6, Le Soleil de Colombie, 6 Aodt 1976 Les livres €° ielece Oded cco Nelece SG Ib ccc GP NSI ccc 1d cece GIGI ce MElcce La belle par Jacques Larue-Langlois Gratien Gélinas fut jadis un auteur drdéle. Merci Pierre Pagé et associés de permet- tre qu'on s’en_ souvienne, dans cet excellent et essen- tiel document, Le comique et 'humour a la radio québé- coise, apercus historiques et textes choisis 1930-1970, paru aux éditions La Presse. Je dis «Pierre Pagé et associés» parce qu'il est évident que si quelqu’un doit diriger la préparation d'une oeuvre de ce genre, le volume de travaux de re- cherche, d’écoute, de trans- cription, de taches de pro- ductions diverses qu'elle im- plique, ne peut étre que Vobjet d’un travail conjoint et partagé par une équipe d’individus dont la présence ~ se fait ici sentir tout au long de la lecture, en assurant des textes étoffés, bien situés dans leur contexte et une documentation précieu- se sur les divers auteurs et leurs Oeuvres. Gratien Gélinas donc, fut jadis un auteur drdéle. Son Fridolin, que diffusait CKAC de 1937 a 41, était coquin, fendant, retors, morveux mais inventif, chaleureux, attendrissant et... ‘poéte capable de subtils équivo- ques. L’approche de Pierre Pagé tient d’abord de I’historien de la littérature, d’une litté- rature authentique, d’un genre particulier, celui de la radio québécoise. Il va de soi que si les auteurs de théatre ont depuis longtemps été inclus dans le phénome- ne littéraire, les auteurs de radio et éventuellement les “i - auteurs de télévision en viennent également a faire partie de I’histoire de la littérature, dans la mesure ou il est hélas presque inévitable que les média électroniques continuent d’accroitre leur emprise sur des auditeurs-spectateurs passifs qui liront de moins en moins. Pour ces anthropo- pitheques de la galaxie de Gutenberg dont nous som- mes encore quelques-uns,- ce livre, en rendant ces tex- tes accessibles a la lecture et a l’'analyse, en les ordon- nant, en les codifiant, en les diffusant, remplit parfaite- ment les objectifs que se tracent Pierre Pagé et Renée Legris en avant-propos. : Quant a Jovette, Jovette Bernier, auteur de «Quelles nouvelles?» présentées a CBF, CKAC et CHLP entre - 1939 et 1959, sont art du dialogue, son sens aigué de la répartie, ses bris au fil du discours, ses inattendus - et espérés - Coups surprises, ses associations d’idées in- congrues («...e//e possédait... un chateau couvert de cuivre et d’hypothéques»), tout ce style personnel contribue a en faire une grande figure de la littérature radiophoni- que humoristique québé- coise. : Et puis, il y a Guy Mauf- fette, «l’Oiseau de nuit» l'appelait-on, mais avant, a "'@poque de la «Rumba des radio-romans», en 39-40 et 41, Mauffette s’appelait encore Mauffette. Et c’est lui qui, parmi les premiers, a donné un petit coup de barre du cété de |’imagina- Les éerivains ef leurs hobbies a a a ey Jacques Poulin, le tennis, la course... Chez les 6crivains qué- bécois, Jacques Poulin est dans une classe apart. ll est le romancier de la tendresse et des petites complications de la vie. Les quatre romans qu'il a publiés jusqu’a mainte- nant (Mon cheval pour un royaume, Jimmy, Le Coeur de la baleine bleue aux éditions du Jour; et Faites de beaux réves a l'Actuelie) nous font con- naitre un conteur qui ale propos recueillis par Raymond Plante don de jouer avec le quo- tidien dans une langue simple et vivante. Lors de notre entretien, il me di- sait avoir terminé un nouveau roman qu'il ne croit cependant pas pou- voir publier la_ saison prochaine puisqu’il est en train de le corriger. & Mon hobby, c'est de jouer au tennis parce que c'est une activité physique StS tk CPUs a A EE ARE IT NO SEE AES RENEE ct sn ne test ioe eteE amas mete aN Epoque de la radi tion, de la créativité a la réalisation radiophonique. On peut sentir Mauffette, méme a cette époque, da- vantage poéte mais tout de méme amuseur, bien jouer de ces textes pas toujours trés dréles d’Henry Deyglun, Claude-Henri Grignon et Paul Gury. Je saute allegrement cer- tains auteurs qui m’ont moins... fait rire, quelques sketches de Radio-Carabin qui mont carrément décgu (a ma décharge: j'avais dou- ze et treize ans en 1947-48), pour saluer le sens du ryth- me de Louis Pelland dans les dialogues écrits pour le «Café-concert Kraft» en 45 et 46, tout en déplorant le triste abus qu'il fait du calembour: surtout qu'il fal- On croit réver mais le livre de Pierre Pagé leur donne vrai- ment la parole... comme a la belle é6poque de la radio. De gauche