TT x x \ a ee ee en LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE VOL. 10 NO. 20 hiouine Maillet a la 7éme Biennale: ‘identité culturelle des Acadiens C’est malaisé, bien malaisé de connaitre l'identité de celui qui vit en Amérique et pourtant n’est pas américain; qui est sorti de France il y a trois siécles, et pourtant n’est plus francais; qui habite encore le Canada et hésite a s’appeler tout A fait un Cana- dien. Mais qui est-il 4 la fin? Un Acadien, qu'on luia dit. de cette Acadie qui ne s’appelle plus une colonie ni une province, qu’on n’ose pas appeler un pays, qu’on approche a tatons, qu’on circons- crit, qu'on pince du bout des doigts pour voir si ca va rire ou hurler. Un peuple, enfin, qui est la terreur des géographes —on ne sait vraiment pas 00 le situer; et la honte des historiens — on a si bien brouillé ses pistes; qui est Ja ientation. des sociologues-eth- x nthropologues en va- “cances; et qui est en passe de devenir la tribune des apprentis politiques. Quelle carriére pour des exilés qui n’ont pas fini encore de digérer. leur déporta- Démission... Le ministre fédéral des finan- ces, M. Donald Macdonald, a annoneé mardi sa démission “pour des raisons personnelles et familiales”. M. Macdonald, agé de 45 ans, avait suecédé A M. John Turner, i] y a deux ans. DONALD MACDONALD M. Macdonald a déclaré qu'il n’a pas l’intention de se repré- senter aux prochaines élections fédérales. M. Fd Broadbent, chef du N.P.D. a déclaré que le succes- seur révé de M. Macdonald serait le premier ministre Pier- re-Elliott Trudeau. ; SRE RII IK URGENT Pierre Rousel, de St-Jérdme, P.Q., est prié de communiquer avec. ses a -le. Bie tot. ‘possible. - SER ele Re tion! Comment définir ce peuple déraciné, et pourtant. qui a des racines si profondes qu’il les traine partout derriére lui com- me des algues flottantes, cher- chant a les transplanter chaque fois qu'il] sent un petit coin de terre quelque part? L’Acadien a son identité ‘Et ce n'est pas tout. Car non seulement on nous demande aujourd’hui de cerner lidentité de l’'Acadien, mais son identité culturelle, et vue A travers sa littérature. Or la littérature aca- dienne, ¢a n’existe pas. Ou pas tout a fait, pas tout A fait encore, presque quasiment pas. Pas plus que son pays. A moins de nous entendre sur le sens des mots littérature et culture, et. d’appe- ler gens de lettres tous ces conteux, placoteux. beaux-par- leux et défricheteux-de-parenté dont l’Acadie a le monopole. A moins d’inclure dans la culture celle qui s’appelle populaire, orale, vivante, et qui se trans- met de Charles A Charles a Charles 4 Olivier A Charles a Charles, 4 Thaddée A Olivier a Charles a4 Charles, A Léonide a Thaddée a Olivier A Charles a Charles, a moi, sa fille. Ah! La, par exemple, |’ Acadie vous attend! Du.nerf et de l’esprit Et si vous voulez bien l’atten- dre aussi, le temps de se remettre du dernier exil, d’ac- corder son répertoire, et de fourbir et d’astiquer son. patri- moine, on ne sait jamais, elle peut vous surprendre parce que, voyez-vous, elle n’est pas dé- pourvue... Comme on dit au pays, elle a houne téte, la bou- gresse! et elle a l’Ame bien plantée dans le ventre de sa race. I’autres vous diront qu’el- le a aussi des nerfs. de la moelle, un coeur, et un petit grain d’es- prit a l'occasion. Hé oui, elle rit, elle aussi, quand on la chatouille, et elle se gratte 1A ot ¢a lui démange; elle hurle quand on la frappe, et chante quand on lui met un violon dans les mains. Elle chante, hurle, rit et se complaint, comme tous les peu- ples de la terre, mais d’une certaine facon. Or c’est dans la facon que réside loriginalité; et - c'est par la que I’on s’identifie. Car la facon, on Ja maniére, cest ca la culture; Ja culture au sens le plus primitif et qui est l’expression collective et origina- le d'un groupe ou dun peuple. On a longtemps cru. au pays, que la culture était: le privilége des gens