Le Soleil de Vancouver,page 5,28 fevrier 1969 firmer par d'autres chemins que la force. L'admiration: Ainsi les Germains, envahis= seurs de la Gaule civilisée, ont adopté son-langage. La peur: N'est-ce pas la crainte d'une scission au Canada qui a haté L'avénement d'une radio de langue francaise & l'ex- tréme Ouest du pays? Il serait cocasse de voir la thése de Monsieur Tougas reprise par un Anglo-Saxon. -L'esprit de groupe des Anglo- Saxons leur dicte de passer sous silence ce qui nuit 4 leur cause. Malgré sa con- Parra MUNICIDALES par le Conseiller Municipal , Harry RANKIN La Francophonie en Péril La Librairie de 1'Univer- sité de la Colombie Britanni- que est un paradis des livres. Des milliers de volumes aux couvertures de couleur y amu- sent les yeux. Dans un coin, un rayon est réservé aux ou- vrages des professeurs de 1'U. B.C.On regrette de ne pas y voir le nom de Miss Dorothy Dallas. Il existe dtelle 4 la Bibliothéque du Campus, une thése intéressante sur le Ro- man Francais,de Mademoiselle de Scudéry 4 Madame de La Fa- yette. En compensation, voici Monsieur Bird, avec une édition des chansonnettes de Baif; et Monsieur Tougas, avec son ou- vrage " La Francophonie en Pé= sgh BR EL Crest L'oeuvre d'un Nord= Américain de culture francaise “qui se prépare 4 rendre les ar- | mes; quand tout & coup, par un sursaut de fidélité au lignage, il embouche la trompette du ralliement. Mettons de cété une digres— sion de treize pages sur la vie amoureuse des Afrirains , et ve=- nons tout de suite & 1l'essen- tiel. Monsieur Gérard Tougas connait 1'Amérique, 1'EHurope et l'Afrique. De ses voyages, il a vrapporté l'opinion que voici: Le frangais, partout dans le monde, doit ou devra le céder & l'anglais. Auteur d'une remarquable Histoire de la Littérature Ca- nadienne Francaise, doué d'un esprit perspicace, Monsieur Tougas voit d'emblée les deux vi sages de la vérité. Soutenir en 180 pages une affirmation unilatérale, voil& une gageure Les arguments de Monsieur Tou- gas sont solides. Mais on you=- drait posséder son savoir et son expérience pour soutenir une thése contraire A la sien- ne, en brandissant d'autres _ exempbes, aussi plausibles. Il yoit en France un bour- geois écarquiller les yeux de- vant une vitrine américaine. Tl en induit que 1'Europe s'a- méricanise. Cela ne nous con=- vaine pas. On pourrait aussi bien prétendre, A voir les: Américains bouche bée devant les vitrines parisiennes, que ceux-ci se francisent. Pour Monsieur Tougas, la culture, du peuple le plus fort 1l'emporte—- — ra. Or, il nous semble que la ‘culture francaise peut s‘'af- naissance des domaines An- glais et Américain, Monsieur Tougas est doué d'un esprit francais. On le décéle 4 son ironie qui affleure dans le tableau ob il nous dépeint les Africains imitant leurs anciens maitres respectifs: alx uns la perruque au tri- bunal; aux autres 1'appéri-— tif A la terrasse! Dtesprit francais, Monsieur Tougas voit trop bien les deux faces de la vérité. Il juxta- pose ce qui nous peine et ce qui nous flatte. S'il met en scéne une- vérité vétue de noir, une vérité vétue de blanc le tire par la manche":Hola! Pas si loin ! A mon tour de parler!’ Tl s'éprend et se déprend tour & tour des civilisations anglo-saxonne et frangaise. Il balance entre la remarque cho- ‘quante: " Admirons, au passage, ceux quien France, les yeux grands ouverts, hAatent l'avénement de la cité Anglo-Saxonne." Et le repentir: " Ceux qui nous suivront é- criront-ils le mot FIN au bas d'une épopée que déj& le cor de Roland fatlsait retentir aux o- reilles des Sarrasins, ou sau- ront-ils mériter de douze sié- cles d'histoire?" Est-ce A cause de cette al- ternanece d'un camp A l'autre _que Monsieur Tougas ne nous convainc pas? Pour notre part, nous nous confirmons dans no- tre vécité. La voici: Peu nous chaut que la langue anglaise soit parlée, et estro- piée, par des populations de plus en plus nombreuses. Il nous plait de penser que le francais l'emporte par sa qualité. I1 nous plait d'imaginer que pour longtemps encore, bien plus longtemps que nous tous, des millions de personnes s'expri- meront en frangais de par le monde; que longtemps encore des romanciers et des poétes verse- ront leurs pensées et leurs sen- timents dans le plus nuancé et le plus beau des langages. INTERNATIONAL MOTORISTS ‘CO-OPERATIVE ASSOCIATION 42 E.Broadway ,Vancouver-Tel .872=54,01 | Service routier - Informations sur ‘vos voyages - Assurance personelle Conseils legaux - a "Le plus efficace des Auto-Clubs ‘| DEVENEZ ACTIONNAIRE POUR $1.00 | COTISATION ANNUELIE 11.00 ’ _banque Toronto-Dominion, Des . entreprises privees de de~, veloppement devraient-elles avoir la permission de construire des immeu- bles dans notre ville sans avoira ‘en soumettre les plans atx diffe- rents services municipaux charges de, faire observer les lois municipales conformement aux tracés prépares ‘par nos specialistes en planifica- tion? Evidemment,elles ne le devraien pas et, dans la majorite des cas,la permission n'est pas accordée.Cepen= dant, il y a des exceptions,"Pacifice Center'",par exemple, TD stagit du -nouvel immeuble Eaton qui se construit sur le bloc *52,au coin des rues Georgia et Gran- ville, Iorsque la ville accepta son marché infdme avec Eaton,CEMP et ‘ la en. vue du développement des blocs 42 et 52,une clause speciale fut insérée dans le contrat exemptant les intéressés de soumettre leurs plans 4 1'approba= ‘tion de la Commission de planifica-= tion urbaine. ; TD nty a done rien d'étonnant a ce qu'un flot de protestations se soit élevé au moment ou les devis furent révélés et a ce qu'ils provo- querent 1'indignation des officiers de la ville,des agents de planifica- tion, des architectes et du public, Ces plans ne correspondent. nul- lement a -ce que l'on était en droit d'tesperer,pas plus 4 ce qui avait é& te promis.I] n'y aura méme pag dtaue vents continus au niveau de la Tue, mais seulement: auedessus des fené~ tres des magasins. cs Et ce n'est pas tout, Nous de=~ couvrons maintenant que le modéle o- riginal ainsi que les plans "vendus™ au public par une. habile campagne publicitaire, ne ressemblent que de tres loin aux batiments qui sont ace tuellement. en construction dans le bloc 52. ; A l*origine, les promoteurs a= vaient promis un immeuble de 44, éta- ges, lequel a ete abaisse a 30 éta- ges. ile nous avaient assures égale- ment qu'un hétel serait erigé au- dessus des magasins, Depuis, ils ont abandonne cette idee, Autre promesses celle d'un jar-. din sur le toit, dont il n'est plus question, Cfest un exemple de ce qui ar- rive lorsqu'on accorde des privilé- ges a quelques-uns alors qu'on les “ refuse & d'autres, Cela crée un pré= cedent deplorable qui detruit les normes fixées par les comités de planification en vue d'un développe= ment avantageux et intelligent de la ville. Ia population de Vancouver sort. perdante a chaque fois que de tels privileges sont accordés,