sa | { | } | | VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 17 juin 1988 - 13 i Suite de la semaine derniére Par Jean-Claude Boyer Le lendemain matin, messe dominicale en tamoul. La petite chapelle circulaire est remplie de fidéles du voisinage. Les Indiennes (fort élégantes dans leurs saris aux couleurs vives) et leurs enfants ne se mélent pas aux hommes. Et |’officiant distribue la communion aux hommes d’abord. Autre pays, autres moeurs. Apres office divin, je suis invité a un troisieme concours, de chant cette fois, que Brian avait organisé pour les juvénistes. J’essaie de préter une oreille attentive a la vingtaine de chansons interprétées en diffé- rentes langues avec plus d’enthousiasme que d’art, mé- me si je ne comprends pas un traitre mot. - La journée se déroule au ralenti: quelle chaleur! Vers 16 heures, je monte dans un vieux bus de ville avec le groupe de juvénistes pour nous rendre a un auditorium, €@ quelques kilométres du campus, assister a un spectacle de danses sacrées. L’un des _ jeunes hommes, Walter, me prend la main (il aun bras dans le platre) machinalement et ne voudra la laisser que de temps a autre jusqu’a notre retour. Les missionnaires mont prévenu de cette coutume peu nord-améri- caine de témoigner son amitié entre hommes. Lorsque nous arrivons dans la grande salle de couvent, plus d’un_ millier d’Indiens chantent une priére liturgique rythmée, au beau milieu de la célébration eucha- ristique, Sous une armée de ventilateurs en folie. Aprés la messe, en attendant le début du spectacle, nous circulons, Walter et moi (nous tenant toujours par la main), devant une trentaine de _ scénes bibliques, faites de carton et en relief, disposées autour de la salle. Ces scénes, de la Création a la _ Pentecdte, illustrent, € mes yeux, |’esprit simple et candide avec lequel la plupart des Indiens chrétiens semblent vivre leur foi. Que dire du spectacle? Les musiciens, assis par terre surla ‘scene, accompagnent avec brio une suite de danses typique- ment indiennes inspirées de la viede Jésus. Jen’ai retenu dans mon journal que deux détails. Liinévitable épisode de la femme adultére, rendu avec un sens dramatique exceptionnel, se termine par un tonnerre d’applaudissements dés que Jésus dansant apparait et disperse la bande de «scandali- sés». Quant ala crucifixion, elle est d’une émotion digne d’un Nureyev; le danseur plonge l'assistance dans un _ silence absolu en se clouant lui-méme a la croix. J’ai rarement vu un numéro de danse provoquer une impression si tragique. Nous marchons maintenant a travers une foule ininterrompue de passants, contournant ici une vache, la un tas d’ordures, jusqu’au _centre-ville. Nous avancons d’un bon pas, Walter et moi, toujours main dans la main. Un des juvénistes Récit d’un tour du monde Salem, Yercaud... entraine le groupe dans une gargote achalandée, bruyante, en un mot propre a couper l'appétit. Il y fait terriblement chaud. Je suis le seul, semble-t-il, ane pas «dévorer» a pleines mains les mets trop épicés que l’on nous sert dans ‘des feuilles de bananiers. Walter, assis 4 mes cétés, me commande deux «limca» (bois- son gazeuse) tiédes (il n’y a pas eu d’électricité de |’aprés-midi) d'affilée puis m’améne ailleurs boire une limonade bien froide. On se dispute l’honneur de payer pour moi. ' Les rues sont maintenant envahies par des milliers de gens en quéte de fraicheur. La tombée du jour donne ainsi une sorte de second souffle quotidien aux énormes popula- tions citadines. La cohue prend méme des airs carnavalesques. Nous apercevons, en moins de dix minutes, trois chars décorés a l'excés transportant des mariés eux-mémes inondés de fleurs. Dans une rue transversa- le, un politicien «gueulard» est parvenu a s’attirer un auditoire considérable. Nous reprenons enfin le bus. Walter ne me: l€cheralamain qu’en arrivant au ' campus. Fin de soirée avec les - religieux qui me donnent \'impression,. une fois de plus, que je suis encore un des leurs. Le lendemain aprés-midi, le frére Fernand me_ propose d’aller rendre visite a Yves, un Québécois pour le moins excentrique... C’est un ancien confrére en religion que je n’ai pas revu depuis prés de vingt ans. Une breve description suffit pour que je sache a quoi | m’attendre... Il me conduit donc en moto au «Holy Family Ashram», sorte de mini-dispen- . saire-monastére, fondé par Yves lui-méme. Celui-ci est d’autant plus surpris de me revoir que personne ne l'avait prévenu de mon séjour en Inde. Une bonne poignée de mains avec des «C’est pas possible!», : et il se remet a panser une plaie | infectée en s’adressant 4 son. patient en tamoul. Deux autres | patients. sont traités,. avec; beaucoup de déférence, avant ; que nous nous engagions dans | une longue conversation fort! joyeuse, jalonnée de visites et: de présentations. _ S sca Café en main, nous passons aux propos qui piquent le plus ' ma curiosité. En peu de mots: Yves se dit fondateur d’une communauté religieuse. L’évé- que.du diocése de Salem |’aurait consacré «Pére Abbé» le 2 septembre 1980. Il accepte de revétir tout son attirail épisco- pal (soutane et mitre rose, saumon, croix pectorale at | crosse) pour les besoins d’une photo. Sur le mur, derriére le révérend Abbé crossé et mitré, - une grande image de la sainte Famille. {| résume I’historique visionnaire de son «oeuvre» en tracant une sorte de paralléle avec le célébre monastére