2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 26 septembre 1986 4 Lettre ouverte de Normand St-Denis a la communauté francophone Je vous quitte, mais non sans continuer 4 penser a vous. Au tout début de novembre ’86, mon épouse et moi prendrons le train en direction du Québec mais je ne peux partir sans exprimer certains de mes _ sentiments. Monsieur Stern écrivait il y a quelques semaines, que j’étais un personnage controversé. Pour- quoi un personnage controversé? Je peux affirmer que j'ai travaillé depuis plus de trois ans avec la communauté francophone dans le seul et unique but de faire avancer la cause francophone en Colombie-Britannique. Je l’ai fait avec ardeur et acharnement sans jamais compter mes heures et mes efforts. Je l’ai fait par conviction et en toute honnéteté parce que je suis fer de ce que je suis: Canadien frangats. Conviction Je croyais et je crois toujours que la francophonie en Colombie- Britannique, au Canada et méme au niveau international, ne pourra survivre a long terme, que si elle (la francophonie) repré- sente une force économique. De la découle l’idée de mettre sur pied ce qui est connu aujourd’hui comme Avant-Garde Entreprises Inc. Ne croyez pas que ce fut facile de convaincre le Bureau de Direction du temps de la F.F.C. Etant convaincu, je suis convain- cant. J’écoutais Gérard Malo dire lors d’un de ses reportages a la télévision, qu’Avant-Garde avait fait un déficit de 20,000$ la premiére année et un maigre 10,000$ de profit la deuxiéme année. Monsieur Malo a omis de dire les faits suivants: - Le nombre d’emplois per- manents et 4 temps partiel qui ont été créés au cours des deux années. - Le montant de dollars qui a été dépensé chez les fournisseurs qui embauchent nos Franco- phones (membres de la Chambre de Commerce Franco- Colombienne ). - Et finalement, mais non le moindre, Avant-Garde Entre- prises Inc. est, ou a été, le meilleur cheval de_ bataille politique de la F.F.C. depuis plusieurs années (Voir lettres de M. Bourassa, Mme Bacon et M. Rémillard ci-dessous) . Je veux insister sur ce dernier point. Politiquement, Avant- Garde a ouvert plusieurs portes. En juin dernier, lors du diner officiel donné par _ Robert Bourassa, lors de son court passage 4 Vancouver, le pré- sident de la F.F.C., Yves Merzisen et son €pouse étaient invités a s’asseoir a la table @honneur. Marc-Yvan Cété, ministre des Transports du Québec. a demandé a M. Bourassa d’intervenir auprés de M. Bennett afin que ce dernier donne a la communauté franco- phone le terrain oi le pavillon du Québec fut érigé. Lui-méme était prét a donner le pavillon et un chéque de 75,000$. La transaction n’a pas réussi mais au niveau lobbying politi- que ce fut quand méme tout un exploit! M. d’Iberville Fortier, commissaire aux Langues offi- cielles du Canada, citait Avant- Garde dans son rapport annuel comme projet avant-gardiste de la communauté francophone de la Colombie-Britannique. Ce ne sont que quelques exemples qui prouvent que le reportage de M. Malo était trés sommaire et sans valeur profonde. Je ne veux pas quitter le sujet Avant- Garde sans remercier profondément les membres du bureau de direction qui ont travaillé bénévolement et ont tous contribué au _ succés d’Avant-Garde Entreprises Inc., avec une mention spéciale a M. Claude Servant, Commissaire- général adjoint d’Expo 86. Honnéteté Voila un mot et surtout une attitude que plusieurs ne comprennent pas. Etre honnéte ne signifie pas seulement ne pas voler mais signifie, principale- ment, croire a ce que l’on fait. Ici, jai des exemples qui expliquent de facon trés par- tielle, mais trés définitive, le non-succés financier d’Avant- Garde. Comme vous le savez, Voyages-Qualité - Quality Travel notre agence de voyage, qui était une division d’Avant-Garde, a perdu 24,000$ la premiére année et 12,000$ en cinq mois la deuxiéme année. C’était la seule division d’Avant-Garde qui dé- pendait, principalement, du support de la francophonie. - Le président de la F.F.C., vice-président a l’€poque, va en France avec sa famille et oublie... que la F.F.C. posséde une agence de voyage. Mme Odette