5,Le Soleil de Vancouver, 15 mai 1970 Qui étes-vous, Louis Quilico ? Louis Quilico, baryton par N, Kent—Barbour Une gentille jeune fii! fraeco— phone nous a indiqué le tele— phone intérieur a I'Hotel Georgia, et une voix profonde et chaude a invité le Soleil A monter 2u hui— tieme étage, Un bel homme tra— pu au grand sourire nous a fait entrer dans une chambre enso— leillée. L*homme au sourire, c*est Louis Quilico — le Cana— da qui chante. Si ses débuts en 1952 au programme Nos fu— tures étoiles, étaient modestes, il est non moins vrai que sa voix, l’une des plus riches que le Ca— nada ait jamais connues , lui a donné une célébrité mondiale. Le Soleil était ainsi pret 4 @— tre ébloui, Mais au lieu d’une vedette hautaine, nous avons trouvé un humble, un modeste, d’une sympathie et d’une gen— tillesse inoubliables, Par ex— emple: les grands chanteurs d’opéra ont la réputation de mé— chanceté, de médisance. Mais lorsque le Soleil a demandé au grand baryton son avis sur les spectateurs de Vancouver, par rapport aux autres villes, il nous a confié;** Vous savez, les gens sont gentils partout partout, Je ne me suis jamais senti isolé qu’en URSS, mais c’est de ma faute. Je ne parle pas le Rus— se, et je ne voyais que mon in— terpréte.”? Par exemple; les ve— dettes d’opéra dites ** tempera— mentales”’ ou dif iciles’’, “L’e— re des vedettes trouble—féte a peut—@tre existé dans le passé. mais il est révolu. Tout lemon— de est sympathique; d’ailleurs on travaille en équipe maintenant, L’équipe du”Ballo in Maschera’”’ est fort solidaire, on s’entraide continuellement.’’? S’il voyage partout(il est venu ici des Etats Unis, et repart pour le Portugal) reste pourtant un Canadien , fier de son pays, le trouvant le plus beau du monde, “Je suis Cana— dien d’abord, Canadien Francais de descendance italienne aprés, Je reviens tous les étés au Ca— nada, et je suis toujours content de revenir.’’ Le Soleil; ‘* Ain— si vous préférez le Canada?’? M, Quilico; *¢ Comprenez—moi bien, j’aime les autres pays; on ne peut se passer de la Fran— ce, lItalie est merveilleuse.e.. Mais ici on respire, ici on peut. devenir soi—méme, un individu. C’est un jeune pays en pleine expansion, je ne voudrais éléver mes enfants ailleurs dans le monde. IL y a un coté quoti— dien Aa la vie, au—dela de l’art ou des idéaux; c’est ici que l’on vie le mieux, le plus 4 son aise,”” Il habite Toronto; ‘4 Montréal on détruit tout ce qui est artis— tique dans la bataille idéolo— gique. L’on n’y est plus soi— méme, l’on est anglophone ou francophone, catholique ou pro— testant, séparatiste ou fédéralis— te. C’est terrible.”’ C’est une autreraison pour ha— biter Toronto, selon lui, Et puis il ya les langues. Sés deux en— fants ainsi que son petit—fils, grandissent trilingues en Anglais, Francais et Italien, Lui, Mon— tréalais, ne parlait enfant que le frangais; il a appris l’anglais comme adolescent, dans les an— nées ow Louis Quilico nétait qu’un petit mécanacien quiaimait chanter; lItalien 4 Rome ot il est allé étudier la musique. Ses deux enfants sont donc fiers de lui en trois langues; Donna, 19 ans, s’interesse évidemment surtout 4 son fils David, qui a rendu Me Quilico grand—pere il y a deux ans, Mais Jean Oe pelé aussi Johnny et Gino), 14 ? ans, aime bien le chant. ‘**A— lors nous attendons pour voir sil a une voix’’, Le chanteur d’opéra doit @tre un costaud qui fait attention a sa santé physique et morale. Louis Quilico voyage au minimum quarante semaines sur les cin— quante—deux,. Il chante trois fois toutes les semaines, et pra— tique tous les jours pendant trois heures au moins, Le So— leil: ‘*Des gammes?