québécois de Saint-Benoit-du- | Lac. Plusieurs jeunes Indiens | auraient demandé de se joindre - asa vie monastique mais il n’a pas l’espace requis. Son: assistant s’est suicidé |’an' dernier; il aété retrouvé dans un lac aprés s’étre confessé au «Pére Abbé» de l’avoir fraudé. Yves ajoute que son voisin d’en face, qui lui servait de gardien, a été pendu par les voleurs qu'il venait de surprendre. Le frére Fernand est mainte- nant de retour. il saisit la main gauche du «trés révérend» pour déposer sur sa vénérable bague un baiser chargé, dirait-on, de cent mille années d'indulgences pléniéres. Nous laissons tout de méme échapper, tous les trois, un grand éclat de rire. Je lance au révérendissime, a brdle-pourpoint : «Est-ce que tu conserves ta mitre dans les boules a mites?» ll me répond «ben non» sur un ton offusqué, mon jeu de mots lui ayant sans doute passé par-dessus la téte. Il me donne en souvenir deux images, trés Saint-Sulpice, de lasainte Famille et du Christ en croix. Adieux répétés, sans bénédiction, et nous retournons au campus de Salem. En roulant dans une rue particuliérement mal entretenue (boue et mares d’eau), Fernand pointe du doigt ici des lavandiéres al’ouvrage dans une riviére répugnante, la ce qu’on appelle «the military road». De chaque cété de cette route dite «militaire», les Salemois s‘ac- croupissent en grand nombre, surtout t6t le matin, pour «shooter» (faire leurs besoins) tout en bavardant entre eux. Des cochons, appelés «éléphants de Salem», se tiennent aux aguets, gras et heureux. Ce soir-la, j’assiste a un quatriéme concours (en quatre jours) qui met a contribution la diversité des talents artistiques des juvénistes. C’est Walter qui en sort vainqueur: il s'est transformé en mendiant unijam- biste extrémement pitoyable. En sortant de la salle, un juvéniste originaire de Goa (ancienne colonie portugaise ou je viens de passer une semaine) moffre en cadeau un riche foulard de soie, souvenir de son patelin natal. Le lendemain midi, je paie le codt de mon séjour: 2$ par jour (montant convenu pour tout visiteur des maisons de la communauté en Inde et au Suite page 18 avi publique du Canada Ottawa (Ontario) Commission de la Fonction Public Service Commission of Canada Postes cadres Energie, Mines et Ressources Canada 60 400 $ - 85 500 $ Secteur des levés, cartographie et télédétection Y sociaux complets. géographique. demandée. Directeur(trice) général(e) 88-MC-EX-407-W9F Centre canadien des levés Vous devez détenir un dipléme en génie dans le domaine des levés ou |’équivalent, et avoir acquis une vaste expérience en gestion et exploitation ayant trait aux activités géodésiques et a l’arpentage juridique. Directeur(trice) général(e}) 88-MC-EX-408-W9F Planification, coordination et services cartographiques Vous devez posséder un dipléme en génie de I’arpentage ou une science connexe de méme qu’une grande expérience dans I’arpentage, la cartographie ou la télédétection complétée par des antécédents a un niveau de direction gouvernemental. Directeur(trice) 88-MC-EX-409-W9F Groupe d’information, références géographiques Vous devez avoir un dipléme en ingénierie ou sciences géologiques avec option en informatique et analyse de données 4 portée géologique. Vous devez aussi montrer des compétences de premier order en technologie ayant trait a l'information a caractére Directeur(trice) 88-MC-EX-410-W9F Cartographie topographique Vous devez détenir un dipléme en génie de I’arpentage ou un diplme de méme nature combiné a des études spécialisées en cartographie. Egalement, une longue expérience de la cartographie topographique comprenant des techniques informatisées vous est Nous recherchons quatre personnes ayant prouvé leurs solides compétences dans les domaines des levés et de la cartographie et qui possédent une connaissance.approfondie de la télédétection. Elles posséderont les diplémes et l’expérience nécessaires pour diriger des organismes techniquement avancés et tournés vers l’avenir, qui sont composés de techniciens et de professionnels affectés 4 des activités dans tout le Canada. De plus, chacun(e) de ces Gestionnaires doit démontrer des connaissances et une expérience récentes des applications sur systemes électroniques touchant I’élaboration de bases de données géologiques d’envergure nationale. En plus de remarquables qualités de chef, vous devez étre particuligrement doué(e) pour la communication et la commercialisation. Parmi vos autres exceptionnelles qualités, vous faites preuve d’un bon jugement, de polyvalence, de diplomatie et d’initiative. La connaissance de l'anglais et du fran¢ais est essentielle et dans certains cas, une formation linguistique sera proposée. Nous offrons des salaires situés entre 60 400 $ et 85 000 $ accompagnés d’avantages La Fonction publique du Canada Acheminez votre demande d’emploi et/ou votre curriculum vitae, en indiquant le numéro de référence approprié, a : Francine Krueger (613) 995-6694 Commission de la Fonction publique du Canada Ottawa (Ontario) KIA OM7 Date limite : le 27 juin 1988 Les renseignements personnels que vous fournissez sont protégés par la Loi sur la protection des renseignements personnels. Ils seront conservés dans le fichier de renseignements personnels CFP/P-PU-040. Dossiers concernant la sélection du personnel. This information is available in English by contacting the person mentioned above. Seen hela