24, Chronique La timidité caractérise l’attitude de nos hommes politiques, surtout lorsqu’il s’agit d’agir. Notre ministre fédéral des Finances ne fait pas exception a cette régle. Son dernier budget confirme avec éclat cette timidité. O n relance 1’économie, mais avec une grande timidité. On contréle timidement les dépenses. Mais la timidité ne s’arréte pas 1a. Le ministre ne s’est pas géné pour Antoine Zatalan priorités du gouvernement sont bien évidentes : s’assurer que le dollar canadien soit 4 un niveau acceptable, que inflation soit presqu’a zéro, que les dépenses publiques soient controlées et que par bousculer les ch6meurs _ et ia fonction publique, et les interventions suggérées nous laissent au méme point ot on était avant. En fait, on ne quittera pas la récession tant que l’approche du gouvernement s’inspirera de solutions classiques adaptées 4 une situation classique de crise. En effet, comment dire que la situation actuelle est classique lorsque nous avons 1,7 million de ch6meurs, un nombre record de faillites et une dette publique qui dépasse le cap des 450 milliards dedollars. Pourune situation “anormaie” on devrait appliquer des solutions non orthodoxes et modifier nos priorités. Or, présentement, les miracle, les emplois augmentent. Mais demainn’estpasla veille et des solutions immédiates s’imposent. En fait, aux grands maux les grands remédes et le bilan de la situation actuelle se présente comme suit : - Le secteur privé manque de souffle et ne semble plus étre en mesure de relancer l’€conomie. Les taux d’intérét sont raisonnablement bas mais les entreprises ne semblent pas vouloir prendre de !’expansion. Pourquoi ? C’est simple: il n’y a aucun signe encourageant de la part des consommateurs. Aprés tout, 1,7 million de ch6meurs, et des millions d’assistés sociaux réduisent fortement les dépenses des Regard sur l'économie consommateurs qui représentent les deux tiers de notre PIB. - Le gouvernement n’a plus demarge demanoeuvre pourrelancer l’économie. Quelques milliards de ‘dollars ne peuvent satisfaire notre appétit de création massive d’emplois, et le gouvernement demeure ferme dans sa_ politique d’austérité envers les dépenses. - Leseul secteur qui demeure inexploité, c’est celui des consommateurs par le truchement des REER. En effet, a travers le pays, le nombre de déclarants fiscaux qui ont cotisé 4 un REER, continue a grimper : Non, Monsieur le ministre ! 1992, le ministre des Finances permettait aux acheteurs d’une premiére maison de retirer un ‘montantmaximum de 20 000$deleur REER pour la construction oul’achat d’une maison. Toutefois, ces “nouveaux” acheteurs n’ont souvent pas de REER et |’impact de cette mesure est bien inférieur 4 Vobjectif visé. Ce dont l’économie a besoin, c’est d’une modification majeure qui permettrait aux consommateurs qui ont des REER d’utiliser un montant maximum, disons 30 000$ pour “Vachat et la rénovation” d’une maison. La condition qui limite le Plus que le double de cotisants pour chaque tranche de dix ans! En fait, durant la période 1987-1990, Statistique Canada rapporte que les contributions des Canadiens 4 un REER s’élevaient 4 50 milliards. Le programme REER existe depuis 35 ans. On peut alors s’imaginer l’ampleur de ce fonds. Dansson budget du 25 février projet 4 l’achat d’une premiére maison devrait étre totalement abandonnée. Pour s’assurer qu’il n’y a pas d’abus, le gouvernement, par le biais des permis—de construction (méme pour la rénovation, un permis est exigé), peut permettre aux individus d’utiliser seulement 30 pour cent pour travaux de rénovation des fonds qui proviennent d’un REER (jusqu’a un maximum de30 000$). : En 1990, Statistique Canada tapportait que 800 000 Canadiens ontretiré 4 milliards de dollars de leur REER (pour |’achat d’une maison, pour compenser une perte d’emploi, pour voyager, etc.), soit une moyenne de 5 000$. Notons qu’aucun avantage fiscal n’était offert pour ces retraits qui, dans les faits, étaient imposés aumémeniveau que les revenus des particuliers. Si on offre des avantages fiscaux, on peuts’attendrea ce qu’au moins 20 pour cent des déclarants fassentun retraitde20 000$. L’impact serait doncde 20 milliards de dollars. En utilisant un multiplicateur de revenu de 2, !’impact économique final serait de 40 milliards de dollars, soit l’Equivalent de400 000 nouveaux emplois. Monsieur leministre, laissez- nous utiliser “nos” REER. Bien sir, ce sont des fonds qui, en principe, devraient servir pour nos vieux jours.. mais jes jours 4 venir sont aussi importants. Et surtout, ne vous inquiétez pas des avantages fiscaux immeédiats. Weus_allez au moins récolter8 milliards de dollarsenimpét et en taxes de toutes sortes. Vous Joyeux Noél et Bonne Année ! VOYAGEZ AVEC "PHOENIX" ET LA CHANCE SERA AVEC VOUS ! Bureau a Vancouver : 660 - 1040 rue Georgia Ouest Vancouver, C.-B., Canada V6E 4H1 AIR CHINA Réservation : (604) 685-0921 Ventes : (604) 685-9552 Fret: (604) 276-7462. . Télécopieur : (604) 685-5892 serez bien nantis et nous aussi. _ "J 2 4 Vendredi 18 décembre 1992 ee er a Le Soleil de Colombie