*’? M, Qui— lico; ‘*Pensez—vous! On mour— rait d’ennui, Je chante des ro— les d’opérayceux que je ne joue pas au moment,”? Il souffre de l’"insomnie et de 1l’indigestion, ces deux ennemis du voyageur constant. Cdté moral, il ne se laisse pas obséder pat son métier, ‘*La voix est mentale; il faut en sor— tir et ne pas y penser vingt— quatre heures par jour’ Il a apporté deux de ses distractions favorites 4 Vancouver, un grand modéle d’avion , trois pieds de long, qu‘il construit 4 partir de plans d’architecte; et des appa— reils de photos A faire réver les professionels, a l’aide desquels il photographie les belles fleurs du parc Stanley. Le Solei] ‘* Avez—vous le trac? M Quilico; ‘* J’ai toujours peur, toujours, Mais je suis Chre— tien; alors, avant d’entrer en scéne, au début , je me signe et je fais ma petite priére; puis j’?essaie de donner de mon mieux. Ma voix vient de Lui, cfest le Seigneur qui chante en moi, La vie peut @tre tellement belle si on la fait belle, tres laide si on la fait laide. Il me semble que les gens pensent trop aux sous, et pas assez & eux—me— mes, & leur voisin.’? Le So— leil: ‘*Ou avez—vous appris le chant, et auprés de qui?’? M, Quilico: ** Auprés de ma femme Lina, Elle est tout pour moi, c’est grace a elle que je suis ici. Je l’ai rencontrée 4 Rome elle est devenue mon accompa— gnatrice, mon professeur de chant et puis la mere de mes enfants,.” Chaque opéra exige trois ouqua— tre mois de travail sérieux, mal— gré sa voix de haute qualité (il a une gamme de plus de deux oc— taves.) C’est parce que, pour lui lYopéra tient plus du théatre chanté que de la musique pure et simple, Il aime les grandes tra— gédies... ‘* L’opéra—bouffe ne me satisfait pas, La premiére fois que je chante un opéra je ne le pos- sede pas. La quatrieme fois j’en comprends la psychologie, le déroulement du drame. Mais il ya quelque chose de neuf a découvrir chaque fois que je le chante.'* Le Soleil; **Que pen— sez—vous de l’opéra au Canada?, Est—il en bonne santé??? M- Qui— lico; ‘* D*abord, je dirais que l’o— péra au Canada est ce qu’il est parce que le public canadien n’en voit pas beaucoup, et exige que ce soit chanté par de vrais ar— tistes! Il n’y a pas, ou peu, de chanteurs médiocres chez nous. Ensuite, je propose tres sérieusement que l’opéra auCa— nada soit uni dans un seul cir— cuit, permettant ainsides échan— ges de chanteurs et de réper— toire Aa travers le pays. En baissant le cout du spectacle de cette maniére, on pourrait donner des spectacles de qualité moins inégales.** Le Soleil; ** Est—ce possible avec les moyens de bord?’? M. Quilico; ** Oui, c’est définitivement possible , en n’u— tilisant que les théatres déja en existence .”” ~ Soleil; **Sub— ventionné par le secrétariatd’E— “Je vous ai apporté des chenilles...” PORT ELIZABETH Christine Wood, qui a ensei- gné durant trois ans a Kitze, en Zambie, raconte que les enfants de cette région afri- caine australe, ont l’habitude d’apporter-aux professeurs de classé, noh pas des pommes, mais de. grosses . chenilles, qui se thangent nature. “Ces chenilles ont une saveur’*plu- tét réche”, a commenté F. titutrice. Mgr Gallagher, nommé évéeque de Thunder Bay La nonciature apostolique informe que Sa Sainteté le Pa- pe Paul VI a nommé évéque de Thunder Bay (Fort Wil- liam), en Ontario, Son Exe. Mgr Norman Joseph Gallag- her, présentement auxiliaire de l’'archevéque de Montréal. Mer Gallagher est né a Coat- bridge, dans l’archidiocese de Glasgow, en Ecosse, le 24 mai 1917. Venu au Canada en 1923, apres des études primaires et secondaires a Swift Current et des études classiques et théo- logiques a Gravelbourg, Sas- katchewan, il fut ordonné pré- tre, pour le diocése de Gravel- bourg, le 29 mars 1941. Apres deux ans de ministé- re paroissial a Gull Lake, Sas- katchewan, il devint aumonier dans l'’Aviation Royale Cana- dienne (1942-1963). Il occupait ce dernier poste quand il fut élu auxiliaire pour le Vicariat des Forces Armées du Canada, le 25 juin 1963, fonction qu’il remplit jusgu’a sa nomination comme auxiliaire de l’archevé- que de Montréal, le 31 aout | 1966. Encouragez nos | annonceurs APPELEZ- si vous désirez obtenir quelques idées sur l’assurance-vie — argent remis. La police Sun Life Dotation fonds de sécurité protege votre famille jJusqu’a ce que vous soyez agé de 65 ans, puis vous rembourse toutes les primes plus les dividendes! 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