rQe Ve tei PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 en & LES HEBDOS REGIONAUX La nouvelle image LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison, Mise en pages: Yvon Thivierge ‘Composition: Lyne Paradis Secrétaire: Xuan Cam‘ Dao‘ LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, $213, rue Cambie, Vancouver, C.B. V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 _ 2___ Le Soleil de Colombie, vendredi 16 mars 1979 DE COLOMBIE iF Association de la Presse” francophone Hors-Québec, de Bill Bennett par Jacques Benjamin Docteur en sciences politi- ques a l'Université Simon Fraser. A mesure qu’approchent les élections provinciales en Colombie-Britannique, 1|'im- pact de la propagande gou- vernementale devrait gran- dir. Une étude récente de l'Université de Victoria sem- ble révéler que le gouver- nement précédent — celui du NPD de David Barrett — ‘a été défait pour avoir uti- lisé une rhétorique intimida- _trice qui «faisait peur au monde» et des techniques de création d'images peu appro- priées aux clientéles élec- torales auxquelles elles au- raient df s’adresser. L’opposition eréditiste de M. Bill Bennett avait d’ail- leurs habilement contribué 4 alimenter ces impressions menagantes, au sujet d’un gouvernement socialiste omniprésent. Lorsque le Parti créditiste prit le pou- voir en décembre 1975, le premier ministre M. Bennett s'efforga au contraire de pro- jeter l'image d'un gouverne- ment formé de bons admi- nistrateurs, discrets, peu en- clins aux déclarations pas- sionnées ou aux décisions tranchantes. Tl n’a pas réussi avec tous ses ministres — M. Bill Vander Zalm est bien connu pour ses frasques —, mais il y est arrivé pour lui-méme. Aprés trois ans de pou- voir, il vient toutefois de se rendre compte que son parti tire de l’arriére dans les sondages, et il s’efforce par conséquent, ces temps-ci, d’adopter un style plus flam- boyant et une présence plus visible au sein de |’adminis- tration gouvernementale a Victoria. Comme quoi un typede leadership sobre et effacé ne constitue pas né- cessairement la meilleure recette pour assurer sa réé- lection. Deux sondages successifs ont en effet révélé, dans les deux cas, que l’écart favo- risant l’opposition néo-démo- crate était de 8%, et que les conservateurs de M. Vic Stephens (un tiers parti) grugeaient quelque 15% des voix. ; Ces électeurs se caracté- risent par leurs fables reve sy : Soha. eased nus et leur désapprobation du taux élevé des dépenses gouvernementales comme de la présence étatique dans ~ les activités socio-économi- ques des citoyens, disent aussi les sondages. C’est donc avec une vigueur in- connue jusqu’ici que le pre- mier ministre Bennett pro- jette depuis six semaines l'image d’un leader qui inter- vient dans les activités éco- nomiques, mais qui le fait au profit des petits propriétai- res et commercants, et au détriment de l’Etat-adminis- trateur des ressources na- turelles. Ce populisme, tel qu’il se ‘présente sur la Céte du Paci- fique, M. Bennett en cher- che l'image en donnant des ~ actions de la Société d’inves- tissements 4 chaque citoyen de la province, et en vendant des terres de la Couronne par petits lots de trois a cing acres, a prix réduit. Il la projette aussi en refusant a Canadian Pacific Invest- ments, une compagnie dont le siége social est a Montréal, de prendre en main les destinées de la plus importante compagnie d’ex- ploitation forestiére de Co- lombie-Britannique. I] le fait surtout — ce qui est inu- sité — en acceptant de pro- noncer des allocutions a ce sujet lors de réunions de la Chambre des mines, de la Chambre de commerce, etc. L’agenda du premier minis- tre aifiche complet jusqu’a la mi-avril, alors que depuis trois ans il n’avait pas multi- plié ce genre