| | ti Sou venirs EERE Se SSRN EER AE Ste SNe Sd Histoire d’un Soleil levant Par Nigel Barbour: Nous étions quatre, au début: il y avait Jacques, il y avait Jean, ily avait moi - et il y avait le plus fort. Le plus drdle. Le plus travailleur, le plus dévoué; parce que lui, il V'avait créé, notre journal. Aujourd’hui, le 26 mai 1987, le Patron n’était plus. 1a, a l’église paroissiale. Jacques? C’est Jacques Baillaut, adjoint a la direction de Radio-Canada. Jean, c’est Jean Riou, homme d’affaires; voix écoutée dans les milieux franco- phones de l'Ouest. Moi, je suis seulement plus vieux... et nous trois, avec deux cent cinquante autres de tous les milieux, nous avons pleuré - un peu - et ri beaucoup, suite aux funérailles de notre grand ami, notre inspirateur, André Piolat. Com- me il aurait pleuré un peu pour nous. Et comme il aurait adoré la sympathique petite réception qui a suivi les funérailles si chrétiennes, dans la salle ‘paroissiale! Et, si on lavait cherché, on l’aurait trouvé la ot fusaient les rires... En 1968, muni de mon doctorat tout récent, je reviens a Vancouver ot je tombe sur mon ami Gérard. J'ai nommé Me Gérard Goeujon, avocat, notaire, fondateur et seul membre du _ Parti Républicain; c'est un camarade d’université que j'aime bien. “Viens, me dit-il. J’az inventé un nouveau genre de féte, tous les samedis soir... et surtout, oublie pasion stylo!” -_ pean eh aac: fee a Say RIE gt te a Bet “La féte, curieusément, avait lieu dans l’arriére-salle de son étude, avenue Broadway, ot un homme d’un certain age, cordial, grisonnant, venait de distribuer une véritable montagne de journaux. De journaux qui s'appelaient Le Solezl de Colom- bie. De journaux dont le texte ne comportait aucun accent, parce qu'il était tapé sur une machine a clavier anglais. Et j'ai compris, tout a coup, pourquoi je devais apporter mon stylo! En janvier 1969, je reviens m’installer 4 Vancouver. Déja, a la descente du train, avant d’aller chez lui, Gérard me dit: “Sz tu veux du travail bénévole, va donc voir M. Piolat - du Soleil, tu te souviens?” Mais, bien sir, que je me souvenais! i Et, pendant les quelques huit ou neuf mois a venir, j‘étais de tous les numéros du Solel, avec Jacques, Jean, et Madame...? Qu’elle m’excuse, notre secrétai- re a temps partiel, je crois bien d’avoir oublié son nom. D’autant plus qu’elle rendait au journal, aux débutants que nous étions, nous trois, (Comme par exemple de lire mon écriture...!) Et André Piolat? Eh! bien il faudrait préciser que M. Piolat, quin’était plus, alors, tout jeune, était homme d'affaires prospére. Il avait installé le journal dans Yavant-salle - j'invente un mot - de son bureau. Bureau d'affaires assez particulier: M. Piolat gagnait, bien, sa vieen faisant la collecte de mauvaises dettes... et en touchant un pourcentage des sommes ainsi récupérées aux mauvais débiteurs. Lorsqu’on pense a son caractére, ferme mais diplomatique, fort mais subtil, on voit a quel point ce métier lui convenait... et, en pleine rédaction du Solezl, un membre de son personnel venait chucho- ter un mot a Tloreille du rédacteur. Il disparaissait quel- ques minutes et revenait... les affaires marchaient. C’était une des périodes les plus heureuses de ma vie, ces quelques mois. Période dont je me souviens encore, comme vous voyez, vingt ans plus tard; je suis fier de ce que j'ai été, ce que j'ai fait et écrit... Car, moi, jécrivais. (Au fait, tout le monde écrivait). Jacques, lui, cherchait de la publicité. (Au fait, tous, nous cherchions de la publicité) . Jean faisait des dessins humoristiques (personne n’aimait mes dessins a moi...!) Si vous ne le saviez pas, cher lecteur, jolie lectrice, sachez que rien n’est plus enivrant que de voir son nom dans le journal - au fait, j’en suis toujours ivrel Car, André Piolat faisait tout. Il aimait beaucoup rédiger des