a a a a a ee ee ee eee | | f Le Soleil de Vancouver, page 8, 28 novembre 1969. CARNET D’UN seman par Roger DUFRANE 1 Glia H iid ak i 4 ike (ent ie AR ns | iy hs i aM i i @ 1 \; P| LA BELLE-AU-BOIS Cowme le temps passe! Quelques oiseaux chantent encore dans les tail- lis; mais les trilles s'étranglent dans leur gorge, trahissant leur in- quiétude. Il semble qu'ils vevillent s'enivrer des derniers rayons avant l'hiver. Les érables et les chénes ont lentement viré du vert au jaune fauve et du fauve au pourpre. Que la brise sten m@le,et ils se jettent a la téte leurs derniéres feuilles. Or,cette ef- fervescence tardive dissimule une amertume. Comme les oiseaux, 1'Automne pergoit le déclin proche et cherche a l'oublier. Il était fatal que 1'humanité associat les saisons aux @ges de la vie: le Printemps, un enfant qui gamn- bade, 1'Eté, jeune homme rieur et cruel, 1l'Autome, femme languissante,1'Hiver, bonhomme a barbe blanche. Pour moi, l'automne favorable aux réves, j'y as- pire avec ferveur. C'est le temps ou mes promenades s'animent d'une mytho- logie secréte et personnelle. Ma croy- ance s'apparente aux contes de fées. On sait que ceux-ci représentent les vestiges puérils d'tanciennes re1li- gions. Mon conte de fée comme les au- thentiques tourne autour de la peur de l'ombre et dela recherche de la lumiére. Le théme de la Belle-au-Bois dormant en quelque sorte! Une princes- se (le jour, 1'année,le bonheur, la vie) stendort, piquée par le fuseau du des- tin. Un prince arrive (1l'aube,le prin- temps, la joie, l'espérance) et la tire de son sommeil. N'test-ce-pas 14 la’ double image des éternels assoupisse- ments et réveils de la nature et de nos talonnements vers 1'infini? Seul avec mes réves,dans les al- lées de pare et les sentiers de monta- gne, j'aime 4 me représenter la silhou- ette d'une mystérieuse Belle-au-Bois. Elle sort des grisailles de 1' hiver et dépouille sa pélerine pour marcher libre sous les ramilles. Rieuse et vo- lubile, elle me guide par _ la main a travers le _paysage, ou déja feuilles et fleurs éclatent. Voici l'éte parfu- mé de roses et de mures! Je me retrou- ve, aux pieds de ma jolie voyageuse, sur une pelouse jaunissante. Comme j'aimerais pouvoir arréter le temps! "Autant vouloir cueillir les étoiles!" me dit mon amie. Et la-dessus elle se léeve et m'entraine vers l'thorizon. De- ja les journées diminuent. Les ombres tournent plus longues et les bogues de chataignes se fendent sur les che- mins. Le soir fraichit. De perfides ge- lées diamantent les gazons.la main de ma compagne se déprend de la mienne. Je contemple sa lourde chevelure et son regard plus sombre, un regard cer- né des fatigues des longues routes et des ardeurs dtAout. "Au revoir! Je re- viendrai!" me lance mon amie qui s'é— loigne dans le crépuscule. Je marche seul par les routes de novembre. Vite rentrons et allumons du feu! Une flamme jaillira sur le fond noir et grimagant du _foyers Nous y entreverrons notre passé et le pré- sent et l'avenir. L'avenir! Nenous sou- rira-t-il pas sous les lumiéres de No- él? Ne jettera-t-il pas 4 nos pieds les étrennes de 1'An neuf? Et déja nous apercevons,a travers les flammes gui dansent, les premiers signes du Re- nouveau. Peu de chose sans doute: Quel=- ques bourgeons roses 4 la pointe des branches, la courbette des tulipes,la senteur des muguets. Et voila que no- tre amie, la nature éternelle,nous re- vient dans 1'allée. Son visage sourit. Ses yeux brillent des promesses du mois de mai. Elle s'empare de notre main et nous repartons vers de nouvel- les