16°: Le Soleil de Colombie; vendrédi-10 acat 1979 eu En pensant au football par J. M. — En France, il y a quel- ques semaines, eut lieu un duel inusité, entre deux équipes, l'une, originaire d’Auxerre, consistant en amateurs, l'autre, de Nan- tes, en professionnels. Celle qui gagnerait la partie de- vait par la gagner, en méme temps, la coupe nationale. Comme les fans francais espéraient, dés le tout dé- but, que les ‘dilettantes’ d’ Auxerre seraient les vain- queurs! La pensée que des amateurs pourraient donner une bonne lecon aux pro- fessionnels, avait en elle quelque chose de merveil- leux. En outre, il faut se rendre compte du fait que le trés intelligent maire d’Auxerre (en Bourgogne), M. Soisson, lui-méme jeune et sportif, est auSsi ministre pour la jeunesse et le sport. Il va de soi qu'il se rendit au Parc des Princes de Paris pour assister au ‘jeu de la saison’, mais méme le pré- sident de la République était la. La télévision, pas plus paresseuse que ces mes- sieurs, fit voir maintes fois leurs visages au grand pu- blic. _ M. Giscard d’Estaing était tout a fait admirable, dé- cidé qu'il semblait étre 4 se réjouir de la victoire des vainqueurs, quels_ qu’ils .Soient. Exposition M. Soisson exprimait, en revanche, on ne peut plus clairement, avec sa mine, tour a tour joie et crainte, triomphe et souci. Il était parfaitement évi- dent que lui, a la fois habi- tant, citoyen et maire d’Au- xerre, s'identifiait 4 ses Au- -xerrois. I] réagissait, bien qu’assis sur son siége, com- me si lui aussi courait, se battait, donnait des coups de pied au ballon. Ses compatriotes ne se laissérent pas vaincre, mais, pourtant, la partie finit sans décision. Lorsque le temps du jeu fut prolongé, afin que les choses ne restent pas comme cela, les commentateurs de la télévision commencérent a livrer de sombres prophé- ties. Ils dirent que, 4 la longue, les professionnels ne pour- raient que triompher, parce qu'ils avaient beaucoup en jeu, ce qui n’était pas le cas des amateurs, si intelligents et dynamiques que puissent étre ces derniers. L’atout des professionnels était la capacité de bien tenir le coup, de se rafraichir, méme en continuant le jeu, aprés chaque concentration d'effort. Les experts avaient, com- me toujours, raison, car les professionnels gagnérent la partie. On constata, pour- Ghrictinothillat Aquarelle au‘Centre Culiurel Colombien, 795 — 16iéme ave.ouest Christine Thillet: des couleurs timidement fondues dans la colére de la tristesse et la joie de la naiveté. Dates de l’exposition: du lundi 30 juillet au mercredi 5 septembre Heures d’ouverture: Lundi au vendredi: 9h — 17h Samedi: 10h — 16h Dimanche: 10h — 12h 751 rue Denman Vancouver, C.B. Tél. 687-1418 Ouvert 7 jours par semaine de 12h00 a 14h30 et de 18h00 a 23h00 Dimanche de 17h00 &22h00 tant, en méme temps que les spectateurs (ceux de Nantes ycompris) s’identifiaient tous aux amateurs d’Au- xerre, qui avaient réussi a vaincre, l'une aprés l'autre, toute une série d’équipes professionnelles, jusqu’a ce qu'il leur fallfit suecomber, la banniére toujours élevée, sur le dernier champ de bataille, 4 la fatigue, car c’est elle qui les vainquit, leurs forces étant épuisées. Cette expérience produit encore des effets, Car la ville d’Auxerre, devenue entre- temps fameuse dans lhistoi- re, est maintenant recon- nue comme centre moderne du sport. Les Auxerrois n’ont pas de ‘super-club’, mais ils n’en ont pas besoin, car eux-mémes font le sport, ils jouent et vainquent. Les citoyens de la ville allemande qui est la ‘lauréa- te de l’année’ ne peut pas prétendre a une gloire comparable. Car |’équipe du Hamburger Sportsverein (union sportive de Ham- bourg) est un groupe de pro- fessionnels, dont aucun n’est originaire de la ville. ON les a tous assemblés, achetés ailleurs; en fait, le plus renommé des ‘Hambour- geois’ est un Anglais, Kevin Keegan. (Loin d’étre anglais, le nom est irlandais. — tr.). Lorsque, il y a des années, la. reine d’Angleterre vint a Hambourg, elle commanda aux Hambourgeois de ‘Nous _ présenter Uwe’ (Seilers), qui avait deux avantages, ceux d’étre un brillant sportif et hambourgeois de naissance; ils s'entendirent sans se dire mot. Avec son propre compa- triote, il est probable que la reine, en dépit de son en- thousiasme pour le sport, s’entendrait moins bien. Face aux deux possibili- tés, celle d’une bonne équipe de purs Hambourgeois bien motivés et celle d’une meil- leure équipe internationale, sélectionnée avec soin et bien rémunérée, c’est la seconde qu’a choisit le cen- tre commercial nommé Ham- bourg. Nous, Hambourgeois, au lieu de faire nous-mémes un jeu de premiére classe, nous le faisons faire — et nous le payons. Liidentification de nous- mémes aux professionnels du football, nous y avons renoncé depuis le temps d’Uwe Seilers. Hambourg n’est pas Auxerre. - Il n’y a pas lieu de s’at- tendre a ce que le HSV, qui dans la concurrence pour la coupe d’Europe sera obligé de s’opposer d’abord aux professionnels de Reykjavik, perde la partie. En de tels cas, c’est la ville riche qui triomphe de la pauvre. La victoire est 4 la caisse la plus forte. Mais, si Auxerre battait Hambourg — dans un jeu d'amitié, bien sir — ah, que ce serait beau! . [traduit de l’allemand par