RET ae a ortrait d’une Francophone 4 ~ Par Lise Brousseau " quatre Thédtre La Seiziéme déménage NDREDI 23 JANVIER 1987 La Seiziéme est installée depuis début janvier dans de nouveaux locaux, sur la rue Homer. Pour expliquer ce choix financi¢rement risqué, Réjean Poirier, directeur artistique, affirme: “Trop a l’étroit, nous risquions de mourir a petit feu. Nous prenons le risque de mourir dans la dignité. Pour ir! Par Charles-Henri Buffet La Seiziéme déménage! Plus besoin d’aller chercher la troupe de théatre franco-colombienne dans le petit bureau quelle occupait au Firehall Theatre: elle s'est installée au début du mois de janvier au 1150 rue Homer, dans les locaux occupés précédemment par un “collégue” prestigieux, le Green Thumb Theatre, une des toutes premié- res troupes de théatre pour - enfants au Canada. Dans leur nouveaux locaux encore tous vides, Réjean Poirier et Roger Gaudet sont a l’aise comme des rois. Le directeur artistique et son adjoint responsa- ble des programmes communau- taires font visiter les lieux, la téte déja bouillonnante d’idées. Car ce lieu permet tous les réves: un emplacement en plein centre- ville; une surface de 4500 pieds carrés (450 m2 environ), trois’ grandes salles de répétition, un futur entrepét desservi par un ascenseur, deux bureaux spa- cieux et clairs... ’endroit aurait presque des allures de caverne d@’Ali Baba, si des travaux d’envergure n’étaient nécessaires. Car les travaux sont indispensa- bles: cloisons imparfaites, éclai- rages lugubres, sécurité insuffi- sante, les améliorations nécessai- res seront nombreuses. “Mais nous ne voulons pas brusquer les -choses, explique Réjean Poirier. Nous voulons prendre le temps de sentir le lieu, évaluer nos besoins avant de prendre des décisions zmportantes.” Il n’y aura donc pas de travaux majeurs avant six mois, “d‘autant plus que nous naurions pas Vargent pour les faire, commente Réjean Poirier. Le loyer, 20,000$ par an environ, est trots fois plus élevé que celui que nous payions précédemment. Jusquau début du mots davril, lexcédent dégagé lannée derniére nous permet de votr venzr. Mais apres, il nous sera impossible de itenir Suite page 6 A 90 ans, elle publie son quatriéme livre Dans a peine 4 mois, Mme Berthe de Trémaudan, née Gusbin, passera le cap des 91 ans. Malgré les heures qui passent inlassablement, elle trouve toujours un paysage, une émotion, un signe du temps qui font faire 4 sa plume, des pirouettes syntaxiques sur une page qui demeure rarement vierge. Elle est belle, fragile, avec un grelot dans le rire qui vient chercher l’enfant en nous. Qui est cette grande dame qui raconte si bien la vie? Cette Bruxelloise qui a perdu sa mére trés jeune et son pére, quelques temps aprés que la guerre de 14 fut déclarée, n'a pas -résist€ a l’aventure de venir au Canada, aprés avoir souffert les années d’occupation allemande. Sa soeur et son mari, sur les instances de son frére qui y __ demeurait déja depuis plusieurs années, ont décidé de venir s’y installer. Elle partit donc avec. eux et, aprés un séjour de 2 ans a Le Pas, au nord du Manitoba, elle retourne 4 Bruxelles. Mais pas pour longtemps! Une invitation pour aller trapper dans le grand bois la raméne dans notre grand pays et ce, définitivement. Elle vivra 20 ans Suite page 2 Odeurs Certains jours, l'information se fait... olfactive! En ouvrant le Province ce mardi matin, je tombe sur une grande photo du directeur des Communications de BC Hy- dro. Ce brave homme se bouche le nez en grimacant tant quil, peut: zl a en mains une brochure destinée a sensibiliser les usagers @... Vodeur du gaz. “Déchirez et reniflez”, dzt la brochure! Mazs le journaliste fait