VANCOUVER. Ne scrutez ’ plus les entrailles de poule, les horoscopes, les sondages Gallup. Ne jouez plus 4 pile ou face. Ce n’est pas le peine depuis que 78 pour cent des électeurs inscrits en Colom- bie nous ont téléphoné la semaine derniére un messa- ge clair-obscur sur le sort de Trudeau, Clark et Broadbent le 22 mai. Le signal est net, car la ruée vers les urnes frdlait le taux de participation électo- rale que l’on trouve seule- ment dans les pays ou !’ab- stention est punie d’amen- des ou d’arrachements d’on- gles. Le résultat —— 31 siéges aux Crédit social du premier ministre Bill Bennett contre 26 aux néo-démocrates de Dave Barrett —— polarisait davantage la vie politique outre-Rocheuses et, ce fai- sant, privait les “petits par- tis” (libéraux et conserva- teurs) des deux cabines télé- phoniques dans lesquelles chacun pouvait réunir l’en- semble de sa députation. Comment expliquer tout cela, et comment prédire les retombées de ces élections provinciales sur le rendez- vous fédéral du 22 mai? Tout comme pendant la campagne électorale de 1975 qui chassait Barrett aprés trois ans de réformes pré- cipitées, les hommes politi- ques ont mené une guerre sainte idéologique. C’est Bennett qui a mar- qué la médiocrité du ton en traitant ses adversaires NPD de “national-socialis- tes” —— un rappel baroque de Hitler qui ne l’empé- chait pas plus tard d’affir- mer que les néo-démocrates parlaient avant les élections Veuillez faire parvenir gratuitement un exemplaire francais du numéro spécial de l’été 1979 de la revue “Beautiful British Columbia” a l’adresse suivante: Nom Le Soleil de Colombie, vendredi 18 mai 197 comme Groucho Marx, puis aprés les élections comme Karl Marx. Barrett lui a rendu le compliment en affublant affectueusement les créditistes du titre de “millionnaires et de mar- chands de voitures” (calom- nie: en Colombie les crédi- tistes vendent des Ford plutét que des Lincoln com- me leurs fréres du Québec...) Pourtant, la guerre sainte se menait avec des gants de ’ velours. Vu que Bennett cherchait 4 passer pour un grand “radical” et que Barrett, le socialiste, se déguisait presque en ban- quier, les protagonistes n’ont pas allumé les fagots pour martyriser leurs enne- mis au barbecue; ils se sont contentés de brfiiler un peu d’encens au parfum de leur philosophie... Le bilan du vote populai- re illustre le désir des élec- teurs de faire un choix net. Les libéraux s’étant éclipsés avec moins d’un pour cent des voix, et les conserva- teurs ne dépassant guére les cing pour cent (méme pas assez pour décrocher un siége), créditistes et socia- listes ont partagé les faveurs du public presque a égalité —— 48 pour cent pour Bennett, 46 pour cent pour. Barrett. Pour ce dernier, la défaite —— ne ffit-ce que d’un che- veu —— avait un gofit amer. Mais son parti peut quand méme se targuer de mar- quer un progrés constant —— de 33 pour cent en 1969 a 46 pour cent dix ans plus tard. Cela-fait un excellent tremplin (presque un élec- teur sur deux) pour repren- dre le pouvoir lors de la prochaine consultation. La polarisation idéologi- que normale de la Colombie- britannique s’est intensifié¢e cette fois-ci grfce a plusieurs facteurs. Pour Bennett, le raz-de- marée anti-fiscal, issu de la Proposition 13 chez les “voisins” californiens, a no- tamment renforcé le grief traditionnel des eréditistes 4 l’endroit de l’Etat providen- tiel. Sauf erreur, la Colom- bie-britannique est le seul coin du monde qui ait, en exercice du titre, un “minis- Adresse Ville Pays Votre nom Adresse Ville Code te | | | | | Envoyer a l’adresse postale suivante: | Beautiful British Columbia Magazine Dept. F, Parliament