Leon HURVITZ] artiste franco- colombienne Originaire de Toulouse, Christine Thillet est venue s’installer au Canada en 1968, et a toujours vécu a Vancouver. Elle a commencé a dessi- ner en France, se spéciali- sant dans I’aquarelle, le des- sin a l’encre de Chine, au crayon et au conté. '_ En France, elle étudia la sociologie; 4 l'Université de la Colombie britannique, les sciences économiques, puis Yarchitecture. Ses voyages la conduisi- rent en Californie et au Mexique. Actuellement, Christine Thillet enseigne a l’Alliance Frangaise de Vancouver, et le soir du vernissage de son exposition, au Centre Cultu- -rel Colombien, un groupe de ses éléves étaient au rendez- vous. Son exposition se poursuit jusqu’au 5 septembre, au Centre Culturel Colombien, 795, 16iéme avenue ouest, a Vancouver. Tél. 874-9105. Avis Public Conseil de la radioditfusion Canadian Radio-television et des télecommunications and Telecommunications canadiennes Commission Diffusion par satellite des débats de la Chambre, des communes La Société Radio-Canada et le Cable Satellite Network ont demandé au Conseil la permission de diffuser les débats de la Chambre des communes dans tout le pays. Ces demandes ont soulevé d'importantes questions que le Conseil veut examiner au cours d'une audience publique. Entre temps, pour assurer la poursuite de la diffusion des débats de la Chambre des communes dés la convo- cation du Parlement et pour donner le temps au nouveau président, qui n’a pas encore été nommé pour le nouveau Parlement, d’apporter toute modification qui pourrait étre appropriée a un accord permanent, y compris la retrans- mission d’autres débats du Parlement, le Conseil octroie une licence de réseau temporaire a la Société Radio-Canada pour les 30 jours suivant l’ouverture du nouveau Parlement. Il s’agit du maintien des dispositions prises dans l’avis public du 9 mars 1979. Une licence de réseau temporaire a été approuvée sans porter préjudice 4 tout accord permanent qui pourrait étre approuvé ultérieurement. La Société Radio-Canada ne devrait pas se servir de la présente décision pour conclure des ententes 4 longue échéance concernant la diffusion des débats de la Chambre des communes. La licence est assujettie aux conditions suivantes: (a) que tout titulaire de licence de télévision par cable, de radio et de télévision puisse participer au réseau temporaire; et (b) que-la Société informe immédiatement le Conseil des titulaires de licence qui participeront au service de réseau; et (c) que seuls les débats de la Chambre des communes soient diffusés, sous réserve et en conformité avec les dispositions et les accords pris avec le Président de la Chambre. Les titulaires de licence de télévision par cable seront autorisés a offrir ce service aux conditions suivantes et _ conformément aux régles antérieurement établies dans tes avis publics du 4 novembre 1977 et du 20 février 1978.- 1. Les titulaires de licence ae télévision par cable présentement autorisés a fournir un canal ou des canaux spéciaux de programmation doivent simple- ment aviser le Conseil de leur intention de diffuser ces * émissions et donner tous les détails de la méthode de transmission envisagée pour assurer le service. 2. Les titulaires de licence de télévision par cable qui ne sont pas autorisés actuellement a fournir un canal ou des canaux spéciaux de programmation doivent soumettre une demande en vue de fournir un tel canal, en exposant la méthode de transmission envisagée. 3. Les systémes de télévision par cfble qui n’ont pas suffisamment de canaux pour établir un canal ou des canaux spéciaux-de programmation ne pourront diffuser que la période des questions sur le canal communautaire et doivent en aviser le Conseil. Caté-croissants qu on sert “Le déjeuner des paresseux”’ LE DIMANCHE, DE 10h A MIDI . Café en musique Littérature a gogo “Jazette” dominicale Au Centre Culturel Colombien 795, 16iéme Avenue Quest, Vancouver. Tél. 874-9105 -Notez, notez bien! -Lecafé-croissant continue -avecla FJC Toujours d la méme adresse. Ottawa, le ler aofit 1979 ~ J.G. Patenaude Secrétaire général intérimaire Maniable est le ciment Sur une boite de ciment de cellulose servant 4 boucher les fissures et lézardes des murs, et dont le séchage est assez rapide, je remarque une traduction absolument inacceptable que je suis d’abord incapable de com- prendre: “Mélange: reste ouvrable phe une heure”. Je connais le sens d’ou- vrable: cet adjectif se dit des jours consacrés normale- ment au travail par oppo- sition aux jours fériés. Ce n’est pas le cas ici. Allons voir l’anglais: Workable. J’ai compris. Le terme anglais a plu- sieurs aceeptions que n’a pas son équivalent frangais. Workable veut dire ouvra- ble (dans workable days), mais il a aussi une autre signification: il qualifie une chose qui peut se travailler, se manier. Ne parle-t-on pas de la maniabilité d’un béton (Littré)? Voila. J’y suis. Ce que veut dire si mala- droitement le traducteur farfelu est que ce ciment, une fois qu'il est préparé, reste assez mou pour pou- voir étre appliqué. Vous avez une heure pour > faire le travail. Rectifions la traduction par: Ce ciment, une fois pré- paré, reste maniable pen- dant une heure. Louis-Paul Béguin, Le Mot du Jour