Tout la-bas ; (Arlette Cousture, 2003, Editions Libre Expression Itée, 157 pages.) Arlette Cousture nous fait découvrir Harrington Harbour, minuscule village sans chemin, avec son trottoir de bois qui le traverse en 20 minutes de marche. Seuls les VITs et les motoneiges sont d’usage dans ce village de pécheurs ot chacun se bat pour survivre. D’ailleurs, les habitants de ce patelin, par la force des choses, ont redonné vie au vieux dicton « L’ effort fait les forts ». La nourriture et les meubles arrivent par bateau, le courrier, par avion. L’auteure nous offre une fresque du vécu de ces battants. Les occasions de grandes joies sont rarissimes et, plus souvent qu’autrement, on est en présence de la grisaille d’un quotidien ot chacun tente, tant bien que mal, d’améliorer sa situation. Les personnages sont originaux , certains sont méme poignants. Faisons connaissance avec les principaux. Lucy, encore célibataire 4 45 ans, vit depuis toujours avec son frére jumeau Luck, légerement attardé mental. Elle travaille au bureau de poste et a inventé une tache pour son frére, afin de le désennuyer. Dans ce patelin « grand comme la main », Luck livre le courrier et se croit vraiment facteur, portant toujours avec fierté, sa casquette. Madame Manny est veuve depuis 28 ans, alors que la mer lui a pris son mari. II y est disparu et inlassablement depuis, Manny guette, sur « le quai des veuves », le retour de son homme. Pour tromper sa trop grande solitude, elle finira méme, en regardant les « petites annonces », par s’improviser mere. Un jour, son « fils » viendra lui rendre visite. Que se passera-t-il ? ... Josephine, la mére de Lucy et de Luck a, elle aussi connu une longue attente, son mari Wilbrod l’ayant quittée pour aller vivre avec une autre femme, Joy. Wilbrod n’a jamais accepté son « fils attardé » et, pour cette raison, Lucy a rejeté son pére et s’est donné pour mission de protéger Luck. Vers la fin du roman, Wilbrod, maintenant 4gé de 90 ans et perdant sporadiquement la mémoire, revient vivre avec Josephine qui l’accueille a bras ouverts (elle 1l’a toujours aimé et n’a jamais désespéré qu’ il lui reviendrait un jour ...). Emil, ’ ébéniste, se présente tout d’abord sous les traits d’un Picsou : il loue une maison aux Sheltus et semble insensible a leur misére. Mais au fil des pages, on découvrira un homme de plus en plus