| IT - Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 12 mai 1995 UETUR Chanson francophone Les femmes mon Le quatriéme Gala provincial dela chanson francophone quis’ estdéroulé vendredi soir a couronné le talent de deux artistes vancouvéroises : l’auteure-compositeure-interpréte Danielle Hébert, qui a aussi recu le prix du publicet|’interpréted’origine manitobaine Mélonai Brisdon, qui a offert au public une interprétation remarquée de la chanson de son compatriote Daniel Lavoie, «C’est pas l’ivresse». Une soirée trés professionnelle quia rappelé que la reléve musicale francophone existe en Colombie-Britannique et qui laisse espérer que les artistes présentées s’en iront bientdt vers des lendemains qui... chantent. PAR HELENE PERONNY Chaque année depuis cinq ans, le Gala provincial de la chanson agit comme barométre de la création musicale francophone en Colombie- Britannique et sert de'tremplin 4 des artistes 4 qui il offre une occasion unique de se produire en public dans des conditions professionnelles. Le gala de vendredi soir, animé par André Rhéaume et par les excellents musiciens de Radio-Canada, au Waterfront Theatre, sur |’ile Granville, a une fois de plus prouvé que la reléve francophone existe en ‘Colombie-Britannique et qu'elle ne demande qu’as’exprimer pour briller. Un pari difficile, relevé, pour la premiére fois cette année, uniquement par des femmes, quatre interprétes et une auteure- compositeure qui ont démontré avec brio que l’on peut étre une artiste jeune, francophone, plus ou moins ~ inexpérimentée et... terriblement talentueuse. Danielle Hébert: plébiscitée par le public La compétition s’annongait sans surprise dans la catégorie auteure-compositeure-interpréte aprés le désistement surprise d’une des deux candidates, Loulou Trafalgar. C’est donc une Danielle Hébert sire de gagner qui s’est présentée sur scéne, ce qui ne l’a pas empéchée de donner le meilleur d’elle-méme et de remporteren fin de soirée le prix du public en plus du prix de la meilleure auteure- compositeure-interpréte. Avec un répertoire blues-jazz et plus rock en fin de prestation, Danielle Hébert a confirmé qu’elle compte parmi les valeurs stires de la jeune chanson provinciale francophone et qu’elle devrait étre capable de s’assurer cette année une place pour le Festival de la chanson de Granby. «Méme si j’étais stire de gagner, je me suis dit que je devais donner le meilleur de moi-méme. Le prix du public me touche particuliérement, cela veut dire que les gens aiment mes Danielle Hébert: Méme sij’étais sire de gagner, je me suts dit que je devais donner le meilleur de moi-méme. . interp#étation chansons et qu’elles leur apportent quelque chose. C’est la plus belle récompense», a-t-elle expliqué a l’issue du spectacle. «Elle est mature. Elle a un pré-requis indispensable, Elle a déja fait de la scéne, La vie va lui apprendre le reste», a pour sa part commenté l’animateur des ateliers de chanson qui précédaient le gala, Steeve Faulkner. Avant que les autres provinces ne nous |’arrachent, Danielle Hébert sera au «6 4 9» du Centre culturel francophone de Vancouver le 17 mai et au café du Vieux Montréal le 24 juin pourla St- Jean. Une compétition serrée Du cété des interprétes, la compétition était plus serrée. Dans un style et un répertoire trés personnels, les quatres candidates ont chacune brillé a leur fagon. La plus connue d’entre elles, Louise Coumoyer, a une fois de plus séduit le public avec une prestation qui relevait plus d’un spectacle professionnel que d’une soirée d'amateurs. Sylvie Pellerin, elle aussi habituée des _ scénes vancouvéroises, a créé la surprise avec une interprétation trés humoristique de «L’amour est enfant de bohéme». Mais ce sont les deux découvertes de la soirée qui ont constitué ]’événement le plus inattendu de ce gala. Avec une puissante de «l’Accordéoniste», de Piaf, Sybille Paulet, dont c’était non seulement la premiére prestation scénique mais aussi la premiére expérience de chant, a fait éclater son bonheur évident de chanter et son aisance surscéne. Le jury a finalement choisi . @honorer Melonai Brisdon, une jeune artiste de 24 ans originaire du Manitoba qui avait offert une interprétation remarquée de «C’est pas l’ivresse», du Manitobain Daniel Lavoie. «Je chante depuis que je suis toute petite, mais c’est une de mes cousines, qui avait elle aussi participé au Gala de la Incertitude et érotisme PAR RICHARD BEAMISH Parfois, au cours d’un Ly film médiocre, on se (Yi demande si le film est aN vraiment sans intérét ou bien si on n’a tout simplement pas compris. Voyage en douce est de