Buildings, | Victoria, British Columbia V8V 1X4 | | Un cadeau de: | = tre de la Débureaucratisa- tion.” D’autre part, le don de cing actions de la Société des ressources naturelles que Bennett a fait 4 chaque cito- yen de sa province a marié astucieusement le capitalis- me populiste au patriotisme local. Le 10 mai, jour des élections, l’effectif des. nou- veaux actionnaires ayant de- mandé ces parts s’élevait déja a un million de cito- yens, soit 42 pour cent des candidats possibles a cette manne évaluée a $60 par personne. Le NPD de Barrett, quant a lui, a puisé de nouvel- les forces chez les militants syndicaux qui, en masse, ont prété main forte pour faire du porte-a-porte. Les chefs syndicaux ont épaulé puis- samment cet effort en... se taisant, leur silence devant rassurer les bourgeois. La gréve des deux quotidiens de Vancouver, vieille de sept mois, a gentiment fait écho a cette discrétion. Barrett a tiré profit égale- ment de la campagne de son homologue fédéral, Ed Broadbent, qui insiste sur les questions familiéres et familiales d’inflation et de chémage. Le NPD était le seul parti provincial, en ef- fet, A pouvoir s’appuyer sur une “‘aile” fédérale carré- ment de son cété. Ce fait met en relief la facon dont les “petits partis” se sont sabordés. Les libé- raux, pour leur part, ont a peine esquissé un effort symbolique: ils n’ont présen- té que cing candidats aux 57 siéges a pourvoir. Les conservateurs, selon leur chef angoissé Vic Stephens, se sont fait poignarder par un Joe Clark ayant conclu un vil marchandage avec les ceréditistes et leurs amis de banquiers. Les retombées du 10- mai colombien sur le 22 mai d’Ottawa? Sans étre décisi- ves, elles confirment le bon- heur de Joe Clark et le malheur de Pierre Trudeau. Clark, blessé au départ par les accusations de Stephens, se trouve identi- fié aujourd’hui a l’équipe ga- gnante de Bennett et, du coup, dissocié du casse-pied Stephens. De surcroit, Clark peut désormais compter, pour sa derniére poussée colombienne, sur une armée de militants ayant le vent en poupe. Trudeau, lui, est handi- capé par un appareil libé- ral démoralisé par sa liqui- dation provinciale et par la crainte qu'une bonne partie de ses électeurs tradition- nels puissent passer au camp Broadbent. De tout cela, la plupart des observateurs d'ici pré- voient la distribution suivan- te pour les 28 siéges fédé- raux de la Colombie: conser- vateurs (18-22); NPD (7-11); libéraux (1-3). Dans le sillage du débat entre les trois chefs de parti aux chaines anglaises diman- che soir, débat que personne n’a remporté haut la main, la derniére chance des libéraux repose sur trois espoirs: que Clark cessera de fuir le contact avec les électeurs colombiens; que Trudeau mettra la pédale douce a ses arcanes et chicanes d’amen- dement constitutionnel (su- jet que les Colombiens assi- milent, en termes de perti- nence, aux soucoupes volan- tes); et qu'une poignée d’au- tres candidats libéraux réus- siront 4 se faufiler entre des candidats conservateurs et NPD. Ce jugement-la? Je I’ai trouvé dans les entrailles d’une poule. eréditistes — — Il faut un fameux gland d’optimisme pour débuter, avec la confiance de produire un chéne! [Baden-Powell] —TIl faut attentivement contréler tout ce qui entre dans notre vie mentale, de méme qu'on choisit et qu’on surveille son régime alimen- taire. [P. de Courberive] — Il _n’y a que les opti- mistes qui fassent quelque chose en ce monde. Le monde appartient aux opti- mistes; les pessimistes ne sont que des spectateurs. [Guizot] — Beaucoup de gens se- raient devenus sages s’ils ne s'étaient pas imaginés ]’étre déja. [Sénéque] Entretien avec Paul Manning Candidat