau gouverneur général La Jonquiére et I’intendant Francois Bigot s'opposérent a leur désir. Exercices de. compréhension Qui était La Verendrye? Ov est-il né? Quelle carriére avait-il choisie? Que fit-il lorsque son frére mourut? Quel poste eut-il lorsqu’il revint au Canada? Qui était le gouverneur de la Nouvelle-France 4 ce moment-1a? Pourquoi La Verendrye voulait-il découvrir de nouvelles terres? A quoi passait-il son temps? Que fit La Verendrye lorsqu’il eut obtenu la permission du ministre? Que faisaient les explorateurs tout en cherchant la route du Pacifique? Qui est-ce qui découvrit les Montagnes Rocheuses? Quelles récompenses le roi donna-t-il 4 La Verendrye? Le Soleil de Colombie, vendredi 18 février 1983 — 5 Langue Compléter avec un des verbes suivants: I. amener emmener mener ramener s'amener. I. apporter emporter porter rapporter s’emporter. I. Les explorateurs ne pas une vie facile. Ils souvent plusieurs soucis avec eux. Jean toujours au travail avec une heure de retard. Pierre a ses trois fils au fort. la son jeune fils de Montréal. II. Au dix-septiéme siécle les hommes des perruques. Je tacherai d’ un peu plus de soin 4mon travail. Louis est toujours en colére et il faci- lement. Avez-vous de bons souvenirs de votre voyage? votre parapluie avec vous, il va pleuvoir. pip a > > ee eS De Connaissons notre pays Les tribunaux Les tribunaux provinciaux sont établis par des lois provinciales et c'est pourquoi, bien que leur structure soit 4 peu prés identique, leurs noms varient d'une province a ]’autre. Il existe trois échelons de tribunaux provinciaux. Chaque province a des tribunaux de premiére instance comme les tribunaux pour la famille, les tribunaux pour mineurs, les tribunaux de magistrat et les tribunaux pour petites créances; la plupart des causes instruites dans les provinces sont entendues par ces tribunaux, dont la compétence s’étend aux matiéres civile et criminelle de moindre importance. Al'exception du Québec, toutes les provinces ont également des cours de district ou de comté qui exercent une juridiction intermédiaire et réglent les litiges dépassant la compétence des tribunaux pour petites créances, toujours a lintérieur de certaines limites; ces cours entendent également certaines affaires criminelles, sauf les plus graves, ainsi que des ode décisions des tribunaux de magistrat. Les cours de i instance dans une province sont les cours supérieures, qui entendent les causes civiles dans lesquelles il est question de fortes sommes d’argent et les causes criminelles résultant d'infractions graves. Les cours supérieures comportent un tribunal de premiére instance et un tribunal d’appel; les cours d’appel, 4 quelques exceptions prés, entendent les appels de tous les tribunaux de premiére instance de la province, et peuvent également étre appelées a se prononcer, aux termes d'une procédure spéciale, sur des questions qui leur sont déférées par le gouverne- ment provincial. ihe ne a