Le Soleil de Vancouver,page 8,6 fevrier 1970 CARNET D’UN PROMENEUR LA BELLE ET LA BETE Quelle chance d'avoir pu revoir ce film,chef-d'oenvre de Jean Cocteau! c'était a 1'U.B.C.,un jour récent, a l'heure de midi.Dans la salle,les étu- diants et leurs amis cassaient la croute et croquaient des pommes,L'obs- curiteé se fit et nous nous vimes transportés au pays des fees. Ctest l'univers fantasmagorique ou des bras armés de flambeaux sor- tent des murs pour éclairer les vesti- bules, ol par magie les tables se cou- vrent de mets succulents,ou une jolie fille, séquestrée par un loup-garou qui lape l'eau des mares, le transfor- me par la bénéfique puissance de l'a- mour, en prince charmant. L'intérét du film de Jean Coc- teau m'apparait triple: D'abord,il se fonde sur un théne d'une profonde vé- rité: "L'amour embellit son ob jet" En- suite, il développe ce th@ae dans la maniére surréaliste. knfin l'intrigue - se déroule dans les sites prestigieux de la Touraine et de 1'ile-de-France, Cette aventure imaginée voila deux si- écles par sme Leprince de Beaumont,le versatile Jean Cocteau la retouche de sa baguette de magicien.l11 l'enrichit d'une sensibilité ioderne et la fait sortir de la Jbibliothéque rose pour la d€ployer dans l'univers du cinéma. Le marchand,pére de la belle, a dérobé pour sa fille, une rose au jar- din de la bSte,Four sa punition,il de- vra se rendre au monstre, ais sa fil- le généreuse se livre a sa place. Far sa pitié,par son amour, elle accompli- ra le miracle de métamorphoser la Be- te en un beau Prince Charmant, qui de- viendra son époux, Le domaine ou la Belle séjourna choyée et prisonniére,Cocteau l'a vou- lu dans la vallée de 1'Oise, ce pays ou les fées portaient des robes a pa- nier et ot, aujourd'hui encore, trai- nent des souvenirs de Belle-au—Bois entre les chénes et les hétres qui prennent 4 la nuit des figures de gé- nies. J'y voyageais voila quelques an- nées,Je suivais l'ancienne chaussée de Senlis 4 Verberie, lorsque soudain surgit devant moi le Chateau de Raray. Derriére la grille,des chiens de pier- re aux postures saisies sur le vif s'- alignaient sur des arcades, Cette meute pétrifiée se:mblait sortir tout droit du bestiaire des légendes, Est- ce pour cela que Jean Cocteau choisit le parc de Raray pour y situer ses meilleures scénes? Cet automne-la,des personnages a larges manchettes et grands manteaux ranimérent les jar- dins de Raray.Les avenues retentirent des ordres jetés par les opérateurs, Et,le soir, les filles de la maison é- carquillérent les yeux en _ présence d'un héte inattendu: la "Béte" de 1'- histoire, ressuscitée par Jean Marais, trop affamé pour se démaquiller... Le film se déroule, Et se succé- par Roger DUFRANE dent les images en clair-obscur, bel- les,un peu lentes,et par la méme,d'un autre monde. Cocteau y fait alterner scénes de la vie quotidienne et scé- nes de la vie magique. Kt il brouille si artistement son jeu qu'il nous en- voute... Au retour de ce spectacle, je traverse le campus pour regagner le pare d'autos. Prés d'une mare frangée de glace, l'eau qui frissonne entre les plantes esquisse un masque aux bouches d'ombre, aux yeux qui soudain étincellent.Est-ce la Belle?Est-ce la Bete? Ou l'une poursuivant 1'<.utre?Al- lons-nous—en.11 n'est pas bon de trop revereee Quand le soleil a rendez-vous avec le froid, ils forment ensemble des réves deglace ___, l’eau coulant du toit d‘une maison de quatre étages leur permit de sculpter’ cette statue de Dame Nature en ppleine gloire. — Les hommes de génie sont toujours mo- destes, disait un Gascon. : — Crest évident, répliqua Marius ; ainsi, re- . gardez-moi, est-ce que je me vante ? JOURS DE FRANCE SPRCIAL NOEL NOEL: SPECIA European News 1044,rue Robson ., ABBOTT STREET Introduction au Francais parlé par le professeur Henri Nguyen Vous savez maintenant que dans les parlers anglais, les triphtongues sont de simples diphtongues addition- nées au schwa, et que ce sont de faus— ses triphtongues. 11 existe des lan- gues dans lesquelles le glissement des voyelles dans la triphtongaison est autrement continu et ou le schwa a . . ne joue aucun role’ particulier, Cela dit, si nous avons choisi de considérer d'abord les trois triph- tongues déja étudiées, la raison en est que les diphtongues qui y sont continues, se composent de voyelles qui peuvent exister isolement. Cela n' est pas tout & fait vrai,ni pour /A/, neutralisation de /a/,ni pour D/,neu- tralisation de /)/, et un son proche de /p/.Mais le fait est que l'approxi- mation en l'occurence est tolérable et tolérée, car elle aide a la repro- duction de /A/ et de D/. IX ot 1! approximation sera moins efficace,on le verra dans l'exa- men des deux triphtongues restarntes: celles que contiennent les mots tels que I) player, stayer, greyer, etc.. 2) lower, slower, mower, etc.. Suivant le méme processus: I) player = pl+ay+er stayer = st+ ay+er greyer = gr+ey+er 2) lower = 1 +ow+er slower = sl+ow+er mower =m +oOw+er "er" €@tant le schwa,les 2 diphtongues ainsi isolées sont I) ay ou ey, 2)ow. Vous aurez déja identifié les sons /I/ et /U/ dans ces 2 diphtongues, qui sont les voyelles finales, mais,etant anglophones, vous aurez du :mal a iso- ler les sons initiaux de "ay" et "ey" et de "ow", Si nous transcrivons-. la diphtongue /I/ comme /eI/ et la ‘diph- tongue /U/ comme /oU/, il est évident que ni /e/ ni /o/ n'existent, comme voyelles autonomes, ni approximative- ment ni purement, dans les parlers an- glais. in d'dutres termes,comme voyel- les isolées,/e/ et /o/ sont pour vous des voyelles €trangéres, c'est-A-dire difficiles 4 reproduire. Il vous reste une derniére diph- tongue @ décomposer. Il s'agit plutot d'un enchainement vocalique entre une certaine voyelle et le schwa qu'on trouve dans les mots tels que "care", Nair", "bear'', etc.. Ncare'- c+eare; "air: air; "bear" = b+ ear; "are", "air", "ear" se transcri- vent /E/. ‘ De méme que /e/ et /o/, /€/ n'é- xiste qu'en diphtongaison. ais il vous sera plus facile de l'isoler, Es- sayez de prononcer "care","air", "bear" en ayant soin de laisser tomber le schwa., Vous finirez par y parvenir. Nous disposons désormais de 4 voyelles, isolées plus ou moins conve- nablement,que sont /e/,/o/,/E/,et D/; avec lesquelles il nous sera possible de parvenir au systéme vocalique fran- cophone. Prochain article; le schwa. LISEZ 2T FAITES LIRE "LE SOLEIL" Prope: ae Wroter de famille-Prix raisonnables ~ on parle frangais E/ VANCOUVER 4, B.C. T6163 681-6154 i sign Sei eee