16— Le Soleil de Colombie, vendredi 7 décembre 1984 Le programme d’immersion. Suite de la page 1 regroupera. Non sans réticen- ces. “J'ai déja des Classes d'immersion de trente éléves au niveau intermédiaire, dit- il, pas question de toucher a celles-la. Mais au primaire, certains regroupements sont possibles 4 condition de dé- passer toutes les normes”. Ainsi l’école Ircrest offrirait deux maternelles d’immersion de plus de trente éléves alors que les normes en vigueur partout prévoient un maxi- mum de vingt enfants par maternelle classique. Méme chose pour la premiére année, dont il sera obligé de faire une aréne de trente fauves (norme maximale: 25), ou pour les deuxiémes, troisiémes et qua- triémes années qui dépasse- ront aussi toutes les exigences requises pour un enseigne- ment correct. Sans parler des fameuses classes multiples qui paraissent elles aussi inévita- bles... Deux soirées entre amis Suite de la page 1 drilles shabituent dans le moins bien gardé des mystéres aux exigences de l'improvisa- tion théatrale: rapidité, clair- voyance, esprit d’a propos, et surtout:envie de se donner a fond sans filet sur une scéne. Ils ont tout, le talent et l'imagination, mais aussi un arbitre qualifié, une rondelle de hockey, un chronométre et un maillot par camp. En fait, cette bande-lafonctionneexac- tement comme une équipe de hockey: il y a un sitflet, des réglements, des punitions, et trente secondes pour imaginer une mise en scéne sur un sujet lu par l’arbitre. Histoire de vous donner un avant-gout de ce qui vous attend dans cette patinoire un peu glissante, “Le Soleil” vous livre en exclusivité un des sujets traités dans une des derniéres répétitions avant le grand match: “Ma jupe est trop courte, 2 joueurs, 2° minutes” . A vos marques! Les anglophones deviennent bilingues Suite dela page 1 démographe Jacques Henripin, ils seront — seule- ment 10,4% enl’an 2001 si les conditions économiques et lin- guistiques n’encouragent pas mieux les anglophones a rester au Québec, ou a y venir... En effet, la chute des naissances ayant été équivalente dans les communautés francophone et anglophone, le déclin ac- centué de la population an- glophone est attribué par l'étude essentiellement a la situation économique et au départ de certaines compa- gnies anglophones depuis 1976, date d’arrivée au pou- voir du Parti québécois. Elle soigne par la Suite de la page 1 a. Re, Seal --ést*= “pour Johanne, = sert a les accompagner.’’ Mais les handicapés ne sont pas les seuls a intéresser Johanne, elle a mis sur pied une thérapie pour les person- nes agées “qui leur redonnera le respect d’eux-mémes” et pour le foetus “qui a quatre et cing mois répond aux sons et aux mélodies. Quand un bébé nait, il manque de sécurité, alors on lui jouera la méme musique qu'on lui jouait lors- qu'il était dans le ventre de sa mére”. Dans ce dernier cas, Johanne propose des ateliers aux parents des nouyeaux- nés. “Un bébé qui, trés jeune, a été bercé dans la musique devenu adulte sera moins violent. Des études ont été faites dans les prisons, on y a remarqué que les détenus qui pratiquaient un instrument étaient moins violents que les autres”. La musique adoucit les moeurs. Toutes ces thérapies propo- sées par Johanne, en plus du - cours traditionnel de musique (solfége, histoire, rythme, chansons, interprétation et improvisation __ musicale...) serviront pour son doctorat de musico-thérapie qu'elle re- mettra en francais (cela ne s‘était jamais vu) dans une université californienne. “Comme tout est nouveau dans ce doctorat, je leur ai demandé si je pouvais le passer en frangais, ils ont trouvé cing lecteurs qui pour- ront me lire et ils ont accepté”. Le goat de la musique a l'aide de la théra- pie est venu a Johanne en Californie: elle a découvert la musico-thérapie sur la céte américaine,”’ c’était neuf