La derniére scéne nous of- fre un contraste visuel entre les deux reines, simultané- ment. Marie se précipite vers sa mort : vibrante, dans sa robe rouge, elle court vers le biillot. Elisabeth est assise au ni- veau supérieur, comme un papillon de nuit noir ; aprés l’exécution, elle demeure quelques instants sur l’écha- faud, puis descend lourde- ment l’escalier et quitte la scénee En coulisse, on en- tend des applaudissements : ‘‘Vivat ! Vivat Regina !’’. Elisabeth sauvera l’Anglé- terre de: l’Invincible Arma- da de Philippe II, roid’Espa- gne, et la conduira 4 son apogée. Elle deviendra un symbole d’inspiration, ayant toujours étouffé ses désirs. Marie, qui n’avait jama pu brider ses émotions, |prendra les dimensions d’une martyre. Sa mort jettera une ombre sur la gloire élisabéthaine. Frafchement débarbouillée par la pluie de la veille, Isabelle, dans le ciel bleu, doucement se réveille. Sur la terre, le soleil pro- jette autant de cadrans so- laires qu’il y a d’arbres au jardin et tout la-bas, de l’autre cOté de l’eau, derrié- re leurs carreaux, les mai- sons de Nanaimo lui font de l’oeil... Clapoti, Clapota, blanc et bleu sur l’océan, un tra- versier, sans se presser, s’en va vers Victoria, suivi d’une bande de mouettes af- famées, qui péchent dans 1’6cume leur petit déjeuner. Derriére la vitre, une mou- che bat des ailes ; sous la chaleur bienfaitrice qui ré- chauffe ses maigres cuis- ses, elle ronronne de bon- heur. Tout 4 l’heure, par la fenétre ouverte, elle partira a tire d’ailes, en direction du gros buisson qui, der- riére la maison, a ouvert ses pétales... La gloutonne affamée mangera le pollen 4 pleine bouche, puis, allour- die par ce festin, elle ira faire la sieste dans le fond] du jardin. ISABELLE peut €tre enten- due a l’émission ‘‘Du vent dans les voiles’’ présenté ‘par Serge Arsenault du lundi au vendredi 4 7 h, sur les ondes de CBUF-FM, 97.7 ancouver et le dimanche 8 h 33 au réseau national. « ged ‘par manque d’audace. qui n'enleve rien a la _ qualité ‘intrinseque du film. Il fallait © ‘donc le signaler. D’autant plus que c’est la premiere expérience du genre qu’on fait ici. Il serait donc regrettable, que sous le pré- texte que ce film n’aurait pas remporté le succes com- mercial escompté, on en vien- ne a mettre fin 4 une entre | Se qui a sa place au Queé- ec. Le cinéma pour toute la famille est un genre qui se cherche; donnons-lui donc sa chance. En attendant, il faut aller voir “Le Martien de Noél’’. qui est toujours a l'affiche du cinéma Crémazié. JEAN-PIERRE TADROS LE SOLEIL, 27 AOUT 1971, Ix