FTL Preteen tee weeny HOt ee nT : y $00 > 2 ; Fe 4 {4 | if (dans un _ petit bureau en face... Se (Suite de la p.2) L’auteur est d’avis que “c'est seulement dans la zone bilingue, particuliére- ment dans les régions métro- politaines de Montréal et d’Ottawa, que la lanvue mi- noritaire a quelque chance de se maintenir”. Cette évolution se dégage d’un examen des données du recensement. Toutefois, 1’u- tilisation des données sur la “langue maternelle” obscur- cit, jusqu’a un certain point, la compréhension de |’évolu- tion des frontiéres linguis- tiques. . Le recensement de 1971 comportait une nouvelle question susceptible de four- nir une information beau- coup plus a jour. Cette question se lit ainsi: ‘“Ac- _tuellement, quelle est la langue que vous parlez le plus souvent a la maison”? Comme I’auteur le fait remarquer, “la question introduite pour la premiére fois dans le recensement de _°1971 fait brutalement appa- raitre le fait que, sur les. 719 190 personnes d’origine francaise nées au Canada et * vivant en Ontario, plus de la moitié, soit 394 240, décla- rent employer l’anglais plus souvent que le francais a la maison. * Si l’on compte les immi- grés et les Canadiens d’ori- Sinediverse, cela fait, en Ontario, un total de seule- ment 352 465 francophones contre 737 360 personnes d'origine francaise”. Joy observe que, dans le “Canada anglais” -- les ré- gions situées au-dela de la zone bilingue --, “le nombre de francophones..a..diminué en dépit du fait que le nombre des personnes d’ori- gine francaise ait plus que doublé en trente ans (1941- 1974) 2. Lorsqu’on définit l'identi- té francophone ou anglopho- ne sur la base de la langue parlée présentement plutdt que sur celle de la langue maternelle, la rapidité du déclin des minorités des langues officielles au-dela de la zone bilingue apparait frappante. L’auteur explique ce phé- . noméne dans un chapitre intitulé “Les mécanismes de la polarisation linguistique”. Le processus n’a pas été le méme dans les deux cas. L’assimilation a lentement raison des minorités franco- phones, tandis que les mino- rités anglophones diminuent par suite des migrations. Un survol de l’histoire des minorités francophones dans différentes régions de |’On- tario permet a Joy de conclu- re que le degré relatif de concentration ou d’isolement dune communauté: franco- phone constitue “le facteur le plus important de persis- tance du frangais”. Ce facteur est méme plus important que l’accessibilité ‘des écoles frangaises. D’aprés l’exemple de 1’On- tario, Joy croit fermement “qu’on ne peut tenir pour acquis que les lois, seules, sauraient suffire 4 préserver de l’assimilation des minori- tés dont la concentration tombe en deca d’un certain seuil.” Quant au déclin de l’im- portance numérique des mi- norités anglophones au Qué- bec, il découle principale- ment de |’émigration et non de l’assimilation au groupe linguistique majoritaire. “Au Québec, la langue ma- joritaire n’est guére assimi- latrice, et c’est le départ continu des anglophones qui a laissé la place libre a la langue dominante dans pres- que toute la province a |’ex- térieur de Montréal. Sachant qu'il dispose de tout un continent pour vivre et travailler en anglais, ]’an- glophone typique préfére quitter le Québec plutét que de faire l’effort nécessaire pour y vivre en francais.” Joy constate qu’en dépit du pouvoir assimilateur bien plus fort de l’anglais par rapport a celui du fran- cais la proportion d’anglo- phones dans la population québécoise n’a pas augmen- té, principalement a cause de la migration constante de ceux-ci vers les autres pro- vinces. Cette émigration se pour- suit toujours, tandis que limmigration anglophone et l’assimilation 4 la commu- nauté anglophone, qui avaient, jusqu’a présent, compensé |’émigration, sont en perte de vitesse. Alors qu’autrefois pres- que tous les