perfidement remarquer que les dépliants étaient tellement bien faits quiiln’y avait méme pas besoin de déchirer pour sentir! Presquau méme moment, jentends a la radio qu'une série de boites de champignons a été retirée de la vente a cause d'un défaut de fabrication. On apprend que le fabricant n’a pas eu besoin d’avertir les consommateurs: ils s'en ren- daient compte tous seuls... a Vodeur! Comme quot il nest forcément besoin d’aller déter- rer des scandales‘en Iran pour que l'information sente mau- Oncle Archibald 4 e Sommaire ° Dune place a lautre: page 3 © Lettres, arts et spectacles: pages 5 et 6 © Voyages: pages 7 et 13 © Les programmes de Radio-Canada: page 9 ® Jeux: page 16 © Annonces classées: page 19. _ II - Les paradoxes d’ Yves Merzisen Yves Merzisen mesure 6'4” [1m93]. Et pourtant, il sait a occasion iat AE pad ole rsttci omer? oe de la Fédération des Franco-colombiens en juin 1986... étre modeste et insiste continuellemént sur le réle de I’équipe de bénévoles avec lesquels il travaille. Voici quelques-uns des paradoxes de cet homme qui arrive au Canada en 1969, est paponed tl cement: nenetonnten: Ae-pemmemmante foatog: 5 ombienne. Par Charles-Henri Buffet Yves Merzisen est né a Paris en mars 1939. Aprés la guerre, son pére, avocat de formation, s’occupe au ministére des Affaires étrangéres de 1l’administration d'une des régions occupées en - Allemagne. C’est donc dans ce pays qu’Yves Merzisen passe une partie de son enfance. Ce qui lui reste de cette époque? Une famille internationale (des fréres et soeurs disséminés aux quatre coins du monde...) et des souvenirs cuisants des versions latin-allemand! Ses trente premiéres années semblent placées sous le signe du triangle. Il apprend _ trois langues, francais, allemand et suédois (l'anglais ne viendra qu’aprés) et poursuivra ses études de langues et de littérature dans trois pays européens: France, Danemark et Allemagne. Pen- dant une année, il sera méme simultanément étudiant a la Sorbonne (Paris), 4 l'Université de la Sarre (Allemagne) et a l'Université de Coppenhague (Danemark) . ; En 1967, un “quatriéme cété” vient s’ajouter au _— triangle lorsqu’Yves Merzisen se marie. Sa femme Maureen, une Anglaise née aux Indes, part bientét travailler pour IBM... au Japon! En 1968, Yves effectue son service militaire 4 Paris. C’est aux premiéres loges qu’il assiste aux événements de mai. Sa caserne est située rue Saint-Sulpice, en plein quartier étudiant. “Les manifestations se déroulaient . Sous nos fenétres et parfots, nous étions envahis de gaz lacrymo- génes”, se souvient-il. La révolution étudiante le marquera de facon définitive, et pas seulement a cause de la charge de police dans laquelle; témoin imprudent, il faillit se faire prendre. “C’était moche, raconte-t-il. Jl y avait des quantités de dégats. L’enseigne- ment ne tournait pas rond... Tout le monde remettait en question le systéme. Mot aussz! Je me suts dit que je ne passerats pas ma vie a enseigner la-dedans.” Compte tenu de son back- ground, inutile de préciser qu'Yves Merzisen pense logique- ment a partir pour 1’étranger. C’est finalement une belle-soeur originaire de Victoria qui les fera - opter pour l'Ouest canadien. “C’était linconnu. Je navats pratiquement jamais entendu Vancouver,: c’était l’aventure. » parler de Vancouver, je n’en connatssais_ strictement rien! C’étatt Vaventure, et ¢a me permettait d’échapper un peu a linfluence de la famille qui, en France, sait parfois se fatre étouffante...” En aoit 1969, Yves Merzisen se retrouve donc en terre inconnue, a Vancouver. Pendant deux ans, il est assistant 4 UBC, poursuit des recherches personnelles et Suite en dernié¢re page