eee” nee ie ee + ? par Ben WEIDER CHAPITRE VIII Louis Cyr dans la police de Montréal . Lambert aurait voulu que Louis fit des exhibitions, alors que le Samson cana- dien avait promis que jus- qu’a la naissance de son enfant il ménerait la vie de tout le monde. Il tenait a ne pas tromper la confiance de Mélina. Tout ce qu'il accepta de faire en fait d’exercices de force, ce fut quelques bras de fer et quelques mouvements avec une barre légére, simplement pour se garder en forme. Quand Gus comprit que la décision de Louis était fer- me, il fit bon coeur contre mauvaise fortune. Aprés tout, Louis n’avait pas défi- nitivement abandonné les exercices de force, il s'agis- sait de quelques mois d’arrét seulement. Ce qui préoccu- pait davantage Lambert, qui voulait a tout prix faire une série de spectacles avec notre héros, c’était de le voir prendre un:emploi dans quelque autre ville et de cette facon risquer de tom- ber sous la coupe d’un autre . organisateur, —Je vais te trouver ee que chose 4 Montréal... quel- que chose qui t’ira! Louis hochait la téte: 1i+Onwerra bien. ‘on ver- ra bien! ; Mais Lambert tint maroc: Il avait énormément de rela- tions dans la ville et il savait s'en servir. Une offre inat- tendue arriva ainsi un jour a Louis de la part du maire de Montréal, M. Morin. Ce der- nier était venu passer quel- ques instants chez Gus Lam- bert et avait fait la connais- _sance de l’Hercule. L’égalité d’humeur, l'esprit vif et cette droiture que Louis res- pirait, jointes a sa réputa- tion de force et 4 son physi- que exceptionnel, firent une excellente impression sur le -maire. Quand Lambert lui parla de la situation de Louis, il eut immédiatement Vidée d’offrir au robuste jeune homme une place dans la force constabulaire de la ville. Depuis quelques temps déja, Montréal et plus parti-. culiérement certains quar- - tiers du bas de la ville étaient infestés par des ma- - landrins. Dans de nombreux districts la police était dé- bordée et c’était les mauvais garcons qui faisaient la loi. L'un de ces endroits était Sainte-Cunégonde qui était a l’époque un peu en dehors des limites de la ville méme. C’est une place de policier dans ce quartier que Louis : se vit offrir. ‘ D'abord, l'idée le surprit. Puis son caractére bouillant et aventureux s’habitua a Vidée et l'adopta. Louis an- nonga qu'il devait en parler a sa femme, mais que cela lui paraissait raisonnable et il repartit retrouver Mélina. Il n’osa pas toutefois dire a sa femme dans les moindres détails quelle était la véri- table situation du quartier qu’on lui destinait.Aussi Mé- lina ne fit-elle aucune diffi- culté 4 donner son accord. On écrivit 4 Gus et 4a Monsieur Morin; on fit les paquets et on débarqua a Montréal. Il était bien enten- du que c’était 14 un emploi provisoire, que Louis avait accepté uniquement dans Vintérét de la santé de sa femme et du futur enfant. Mais, il faut bien l’avouer, le métier de défenseur des. honnétes gens le séduisait beaucoup. Sainte-Cunégonde avait une réputation affreuse, et la méritait largement. Des bandes de malfaiteurs intré- pides et bien organisés y avaient élu domicile et y abritaient méme une sorte de quartier général. Ils étaient devenus tellement puissanits et si bien organi- sés que la police n’osait plus les attaquer et depuis plu- sieurs mois n’y mettait plus les pieds. Le quartier servait de base de départ a presque toutes les expéditions, vols et cambriolages, de la ville. La technique des gang-: sters n’ayant pas encore été mise au-point, c’étaient sur- tout les passants-qui étaient victimes des, agressions. Au début les bandits s’étaient contentés de dévaliser les gens; a la veille de l’arrivée de Louis ils étaient devenus d'une arrogance sans pareil- le et il n’était pas rare de retrouver, lardé de coups de couteau, le corps de quelque malheureux passant qui avait fait mine de résister. Louis Cyr prit du service sous les ordres du chef de police Pagé. C’était un hom- me énergique, courageux, mais qui se rendait compte que ses hommes étaient dépassés par l’audace des cri- “ criminels et qu'il leur fallait quelque chose de plus que des conseils. Ce quelque - chose fut Louis Cyr et son personnage qui était devenu trés populaire. Le soir méme de l’arrivée de Louis dans la police, une importante rafle de nuit fut décidée. On demanda au jeune homme son avis; bien entendu, il était d’accord. Le chef adjoint fit timidement remarquer que peut-étre un homme de la taille de Louis et surtout de son poids ne serait pas assez agile dans une entreprise de ce genre. C’est: que Louis, qui avait encore forci, approchait les 300 livres. Seulement ce n’était pas de la mauvaise graisse, et il le prouva sur le champ au policier incrédule. Tl exécuta une série de sauts a pieds joints, puis lutta de . souplesse avec de jeunes policiers, dont certains ne pesaient pas plus de la moitié de son propre poids, et finalement dissipa toutes les inquiétudes de son chef en gagnant une course a pied, que l’on avait en hate organisée et a laquelle pri- rent part les policiers les plus rapides de la ville. Les préparatifs de l’opéra- tion durérent a peine quel- ques jours et moins d’une Semaine aprés son entrée dans le corps de la police Louis,Cyr était engagé dans V'une des-plus' délicates: