comprenant la construction de trois églises et l’achat de la quatriéme; deux écoles paroissiales (Vancouver et Maillardville) accueillaient prés de 1 000 enfants et deux cais- ses populaires (Maillardville et Vancouver) avaient vu le jour. En 1951, lors de l’inauguration de la paroisse Notre-Dame des Victoires 4 Port Alberni, il était rapporté que cette action n’était que le début de la fondation de 20 a 25 paroisses. L’élan se poursuivit pendant plusiéurs années. Parmi les ob- jectifs que l’on se donnait, citons |’ organisation d’une «cam- pagne d’influence en faveur du frangais 4 la maison», d’un Festival de la chanson frangaise, de section pour les jeunes qui s’occuperait d’ organisation sportive, musicale, théatrale, et la création d’un «insigne distinctif» pour les délégués aux con- grés de la Fédération. Mais tout n’était pas que regroupement. On revendiquait toujours l’exercice des droits scolaires. Les paroisses de Maillardville, Notre-Dame de Lourdes et Notre-Dame de Fatima, fatiguées d’avoir 4 quéter continuel- lement pour le maintien de leurs écoles, décidérent de les fer- mer et 840 éléves des 24 classes primaires et secondaires «envahirent», en avril 1951, les écoles publiques de Coquitlam. On cherchait a forcer le gouvernement provincial 4 financer les écoles indépendantes, pour la plupart catholiques. Cette action ne connut pas le succés voulu. Seules, les deux écoles souffrirent de cette action 4 répercussion provinciale et méme nationale. Les Soeurs du Saint-Enfant-Jésus qui enseignaient dans ces écoles partirent pour le Québec. Les Franco-Colombiens recurent quelques appuis moraux et financiers des autres francophones du Canada, et surtout du Québec, mais c’ était insuffisant pour faire changer d’idée le gouvernement provincial. L’ indignation des francophones se manifesta par l’ouverture de campagnes de souscription a tra- vers le pays. Cette action servit 4 la ré-ouverture des deux écoles mais les Franco-Colombiens perdirent leurs cours se- condaires. Pour couvrir la fermeture de ces écoles et faire un reportage sur la situation des Franco-Colombiens, le journal Le Devoir envoya le journaliste Pierre Laporte qui allait devenir plus tard ministre au Québec et mourir si tragiquement lors de la crise d’octobre 1970 au Québec. M. Laporte fit plus qu’un repor- tage, il langa dans Le Devoir une campagne publique pour aider 4 batir une école dans la paroisse Saint-Sacrement. Dans toute cette affaire, les francophones de la Colombie- Britannique se retrouvérent avec une troisiéme école élémen- taire, mais ils avaient perdu 1’élan de regroupement des années 1940. Pour ajouter a leurs difficultés, les cinquiéme et sixiéme paroisses fondées, Notre-Dame des Victoires 4 Port Alberni et Notre-Dame de la Paix 4 New Westminster, furent les dernié- res. Notre-Dame des Victoires devint unilingue anglaise mal- gré la présence de deux prétres canadiens-francais et Notre- Dame de la Paix devint éventuellement Our Lady of Peace Korean Mission. D’autres paroisses ont été fondées, entre autres 4 Prince George et 4 Dawson Creek, grace 4 l’aide des Franco-Colombiens, mais ces paroisses ne devinrent méme pas bilingues et n’utilisérent que l’anglais, méme si parfois une école ou une caisse populaire y étaient créées. Les fran- cophones qui habitaient les grands centres nantis de paroisses, d’écoles et de caisses étaient arrivés 4 bout de souffle. Comme les francophones habitant les petites localités étaient trop peu nombreux pour se batir des paroisses 4 eux, et ceux des grands centres ne se voyaient plus recommencer ailleurs ce qu’ils avaient fait chez eux, l’action de la Fédération ralentit consi- dérablement méme si on invitait les francophones 4 faire preuve de solidarité. On cherchait la force et la cohésion qui prouve- rait aux gens de l’extérieur qu’ il y avait «unité dans nos rangs». Il ne s’agissait pas de critiquer le passé, mais de batir l’avenir. En 1961, agée d’un peu plus de quinze ans, la Fédération était devenue une institution solide, efficace et fiable représentant des francophones de la Colombie-Britannique. C’est du moins ce qu’en pensaient les gens de l’extérieur de la province. Quand a ses membres, c’était autre chose. Nul n’est prophéte dans son pays! De la part de ses membres, la Fédération recevait plus de critiques que de considération, si bien que pour prépa- “ref le congrés annuel, les dirigeants firent parvenir des ques- tionnaires de plus de 100 questions 4 chaque cercle. Les ques- tions portaient sur la nécessité de la Fédération, ses membres, son exécutif, son secrétariat, les cercles locaux, le financement, ses relations avec les différents programmes scolaires et post-scolai- res, et ses prévisions d’avenir. Quelques-unes des questions sug- géraient que l’on dissocie la culture et la religion. Dans la section financement, on prévoyait un secrétariat permanent. _ Cette réflexion se poursuivit pendant plusieurs années. En 1964, le dynamisme et la vitalité de jeunes nouveaux membres de ladministration de la Fédération amenérent un changement d orientation au sein de l’organisme. On voulait une fédéra- tion représentative non seulement sur le plan provincial mais aussi sur le plan national. Pour pouvoir grandir et plaider la cause des francophones en Colombie-Britannique, il fallait laisser le noyau paroissial. La Fédération demanda une charte comme organisme provincial sans but lucratif et |’ obtint. Elle continua son programme de promotion de la langue francaise en présentant des mémoires au ministére de l’Education et ala Commission royale sur le bilinguisme et le biculturalisme, en fournissant des bourses aux éléves étudiant le frangais, en organisant des activités socio-culturelles, et en continuant les émissions de radio et le recrutement. Grace al’ aide financiére du Québec, du Conseil de la vie fran- caise et de l’Association canadienne d’éducation de langue frangaise, la Fédération créa son premier secrétariat perma- nent 4 Maillardville et embaucha un agent de liaison, M. Ro- méo Paquette. Tous désenchantérent vite, aussi bien l’agent