cultivés, d’ot le pléo- ee nasme. Cétait donner au‘mot étaient aux trousses de is automo- culture un sens extrémement étriqué. (’était 'amputer de son élément populaire et vivant qui est ala fois le fondement des civilisations et l’inspiration de ceux qui les transmettent. La fleur des champs n’est. pas moins> © fleur que celle du jardin; et sans les champs, le jardin n’aurait pas su par quel bout commencer la fleur. Culture et civilisation Si nous en doutons. regardons les cultures et les civilisations qui nous ont précédés. Remon- tons, remontons aussi loin que nous pouvons dans le passé. Que raconte la plus vieille épopée du. monde dans le Gilgamesh? Les aventures dun jeune homme qui rit, qui lutte, qui batit, qui _ espére, qui lance des pierres, qui” et qui cherche a a un ami, comprendre. C’est tout. Mais cest énorme. Toutes les littéra- tures rassemblées de toutes les ‘civilisations ne nous disent pas autre chose. I'Jliade et ’Odys- sée nous racontent les croyances | et les luttes du peuple grec; le Don Quichotte revit la petite histoire quotidienne de l’Espa- gne; et Rabelais, mon maitre, nous dit -- dans une langue que les Acadiens les plus analphabeé- tes comprennent encore — que ses gros, horrifiques et épouvan- tables géants étaient au fond de biens braves personnes qui ai- (Suite a la p.5) Vendredi 9 Septembre 1977 20 CENTS “La Sagouine”, telle qu’interprétée par Viola Léger. C’est cette histoire légendaire d'une Acadienne déshéritée qui, par-dessus tout, a rendu son auteur, Antonine Maillet, célébre a travers le monde entier. 32K kk kK ** FORO RI IK Ca devient une habitude... par Marc BELIVEAU Le 30 aotit dernier, vers 12h30, trois individus masqués et armés se présentaient a la Caisse Populaire St Sacrement, située a Heather et de la 16¢me avenue, a Vancouver. Ce n’était pas pour y faire un dépét. Fn l’espace de moins de deux minutes, ils s’emparaient de la somme de $5,900.00 qui était dans les deux tiroirs-caisse du comptoir. A leur arrivée a la Caisse Populaire, les trois individus ont demandé impérativement aux clients présents et aux membres du personnel de se mettre la face contre terre. Comme le bureau du gérant de |’établissement, M. Harry Beauregard, est situé un peu en retrait, ce dernier a eu le temps de déclencher le systéme d’alarme qui prévient aussitét le poste de police. Quelques minutes plus tard, les policiers de Vancouver Yintersection de la rue . bile des fuyards. Dans la dixiéme avenue ouest, des coups de feu ont ¢té échangés et le constable Warren Smith a été atteint 4 deux reprises au bras droit. Quelques rues plus loin, l’automobile des fuyards était interceptée. Entre-temps, I’un des préve- nus, au cours de cette chasse a homme, avait réussi 4 sortir de l'auto de ses compéres avant que ces derniers ne soient arrétés. Sa fuite ne dura que quelques heures et le lendemain, tout (Suite a la p.5) L’unité nationale “Que pouvons-nous — nous, - les radio-télédiffuseurs de la Co- lombie-Pritannique — faire pour assurer l’unité canadienne?” Tel est le théme du séminaire d'une journée, consacré a l'unité canadienne, que l'association des radio-télédiffuseurs de la Colom- bie-Britannique tiendra le mer- credi 14 septembre, au Bayshore Inn, a Vancouver. ‘M.Jean-Lue Pépin,Vice-Prési- dent du comité sur l’unité cana- dienne, figure en haut de la liste d’orateurs distingués. Parmi les orateurs, le Maire de Vancouver, _ M. Jack Volrich, qui est égale- ment président de la fédération des municipalités canadiennes; M. Ed Prevost, président du comité de l'association canadien- ne des radiodiffuseurs; le Dr. Pierre Camu, président du C.R.T.C.. Des francophones par- ticiperont au débat, entre au- tres, M. Claude Blain, président de |’Association Canadienne de la Radio-Télévision Francaise, M. Richard Genin de Télé-Métro- pole, 4 Montréal et M. Mare Fréve de CHGR, La Pocatiére, a Es UR a as et aie ~ on eee et a he RN DH