a droite, on reconnait Ovila Légaré dans«Nazaire et Barnabé»; Jean-Pierre Masson et Jeannette Bertrand au «Casi- no de fa chanson»; l’auteur lait les dire... pauvres comé- - diens! Et ce premier d'une série de deux volumes nous mene en troisieme et quatrieme partie, aux bijoux de cette anthologie: «Nazaire et Barnabé» puis «Carte blan- che», fort justement classés respectivement par |’auteur: «le radio-roman comique et l'absurde» et «l’esprit sati- rique». Dans l'un et l'autre cas, nous avons droit a l’heureux agencement de textes per- cutants, chacun en son gen- re, avec une production ra- diophonique presque unique dans le premier cas et d'une vigueur soignée dans le second. C’est au magnifique comédien Ovila Légaré que nous devons ces textes de. ‘Nos photos - Robert Choquette a I’heure de «Vacances di'artistes», en 1935; puis, léquipe de I/'émission «Nous sommes en vacances» groupant les comédiens Olivette Thibault, Clément Latour, Louis Lapointe et. Gratien Gélinas. Mais d'autres surprises attendent V'amateur de photos... l'inoubliable satire sociale par l’absurde que constitue la série «Nazaire et Barna- bé» (CKAC 1939-1958). Comment oublier égale- ment les fortes images sono- res qu’étaient les «flybean» a Damasse, les «bougrine d'affaires» a Fulgence, les «torbrile» a Nazaire, les «ca la dit» a Kellil, le mar- chand juif, les «écoute-moi donc» a Oscar, les «voyez- vous» encore a Damasse, les «m’as dire comme c’t’hom- me» a Casimir, les «c’est parce que... ‘cocombe...» a Ti-clin? Et ces 15 réles, (ou davantage) étaient tous in- terpréetés par deux comé- diens éminents: Ovila Légaré et Georges Bouvier, dont les talents d'impersonnifica- teurs caméléonesques don- naient lieu a des pirouettes d’autant plus précieuses que plusieurs des émissions de cette longue série furent pro- duites en direct, sans enre- gistrement. Les textes eux- mémes, drus et farcis d’iné- dits, auraient plu a Alfred Jarry et Nazaire, tout Cana- dien-frangais d'alors qu'il ait été, est bien pres du Pere Ubu. Il fallait, c’est mani- feste, que «Nazaire et Barna- bé» eussent existés pour que Languirand et d'autres, qui ont choisi_ 'insolite, puissent pousser encore l’'aventure. A «Carte blanche», c’est autre chose et la_ satire, méme la satire politique en plein régime duplessiste, fait. son entrée a la radio d'état A CFB, de juin 51. a mai 53, Fernand Seguin, ci-devant celebre vulgarisa- teur scientifique, abandonne un moment ses éprouvettes et ses grimoirs pour aborder en dilettante enthousiaste le domaine de I’humour ra- diophonique. Est-ce l'asso- ciation avec André Roche (permettez qu’on en doute), celle avec Roger Rolland, autre jalon dans histoire de la réalisation radiophoni- que au Québec - plus plau- sible celle-ci - ou ne serait- ce pas esprit d’une équipe qui fonctionnait bien en- semble? On en a connu! A tout événement, «Carte blanche», émission intellec- tuelle devons-nous admettre, «s'est développée», nous dit Pagé, «comme une Satire de la culture québécoise», satire dont le mordant subtil a sans doute fait grincer main- tes dents mais dont la finesse ouverte n’épargnait rien ni personne. Notre radio aurait encore grandement besoin de «Na- zaire et Barnabé» comme de «Carte blanche». En atten- dant, nous espérons avec impatience la parution du second volume de Pierre Pagé sur le comique et I’hu- mour a la radio québécoise. , Re qui me repose des longues heures que je passe a ma table de travail. Pour travail- ler, je suis toujours assis alors il est donc important que mon hobby m’oblige a me déplacer physiquement. Ma journée se. divise en deux parties: le temps que je passe a mon travail de traducteur et un autre temps ou j’écris mes choses. Alors =" . jai évidemment besoin de me détendre et c'est par le tennis que je réussis a le faire(...) ll est vrai que mes per- sonnages sont des amateurs de sports. Personnellement, en ce qui concerne la course automobile, je me suis con- tenté d’assister a pas mal de courses. J'ai déja monté avec Jacques Duval dans thams2 RNIN ES a ae ee a en ne ati une auto rapide, au Mont- Tremblant. C’est un domai- ne qui m’intéresse beaucoup, mais je n’en-ai jamais fait moi-méme. J’ai déja eu plu- sieurs autos sports, mais je n'ai jamais fait de courses. Je considére qu'un hobby, c'est une chose 4 laquelle on participe vraiment, je veux dire d'une fagon acti- ve. C’est pourquoi je m’in- téresse au tennis. ! E no kt a (ee abi a Ee ee ee : a PS ih at Fal lasek Maiti cask knadaboa ena BTA RAR AS AH 4 a Si Re Nah i A Sete Sek, ites poaes BS