t MANCHETTES INTERNATIONALES LONDRES — Le Gouvernement a lancé samedi une atta- que sans précedent contre ce quil a appelé la dictature syndicale dans les conflits sociaux en Grande-Bretagne. Nous ne saurions accepter que notre politique soit dictée par un seeteur quelconque de la communauté, qu'il s°ex- prime pour au contre nous, a déclaré M. Edward Heath au cours de la conférence du parti conservateur écossais a Perth. Cet avertissement du Premier Ministre britanni- que, qui vise, sans les nommicr, les leaders syndicaux con- cernés par l’actuel conflit des chemins de fer, a été suivi par une autre attaque, lancée cette fois par le Ministre de Y’Emploi contre le Secrétaire Général de I’Intersyndicale (TUC), M. Victor Feather. NEW-YORK — Un pétrolier de 661 pieds, transportant 230,000 barils d> pétrole, s’est échoué dans l’East River de New York, tard dans la nuit de samedi a dimanche, mais a été renfloué au bout de six heures d’efforts, sans qu’une seule goutte de sa cargaison ne souille la riviére. Le pétrolier, battant pavillon libérien, transportait une cargaison provenant de Sainte-Croix, dans les Iles Vierges. TOKYO — Le Premier Ministre japonais, Eisako Sato, et ° le Président Nixon inaugureront aujourd’hui un circuit téléphonique d’urgence (téléphone rouge) entre Tokyo et Washington. monde 4 étre relié a la Maison Blanche par une “‘ligne rouge”. Les autres pays sont ’URSS, lAllemagne de lOuest, la France, le Canada et la Grande-Bretagne. HOLLYWOOD -— Lorne Green, vedette de la populaire série télévisée “Bonanza”, a-exprimé, le désespoir quil avait ressenti en apprenant la mort de son camarade et partenaire dans cette émission, Dan Blocker. Green in- terprétait le role du pére de Blocker dans “Bonanza’’. “Jai ressenti l’impression d’avoir réellement perdu un fils”, a déclaré Lorne Green. Par ailleurs, une autopsie sera bientét pratiquée sur le corps de Dan Blocker afin de déterminer la cause exacte de sa mort. PARIS — La ville de Paris se préparait, il y a quelques jours, 4 accueillir la Reine Elizabeth II de Grande- Bretagne et son mari, le Prince Philip. Le couple royal ° est attendu dans la capitale francaise. Au cours de cette visite de cinq jours en terre de France, la Reine et son Epoux seront les hétes du Président Georges Pompidou. Cette visite a surtout pour but de sceller la fin d’une dizaine d’années de relations orageuses et tendues entre la France et la Grande-Bretagne. BELFAST — Les catholiques aussi bien que les protes- tants de Belfast ont commencé, hier,a évacuer leurs fem- mes et leurs enfants dans la crainte des affrontements qui menacent d’éclater dans plusieurs quartiers de cette ville d’Irlande du Nord. Par ailleurs, quatre civils et un soldat britannique ont perdu la vie, hier, a la suite de l’explosion dune bombe dans un pub catholique de Belfast. Te Au volant de sa voiture, un pasteur d’une province voisine, est arrété par un agent: - Excés de vitesse, monsieur. Ne discutez pas, vous avez été repéré par un avion de la police. : ; - Croyez-moi, réplique le révérend, je ne mets jamais en doute ce qui me vient du ciel. = L’agent se mit a rire et rempocha son carnet de contra- ventions. MEST: RAS. ROSSIBLE®... Le Japon devient le sixiéme pays du’ VIVE LES VACANCES! LONDRES LA PRESTIGIEUSE Qui, prestigieuse certaine- ment! Et quel ordre, quelle discipline! Rien n'est laissé au hasard. La circulation est réglée avec une particuliére mi- nutie.et le gendarme a qui vous demandez votre chemin vous renseigne avec un cérémonial qui vous laisse pantois. Nous