ad ga [Seen }sensible pour les candidais _ t se Tourisme Les vacances 1971 a peine terminées, on prépare déja cellés de 1972. Malgre l’alerte du choléra en Espagne et en Afrique du Nord, malgré les avatars du dollar, la saison, dont on ne peut dresser en- core le bilan complet, a été excellente. - Méme lAutriche, qui a réé- value, a publié, fin aout, un bulletin de victoire. Il est vrai que la majorité de sa clientéle est ouest-allemande, au mark flottant. La France, a. son tour, a accueilli plus de touristes qu’en 1970. Dans l’ensemble, tout le monde est donc satisfait. Et on espére faire mieux |’année pro- chaine. Quatre éléments influeront, pense-t-on, tous favorable- ment, sur l’evolution du tou- risme en 1972. 1) L’abaissement des tarifs aériens transatlantiques. Le trajet New-York—Paris—Bru- xelles ou Rome coutera moins cher aux Américains. Parallélement, pour les Eu- ris—New-York. sera inferieur ou égal a celui d’un Paris— Moscou ou Paris—Istamboul. Certes, si le dollar est tot ou tard. officiellement ou de facto, dévalué, la vie sera plus chere pour. les Ameéri- cains en Europe, mais d’assez peu, “etant donnée le niveau €conomique élevé de la plu- part des touristes US. La dif- ference sera, par contre, plus vacanciers du vieux contis nent. Peut-étre assistera-t-on alors, enfin, a ‘invasion’ de la Floride, de la Califor- ropéens, le billet d’avion Pa- nie, du Texas, ou de la Nou- velle Orléans par des Fran- cais, des Allemands de l'Ouest, des Belges, des Suis- ses, etc... Les hoteliers ame- ricains y croient fermement. L’Est, le Tiers Monde et le Japon L’accroissement du nombre des touristes de l'Est, du Tiers Monde et. du Japon ira en augmentant en 1972. Leur arrivée avait déja commencé depuis deux a trois ans, avec le débarque- ment des premiers groupes de Soviétiques, de Hongrois, de méme que d’Africains et de Japonais. La_ tendance devra_ s’accentuer en 1972. Si les vacanciers. commu- nistes ne sont pas, en gené- ral, tres riches en devises, encore que les “nouvelles classes” se débrouillent, la aussi, mieux que les “sans grade’, les touristes japo- nais, eux, ont d’ores et deja le meme standing que les Occidentaux. Dans un grand nombre de palaces parisiens, industriels, . banquiers, hommes d’affaires de Tokyo ou de Yokohama, payent leur chambre ou leur “suite’’ snds broncher, cent... deux cents, ou trois cents frances par jour! Le voyage de l’empereur, fin septembre-debut octobre, va sans doute intensifier en- core le mouvement. "“Visitez la Chine” Louverture de nouveaux dbjectifs touristiques, la Chine d’abord, attirerait évi- demment des millions de gens curieux de la connaitre — sympathisants ou adver- saires, a condition de savoir ott se loger, car l’equipement hotelier de Vex-Céleste Em- pire, est nul, ou presque, pour Je moment. Ce n'est cependant qu'un de- tail dont s’occupent deja les autorités de Pekin, el que des groupes financiers étran- gers ne demanderaient qu’a aider a resoudre. La Mongolie Exterieure, peut-etre (si la guerre d'In- dochine prend fin), le Viet- nam du Nord, s’ouvriront, eux aussi, a tourisme. Il est question également de certains pays d'Afrique Noire, ceux qui, mal equipes, | étaient restés jusqu’ici inac- cessibles, de méme que du Moven-Orient, si tun accord méme provisoire intervient, entre Israeliens ef Arabes. Les Jeux Olympiques Enfin, les Jeux d’Hiver de Sapporo et ceux d’éte, de Mu- nich — principalement ces der- niers, attireront des centaines de miliers de touristes, sur- fouf avec la normalisation des ‘relations inter-alleman- . des, conséquence de l'Accord sur Berlin. La __capitale. bavaroise compte sur au moins cent mille sportifs de PEst, dont beaucoup auront franchi pour la premiere fois l’ex-rideau de fer. _Du point de vue du “rende- ~ ment touristique” les Améri- cains, et, la encore, les Japo- nais, seront evidemment plus interessants. Toute l'Europe occidentale profitera de Jeur présence, en On prévoit que 1972 sera une année touristique recor Le long de la route qui longe le littoral méditerrenéen, en. direc- tion nord du pays, entre Tel-Aviv et Haifa, les touristes s‘arrétent fréquemment 4 Césarée. Les arches d’un aqueduc construit il y a 2,000 ans servent d’abris aux estivants. premier lieu J'Allemagne cl toutes proches, Autriche ef Suisse, Salzbourg, par exem- ple, @ moins de deux heures de Munich, prevoit une sai- son exceptionnelle. Avec l'abaissement des ta- rifs aériens transatlantiques. nouveaux pays ouverts, les Jeux dHiver et d’Eté, 1972 deyvraetre une anneetouristi- que record pour Europe. 