d’allocutions. Le langage qu'il utilise est également plus passionné: « la Colombie-Britannique n’est pas a vendre », « les ressources naturelles appar- tiennent aux individus », « le gouvernement n’autorisera pas cette vente ». L’hésita- tion de l’opposition néo-dé- mocrate témoigne sans dou- te de la popularité des déci- sions prises par le gouver- nement. On s’interroge pourtant sur les causes de ce succés. La projection d’une image résolue, voire frondeuse, n’a- t-elle pas été bénéfique au premier ministre autant que la prise effectivede ces déci- sions? Le langage d’un lea- der attire-t-il (ou éloigne-t-il) les citoyens autant que le contenu de ses politiques? A ye ee ee ee fits etrian Editorial La meilleure solution Les Franco-Colombiens attendaient avec impatience de connaitre la prise de position de la Fédération des Franco-Colombiens dans cette fameuse affaire “grenouillesque” qui a provoqué tant de réactions et apporté, une fois de plus, au ministre Bill Vander Zalm, une notoriété que lui seul semble apprécier. La FFC avait chargé ses avocats d’étudier la question et de la conseiller sur les procédures possibles. Dés qu'elle a recu leur réponse, la Fédération a immédiatement publié un communiqué ov elle révélait avoir demandé au ministre de s’excuser publiquement d’avoir employé le terme que I’on sait dans sa chanson. Le ministre avait répondu que la presse avait donné a l’incident une importance exagérée et qu’en utilisant ce mot il avait simplement voulu plaisanter. Bref, le ministre ne voyait aucune raison de présenter ses excuses a la communauté franco-colombienne. Comment la FFC a-t-elle réagi? “Face a ce refus et aux lacunes de la loi canadienne dans le domaine de cette forme particuliére de racisme, la Fédération des Franco-Colombiens a décidé de se pencher sur ce probléme d’une maniére non officielle et de surveiller de prés, désormais, les actions et les déclarations de M. Vander Zalm.” [Traduction du communiqué anglais]. C’est décevant, bien sir, pour ceux qui souhaitaient voir le ministre comparaitre devant un tribunal. La FFC aurait certes pu aller en cour, mais léchec certain de l’entreprise aurait eu des répercussions néfastes. Notre Fédération a donc choisi la meilleure solution, et soyons confiants: si M. Vander Zalm, un autre ministre, ou une personnalité quelconque, fait un faux pas qui tombe, cette fois, dans le cadre des lois sur la diffamation, la Fédération des Franco-Colombiens entamera immédiatement les procédu- res appropriées. Mais souhaitons que cela ne se produise pas et que dorénavant personne n’oublie de méditer, avant qu'il ne soit trop tard, sur importance que l’on doit accorder au choix de son vocabulaire. Jean-Claude ARLUISON ce sujet, on retrouve deux écoles de pensée tout a fait contradictoires, par exemple parmi les observateurs de la scéne politique américaine. L’une des théses expliquant la baisse de popularité du président Carter en 1977- 1978 soulignait que «son- style oratoire tout en dou- ceur et son approche non- idéologique des questions Vempéchent de se créer, chez les électeurs améri- cains, des partisans forte- ment engagés envers sa personne méme». Pourtant, David Broder, journaliste réputé, s’inscrit en faux contre une telle théorie: «Ce qui définit un Président — ce qui attire ou repousse les gens —, ce n’est pas son style, mais le contenu de ses politiques» (Washington Post, 14 mai 1978). Le pre- mier ministre Bennett sem- ble croire le contraire. Il fustige les firmes privées d’Ontario et du Québec qui veulent «coloniser» la Cote du Pacifique, il s’en prend depuis un mois aux leaders syndicaux, un peu comme Robert Bourassa l’avait fait au début des campagnes électorales de 1973 et 1976. ~ Il faudrait néanmoins ana- lyser plus a fond les