8 Le vendredi 30 mai 1997

Qui défend

e Canada pourrait bient6t se retrouver aux prises avec un autre

différend commercial, et son cortége de désagréments, avec les Etats-

Unis. En effet, les producteurs de blé américains se plaignent des

exportations de blé canadien aux Etats-Unis et exercent des pressions
sur le Congrés pour que celui-ci limite les importations de cette céréale.

Selon les lois américaines existantes, les producteurs de blé profitent de
généreux programmes de soutien aux prix et de subventions 4 exportation
destinés & augmenter leurs revenus. Comme les producteurs américains savent
ce qui est bon pour eux, les exportations de blé ont atteint des niveaux inégalés,
ce qui a eu pour effet de réduire l’offre sur le marché intérieur et de pousser les
prix a la hausse.

L’«<invasion» des marchés américains par le blé canadien a permis de
restreindre, sinon d’inverser, le mouvement d’escalade des prix. Les fermiers
américains, qui pensaient avoir le monde & leurs pieds grace aux prix élevés &
Pexportation et aux prix en hausse dans leur propre marché, craignent
maintenant que la manne escomptée disparaisse aussi vite que neige au soleil.

En imposant un quota sur les importations de blé du Canada, il serait
possible de maintenir des prix élevés dans le marché intérieur tout en continuant
a subventionner les exportations. Une telle situation souléve des problémes
toutefois car les Etats-Unis et le Canada ont signé des traités qui excluent ce genre
de mesures arbitraires.

Il va sans dire que ces engagements, aussi inopportuns soient-ils, ne
dissuaderont jamais celui qui est en quéte de subventions ou de tout autre genre
de protection contre la concurrence, de poursuivre ses démarches, surtout si, ce
faisant, il n’a rien, ou pratiquement rien, & perdre.

Si les producteurs de céréales américains parvenaient 4 trouver un
interlocuteur sympathique 4 leur cause qui partagerait leur conviction selon
laquelle les producteurs canadiens pratiquent une concurrence «déloyale», le
département du commerce américain imposerait un tarif compensatoire qui
pourrait avoir pour effet de réduire, voire méme d’éliminer, les importations de
blé canadien.

De toute évidence, le Canada protesterait contre une telle mesure. II devrait
toutefois subir les aléas d’une longue et coditeuse bataille judiciaire avant que le
tribunal d’arbitrage se prononce sur la validité de l’accusation de concurrence
déloyale portée contre lui. Le systéme est ainsi fait que, méme si les accusations
sont fausses et sans fondement, rien n’empéche les fermiers américains de porter
plainte.

Tant que la question ne serait pas réglée, les producteurs de céréales
américains profiteraient de prix élevés et méme si le tribunal donnait raison aux

@

consommateurs américains?

eS

Scéne typique de moissonnage du blé, dans les champs nord américains

producteurs canadiens, ils n’encourraient aucune pénalité. Par contre, les
consommateurs américains devraient assurer des codts supplémentaires
jusqu’a ce que le tarif compensatoire soit aboli.

nN

L’industrie agro-alimentaire s’oppose vivement & Vidée d’imposer des
quotas. Les fabricants de pAtes, entre autres, estiment que les ventes de leurs
produits sont sensibles aux prix. Une hausse trop importante pourrait faire
diminuer les ventes et méme réduire la part du marché de ces produits. Cette
opposition a l’exploitation des consommateurs américains constitue toutefois un

phénoméne marginal en regard du front unifié que présentent les agriculteurs des.

états du nord ot le blé est roi et ot, pour se faire élire, tout politicien doit s’assurer
le vote, non pas des consommateurs, mais des fermiers.

Le gouvernement canadien a exercé d’importantes pressions sur les autorités
américaines pour éviter que ne soit imposé un tarif compensatoire ou des quotas.
Selon les arguments invoqués, les producteurs canadiens ne font que réagir aux
conditions du marché américain et répondre & la demande. Ce faisant, ils
viennent en aide aux consommateurs américains en mettant a leur disposition du
blé durum a bas prix. Cependant, pour les politiciens qui veulent se faire réélire,
l’argument selon lequel les importations de blé canadien permettent de maintenir
des prix bas a une portée négligeable.

Il y a lieu de se préoccuper du fait que les producteurs américains peuvent
recourir autant de fois qu’ils le veulent au stratagéme consistant 4 porter de
fausses accusations de concurrence déloyale, obligeant chaque fois les
producteurs canadiens 4 débourser des sommes considérables pour leur défense.

En fait, cette technique a fort bien servi les producteurs de bois d’oeuvre
américains. Les producteurs canadiens, pour éviter d’engager des millions de

(suite a la page 9)

DIRECTEUR/DIRECTRICE, MUSEE DES BEAUX-ARTS DU CANADA

Le Musée des beaux-arts du Canada est le plus
important musée d’arts visuels au pays. Aprés plus de
dix ans de service, la directrice actuelle prend sa retraite.
A Paube de I’'an 2000, le conseil d'administration est

donc a la recherche, pour le poste de direction,
dun ou d'une titulaire qui saura reprendre et
poursuivre ce leadership inspiré.

Leader visionnaire, le ou la titulaire est singulitrement
apte 4 remplir un réle proactif en faveur des arts
visuels au Canada et sur la scéne internationale.

Spécialiste de histoire de l’art, la personne idéale

compte sur une solide réputation nationale et
internationale auprés des milieux qui importent au
Musée. Il ou elle poss¢de des compétences
supérieures en matiére de négociation et d’établissement
de relations afin de représenter les objectifs du
Musée auprés de ses principales parties prenantes,
notamment les comités parlementaires, les
ministéres, les collectionneurs, les donateurs, les
artistes, le milieu des affaires et le grand public.
Grace a un riche savoir-faire dans le domaine de la
gestion, ce ou cette titulaire a administré avec succés

288, avenue Fairlawn, Toronto (Ontario) M5M 1T1~

un musée d’art, une grande division muséale ou
des organisations connexes. II ou elle posséde
Penvergure, l’acuité et ’érudition nécessaires A
la motivation et 4 la direction de professionnels
dévoués, créatifs et hautement éduqués. Un
dipléme d’études supérieures en histoire de l’art
ou dans des domaines connexes est exigé. Une
parfaite connaissance du frangais et de l'anglais est
hautement souhaitable. Seuls les citoyens canadiens
ou les résidents permanents du Canada peuvent
poser leur candidature & ce poste.

Veuillez faire parvenir votre réponse en toute confidentialité avant le samedi 28 juin 1997 4 madame Kristin V. Ferguson, Erland International,

Pour tout autre renseignement, veuillez téléphoner au (416)489-3645 ou écrire a l’adresse électronique suivante : erland@istar.ca

Musée des beaux-arts National Gallery
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Bois d’oeuvre au séchage