‘ ‘| Us ATT ES RE TNE TINE 4, Le Soleil de Colombie, 30 Mai 1975 POUR DES ECOLES... POUR DES ECOLES... o DUGAMIUN: manifeste On a beaucoup parlé d’éducation au dernier Congrés de la Fédération des Franco-Colombiens. Nous reproduisons cette semaine un manifeste enl2 points que la Fédération avait publié il y adeux ans. Vous pourrez voir vous- mémes oti l’on en est rendu... 1. Qu’un programme d’enquéte et d’animation auprés de la population francophone soit mis sur pied et défrayé A méme les fonds destinés A V’enseignement en fran- gais- Il nous semble que les fonds fédéraux, accordés aux provinces pour défrayer les coftts additionnels de V’enseignement dans la langue de la minorité de langue officielle, pourraient €tre affectés, en partie, A ce pro- gramme. 2. Qu’un comité provincial, formé de représentants de la. Francophonie colombienne recommandée par la Fé- dération des Franco-colombiens, soit mis sur pied pour coordonner et diriger l’enquéte et les autres activités destinées 4 promouvoir et réaliser l’établissement d’un réseau scolaire. 3. Que le principe de la représentation des intéressés, 4 tous les paliers de juridiction, soit adopté dés le dé- part, de telle sorte que le secteur francais éventuel d’ enseignement refléte fidélement les aspirations d’une com- munauté francophone. 4. Que les liens nécessaires soient établis avec le reste du Canada frangais en vue de rendre le programme colom- bien compatible avec celui des autres provinces. 4. Que soit adopté le principe d’accréditation des en- seignants de langue francaise, formés dans d’autres pro- vinces, particuliérement au Québec, sans que ceux-ci doivent passer par les universités de la Colombie-Bri- .tannique, qui ne préparent pas, présentement, des en- seignants pour d’autres matiéres que le frangais, lan- gue seconde. 6. Qu’un secteur universitaire dans l’une francophone soit établi nes, particuliérement ceux qui se destinent A l’enseigne- ment en frangais, de sorte que nous ne soyons pas tou- jours obligés de compter sur l’importation de talents canadiens-frangais formés ailleurs. 7. Que chaque école francophone qui s’établira soit, de rigueur, aussi exclyusivement inspirée par la culture ca- nadienne-francaise que l’école anglophone l’est par. la culture canadienne-anglaise. Que l’anglais y occupe la place de sujet, tout comme le frangais est vu comme un sujet dans l’école anglophone. 8. Que l’école soit placée, autant que possible, 14 ov une communauté francophone est apte A se développer, afin que l’école représente, le plus rapidement possi- ble, un actif authentique pour la communauté francopho- ne qui s’y développera. 8. Vu la nécessité de traiter la langue comme un aspect seulement de la personnalité culturelle d’un peuple, que Von ne. craigne pas les aspirations socio-religieuses des, Canadiens-frangais. Que l’effort soit plutot mis sur la democratisation des institutions déjA sur place de telle sorte que des écoles existantes puissent étre transfor- mées graduellement en centres communautaires compa-~ tibles avec la diversité possible des croyances et la pos- sibilité de les y insérer au programme. 10. Qu’un minimum de 20 éléves soit part d’un projet scolaire en francais. ll. Que le transport des enfants éloignés soit intégré au programme et 4 ses frais, chaque fois qu’il s’avé- rera plus pratique de fournir le transport que d’ouvrir une autre école. 12. Que tout programme d’enseignement soit poursuivi pour le cycle complet, élémentaire et secondaire, de tel- le sorte que 1’éléve en sortant puisse s’adapter A un cours universitaire en frangais aussi bien qu’en anglais. requis pour le dé- -Si vous @tes d’accord avec votre Fédération ; -si vous estimez le moment venu de passer A l’action en matiére d’enseignement en francais : -si vous n’@étes pas de ceux qui laissent tout faire aux autres sans s’impliquer eux-mémes Q 4 -si vous croyez aux droits des Francophones de demain, méme si vos enfants sont élevés déj4, méme si vous n’avez pas d’enfants .... en 12 points Quelle sorte d’écoles ?. --ou plus ‘d’une - des: universités de la Co-™ lombie-Britannique, en vue d’y recevoir les Francopho- . L’article qui suit, comme le manifeste en 12 points, a également eté publie il y a deux ans. - L’article qui suit, comme le manifeste en 12 points, a également été publié il-y a deux ans. Les grandes idées contenues dans cet article, demeurent, 4 mon avis, vala- bles et sont peut-étre méme encore plus d’actualitéau- jourd’hui - Comme la plupart d’entre