par Jacques Baillaut. eeecee DES SINGES ET DES HOMMES Des ceractéristiques héri- tes. du singe, le plus. persis= tand semble &tre le don d'i- mi tation. Singers; (définition du Petit Larcusse) imiter ser- vilement et gauchement— les courtisans singent volontier les manies des rois. Chez le singe, ce don d'ti- mitation est une qualite’ na- turelle et naive dont ils n'ont pas a rougir (si l'on peut dire). Le singe n'a pss herité du méme dégré d'tintel- ligence que l'homme, ni d'a- cun des langages que ce der- nier utilise, l'homme n'ayant aucun moyen de communication avec son ancétre velu, en con- clut que chez le singe le dé- are d'intelligence est propor- tiond A son habilite a singer lthomme—ce qui flatte ce der- nier. Il en résulte que certains singes-acteurs surpassent en talent les moins doués des acteurs-hommes. Ces supers- Singes n'accordant aucune va- leur @ l'argent sont payés en "monaie de singe", c'sst- -i-dire cacahuettes et bananes ce as fait l'affeire de leurs agents artis stiques humains. En résumé les singes, parcs qu'ils son restés des primates infe srieurs, ont des ambitions limitées et peu d'imagination. T1ls se contentent d'une vie sociale primitive scceptent l'exploitation et ne cherchent pas & amelicrer la societé dans laqgielle ils vivent. DES HOMMES OU DES SINGES? Chez 1thomme le don de. singer bien loin de s'atté- nuer est devenu une déforma-— tion dangereuse. La mode en est un exemple parfait. Le bon gott, la plue part du temps, est victime du désir humain d'imitation. Le plus tregique dars la peneone” humaine est qi ten génrel les idées les plus folles sont accepteées st edoptéees par les messese Celé devierf une paresse men- tale dont les effets sort néfastes et de plus en plus apparents. Les sociétés humaines sem- blent faire comme les singes, aller au pius simples: imiter au lieu de crgere Un triste exemple au Cana- da est l'américanisation de notre société{ pour laquelle les américains me sont pas & bldmer entidérement). semble que novs ayons un tel besoin d'imiter ncs voisins, que nous oublions qi 'il exis- te parmis nous des intelli- gences qui ne demendent qu'a s' Spanouir. voulons Au lieu de pleurer sur "le flot de cerveaux" qui 5 Se beebent vers le sud, nous ferions mieux d'offrir une alternative 4 ces “cerveaux". Que diable! il est grand temps que nous prenions nos resporsabilités. Si les ame- ricains ont accompli de gran- des choses ils ont égaler ment commis des erreurs. Libre & eux d'ten tirer les lecongs qutils jugent utiles. ®uant & nous, nous devri- ons apprendre 4 accomplir "nos choses" nous mémes, au risque de ccrmettrs nos er- reurse C'est le seul moyen d'acqrsrir st de garder une personralit& canadienne. Fourguoi aller chercher aux “tats-Unis des spéciulistes covu.teux pour leur demander ae jeter les plans de nos villes, rcutes, industries, alors qus nous sevons que ces mémes spécialistes ont fait de la plupart des villes azmé- ricaines des monstres enfumés et bruyants. 4 Les eméricains ne sont pas responsables de nos fsiblese sese Ile se contentent de les exfloiter. A nous de construi- re une sociéte canedienne en utilisant le meilleur des ci- vilisations mondiales sans en accepter les faiblessas, les yeux fermés. Essayons de prouver que nceus avocs une intelligence que nous sommes des hommes et non des singes si novs new pes nous retrouver au régime bananes et cacahu- ettes. L&S ENFANTS DES SINGES Quand meman singe "la dame guenon" envoie, ses petits a 1'école du zoo, elle leur enveloppe un casse-crotite de singe (bananes st cacahué ttes} quiils dégustent assis 4 ca- lifourchon sur l'une des bran-. ches ou sur le trapéze de la salle de gymnastigqus. Bébe singe, n'avant pas de maniéres, parfois préféere s'assoire par terre. Heureu- serent ies petits des singss ne sont pas exposés aux dan- gers microbiens, plus qu'a ceux du communismecec Ii n'en est pas de msme des petits des Hommes , a:b, malgeé la superior ité de la société dérc ‘cratiqus dans laquelle nous vivons, nos enfants & qui nous essayons (avec bien du mal) d'incul- quer des manieres humaines, se retrouvent assis par tere re.pour prendre leurs repes dans certaines de nos éscoles communales. Co manque de salles de réfectoir est du semble-t-il 4 un sens exage- re de l'économie appliqué par certains de nos politi- ciens. Tant qu'éa faire de voir nos enfents pris pour des sin ges, nous devrions cormencer a seccuer le coco- tier jusqu! 4a ce que les res- ponsables dépringolentece BILLET FEMININ - ~ (suite de la page 9) Certaines méres se plaignaient de l'amour immodéré de leurs enfants pour la lecture, d'au- tres déploraient au contraire que ce désir de lecture fut inexistant et remplacé par le besoin incessant de bouger, de sortir, de ne rien faire. Quelques unes ont méme avancé avec beaucoup d'énergie que lire ne servait a rien et que n'ayant jamais rien lu elles-mémes elles ne s'en oa pas plus mal. Je n'avais naturellement pas. & prendre part au débat, je me suis cependant fait une reponse a mokméme. J'si donc commencé par revenir en arri- 6re et 8 me souvenir de mon enfancee Que de ruses, que de petits mensonges pour pou- voir lire un peu plus,ou plus longtemps le soir et pourtant ma famille 6tait pour, que de cachettes cherchées et trou- vées dans cette vieille mai- son pleine de placards; que de gronderies supportées stoiquement, que de corvées acceptées pour ne pas &tre privée d'une seule minute de lecture. Le grand reproche des familles est que la lec- ture empéche les enfants de travailler et géne les études. Il est cependant prouve que les enfants normaux ne trou- vent que du benéfice & lire des ouvrages extra-scolaires; cela ,les méres de famille honnétes le reconnaissent ae beaucoup mtont affirmé qu'il y avait une trés grande dif- férence, surtout en ce qui concerne la facilité dtélo- cution, la richesse du voca= bulaire et la qualité des devoirs littéraires, entre leurs enfants gui lisaient et ceux qui ne lisaient Paseo ua lecture nta jamais empSché les études normales, au contraires Il est a ,iéplorer simplement qu'arrivés. 4 un certain age ces mémes enfants submergés d'études n'aient plus de lire autre chose que ce qui est né- cessaire 4 leurs course N'empechez donc pas vos en- fants de lire sous. les falla- cieux prétextes de devoirs, de vaisselle ou de courses a faire, Pensez qu'un jour une jambe cassée ou une maladie quelcon- que peut nous immobiliser pen- dant plusieurs semaines ou plusieurs mois; qu!aurons nous pour tuer ce temps qui nous parait si long dans ces condie tions si nous n'avons pas pris 1l'habitude de lire. I1 me re- vient en mémoire la fin de ce. poéme ot V. Hugo déplore 1'tin- cendie d'une grande bibliothé- que parisienne pendant la Com- mune et qui fait dire A son interlocuteur; "Que voulez - vous que’ cela me fasse, je ne sais pas lire". 7 RRR HAUL MDI)