ces films qui inspirent une telle incertitude, car on a du mal 4 décider si on assiste 4 une oeuvre, non brillante mais profonde, sur la féminité, ou bien s’il ne s’agit que d’une histoire banale qui se veut intelligente, mais qui rate son coup. Deux amies, Héléne et Lucie, partent vers le Midi de la France pendant quelques jours. La trentaine, elles sont toutes les deux mariées, bien que Lucie (Géraldine Chaplin) se dise préte 4 quitter son mari pour une raison tout a fait ridicule. Comme elles se connaissent depuis des années, elles se racontent le passé tout en ajoutant un peu de fantaisie, carles deux femmes veulent revivre leur jeunesse, comme si c’était un trésor perdu. Bonne idée comme histoire, mais leur sort semble un peu trop lié aux hommes. Seule Héléne a un métier, elle est écrivain; mais Lucie n’ena pas et elle a terriblement peur de vieillir. D’ailleurs, les souvenirs des deux femmes _ touchent uniquement leurs anciennes amours, ce qui donne un.certain érotisme qui ne sert pas 4 grand chose. II ya méme de l’érotisme entre les deux femmes, et le spectateur se demande si, entre elles, les femmes se comportent vraiment comme ca. Les hommes, dans le film, sont plutét des faux dragueurs qui fuient devant toute femme qui veut. Pourtant, le Midi est toujours trés beau, rappelant d’autres films tels que Jean de Florette et méme French Connection Two,ce qui peut provoquer de la nostalgie chez ceux qui ont visité ou habité cette région de Ja France. Les retours en arriéres et les séquences de fantaisies sont efficaces et donnent de la souplesse 4 l’histoire, car on passe facilement du passé au présent, du réve 4 la réalité. Mais une bonne mise en scéne n’est pas suffisante pour sauver ce film, et méme si les deux actrices font de leur mieux, elles n’y peuvent pas grand-chose parce que Voyage en douce ne fait pas le poids. Voyage en douce, 1981, un film de Michel Deville. Videomatica, a Vancouver. Deux étoiles. Melonai Brisdon: Chanter avec des musiciens donne une énergie incroyable, chanson, qui m’a poussée a me lancer dans cette voie. J’aurais voulu que les autres candidates puissent aller au Manitoba a4 ma place, pour découvrir ce que je connats déja. Mats je suis contente d’avoir gagné. Chanter avec des musiciens donne une énergie incroyable. Tu es inspirée, tu es aussi haute que les montagnes» a- t-elle déclaré aprés avoir regu son prix. - Le premier CD d'isabelle Longnus A V’issue des prestations des candidates, le public a pu entendre avec bonheur des extraits du premier disque compact de la gagnante du Gala de 1993, Isabelle Longnus. Une apparition attendue “et largement saluée. «C’est grace a vous que j’ai démarré ma carrieére, trent la voie ma présence ici ce soir revét une importance particuliére», a déclaré la chanteuse avant d’interpréter trois morceaux avec son talent, son énergie et son humour habituels. Alors qu’il ne devait pas monter sur scéne, Steeve Faulkner a lui aussi participé 4 la soirée’en interprétant deux chansons, dont pour]a premiére fois de sa vie a la guitare, le fameux «Un cow-boy 4 Paris». A quelques | mois du référendum au Québec, il en a aussi profité pour lancer un vibrant message au public. «// faut que les francophones s’emparent de Vancouver! Bravo de vivre et de chanter en francais!» «Ca a vraiment été un beau gala, ily aeu beaucoup d’ électricité dans lair, et la charge émotive m’a été transférée», a encore expliqué celui quia dirigé les artistes pendant les ateliers de préparation au gala. Grice au travail de Pierre Houle, de la Fédération des francophones de la C.-B. et de l’Equipe qui a monté la gala, 1’électricité a franchi les bords de Ja scéne pour s’emparer aussi du public. Un beau pari de gagné avant l'autre étape qui ménera les deux gagnantes 4 Winnipeg le 9 juin et peut-étre 4 Granby en septembre. Isabelle Longnus: C’est grace a vous que j’ai démarré ma carriére, ma présence ici ce soir revét une importance particuliére. Le café A Table du Centre culturel francophone de Vancouver proposera bientét des cours de frangais aux gastronomes débordés qui n’ont que |’heure du repas pour apprendre ou pratiquer la langue de Moliére. Ce service original sera mis en place dés que dix inscriptions auront été recueil- Des cours de francais au café A Table lies. Parallélement, le Café se transforme tous les lundis soirs, de 18h 4 21h, en un Café-réseau, un lieu d’échange, de motivation et de contacts pour les franco- phones qui sont a la recherche d’un emploi. Pour plus de rensei- gnements, contactez Antoine ou Barbara au 736-9806, poste 340. Ot c'est la St-Jean cette année?