libéral de Vancouver Quadra, Paul Manning estime que la vic- toire des conservateurs en Grande-Bretagne ne devrait pas influencer les résultats des élections fédérales. Dans la circonscription de Vancouver Quadra, les libé- raux n’ont été élus que deux fois: en 1965 et en 1968. Paul Manning déclare fié- rement avoir réussi a convertir ses parents et des amis qui étaient conserva- teurs. Le candidat libéral prédit une haute participation élec- torale. “Nous avons traversé des temps difficiles mais nous avons une économie saine. Les promesses de Joe Clark cofteraient $7 mil- liards.” Et de rappeler que le Canada posséde 2,5 millions de travailleurs de plus qu'il y a dix ans. Le bas taux du - dollar est bon pour les exportations. Et Paul Manning souligne que Pierre Trudeau est le meilleur candidat en qui concerne la question du Qué- bec et de référendum. Joe Clark n’est pas assez fort méme pour traiter avec les - provinces, Pierre Trudeau est le seul qui soit assez habile et énergique pour tout orchestrer. Nous devons reconstruire le parti libéral en C.B. Nous présentons des candidats jeunes et nous allons essa- yer d’établir l’équilibre dont a besoin notre province. Vancouver Quadra n’a pas eu de représentation a Ottawa depuis sept ans, de conclure Paul Manning (Bill Clarke, candidat du parti conservateur a été élu en 72 et en ’74.) et d’ajouter qu’un vote pour le NPD ne ferait qu’aider Joe Clark a devenir premier ministre. Entretien avec John Fraser Selon M. John Fraser, la question principale dans ces élections fédérales est le bilan de I’action du Premier Ministre Trudeau depuis on- ze ans, c’est un manque de confiance a son égard. M. Fraser, qui a gagné en 72 et en'74 estime que les électeurs voteront en tenant compte du travail qu’il a accompli. Le candidat conservateur de Vancouver South rappel- le qu’un conseiller en éco- nomie de Toronto avait dé- ‘claré qu'il faudrait 92 ans pour équilibrer le budget. La question de l’unité nationale est importante au yeux de M. Fraser. Il juge que M. Trudeau, bien que Québécois, n’a pas compris ce qui se passait dans sa propre province. En avril 1976, il soutenait que le séparatisme était mort. Et M. Fraser d’ajouter que le Premier Ministre a mal interprété sa province au reste du Canada. notion d’établir le frangais comme l'autre langue offi- cielle. Il reproche 4 M. Trudeau d’avoir nommé ministre M. Jack Horner qui, en 1972, avait utilisé des annonces clairement anti-frangaises. Le bilinguisme est impor- tant pour M. Fraser qui souligne que ses deux filles parlent frangais, l'une étant réellement bilingue. En 1968, il défendit la La lutte fut chaude! Les élections provinciales du 10 mai ont vu une pro- gression du NPD, insuffi- sante, toutefois, pour lui permettre de reprendre le pouvoir. Les 57 siéges se sont ainsi _ répartis: 31 pour le Crédit Social et 26 pour le NPD. Quant aux partis libéral et conservateur, ils ont perdu. TYunique siége qu’ils possé- daient chacun. 31a 26, la compétition a été sérrée, et cela promet , | Les hétels du CN: : | Hotels CN-Service de réservations instantanées. Au Canada, appelez-nous sans frais au pour réserver instantanément a l’un des excellents hotels ci-dessous. D’autres grands hotels: Hote! Newfoundland, Saint-Jean, T.-N. Le Hilton de Québec, Québec Hotel Nova Scotian, Halifax Hotel Beauséjour, Moncton Le Reine Elizabeth*, Montréal Chateau Laurier, Ottawa _ Hdtel Fort Garry, Winnipeg. Hétel Macdonald, Edmonton Jasper Park Lodge, Alberta Hétel Vancouver*, Vancouver *Ademucustrawon Hulton Canada Aéroport de Montréal Hilton, Montréal Harbour Castle Hilton, Toronto Héte! 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