immigrants étaient assimilés a la com- munauté anglophone, Joy note que “les données pré- liminaires pour l'année 1977 permettent de croire que, pour la premiére fois depuis 1759 au Québec, le nombre d’immigrants sachant le francais a pu dépasser le nombre de ceux qui parlent~ Yanglais.” L’étude des minorités au Québec l’améne 4a conclure que “‘tous ces facteurs dé- montrent la méme chose, a savoir que la position du L’Assassin Invisible roman policier par Nicky BARBOUR L’assassin se redressa, et regarda son oeuvre. II fit un petit bruit de satisfaction, et jeta un coup d’oeil autour du bureau. Un seul geste — une petite précaution... et voila. - Il reprit son arme et partit; les bureaux, comme prévu, étaient déserts. En sortant dans la rue, il vit un policier qui s’éloignait; et, curieusement, il sourit. Bernard Bouchard, Sous- . Inspecteur de la Gendarme- rie Royale du Canada, regar- da lV’horloge et sourit, incré- dule. Cela faisait trois mois qu'il était en poste a Vic- toria, et qu'il n’était jamais parti du bureau avant six heures et demie. Or, il était cing heures moins le quart, et ils allaient au bal des francophones, et Paulette, en bonne épouse francaise, aurait fait du cassoulet de Toulouse — et le téléphone sonna. - “Bouchard”. “Kowalski; come on over, will you?” “Oh, merde, Ecoutez, Surin- tendant,” protesta-t-il en an- glais, “je sors avec mon épouse ce soir, et — “Bernie, tu‘as dit l'autre jour que tu aimais bien un petit - assassinat. Oui ou non?” “Ben, oui, mais ce soir —" “Bernie!” “OK, patron. J’arrive.” Une demi-heure plus tard il se trouvait 4 Esquimalt, de cing personnes, qui lui faisaient front avec le mélan- ge habituel de-peur, de méfiance, et d’ennui que connait tout enquéteur cri- minel. “Bon, je résume ce qu’on m’a dit, et vous autres, vous m’interrompez, heiri? La victime c’est votre patron, monsieur Tiessel. C’est un Suisse qui est venu au pays il y a vingt ans avec un tas de dollars, ila fait des investissements, et depuis cing ans il a cette affaire d’architecture nava- le. Surtout des contrats pour la Marine Royale — pardon, les Forces Armées Cana- diennes — ce qui explique pourquoi ses bureaux sont ici 4 Esquimalt. Ce qui ex- plique pourquoi c’est nous, la Gendarmerie, qui enqué- tons, pas la police de la ville. Bon. Maintenant — oui, madame?” “Lorsque vous étes venu, je me suis dit que c’était ce policier qui est déja venu.” “Parce qu'un policier est venu récemment? Un poli- cier de Victoria?” “Oui, m’sieur l'Inspecteur.” “Bon, je verrai ca. Mainte- nant, vous ne la connaissiez pas beaucoup, la victime. Vous, madame, vous étes secrétaire: madame, ah, Ma- rie Mancini. Comment ¢a se fait que vous ne le connais- siez pas, vous?” “Parce que — parce qu'il savait taper, m'sieur 1'Ins- pecteur. Ii avait une petite machine, une portative, dans -son-bureau, il répondait a beaucoup de lettres lui-mé- me. A vrai dire, je ne fai- sais que la routine, j’avais des lettres-formule que je recopiais a l'occasion. Puis a la fin de la journée, je les lui apportais pour — pour —” ellie sortit un. mouchoir. “Pour sa signature, et c’est comme ¢a que vous l’avez découvert ce soir. Parfaite- ment. Nous en reparlerons, vous serez mieux demain, madame. Vous, monsieur — “il regarda ses notes — “Pierre Talbot. Vous étes dessinateur. J’aurais pensé que vous l’auriez vu souvent, pour des projets, je ne sais pas, moi...?” “Non. Ecoutez, le chef - monsieur Tiessel était sur- tout administrateur de I’af- faire, il faisait la comptabi- lité, fixait les prix. De temps a autre il me donnait, disons, une semaine ou un couple de semaines de travail a |’avan- ce. Je l’ai vu mercredi passé, c’est vendredi, alors... “Done, c’est vous, mademoi- selle, qui le voyiez le plus souvent. Mademoiselle Ré- jeanne Roy, vous étes aide- comptable.” “Moi? Non, pourquoi?” “Pour faire des comptes.” “C’est