et ca cadrait avec ce que j’avais étudié avant.” Bien sir, la musique n’est pas un hasard chez Johanne, Née a Montréal, elle apprend presque’ a jouer du piano avant de marcher. Ses parents musiciens mais surtout sa tante, chanteuse d’opéra, la guident, et elle grandit avec les notes et les clefs de sol. Elle a a a nO ee ee ee ee Politique et économie Suite de la page 1 consultation organisée en no- vembre a Vancouver, le plan de développement global de la F.F.C. pour lan prochain ajuste ses objectifs a ces nouvelles aspirations. “Tous les buts déterminés dans le plan ne seront sirement pas réalisés dans les six mois, prévient Catherine Lengyel, directrice de la Fédération, on a simplement demandé aux rsonnes consultées de ré- ver”. Alors révons... La santé en francais Le plan insiste sur le fait que la situation de dépendance financiére des associations vis-a-vis du Secrétariat d’Etat n'est pas saine. La F.F.C. envisage de travailler 4 dyna- miser l’autofinancement des associations (mise sur pieds de petites compagnies a but lu- cratif, diversification des acti- vités plus rentables), et a encourager leurs efforts de rapprochement vers d'autres sources de financement pu- bliques (les municipalités) , ou privées (Kamloops a par exemple eu le soutien de Canadian Tire pour une de ses activités) . D’autre part, la F.F.C. veut pousser au lancement de nou- veaux réseaux de gens d’af- faires (type chambre de com- merce de Vancouver), dont certains sont déja amorcés, a Kelowna par exemple. Enfin, elle voudrait que la commu- nauté francophone essaye de créer des emplois, particu- liérement en développant le musique _ suit l’Ecole Vincent d’Indy de Montréal, y passe son Certi- ficat d’aptitudes pédagogi- ques en enseignement de la musique. Pour faire une cas- sure dans ses études et avant de savoir quelle direction prendre, elle “fait” les petites annonces d’un grand quoti- dien de Montréal, on cherche une gouvernante-institutrice . pour la Floride. Elle y vivra deux ans et y enseignera tout, du francais 4 la musique, 4 trois petits Américains. “Tout était sur ordinateur et on était du matin au soir en maillot de bains.” Et c’est en faisant un détour vers l’ouest américain, qu'elle y découvre sa passion et son futur. . Mais pour le moment, Johanne contacte associations sur associations pour se faire connaitre - “J’espére avoir des résultats assez rapides. Car elle y a mis tout ce qu'elle avait comme argent. “Et si dans un an j'ai assez d’éléves, jaimerais agrandir. mon école.” _ Ses timbres encore choisis_ Cette année-encore et pour la cinquiéme fois consécutive les dessins de Raymond Boyer, franco-colombien, et direc- teur de l'Institut des Arts graphiques de Vancouver, ont été choisis par |’Association canadienne qui lutte contre les maladies pulmonaires pour figurer sur leurs timbres de _Noél. : Ceux-ci seront expédiés dans onze millions de foyers cana- diens et encadrent la campa- gne de souscription des Asso- ciations locales contre les maladies pulmonaires. tourisme franco-colombien. Les instances politiques pro- vinciales sont indifférentes au fait francais et les franco- phones prennent rarement la peine d’aller déranger leur député. Pour la Fédération, il s'agit de secouer ce manque dintérét réciproque, afin d’obtenir gain de cause sur des objectifs prioritaires: des ser- vices de santé accessibles en francais (au moins une tra- duction de tous les documents médicaux dans un premier temps), J’introduction du francais dans |’Acte scolaire de C.B. (comme en Ontario, au Manitoba et peut-étre bientét en Alberta), service d’Accueil en francais a Vancouver, traduction offi- cielle des démarches du per- mis de conduire... “On n’aura pas un hdépital bilingue dans un an, insiste Catherine Lengyel, mais il faut com- mencer 4a y travailler...” Au niveau fédéral, les deux piéces