POURQUOI LA CULTURE A-T-ELLE SA PLACE A L’ECOLE PAR Yolande Grise. D’abord pour éviter toute confusion, il faut s’entendre sur le mot “culture” qui recouvre en frangais des sens tres divers. En effet, ce mot est un terme tres élastique que, pour les besoins de la cause, chacun(e) essaie de tirer de son coté. Mais, puisqu’on reste libre de choisir ses définitions a la condition de s’y bien tenir, accordons ici au mot “culture” deux sens distincts, mais non incompatibles, qui desservent, chacun a sa maniere, notre propos. Entendue au sens de développement de l’activite spirituelle et creatrice de 1’ étre humain, la culture se situe dans le champ de la pensée. = La “pensee meditante” selon la juste expression de 1’écrivain frangais Alain Finkielkraut, par opposition a la “pensée calculante” telle qu’identifide par le philosophe allemand Heidegger. La culture releve donc du domaine de la REFLECTION qui est 1l’acte fondamental de 1’esprit humain. Je dirai, en d’autres mots, que la culture est l’art de penser. Dans ce sens, elle apparait comme l’instrument méme de la connaissance. Et la connaissance, affirme l’ecrivaine allemande Elsa Morante dans son roman La Storia, est l’honneur de 1’homme Centendre ici 1’&étre humain). La culture s’impose alors comme l’agent d’émancipation par excellence qui extirpe 1’@tre humain de sa condition de minorité. Elle le rend autonome, elle en fait un étre libre, c’est ‘a dire pleinement capable et responsable de ses actes. Or l’ecole n’a-t-elle pas pour objet justement de former les esprits? D’assurer le développement de 1’étre humain chez l’enfant et 1’adolescent? D’en faire des etres libres?