effectuons les visites réglemen- taires: Le British Museum, la National Art Gallery, puis le sightseeing classique: Trafal- gar Square, Piccadilly Circus, Regent Street, Oxford Street, dont les magasins affichent a- vec ostentation des réductions allant jusqu’a 50 o/o et, a tra- vers les rues des mini-mini- jupes en abondance et des groupes de négres, émigrés des pays du Commonwealth et qui se sentent tout a fait chez eux. Bientot les vacances, bientot I’évasion vers des-sites enchanteurs. Voici des impressions recueillies par notre collaborateur, Antoine Touma, qui l'année derniére a fait le tour de 'Europe. Vous n’aurez donc, pour choisir le lieu de vos prochaines vacances, que l’embarras du choix. aaa cle au ‘Talk of Town’, un des plus élégants night-clubs de Londres, semblable a tous les" night-clubs du monde, ou Lon- doniens et étrangers s'en don- nerent a coeur joie et dansé- rent jusqu’aux petites heures aux sons d'un orchestre étince- lant. Le lendemain, aprés le petit déjeuner, c’est le départ pour Maidenhead, charmante stati- on sur la Tamise et la remon- tée en bateau jusqu’a Windsor. Viste du: Chateau, bien enten- du, et continuation pour Hampton Court, ou logent les “parents pauvres”’ de la tamille royale. lls sont entretenus princiérement, mais ne se mé- lent pas aux visiteurs. Les jar- dins du palais contiennent les fleurs les plus rares et s'éten- dent a I'infini. I faudrait plu- INCIDENT DEVANT BUCK- INGHAM PALACE. ll est dix heures et trente du matin. C’est le moment du changement des Gardes devant le palais. C’est un spectacle qu‘aucun touriste ne voudrait manquer. Nous sommes la de- vant les grandes portes grilla- gées a attendre la ‘‘représenta- tion’’ quand une des sentinel- les, encore en service, et qui va et vient droit comme un pi- quet, le casque enfoncé sur le front, fonce comme un auto- mate sur la foule qui n‘a pas le temps de reculer. Un cri part, strident, sans que la sentinelle arréte sa marche. Ce cri sort du gosier d’une Américaine, qui vient d’avoir le pied cruel- lement écrasé par la chaussure du soldat. Je ne sais pas quelles suites a eu l’incident, mais le fait est que le public, qui effectua un brusque mouvement de recul, comprit que rien ne peut arré- ter un soldat de sa Trés Graci- euse Majesté dans I'exercice de ses fonctions. ; Le soir, grand diner specta- sieurs heures pour en taire le tour. . PARIS SOUS LA CANICULE. Dans la rue, sur les boule- vards, a la terrasse des cafés ins tallées sur les trottoirs, la plu- part des gens sont en bras de chemise et s‘épongent le front avec une expression accablée. C'est, pour le moins, excepti- onnel et l'on attend un rafrai- chissement de la température d‘un jour a l'autre. Nous sommes en plein mois d’aodt, et la plupart des thééa- tres affichent le mot ‘‘Relache”’ sur leurs devantures. Mais il y a toujours les Folies Bergéres, le Casino de Paris et autres spectacles de ‘Strip Tease’’ qui attirent les étrangers en masse. Mais attention aux ‘‘attrape-ni- gauds’! Plusieurs de ces boi- | tes, sises dans la périphérie de Montmartre, mettent a leurs vi- trines un écriteau mentionnant que le prix d’entrée est d’envi- ron un demi dollar. elles commencent a fonction- ner dés deux heures de |’aprés- midi, |’étranger désoeuvré se laisse prendre, mais une fois installé a l’intérieur, il est tenu de consommer, et c’est la le Comme _ coup de fusil qui lui donne un choc. Quelle que soit la con sommation que vous comman- diez elle vous est caiculée 1'é- Quivalent d'une dizaine de do! lars. Et s'il arrive