1] faut espérer seulement. quaucun contretemps polit)- que ou autre ne vienne ga- cher ces belles previsions. Le roman de madame Anhé Hébert a mis le nom de Ka- mouraska dans tous les es- pris, au Québec et en France. qui donc va mettre Kamou- raska “sur la. mappe’”? Car vous vous en doutez bien, l'un n’a rien a voir avec l'autre. ‘{Le roman est dans les librai- ries, dans les bibliotheques, ou dans votre serviette. Le comté est a deux heures de Québec. Le livre mesure cing pouces par huit, il est rou- ge et blanc. Le comte, sur la ‘mappe” en question, mesure environ un demi-pouce carré, il est de teinte rosée, et se pla- ce modestement entre I’Islet (bleu), Témiscouata . (vert) et Riviere-du-Loup (jaune). Justement, vous étes al- lés a Riviere-du-Loup pour voir les premiers Jeux du Québec. Ou a Gaspé pour manger du poisson. Ou a Mont-Joli pour manger du cipaille. Ou a Cabano pour manger de la ve- naison. A chaque occasion, vous avez traversé a toute vitesse le sympathique petit comté au nom célebre. Permettez-moi cette fois de vous y retenir et de vous en entretenir. La meétropole kamouraskai- ne, —_ Sainte-Anne-de-la-Poca- tiere, a été surnommée “La Pocatiere’” par des éle- ments progressistes. Elle a sa rue principale, |l’avenue Painchaud. La encore, des pro- gressistes ont arrangé les cho- ses: ils parlent de la “‘4ieme”’ flavenue. Quatrieme ou pas, avenue Painchaud part du gara e General Motors et dé- uche sur un des monuments de notre histoire; 1l'énorme college de Saint-Anne, édifié au siecle dernier et devenu récemment (décidément les pro gressistes sont partout) le “CEGEP la Pocatiere’’. Voyez la régularité et la densité. e¢clésiales: + les _bal- cons, les multiples ‘escaliers, les boiseries, ‘le parloir, la pierre. On croirait que de dos, toutes nos institutions pré-1900 sont la méme. Les foyers, les couvents et les colleges de Montréal, de Levis, de Joliet- ~ te, par exemple. Partout de la pierre grise et de longues ga- leries. Ce moule unique a. for- mé plusieurs générations. Sur tout 4 Sainte-Anne dont le collége figurait parmi les plus gros de la province. Des per- sonnages célébres ont fait leurs classes a-dedans et 1a- derriere. Evidemment, ils se sont baignés ailleurs que dans cette coquette piscine intérieu- re. La piscine appartient net- tement a l’ere cégépienne. Mais les couloirs sont les mé- mes, et dans la vie de collége, ce sont les couloirs qui comp- tent. - Ou se baignaient alors les futurs notables 4 quatorze ans° Dans la riviere Ouelle, proba- blement.- Je dis bien riviere Quelle et non Riviére-Ouelle, car l’une arrose et l'autre re- pose. En effet, au bout de cette riviere et au bord du fleuve se trouve un lieu de villégia- ture particulierement, ‘“repo- sant’’. Il y.a une baie qui em- brasse de facon charmante son morceau de Saint-Laurent, et un promontoire qui symbo- lise sirement quelque chose. * Pour moi, il ne symbolise rien de moins que le comté de Kamouraska dans son entier. Forcément, puisque j’ai logé sur ce promontoire. coiffé d’une tres belle vieille maison, et u‘en revenant de mes ran- nnés a Sainte-Anne, 4 Saint- _ Pascal ou Saint-Pacdme, je me suis toujours retrouve la-haut. On apercoit sur notre photg la maison en ques- on. et malheureusement les alentours n’y sont pas. Je vous dirai que de ses lu- cares vous percevez le bras de la baie comme un _ ho- rizon parfaitement découpé de toits et de clochers. Ce “dé- coupage”’ fait songer a l’hori- zon net de la ‘Vue de Delft” de Vermeer. La route qui vous conduit en bas, au fleuve et aux chalets, tourne et retour- ne. Je connais des automobi- listes qui s’en souviendront la prochaine fois! Un peu folle et baroque, tant par sa couleur (rouge), que par son jeu de fenétres (une vingtaine au minimum), la demeure sert maintenant d’hotel.. M. le chanoine Lemieux, précheur de pro- fession, l’avait — construite en 1920 pour de tout autres raisons. Les nombreuses cham- bres et les salons se rem- plissaient de séminaristes a qui le chanoine préchait une retraite. Il les réunissait dans son parloir aussi Toi que - Vexterieut. —_aspirait-il a, de- venir cardinal? — ou dans une annexe grande comme un mnase, _ transformée par Otelier en salle de bal. Kamouraska vu d’un promontoire _fpar Robert Guy Scully SAAR sean LE SOLEIL, 22 OCTOBRE 1971, XIII