16 Le vendredi 13 juin 1997 es matiéres dange- reuses, la pénurie de sites d’enfouis- sement:,,- et...,.le traitement des déchets ne constituent pas des sujets de discussion — particuliérement attrayants, mais ils sont l’objet de préoccupations importantes lorsqu’il est question des grands centres urbains. Il y a cent ans, la presque totalité de la population mon- diale vivait en région rurale, ou dans des villages de moins de 3 000 habitants. Les grandes villes, que on pourrait définir comme les agglomérations de deux millions d’habitants ou plus, étaient peu nombreuses. L’on en comptait tout au plus une‘ dizaine alors qu’aujour- @hui, leur nombre atteint facilement 75 et dépasse la centaine lorsqu’on considére les villes de plus de un million de personnes. En un siécle, la vaste majorité de la population mondiale est devenue urbaine et ce phénoméne a eu de profondes répercussions sur Phumanité toute entiére et sur utilisation du sol. Rendre la vie dans les villes plus supportable est un souci constant pour les autorités municipales, particuliérement dans le tiers-monde ot Purba- nisation s’est effectuée & un rythme tellement rapide que le systéme d’infrastructures me- nace de s’effondrer. Les systé- mes de _ transport insuffisants, les réseaux d’égout et d’aqueduc sont souvent désuets et ne desservent que des sections réduites de la ville. La qualité de lair est mauvaise et va en se détériorant. En outre, les sont disparités grandissantes entre les personnes bien nanties et les personnes démunies et la pénurie de logements conve- nables entrainent une augmen- tation de la violence et de la criminalité, Les problémes qui accom- pagnent la croissance urbaine ne sont pas l’apanage du tiers- monde. Ainsi, les grandes villes nord-américaines et européen- nes sont aux prises avec des réseaux routiers de plus en plus congestionnés. Les terres arables sont sacrifiées au profit de la construction résidentielle et les banlieusards doivent consacrer plus de temps a leurs déplacements. Un organisme canadien, la Sustainable Cities Foundation, aide des villes, partout dans le monde, a s’attaquer aux problémes causés par une urbanisation rapide. Cet organisme non gouvernemen- tal a vu le jour a la suite du Sommet de la terre, tenu 4 Rio de Janeiro, en 1992. II favorise un développement urbain soutenable et sa contribution consiste principalement a mettre en oeuvre des projets, pour fins de démonstration (on en compte six en ce moment), qui font appel aux compé- tences et & la technologie canadiennes et qui combinent © aide et échanges commerciaux. L’on trouve un exemple de projet & Qingdao, une impor- tante ville portuaire située sur la céte nord de la Chine (population de 6,7 millions d@’habitants), ot les déchets, comme c’est usage un peu partout dans le monde, sont déversés, sans traitement et sans tri préalables, dans un bras de mer au rythme de 1,2 million de tonnes par année, ce qui, manifestement, constitue un danger au point de vue écologique. A cause du ruissellement naturel des eaux, la mér est contaminée par des produits chimiques et le méthane produit par la décomposition des déchets présente des dangers d’explosion. En outre, les possibilités de trouver un autre site d’enfouis- sement s’amenuisent rapidement. En 1993, les autorités municipales ont entrepris une étude de faisabilité portant sur Paménagement d’un nouveau centre de traitement, Aa Vintérieur des terres, qui comprendrait les installations nécessaires pour trier les déchets afin d’en tirer les éléments susceptibles d’étre recyclés en fertilisants, en matériaux de construction et en produits ayant une valeur marchande. En 1995, le gouvernement de la Chine, les autorités municipales de Qingdao et les responsables de la fondation ont conclu un accord selon lequel ils prévoyaient mettre au point un nouveau systéme de gestion des déchets et utiliser le projet a titre d’exemple pour les autres villes, La contribution de la fondation a été de deux ordres. En premier lieu, au chapitre du financement, ses respon- sables ont repéré des investis- seurs éventuels qui, 4 partir d’un accord de projet clés en main, pourraient étre intéressés & fournir les 15 millions de dollars nécessaires au démarrage du projet. En second lieu, en ce qui a trait au volet technologique, les respon- sables de la fondation ont trouvé des fournisseurs pour la machinerie devant servir a trier les déchets et & produire des fertilisants (sous forme liquide et solide), — pour les équipements de laboratoire, les camions hermétiques nécessaires au transport des déchets (le nouveau site est situé 4 30 kilométres du site actuel), les services de conseillers et la formation des gestionnaires. Le projet a été enregistré auprés des autorités 4 Beijing afin qu’il apparaisse dans la liste des priorités. Tout laisse croire que, au début de lY’automne, des Canadiens seront 4 l’oeuvre & Qingdao pour faire de ce projet une réalité. Deux projets similaires, portant sur le traitement des déchets, sont actuellement en cours, ’un en Thailande et VYautre dans le sud de la Pologne. Ces projets consti- tuent d’excellentes occasions pour des entreprises cana- diennes de mettre’ en application, dans des condi- tions trés variées, des techni- ques mises au point au Canada pour résoudre des problémes d’ici. Elles ne se traduisent pas seulement par des ventes a lexportation, mais __ elles permettent également au Canada d’apporter une aide déterminante en ce qui a trait & l’amélioration de la qualité de vie dans les villes, partout dans le monde. Martin Crilly, le directeur de la Fondation (dont le numéro de télécopieur est le (604) 666-0090) décrit ainsi le travail de son organisme: c’est un peu comme si un négociant utilisait son réseau de relations pour mettre en communication les personnes les plus suscepti- bles d’assurer le démarrage d’un projet ou de le faire progresser plus rapidement. Méme si le budget annuel de la fondation ne dépasse pas les 500 000 §, les répercussions de ses interventions ont une ampleur autrement considé- rable. La notoriété de l’orga- nisme croit avec chacun des projets et lui procure des occasions plus nombreuses d’apporter une aide, dans son domaine d’intervention parti- culier, dans d’autres parties du monde. En d’autres termes, avec un budget négligeable, la Fondation contribue a favo- riser la synergie entre les gouvernements et le secteur au chapitre de la Nous pouvons privé coopération. tous étre fiers de cet organisme canadien. Davip E. BonpD Ce Bulletin économique, qui est rédigé par M. David E. Bond, vice-président, affaires gouvernementales et relations publiques, et économiste en chef a la Banque Hongkong du Canada, exprime VPopinion personnelle de Pauteur sur les derniers événements économiques, laquelle n’est pas nécessairement celle de la Banque Hongkong du Canada et de son conseil d’administration. Ce Bulletin ne constitue nullement une étude exhaustive de tous les faits nouveaux ni n’est publié dans lintention de fournir des conseils financiers. Nous recommandons aux lecteurs de communiquer avec un expert-conseil ayant de prendre toute décision que ce soit, fondée sur les commentaires de notre économiste en chef. Cette publication ne peut étre reproduite, en entier ou en partie, sans l'autorisation écrite de Ja Banque Hongkong du Canada.