éditoriaux; il le faisait trés bien. Le Soleil avait comme but la survie, l’épanouissement, de notre langue et de notre culture sur la Céte du Pacifique, et du haut de sa chaire Monsieur le Rédacteur s’amusait bien a jeter des dards, dlailleurs aussi spirituels que redoutables... mais, je crois bien, il n’a pas mis longtemps a aimer le journalisme tout court. Il composait lui- méme le journal, la mise en page était de lui, la maquette dela Une de fieffés services! - ROCK TRANSPORT inc. Déménagements privés et commerciaux Spécialiste du déménagement d’appareils électroniques ROCK 273-5560 #1 - 7151 MOFFATT ROAD RICHMOND, B.C. V6Y 1X9 PARKING GRATUIT FROMAGE EN GRAINS DU QUEBEC $5.95/Ib OUVERT 7 JOURS Smoked meat de Montreal MONTREAL 974 GRANVILLE (coin Nelson) D.J.'s RESTAURANT 689-5555 c’était encore lui... c’est lui qui cherchait, qui trouvait, une machine qui produisait des rouleaux de ruban perforé. Une deuxiéme machine, le moment venu, avalait les rubans et décrochait des colonnes de prose impeccablement alignée... et Madame notre aimable secrétai- re a appris le maniement de cette merveille de la _ technologie d’alors, sans le moindre mal... C’est M. Piolat qui allait chercher de la publicité auprés des ministéres, qui proposait tel ou tel dessin 4 Jean, qui me disait “Vous allez a l’opéra? Bon, vous me donnerez une demt-page!” Et nous, pendant ce temps? M. Piolat avait vite fait de trouver nos forces et nos faiblesses. Jean, lui, aidait bien dans la mise en page, et moi je semblais avoir dix pouces et aucun doigt. Jacques écrivait, a l'occasion, un article bien pensé. Je ne me souviens pas de mauvais moments; nous étions découragés, parfois, mais M. Piolat était 1a pour nous dire: ‘Je me souviens une fois dans la Légion...” ou, encore, “Il faut boucler le journal...” Et il est parti. Mais, si jamais jarrive au Ciel, je sais que-je le retrouverai, il sera rédacteur en chef du Ciel de Colombie. Et je sais ce qu'il me dira: “Ah, Nigel, content de vous voir. Vous savez, on vient d’ouvrir une école dimmersion frangatse pour les chérubins. Donnez-mot un petit quelquechose pour cela, voulez- vous? Ce sera ala Une, et on vad la presse dans une heure”. Alors, il faut continuer, sans lui, en attendant... Au revoir, Patron. @ Au Centre culturel colombien on présente du 10 juin au 4 juillet de 10 4 20h00, une exposition des toiles d’Anna Lutsky. 795 ouest 16@me avenue, Vancouver. Pour information: 874-9105. © Derniére semaine pour voir Le Rayon vert (Summer) d’Eric Rohmer au Ridge Cinema a 19h30 et 21h30. ¢ Du 4 au 6 juin les Séries Flipsides présentent les oeuvres récentes de Massimo Agostinelli et Iris Garland au Firehall Theatre 4 20h00. Info: 689-0926 eles 5 et 6 juin, Thecla Schiphorst présentera des choré- graphies ov elle méle la danse, le théatre et la musique. Au Firehall Theatre 4 23h00. Info: 689-0926. : © En hommage au Ballet British Columbia un gala de danse sera présenté le 6 juin au Queen Elizabeth Theatre a 20h00. On y retrouvera plusieurs grandes stars internationales dont Frank Augustyn, Dale Baker, Margie Gillis et Natalia Makarova. Info: 669-5954. e L’Alliance Francaise de Van- couver présente Escalter C du réalisateur Jean-Claude Tacchel- la le mercredi 10 juin a 19h30 (6161 rue Cambie). Info: 327-0201. E © Au Vancouver East Cinema, les 8 et 9juin a 21h30, il y aura présentation du film Le Jour se léve de Marcel Carne et Jacques Prévert avec Jean Gabin (1939). “Le jour se leve” e Au Vancouver East Cinema, du 5 au 7 juin a 19h30, Blue Velvet avec David Lynch. ¢ Egalement au Vancouver East Cinema, The Bedroom Window du réalisateur Curtis Hasen . Ce suspense Alfred Hitchcock, est présenté les 10 et 11 juin a 19h30, coin 7éme ave. et Commercial. “Escalier Oi Info: 253-5455. WUT AAs EPSON EC ITTY esses te. 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