maitresses du plan sont: un meilleur service en francais 4 Emploi et Immi- gration, et l’amélioration des possibilités de réinsertion pour les détenus francophones. Bien entendu, le projet se penche aussi sur le dossier Radio-Canada, dont il ré- clame “L’extension du réseau et de la programmation”. Malgré les coupes a venir, a Radio-Canada comme ail- leurs, la F.F.C. entend utiliser désormais a fond la seule arme dont elle soit réellement maitre: “Le lobby et des actions de revendication con- certées a tous les niveaux: associations locales, provin-~ ciales et nationales”. Le plan 1985-86 prévoit “Vamélioration de la qualité au primaire, 1|’implantation du secondaire et le déve- loppement de programmes en francais aprés le secondaire”. Il s’agit 14 de sensibiliser commissions scolaires et direc- teurs d’école a la nécessité d’avoir un programme fran- cophone non seulement exis- tant, mais également de bon- ne qualité. Cété immersion, ce docu- ment envisage: le regroupe- ment des associations des professeurs du programme cadre et de l’Immersion (il n’est pas question des ensei- gnants en francais 2éme lan- gue) , la création de nouvelles pré-maternelles, la mise sur pieds d= programme systéma- tiques d’échanges d’étudiants avec le Québec... ' Il faut pour la F.F.C.“obte- nir une éducation de qualité en francais de la maternelle a la 12éme année”, et “encou- rager le développement conti- nu du programme d’immer- sion en C.B.” (12 000 éléves cette année contre 10 000 l’an dernier) . La survie des artistes Les Franco-Colombiens ont leurs artistes qui, faute de public, ne peuvent pas vivre de leur travail. Objectifs pour 1985: reconduire Paciféte une troisiéme fois, de méme que Pacific Contact, cette foire aux artistes oi les produc- teurs viennent faire leur mar- ché de spectacles. Grace a la participation cette année de la F.F.C. a Pacific Contact, Suzanne Kennely a pu organi- ser sa tournée en C.B.. Mais a ses frais. La Fédération veut mettre sur les rails un réseau de tournée sérieux (qui pourrait s’étendre dans les autres pro- vinces de l’ouest) en lui donnant une chance de survi- vre financiérement. On parle ainsi d’une fondation franco- phone, dont les modalités de fonctionnement sont encore a définir. Dans les réves des personnes interrogées par la F.F.C. pour mettre ce plan de développe- ment global au point, les centres communautaires figu- rent en bonne place. Kelowna a le sien, Powell River et Nanaimo pensent aussi au leur et, pour Jinstant, un rapprochement entre la F.F.C. et le groupe de Vancouver qui veut en monter un sans l’aide du Secrétariat d’Etat, semble difficile. Dans ce plan, une petite place est pour finir laissée a la ' “reléve” de la communauté: le travail amorcé cette année avec les réseaux jeunesse de Vancouver, Kelowna et Powell River, sera donc ac- centué l’année prochaine. Tout, dans ce projet, ne pourra étre réalisé dans les prochains mois et ni méme probablement dans les pro- chaines deux années. Quels réves deviendront réalité? Les Franco-Colombiens en auront un petit apercu au prin- temps prochain a l’assemblée - générale de la F.F.C. A eux de décider alors s’ils révent en- core dans le méme sens... » EN BREF Nouvelle-Calédonie Le spectre d’une guerre coloniale La Nouvelle-Calédonie, une fle du Pacifique-sud faisant partie du territoire francais, est en train de devenir une poudriére pour le gouverne- ment socialiste de Francois Mitterrand. Un groupe sépa- ratiste de Canaques (les habi- tants originels de l’ile avant la colonisation de 1853) a décla- ré le territoire indépendant et ouvre ainsi une véritable guer- re coloniale 4 la France. Les violences ont déja fait deux morts. : La situation n’a cessé d’em- pirer depuis juillet dernier, quand une nouvelle assemblée locale a été élue et a décidé de tenir en 1989 un référendum sur