opé- rations qui ait jamais été tentée a Montréal. Le Chef Pagé avait décidé de netto- yer le centre méme de la pégre. Pour cela, il cerna la rue ou se tenaient ces mes- sieurs et qui passait a la place ot se trouve aujour- d’hui le rue Notre-Dame. Le plan du chef Pagé était simple. IJ fallait prendre les voyous par surprise. Si les policiers s’étaient tous mon- trés a la fois, les malandrins se seraient simplement en- fuis. Mais lorsqu’ils ne virent que cing hommes en unifor- me — les autres s’étant ca- - chés — les voyous se mirent aricaner. Ils s'appelérent les — uns les autres et bientdt se réunirent en un groupe com- pact et menacant. Obéissant aux ordres recus, Louis et ses amis firent semblant d’étre inquiets. Ceci donna encore plus d’audace aux malandrins qui, des ricanne- ments, passérent aux inso- lences. C’était ce qu’atten- dait la police. Bientét une pierre vola; elle ne fit que rouler aux pieds d’un ami de Louis Cyr, mais ce fut le signal. Le chef Pagé, qui suivait la scéne a distance, mit ses mains en porte-voix et cria: —Donnes-y Louis! Et Louis fonga. De mémoi- re de malandrin du quartier de Sainte-Cunégonde et d’ailleurs, on n’avait vu cho- se pareille! Louis s’était fait couper les cheveux mais ses dimensions étaient toujours aussi impressionnantes. I] gonfla sa gigantesque poi- trine, écarta largement les mains et tel un buffle en colére se jeta en avant. Quel- ques individus essayérent de résister. Mal leur en prit! Ses forces, encore augmen- tées par la colére, rendaient Louis irrésistible. Chacune de ses mains d’acier s’était emparée d’un voyou, saisi au collet. Brandissant les deux hommes a bout de bras comme des pantins désarti- culés, Louis marcha sur le . groupe ‘des ‘mauvais gar- cons. Ses prisonniers lui servant de bouclier, il s’en- fonca dans la mer humaine comme une étrave de navire. Les autres policiers sui- a ee ee au canal 10 LA FRANCOPHONIE ,. AND YOU * Mardi a 20h00 Victoria, Maillardville, Haney Mission, Maple Ridge, Pitt Meadows * Mercredi-a 22h00 Vancouver *« Jeudi a 20h00 Nanaimo et Powell River vaient. UqUip, $e m wv LIBRAIRIE~ ~ GALERIE FRANGAISE' | Levees Disques “Magazines Cartes de VOeUX HEURFS DOUVERTURE Lundi au mereredi: 10h00 a 18h00 Jeudi et verdredi: 10h00 a 21h00 Samedi: 10h00 a 18h90 Dimanche: 12h00 a 18h00 - Le dimanche, venez déguster un bon ‘café, un gracieuseté du Bouquineur! 1222 ROBSON STREET VANCOUVER, B.C. 687-5936 Le Soleil de Colombie, Vendredi 25 Novembre 1977 11 L’homme le plus fort du monde AUX EDITIONS VICTOR-LEVY BEAULIEU: Les voyous ayant essayé de résister, le chef Pagé découvrit ses réserves. Le succés de l’opération fut complet. Plusieurs dizaines de mauvais garcons avaient été arrétés et emmenés a la prison. Notre ami en avait, a lui seul, maitrisé plus d’une douzaine. L’affaire fit grand bruit. Elle alimenta les conversa- tions des Montréalais pen- dant plusieurs jours. Chacun se félicita de la nouvelle recrue des forces constabu- laires, exception faite des jeunes gens de Sainte-Cuné- gonde qui, eux, trouvaient l'affaire bien peu a leur goit! Les malandrins se sen- taient réellement humiliés. Non seulement la police s'était permis de pénétrer dans un endroit d’ot on Vavait pratiquement délo- gée, mais encore il avait suffi d'une demi-douzaine de poli- ‘ciers pour mener a bon terme une opération de ce genre. Cela criait vengeance et les hors-la-loi se réuni- rent en toute hate pour prendre des contre-mesures. Apprenant les détails de la rafle, Mélina eut un coup au coeur. Elle, qui n’avait pas voulu de la vie vagabon- de de montreur de tours, voyait son Louis se lancer dans des aventures autre- ment plus dangereuses.Mais son mari sut trouver les mots qu'il fallait pour la calmer et la rassurer. Argu- ment numéro 1, ils étaient ensemble; le métier était un peu risqué? oui; mais il était un homme, aprés tout; au- rait-elle été heureuse si elle avait épousé une poule mouillée? Enfin les risques de recevoir un mauvais coup n’étaient pas si grands que l'on pensait. La preuve, c’est que dans le quartier le plus dangereux, ils avaient prati- quement a cing arrété quel- que cinquante mauvais gar- cons. De tous ces arguments, celui qui toucha le plus Mélina, ce fut la présence de Louis 4 ses c6tés dans un moment di‘ficile. Par ail- leurs, elle était bien instal- lée; elle était sous la surveil- lance d'un bon médecin et sa grossesse s’annongait beau- coup mieux que la premiere. A suivre Nos petites annonces sont lues... la politique fédérale en ce télévision de CBUFT. Vous louer, travail ou en offrir... Mannences classées. Le Soleil de Colombie, 3213 rue Cambie, - Vancouver, C.B. V5Z 2W3 Veuillez trouver ci-joint la somme de $ — abonnement ou renouvellement au SOLEIL DE Abonnez-vous aujourd hui méme! et vous recevrez un livre de poche en francais... Soyez au courant des diverses activités ayant lieu en francais en Colombie-Britannique. Ayez une idée de qui touche les droits des citoyens francophones au Canada. En recevant “Le Soleil” toutes les semaines, vous recevez aussi le TELE SOLEIL, horaire détaillé des émissions de pouvez suivre nos bandes dessinées, faire nos mots croisés, avoir un coup d’oeil sur le sport, lire nos commentaires et éditoriaux. 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