La ‘‘banque volante” participe a ‘expansion du Grand Nord canadien “C’est mieux ainsi, pour- suit M. Sinclair, car nous pouvons maintenant nous po- ser sur les surfaces gelées des lacs et des riviéres, par- fois au coeur méme des _ ag- glomérations, ce qui, _ bien sur, convient davantage 4 nos clients”. Fournir des services ban- caires aux villages. _ isolés, peuplés de foreurs de _puits de Ete ainsi que de tra- vailleurs du batiment, de fonctionnaires et d’Esqui- maux, n’est pas chose nou- velle pour la Banque de Com- merce. Celle-ci opére en ef- fet une succursale a inuvik, sur le delta du_ fleuve Mackenzie. et une autre a Fort Simpson, plus en amont. Ce service bancaire aérien est en quelque sorte le pen- dant de la ‘‘succursale flot- tante’’ de la Banque de Com- merce qui dessert depuis sept ans, a bord d’un navire, les localités isolées de la Céte Nord du St-Laurent et du Labrador, peuplées de pécheurs, de mineurs ou de biicherons. Rien ne manque a ce ser- vice bancaire aérien que Richard Douglas met a la disposition de sa_ clientele, depuis l’encaissement des cheques jusqu’aux dépots et aux préts. Ces lerniers, consentis a la population es- quimaude, sont surtout con- sacrés a l’achat de moto- neiges, de matériel de chas- se et de piégeage, ainsi que d'autres accessoires _ indis- pensables a la piupart de ceux qui doivent travailler dans le Grand Nord pour y gagner leur vie. Loin d’étre une sinécure Il est clair qu’une opéra- tion de cette envergure, com- portant le déplacement par avion sur de vastes étendues et dans des conditions at- mosphériques souvent —va- riées, doit, tét ou tard, se heurter 4 des écueils impré- vus. Dés le voyage inaugural en juin dernier, il devint évi-. dent que le projet d’un ser-: vice bancaire “‘volant” n’a-. vait rien d’une sinécure. En effet, Yellowknife était, au moment du retour, enveloppé d'un brouillard tellement dense, que l’avion dut__met- tre le cap sur Hay _ River, ville situee 4 une centaine de milles plus loin, de l’autre cété du Grand Lac des__ Es- claves, ou les dignitaires du gouvernement, les dirigeants de la banque et l’équipage du- rent, bien malgré eux, pas- ser la soirée. Quoi qu’il en soit, M. Gor- don Lennard, directeur gé néral régional de 1’Alberta, qui supervise la marche de ce nouveau service aérien de la Banque de Commerce, dé&- clare qu’il se déroule de ma- niére satisfaisante et, qui plus est, qu'il ‘‘souligne a souhait notre réle de “‘ban- ue du Grand Nord cana- ien’’. Coupon Préter de l’argent pour Vachat de voitures, de ba- teaux, pour la rénovation do- miciliaire ou pour constituer un. fonds de roulement, cela fait partie de la tache quoti- dienne d’un gérant de banque. Mais avancer $1,000 pour fa- ciliter l’acquisition d’un at-: telage de huit chiens esqui- maux, n’y a+t-il pas la de quoi décontenancer un ban-' quier? Peut-€tre, mais pas_ Ri- chard Douglas de la Banque Canadienne Impériale de Commerce, pour qui ce gen- re de demande n’a rien’ de surprenant. Comment cela, direz-vous? Tout simplement parce qu'il s’occupe —_d’une ‘banque volante’”’, dont le rt d’attache est Yellow- ife, dans les Territoires du Nord-Ouest, et parce que les Esquimaux représentent une partie importante de sa clientele. C’est d’ailleurs un trappeur esquimau qui, l’au- tomne demier, avait sollici- té l’emprunt en question. Premier service bancaire aérien en Amérique du Nord, la banque volante est instal- lée 4 bord d’un DC3_ de la Northwest Territorial _Air- ways. Le dernier mercredi de chaque mois, Douglas, qui est comptable a la succursa- le de Yellowknife, entreprend sa tournée arctique de pres de 1,600 milles par la_voie GOLFE —s g AMUNDSEN {SS GRAND LAC DE L’OURS COPPERMINE Territoires du Nord-Ouest des airs. Un coffre-fort - et un manteau en peau de phoque. sont notamment les deux ou- tils que l’on retrouve _tou- jours a ses cété 4 bord de l'appareil. Le jour du vol, durant quelque douze heures, l’a- vion, si le temps le permet, atterrit dans cing localités isolées de l’Arctique: Lady Franklin Point, Cambridge Bay, Holman Island, Copper- mine et Port Radium. Objectifs de la “banque” M. Alex Sinclair, gérant de la Banque de Commerce