que la char- mante hdtesse de l'endroit, vous voyant seul, vous propose de vous tenir compagnie, c'est alors la catastrophe. Evidem- ment, c’est vous qui étes allé la chercher! ..... Mais Paris demeure quand méme la grande capitale ou l‘air que l'on respire fleure bon la joie de vivre. C'est aussi la capitale de I’art, de I’élégance, de la grace et de |l’esprit com- me de la gouaillerie. Il n'y a qu’a aller au ‘“‘Théatre de Dix Heures’, la seule boite de chan sonniers du quartier de Mont- martre, Ouverte én été, pour a- voir, son plein de rire. Quelle verve et quel flux de plaisante- ries caustiques, dont le Géné- ral de Gaulle fait parfois les frais, au grand amusement du public, quelle abondance d‘hu- mour, et tout cela dit avec l‘air le plus naturel du monde. Mais Paris est une ville-cheére, c‘est sir, et il faut avoir cons- tamment la main dans la po- che. Dans les théatres, il y a la vendeuse de programmes et si vous lui en demandez le prix, elle vous répond: “‘je le paie..."’ Elle lance un chiffre, le chiffre officiel, mais force vous est de lui donner un pourboire. Pour- boire aussi a l’ouvreuse qui vous indique - votre fauteuil... (méme chose dans les salles de cinéma), pourboire encore et toujours si, dans n‘importe quel café vous vous rendez aux lavabos..... Au bout du comp- te, cela fait un joli montant qui eut été beaucoup mieux placé dans votre gousset. Les restau- rants sont chers aussi et méme les self-services oU vous ne vous en tirez pas, pour peu que vous ayez quelque appeétit a moins de trois a quatre dollars, vin compris. Quant aux hdtels “‘moyens, la plupart du temps désuets, ils vont de cing 4 huit doliars par personne et par nui- tée. DEAUVILLE, PLAGE DES MILILIONNAIRES Nous voici 4 Deauville, instal- lés au bar de I‘hotel Normandy, un des hdtels les plus luxueux et les plus onéreux du monde La saison dans cette plage somptueuse, que !’on appelle “la plage fleurie’’ dure 28 jours pour les gens a la page. IIs n’o- seraient pas un jour de plus pour ne pas se sentir “petits bourgeois’’. Cette saison va, si je mé souviens bien, du ler au 28 aoit, ov le “Grand Prix’’ se déroule sur son champ de cour- ses au milieu de tous les grands de ce monde. Le lendemain c'est le départ en masse pour Biarritz ou quelque autre plage en vogue. Vous y rencontrez des familles royales en exil, des banquiers fastueux, des indus- triels notoires et, aussi, des stars célébres, des femmes du monde en vedette et du demi- monde, celles-ci d‘une classe é- minemment relevée, en quéte d'une aventure qui saura main- tenir leur standing de vie opu- lent. Et ie soir, au Casino, c'est un étincellement de bijoux et de robes somptueuses, un foison- nement de portefeuilles bien *garnis,; mais que le baccara ou le chemin de fer ont tdt fait de vider. Les ‘‘bancos"’ se suivent autour des tapis verts ou des mains crispées avancent leurs jetons qui représentent parfois de véritables fortunes. On par- le de tel industriel sud-améri- cain qui avait perdu la_ veille un montant considérable avec le sourire et, a des amis qui dé- ploraient sa malchance, il ne manqua pas de riposter: - Que voulez-vous que ¢a me fasse! J’ai trop d'argent et il faut bien que je me procure des émotions. Mais, vous ver- rez, j‘aurai le dernier mot. Cependant, par le passé, un fabricant d’automobiles notoi- re, du nom d‘André Citroen, perdit sur les tables de jeu son immense fortune jusqu’a son dernier sou parcé qu'il s‘était dit aussi qu'il aurait le dernier mot! = Exit | | . LE SOLEIL, 26 MAI 1972, XI : sv28 TAN HsaJto6 k