la méme chose que Pierre. Une fois par semai- ne, je lui montrais les livres, et c’est tout. Maintenant, Julie, c’est la méme chose aussi, elle faisait son travail de réceptionniste sans ja- mais le voir.” “Julie Lebrun. Vous ne le: voyiez jamais? Bon. Alors vous, monsieur Jean-Michel Lamy. Vous étes Vice-prési- dent, correct? Ca veut dire quoi?” “Tout et rien.” Lamy avait Vaccent belge prononcé. “Je gére — gérais le bureau — non pas que ces enfants aient besoin de moi pour bien travailler. J’allais aux bureaux de ministére leur parler. J’ai une formation d’architecte naval — Tiessel n’avait que de vagues connaissances, alors il se fiait 4 moi pour ce qu’on pourrait, ou qu’on ne pour- rait pas, soumettre a ces messieurs de la Défense Nationale.” “Il vous envoyait? Donc, vous le voyiez un peu plus?” “Si on veut. Une demi-heure par-ci, par-la. Mais vous faites fausse route, Inspec- teur, si vous croyez vous renseigner sur le — le défunt auprés de nous. Ici, chacun: avait son affaire, sa spécia- lité; on faisait son travail, un point c’est tout.” “Au moins, vous pouvez me satisfaire sur un point: vous - étes tous des francophones, pourquoi? Maintenant, je suis évidemment trés heu- reux, pas souvent que j’ai Voceasion de parler francais depuis que je suis ici, mais pourquoi?” “Parce que Tiessel ne parlait pas anglais, ou alors pas ‘beaucoup,” dit Réjeanne. “Voyez, Inspecteur, _le Canada est un pays bilingue — on ne vous I’a pas dit?” Les autres gloussaient. “Non, sérieusement, Tiessel est — était — sous-contrac- ‘Le Soleil de Colombie, Vendredi 15 septembre 1978 11 Les minorités des langues officielles au Canada francais au Québec est par- faitement assurée et que c'est la minorité anglophone qui décline.” ‘Les tendances qu’a fait ressortir Richard Joy comportent d’importantes implications pour les politi- ques linguistiques aussi bien au niveau fédéral qu’au ni- veau provincial du gouver- nement. Les minorités des langues officielles au Canada par Richard J. Joy, L’Institut de recherches C.D. Howe, Montréal, aofit 1978, $2. Un rendez-vous hebdomadaire au canal 10 LA FRANCOPHONIE _ AND YOU Lundi a 18h30. Courtenay Mardi a 18h00 Prince George Mardi a 20h00_ = Maillardville, Haney Mission, Maple Ridge, Pitt Meadows Mercredi a 22h00 Vancouver reprise le samedi a 17h00 Jeudi a teur, Sion veut, auprés du gouvernement fédéral, et toutes les demandes de sou- mission de contrats sont bilingues; nous n’avions pas souvent besoin de recourir a Vanglais, au travail.” “Bon. Ecoutez, je ne vous retiendrai pas longtemps ce soir, vous étes fatigués. Nous en reparlerons lundi. Une derniére question, a tout hasard: Monsieur Ties- sel avait-il des ennemis, a votre connaissance?” Il les regarda, interloqué: “Qu’est-ce que j'ai dit de si dréle?” Hs riaient tous, méme madame Mancini cessait de renifler le temps de sourire. “Enfin, monsieur Lamy,” dit Bouchard, “expliquez-moi la plaisanterie!” Lamy prit une vieille pipe dans sa poche et se mit a la bourrer. “Feu Heintz Ties- sel,” dit-i] délibérément, “était un salaud.” “Un vrai maudit,” confirma Pierre Talbot. terrifiait Marie, il 20h00 Powell River “Un cochon avec ¢a,” dit la jeune Julie, rougissant légé- rement. Réjeanne iia ada était méchant, vraiment. I criait aprés Pierre, i] se disputait parfois avec monsieur Lamy, qui est un homme trés doux, et il essayait tout le temps de nous avoir, nous autres filles. Et en plus il faisait perdre de l’argent a l’affaire, il se mettait en colére pour rien et les gens se rebiffaient. Et les femmes, done! Deux fois il y a eu des disputes ici, des maris s jaloux. Et vous nous demandez - s'il avait des ennemis!” “Mais, Inspecteur, nous ne l'avons pas tué,” dit Lamy. Bouchard ramassa ses af- faires pour partir. “Mais quelqu’un Ia fait. Qui donc, a votre idée?” [ A SUIVRE ] ‘Tél. 687-1418 751 rue Denman Vancouver, C.B.