cibles et thémes respectifs des dis- cours de M. Barrett ily a quelques années, et de M. Bennett en 1979. Si les deux utilisent effectivement une rhétorique frondeuse, M. Barrett faisait référence a des notions (socialismes, pla- nification, contrdles) qui mo- bilisérent contre lui eréditis- tes, libéraux et conserva-: i a teurs en 1975. M. Bennett sen prend par contre a des cibles apparemment mieux choisies, extérieures et «co- lonisatrices». S'il est défait aux prochai- nes élections —prévues pour avril—, on dira sans doute que le contenu de ses politi- qques, l’absence d’interven- tion dans les affaires socia- les, encouragement a la libre entreprise en matiére économique, ont repoussé les électeurs. S’il est par contre réélu, les observa- teurs noteront son nouveau style des derniers mois, fait de promesses populistes et de résistance a l’envahisseur d’outre-Rocheuses. Il a en effet fallu plusieurs semai- nes avant de connaitre le contenu précis des promes- ses du leader créditiste. Quelles terres de la Couron- ne seraient vendues par petits lots? Surtout au grand nord de la province, a 10 p.c. de rabais seulement, et il faudrait que le nouveau pro- priétaire y construise une maison! Combien les actions de la Société d’Investisse-: ment vaudraient-elles en bourse? $50 dollars, pensent certains; 38 dollars, disent d’autres; peut-étre moins. Lorsqu’il sera finalement connu en aott prochain, le contenu précis de cette pro- messe de M. Bennett sera sans doute percu différem- ment. On en conclura alors que les techniques ont rem- placé le contenu par le style, le fond par la forme. [Le Devoir, 9 mars 1979.] =o ps "sr en a Collaboration et objectivité — ; | Monsieur le Commissaire, Je viens de terminer la lecture de votre rapport annuel pour l'année 1978. Inutile de vous dire combien j'ai apprécié les deux pages ou vous traitez de la presse minoritaire. A titre de Président de l’Association de la Presse Francophone Hors Québec, il me fait grand plaisir, monsieur le Commissaire, et ec’est d’ailleurs pour moi un devoir, de vous remercier pour votre toujours excel- lente collaboration. Je veux également vous féliciter de votre objectivité. Vous avez fait ressortir clai- rement le droit de tout citoyen a étre informé dans Tune des deux langues offi- cielles et combien ce droit, ignoré dans le passé. Le Secrétariat d’Etat, sur ce point, peut servir de modéle dans le domaine de la publicité, et si tous les minis- _téres fédéraux emboitaient le pas dans ce sens, les pro- blémes de la presse minori- taire anglophone et franco- phone n’existeraient plus -dans notre pays. Je termine, monsieur le Commissaire, en vous réité- rant ma gratitude pour toute — l’'attention que vous portez a notre cause. Bien votre, ‘Hector-L. Bertrand, S.J. Lettre adressée a M. Maxwell Yalden, Commissai- re aux langues Officielles A M. Hector ~~ de. dans la pratique, a été- l’ Association de la Presse ; Ottawa par Bertrand, Président Francophone Hors Québec. Sensitifs a Pexcés | Messieurs, A propos de votre article du 28 février (Sans commen- taires) je veux suggérer, avec bienveillance, que vous étes sensitifs 4 l’excés et profondément enclins 4 vous offenser. La lettre de M. Harry Hall méritait, on s'imaginerait, “d’étre incluse en facon nor- male parmi vos “lettres au rédacteur”. Pas plus et pas” moins. En somme, cette lettre n’était que l’opinion, d'un seul individu. En la haussant au niveau ~ de cause célébre vous lui avez accordé une mesure © d’importance qu'elle n’a nul- lement méritée. : Dans un monde difficile et — dangereux, une affaire si moindre ne devrait aucune- ment vous priver de toute énergie et de toute volonté. — Bien a vous, Howard Church, Cranbrook,C.B. a Pren ooe aM nea, me? soumise sans sollicitation, AF