aventures. La nouvelle garde-robe d’été du personnel d’Air Ca- nada aux aéroports et comptoirs de billets. offre un contraste coloré a |'uniforme gris porté depuis 1966. Les agents féminins auront le choix de deux robes. l'une de couleur vert menthe et |’autre. bleu de paon avec jaquette assortie. tandis que les hommes reve- tiront un veston sport de couleur or et un pantalon vert. L'imperméable est jaune clair pour les dames et bron- ze pour les hommes. Des maisons fabriquées avec des blocs de déchets Une compagnie japonaise vient de mettre en marché une machine oui pourrait se révéler trés utile pour la disposition des déchets et ordures ménageres. Cette machine compresse tous ces déchets en un bloc solide,le revét d'un treillis de broche,puis wmu- le dans un héin d'asphalte liauide juscu's ce cu'il en soit bien iipré- gené. Lorsque le cube est refroidi, on peut le jeter dans un lac profond sans danger de pollution ou mé@ne 1'u- tiliser pour la construction d'un en- trepot. A LA MONTAGNE En pleine montagne, en plein hiver, un type tombe dans une crevasse. On réussit 4 l'en tirer apres quelques heures de durs efforts et avant qu'il ne géie compiétement. Dés qu'il se sent mieux, i! s'exclame : — Merci messieurs, vous m'avez sauvé la vie... Jai drélement eu chaud ! Se end -_------— Prop.: ssbaush ts ae de famille-Prix Bi ed on parle frangais 320 ABBOTT STREET VANCOUVER 4, B.C. Cae sci rida) Nos lecteurs nous ‘Ccrivent Monsieur le rédacteur, Il me fait plaisir de répondre a votre éditorial. Ayant produit autrefois un jour- -nal "The B.C. Pharmaceutical Record" je connais bien les obstacles que vous avez 4 surmonter semaine aprés semai- ne, et je vous félicite. Je suis un pharmacien en retrai- te, né en Ecosse ot il @tait nécessai- re d'étudier la langue frangaise pour enpsuers at émigré au Canada 4 1'age de 23 ans, j'ai ete deécu de trouver que la langue fran¢aise etait si peu avan- cee ici a Vancouver. Je trouve "Le Soleil" beancnge plus vivant que la presse syndiquée son homonyme de langue anglaise compris. quand j'ai lu le Soleil je 1' expédie a ma fille, qui est professeur de fran- Gais. GS onsieur le rédacteur, C'était trés sympathique votre lettre "Lecteur qui est-tu?" Aussi je me vois forcée de vous répondre. Je suis frangaise native de Pa- ris j'ai Quigré au Canada il y a 13 ans, aprés mon mariage 4 Paris avec un Canadien de Vancouver (alors étudiant en Sorbonne)... J'aimerais trouver dans votre journal des articles sur des artistes Canadiens francais. Savoir ce qui se passe A l'alliance francaise. Savoir ce que les Canadiens frangais -pensent de la situation actuelle au Québec. J'aimerais aussi y trouver plus de | photos, et enfin, j'aimerais y voir des réclames de produits francais... (ot trouver du fromage de chévre,des ril- lettes, du vrai boudin, des vrais pe= tits fours, du vrai pain frangais etc). Maintenant ce que j'aime moins dans votre journal - Les blagues ordi- naires, genre "Les noyaux" (Journal du 16 novenbre). E.H. L'herbe est plus verte chez le voisin Il ressort d'une étude faite par le Conseil d'expansion économique gue les Canadiens, frangais investis- sent plus dans des compagnies ameri- ‘caines et ontariennes gue dans des compagnics guébécoises. Trois Cana- diens frangeis sur quatre encourage- raient une compagnie étrangére. Par contre,le nombre d'administrateurs ca- nadiens-frangais ne serait que de 4.9 p. 100. Il ne faut pas s'étonner si les capitaux américains envahissent la province puisque les nétres déser- tent. MODES dePARIS European 1044, rue Robson