l’indépendance. Les grou- © pes s€paratistes sont opposés a ce procédé et estiment avoir droit a la terre de leurs ancétres. Longtemps consi- déré comme favorable a la cause des Canaques, le gou- vernement socialiste se refuse a accorder la souveraineté sous la menace des armes. D’autre part, il est soucieux du sort des colons installés en Nouvelle-Calédonie —_ depuis plusieurs générations. Aujour- d’hui les blancs sont plus nombreux que les Canaques dans l’ile et ce sont eux qui font tourner l'économie lo- cale. (L’ile, qui se trouve a Vest de 1l’Australie, est le troisiéme producteur mondial de nickel). La situation en Nouvelle- Calédonie souléve en France un débat trés virulent qui rappelle les souvenirs doulou- reux des guerres coloniales en Afrique du Nord et en Indochine francaise. D’un cé- té, le gouvernement de gau- che tente de limiter l’escalade de violence en négociant, et opposition libérale l’accuse de faiblesse, et lui reproche de ne’ pas envoyer l’armée. Enfin, les alliés de la France dans |’Alliance atlantique sont et inquiets de l’évolution de la situation. Outre les intéréts économiques américains et australiens dans les mines de nickel, ils voient d’un mauvais oeil les relations privilégiées entre les séparatistes canaques la Libye’ du_ -colonel Khadaffi. En effet, Vile est considérée comme étant d’un intérét vital sur le plan straté- gique car elle se présente comme un véritable porte- avion des forces atlantiques dans le Pacifique Sud. Richard — Brodeur de retour Richard Brodeur, gardien de buts francophone des Canucks de Vancouver et disgracié au début du mois, revient a son poste. II doit son retour 4 la blessure de son remplacant Frank Caprice qui sera indisponible plusieurs semaines. Richard Brodeur avait été rendu en partie responsable des malheurs défensifs de l’€quipe en début de saison, et . il avait été rétrogradé en ligue mineure 4 Frédéricton, N.B., (l’équipe-école que Vancouver _ partage Québec), en conservant son plein salaire de 250 000 dollars annuels. Selon les spécialistes, le di- recteur des Canucks Harry Neale n’avait, aprés la bles- sure de Caprice, pas d’autre choix que de refaire confiance a Richard Brodeur. En effet, le gardien N® 8 de l’équipe John Garret, s’est distingué la semaine derniére contre les Kings de Los Angeles en encaissant douze buts. Le soir de la blessure de Caprice, pendant — avec’ Garret est rentré sur la glace et a encaissé un but... treize secondes plus tard... A son retour a Vancouver, Richard Brodeur a bien mis les choses au point. I] ne veut pas que l’on attende des miracles de sa part tant que les défenseurs n’auront pas fais de _ progrés . Pour ses retrouvailles avec le six majeur, il n’a d’ailleurs pu faire mieux que limiter les dégats. Il a bien joué, mais les Canucks ont da s’incliner lundi soir contre les Islanders de New-York par un score serré de 5 a4. Néanmoins, il a quelques semaines devant lui pour faire la preuve que Frank Caprice n’a pas encore détréné le Roi Richard. Appel Le bilinguisme : | devant la Cour supréme La Cour supréme du Canada se penche cette se- maine sur la question de savoir si le ou les juges enten- dant une cause se déroulant en francais au Nouveau- Brunswick doivent étre en mesure de comprendre le francais. J C'est en effet le 4 décembre 1984, qu’un appel présenté par la Société des Acadiens du Nouveau-Brunswick. et par l’Association des Genseilers scolaires francophones du Nouveau-Brunswick est en- tendu. C’est la premiére fois que cette question est portée devant le plus haut tribunal du pays. : Une fois entendue, cette cause laissera le champ libre a un autre casse téte politico judiciaire pour les juges su- prémes: la question de la traduction en frangais ‘toutes les lois manitobaines adoptées depuis 1890. La femme a les cordes vocales plus -courtes Vhomme. de." que