vous je n’ai pas encore lu le mémoire préparé par la Fédération en ce qui con- cerne les écoles frangaises en Colombie.Ce mémoire . doit @tre présenté au gou- vernement de Victoria dans quelques semaines.Je ne suis pas un expert en la matiére (d’ailleurs je me méfie de plus en plus des experts ...).Voici tout de mé- me quelques considérations, Une civilisation qui veut avancer doit pouvoir per- mettre A chaque individu de s’épanouir,A chaque étre de découvrir ses talents et de devenir créateur. Si seule- ment les gens pouvaient se retrouver en état de créati- vité, si chacun pouvait étre spontané, on découvrirait des fagons_encore insoup- gonnées de réorganiser nos sociétés. Les gens naissent curieux, regardez l’enfant. La curiosité cette passion de découvrir est le princi- pal moteur qui pousse 1’étre 4 apprendre. Apprendre, ce beau mot magique.... Pe A REVER EN COULEUR L’espéce humaine apprend de plus en plus vite. Les dé-. couvertes des cinquante der- niéres: années contiennent autant d’information que-ce°* que l’on a appris péndant des siécles précédents. Aux yeux de ccertaines personnes com- me Yvan Illich, cette mé- thode de garder des enfants dans des classes pendant douze années et plus relé- ve de l’abérration. On. peut imaginer JVécole du futur comme une rue principale ou diverses connaissances s’ expriment au travers des a- teliers. Ces ateliers com- munautaires appartiennent A la population. Ils ont rempla- cé et les écoles et les usines. Les ateliers s’attaquent aux problémes de la survie (nourriture, logement, véte- ment), l’ancien rdle plus ou moins bien rempli par les présentes usines privées. Dans ces ateliers, ce que |’ on apprend pourrait se tra- duire par des applications immédiates. On peut imagi- ner qu’avec la diminution de l’importance de la valeur ac- cordée au travail, les socié- tés se tourneront non pas vers ‘‘une societé des loi- sirs’’ ot finalement les loi- sirs ne sont qu’une autre forme de consommation, une autre industrie, mais plu- tOt vers un monde oi le tra- vail devient simplement un jeu technique. Plus de divi- Terre... sion entre apprendre et cré- er. L’utopie ¢ certainement et il faut tendre vers l’uto- pie, c’est la seule facgon de s’en sortir, d’atteindre une civilisation qui s’harmonise avec toutes les formes de vie sur cette belle planéte A REVER EN NOIR ET BLANC Dans notre société‘tn noir et blanc’’, les principes énon- ces plus haut se traduisent dans le concret par la ques- tion suivante : pour ce qui est des écoles qui s’envien- nent, qui va définir ce que l’on y enseigne ? A partir de quoi se’ base-t-on pour dire qu’un enfant doit con- naftre les équations du deu- xiéme degré en algébre A 15 ans? qu‘un enfant de 8 ans n’apprend pas la photo- graphie ot le phénoméne im- portant en physique de la Photosynthése ? Il ne suffit pas d’offrir une varieté de cours comme dans les classes avancées ou AV université. I] faut tout bonne- ment oOuvrir toute grande la porte de la connaissanceaux:. enfants. Tl faut que lés pro- ‘grtammes-soient de plus en. plus définis A partir des be- soins de la communauté. [1 ne suffit pas de traduire en francais le présent systéme public, il y a des particula- rités dont il faudra tenir compte. Je pense par exem-- ple au fait suivant : la sur- vie et l’épanouissement de notre _ culture en Colombie dépendra tout particuliére- ment de notre capacité de faire circuler 1’information entre les différents groupes. Les franco-colombiens de- vront d’une fagon toute par- ticuliére apprendre A se ser- vir des médias que notre sié- ‘cle a créés. Il faudra que les jeunes qui sortent dé nos écoles soient déja initiés aux techniques de 1’information (et aussi A l’animation). Car une fois sur le marché du travail, qui lui seratoujours anglophone en Colombie, ils devront se trouver des mo- yens originaux de rester en contact. Je cite au hasard, une connaissance des princi- pes généraux de fonctionne- ment d’une association cul- turelle typique devrait étre a l’étude du programme de douziéme année, il faudrait aussi des cours d’art spé- ciaux sur l’artisanat, sur le film canadien-frangais, etc. Enfin tout est A inventer. En conclusion, on ne peut trop insister sur le fait qu’ il ne faut pas copier ce qui existe mais par notre cou- rage et notre lucidité se ba- tir non pas des écoles d’ élites, mais des écoles de pointe qui soient le reflet d’une population. qui grandit et s’épanouit... NS anne ese ctr te ee “"§31093 S3d ~"$4'1003 S3d uNOd ~anod \ THLPLALL EEE,