4 Le vendredi 18 juillet 1997 Madame Blanchette, Je viens par la présente vous remercier d@ avoir pris le temps d’écrire un article sur la réflexologie. Le moins qu’on puisse dire, c’est que vous avez & coeur nos santés, et n’avez pas hésité & nous entretenir abon- damment sur les bienfaits de votre science, bien qu’elle soit un secret bien gardé (main- tenant, elle ne l’est plus). [...] Pour respecter l’ordre des paragraphes de votre article, fen viens aux différents pays dont vous nous parlez : la Chine, Egypte et Inde ot la réflexologie est connue depuis la plus haute Antiquité. Moi, je veux bien ! Mais comment expliquez-vous que c’est précisément dans ces pays ow la maladie fait le plus de ravages et ou Pespérance de vie est la plus courte de la planéte. La réflexologie ne devrait-elle pas faire des miracles ? Dans le 5e paragraphe, vous nous annoncez sans rire que le stress cause la Ha ! les beaux p’tits voyages... « Salut, j’te rappelle ! » que jai dit a Mademoiselle, en francais, dimanche dernier avant de quitter son appartement. Elle a fait de drdles de yeux et je ne sais pas si c’étaient ceux que l’on fait a la fin d’une grippe ou ceux que l’on fait au début d’un chagrin. Anyway. Avec deux matelas sur le toit, la grosse voiture _ nous a conduit, mon coeur et moi, vers Coquitlam (qui vient des Kwikwitlem Indians et signifie « petit saumon rouge »). On a passé le Skidrow (rue Hastings est, le bidonville de Vancouver) et longé Peau du Burrard Inlet vers I’est jusqu’’ Port Moody ou son eau s’arréte. En passant devant la grosse montagne jaune qui pue le soufre, le gentil monsieur 4 téte blanche, qui menait & bon port la voiture et les grands yeux intrigués du jeune chroniqueur, a dit : « Ici, tu peux voir la vieille North Road que le colonel Moody avait fait construire (question stratégique) pour joindre Port Moody au Nord (les eaux du Burrard Inlet) et New Wetsminster au Sud (les eaux du Fraser River). » Au bout de quelques rues que j’ai trouvé longues & cause de la fatigue, on est finalement arrivé : un quartier banlieusard, des enfants canadiens courant un peu partout, affublés de chandails portant des noms de sportifs américains ; une maison semblable & toutes les autres du voisinage, un corridor, un escalier, ma chambre & dormir. J’ai ouvert les stores verticaux de chacune dee trois grandes fenétres puis + & ma téte le tour de o chambre! des ottes de livres, des boites de disques, enfin d’autres boites de livres et de disques. Extrémiste comme je suis, j’ai tout sorti de la chambre sauf le tapis. Et puis petit & petit, j'ai ramené de ces boites des choses que j’aimais ou qui m’intriguaient : une carte du Canada, une photo avec des chiens dessus et une autre, plus grande, d’une jolie femme moins habillée que celles que l’on croise dans la rue. Aprés avoir eu terminé le décor temporaire de mes murs, je suis retourné aux boites, leur contenu nV’ intriguait encore. Et pour cause, j’y ai trouvé des revues d'histoire de l’Amérique frangaise sous la direction du chanoine Lionel Groulx, les piéces de théatre Une brosse de Jean Barbeau et Zone de Marcel Dubé (qui remporta dans les années cinquante plusieurs prix provinciaux au Québec et nationaux a Victoria, ce qui ne manqua pas de créer certains remous...). J’ai mis ensuite la main sur de vieux exemplaires du Soleil, dont un datant de 1974 et qui relate les faits entourant le Festival Implosion Maillardville, un festival qui en fait n’a jamais eu lieu, car le but des organisateurs avait été seulement de faire prendre conscience aux anglophones et aux francophones de la réalité qu’était Maillardville, la faire connaitre. Vers. une heure du matin, mes yeux ont commencé & sauter des lignes. Alors, j’ai rentré la vieille table tournante dans un coin de ma chambre, jai mis une pile de longs-jeux sous le bras, puis je me suis allongé par terre. Ces vieux 33 tours m’ont fait voyagé partout dans le monde. Ga a commencé avec Le Tour de J’ile de Félix Leclerc et quelques chansons révolutionnaires de Pauline Julien, puis The Acadian Folksongs from Louisiana, quelques succés commerciaux des Beatles et des envolées lyriques du groupe Harmonium. A 3 heures, c’était plus fort que moi, je n’avais pas encore assez voyagé, jai été remettre d’autres vieux disques. Le premier disque m’a amené en Espagne, bercé par une guitare classique et une fldte douce, et l’autre en Autriche avec Johann Strauss et ses valses fabuleuses, Le lendemain matin, a travers la brume de mon __eafé et en écoutant The Return of Martin Guerre, j’ai_ = re eu cette pensée que Histoire des Hommes était un peu comme des vieux longs-jeux : d’un cété comme de l’autre et avec le temps, c’est un peu toujours la méme chanson, mais avec dessus quelques « scratchs » en plus. J’ai eu ces sombres pensées jusqu’au soir, ot 1a on a eu droit 4 un souper préparé par une jeune femme qui fétait ses quarante-sept ans. Aprés avoir bu de la biére canadienne, du Cinzano italien, placoté en anglais et en francais, on s’est farci un savoureux couscous typiquement marocain. Ha! les beaux p’tits voyages... J’vas en faire encore, je me le jure. DEnts GILBERT comment vous en étes venue & une telle conclusion. Si j’en crois le professeur Hans Selyé - médecin de réputation mondiale - ce n’est pas tout & fait ce qu’il dit dans son ouvrage sur le syndrome d’adaptation au stress. Ce phénoméne, méme s’il a une certaine incidence sur la santé, a des cétés bénéfiques. Tout comme la_ glande thyroide, le stress présente différentes facettes dont on ne doit pas parler a la légére conmme vous le faites. [...] Pour terminer, laissez-moi vous dire ce que je pense des réflexologues. Je crois que ce sont des personnes qui ont plus d’un tour dans leur sac et qui connaissent trés bien les gens. Quand une personne vient en consultation, elle est recue d’une facon trés affable (je pense) qui la met en confiance, d’ot une certaine sensation de bienétre qu’on pourrait attribuer au traitement. Ce phéno- méne est trés bien connu des psychologues qui savent que beaucoup de femmes vont Je me demande, Madame, chez leur coiffeur pour se détendre ; méme si elles n’ont pas besoin de se faire coiffer. Si la réflexologie est une gaterie (ce que je ne conteste pas), on peut améliorer & moindre frais sa condition physique et mentale en faisant de la bicyclette, de la natation, une promenade quotidienne, etc. Et surtout, le plus important de tout (vous n’en parlez pas), cest d’avoir une alimentation saine et équilibrée. Donc, japprécierais que dans un prochain article, vous fassiez le point et que vous apportiez les correctifs nécessaires. Bien que j’appartienne au monde universitaire, il ne me viendrait jamais 4 l’esprit d’empiéter dans un domaine qui n’est pas le mien. C’est malheureusement ce que yous avez fait en vous égarant dans des sentiers qui vous sont inconnus. Comme dit le vieil adage : A chacun son métier, et les vaches seront mieux gardées. Bos MoMEer, WESTBANK Monsieur Momer, Chaque personne étant unique, chacune ressent différemment les bienfaits apportés par la réflexologie. Je ne pose pas de diagnostic, ne eee pas et ne traite pas de maladie spécifique. Je donne des sessions de réflexologie pour compléter une approche médicale, chiropratique ou autre, — et non pour les remplacer. Merci GISELE BLANCHETTE