a Yellowknife, nous explique les objectifs’ de sa “‘sous- succursale volante”’: “Nous voulons mettre a la disposition de ces _localités isolées les services bancai- res qu’elles ne peuvent ob- tenir autrement et, en mé- me temps, permettre a la Banque de Commerce de participer activement 4 l'es- sor du Grand Nord cana- dien.” Lorsque ce service _ ban- caire aerien a été inauguré en juin dernier, le DC3 at- terrissait sur les pistes pré- parées a cet effet aux divers points d’escale. Mais, _de- puis que l’hiver a repris ses droits sur ces régions arcti- ues, l’avion a été muni de skis. iLE HOLMAN Aiea _ VICTORIAS * > CO) YELLOWKNIFE DISTRICT q LADY FRANKLIN PT. DE MACKENZIE \dans les écoles, les colléges et les universités, le gouver- Itinéraire de la ‘banque volante’’. d’abonnement Le Soleil de Vancouver -Abonnement ‘Reabonnement Rayer la mention inutile editorial La visite du secrétaire d’Etat, Monsieur Gérard Pelletier 4 Victoria lundi, pour rencontrer le ministre de 1’éducation, Monsieur Brothers, a servi 4 rappeler la prise de position du gouvernement provincial vis-a-vis de l’enseignement du francais dans la province. Cette année, le gouvernement fédéral amis 4la disposition des provinces une somme de $ 50,000,000.00 pour 1’amélio- ration, l’expansion et le rehaussement de l’enseignement des’ langues officielles, le frang ais dans le cas de la Colombie Britannique. Monsieur Brothers a déclaré que les $700,000 qu’a regus la Colombie Britannique ne serviraient pas 4 instituer des programmes ou des projets pour améliorer l’enseignement du francais, mais simplement 4 défrayer le codtt des programmes déja existants. Nous déplorons cette attitude qui va 4 l’encontre des demandes faites par les enseignants du frangais, par les parents et par les étudiants eux-mémes. Si le gouvernement provincial per- siste 4 garder jalousement ses pouvoirs en matiére d’en- seignement, il doit aussi accepter les ‘responsabilités que ceux-ci entrafnent. Le gouvernement provincial a, d’une fagon systéma- tique, manqué 4 ses devoirs de pourvoir aux besoi de l’enseignement. On a tendance 4 reprocher aux pro- fesseurs 1l’état de l’enseignement du frangais. Ceci est injuste et dQ A de mauvaises informations. Le niveau de formation et la compétence de nos enseignants sont trés élevé et l’on peut se demander parfois comment ils réussissent A obtenir les résultats actuels, face aux difficultés de programmation et au manque de ressources et d’encouragements. ‘ Cet incident illustre plus que vivement 4 qui 1’on doit] : -|imputer la ‘faute. Tl nee seit pas, dans'ce cas, nin othe programme dans le domaine de l’enseignement. En assu- rant un programme adéquat de l’enseignement du frangais nement provincial aurait pu contribuer 4 former un Canada vraiment bilingue, en esprit aussi bien qu’en linguistique. De nos jours, nous entendons souvent attaquer la possibi- lité de l’existence d’un Canada bilingue et la moindre des choses 4 laquelle nous pouvons nous attendre de la part de notre gouvernement provincial est de confirmer son appui et sa foi en un Canada uni. Cette indifference ne peut que contribuer d’une fagon insidieuse 4 la croyance assez largement répandue que notre gouvernement provincial ne s’intéresse pas 4 la qualité de l’enseignement général de nos enfants, ne s’intéresse pas A l’épanouissement de l’enseignement du francais, ne s’intéresse pas A l’avenir du Canada et é la position de la Colombie Britannique dans cet avenir, ne s’intéresse pas aux demandes et aux besoins du corps professoral, ne s’intéresse pas... ae 2. le soleil | — Le Soleil de Vancouver est un journal indépendant. Il est publié chaque semaine par Le Soleil de Colombie Ltée, Bofte Postale 8190, Bureau L - Vancouver 14, C-B. ‘Tél. 266-9422 Fondateur : André Piolat. NOM : ee ooo cence ccccecccccccceresccceds | ADRESSE $ e $ coce: 0 ogee 6 © SMe EP Se 8/0 * 20/8 00 8° See FROVINCE scccccccces t DATE sccccccccccscsecs 1 an $6.00 Boite Postale 8190 ‘Station L Directeur-Rédacteur en chef : Myriam Bennett ‘Rédacteurs : Daniel Montroty Jean-Claude Arlujson | Réalisation graphique : Frank Edmonds ‘Vancouver, 14, B.C. Il, LE SOLEIL DE VANCOUVER.