Brassard, employée de la FFC va en Europe avec son mari et par manque de connaissance ou _ conviction achéte ses billets ailleurs. - La Troupe des Danseurs du Pacifique. va en tournée en Europe et achéte ses billets ailleurs. Je suis convaincu que notre réussite comme communauté dépend de nos agissements journaliers. Ce que je reproche le plus a notre francophonie colombienne, c’est notre manque d’appartenance: notre honnéteté envers les nétres... Avant-Garde ce n’était: pas mot, Normand St-Dents, c’étatt nous la commu- nauté francophone toute entiére. Fierté Lise Bacon, vice-premiére ministre du Québec, disait dans sa lettre adressée a Avant- Garde (voir ci-dessous), que ce qui l’a surtout frappée a Vancouver, c’est le dynamisme de la communauté Franco- Colombienne qui est, en fait, notre sentiment de fierté. Ce sentiment de fierté est ce qui nous donne la force journellement, cette drogue qui nous pousse a travailler et a avancer. Lors d'un déjeuner, Nicole Boudreau, présidente de la Société St-Jean Baptiste de Montréal, m/’avouait que la S.S.J.B. doit changer son image et promulger le message de fierté d’étre francophone. Pour utiliser ses paroles elle disait: “Etre francophone en Amérique du Nord est un avantage, pas un désavantage”. Je ne _ partage certainement pas les idéologies politiques de Mme Boudreau mais je partage définitivement son sentiment de fierté. aS Je m’en vais, je vous quitte, et jespére que ces lignes vous ont permis de comprendre les sentiments profonds qui m’ani- maient. Vous devez, vous, la communauté francophone, con- tinuer a gravir les étapes qui méneront a la reconnaissance du biculturalisme canadien par les divers paliers gouvernementaux. A long terme, nous serons tous jugés par nos actions, nos réussites... LaVérendrye, Powell River, la Librairie de Victoria, le Bottin des gens _ d'affaires, Avant-Garde Entreprises Inc., la Chambre de commerce franco- colombienne.. Bonne Chance Normand H. St-Denis P.S.: Merci a Louise, mon épouse, pour son support, sa contribution et son bénévolat. Elle fut moins controversée, mais tout ausst efficace. Normand St-Denis nous a fait parvenir trois lettres qu'il a es en tant que président d’Avant-Garde Inc. Précieuse collaboration “Une visite ausst bréve mats st bien réusste nauratt pu se concrétiser sans la précieuse collaboration de mnombreuses personnes. Aussi, en mon nom et en celut de toute la délégation québécotse, jaimerats exprimer mes sincéres remerciements et toute mon appréciation pour le support hautement professionnel que vous et votre épouse avez apporté lors de mon séjour a Vancouver.” Robert Bourassa Premier ministre du Québec Efficacité et disponibilité “Lors de mon dernier voyage a@ Vancouver a loccasion de la journée spéciale du Québec a VExpo '86, jat pu apprécier les services que vous rendtez au pavillon du Québec et a toute Véquipe qui y travazlle cet été. Je tiens @ vous remercier personnellement d’avoir rendu mon séjour des plus agréable par votre efficactté, votre disponibilt- té et votre cordialité. Je sats de plus que Avant Garde Entreprise nous a facilité la tache surtout au niveau des communications et jaimerats que vous fassiez part de mes remerciements a toute votre équipe.” Gil Rémillard Ministre des Relations internationales du Québec Dynamisme “Il me fait grand plaisir de vous remercier pour votre disponibilt- té et la qualité professionnelle des services rendus dans le cadre de notre wisite a _ l'Exposition internationale de Vancouver. Je tiens a vous dire ausst que c'est avec beaucoup de joie que j’y at reconnu le dynamisme qui anime les Québécois de souche quit ont chowst de résider en Colombie-Britannique.” Lise Bacon, Ministre des Affatres culturelles du Québec Télévision «Lance et compte»: une nouvelle série, un nouveau genre C’est en cette soirée du 9 septembre dernier que Radio- Canada mettait en onde sa nouvelle née, la télésérie, “Lance. - et compte”. Cette série est écrite par Réjean Tremblay, journalis- te sportif du journal La Presse de Montréal et Louis Caron, romancier québécois. Cette série a caractére sportif et émotif, nous présente l’histoire d’un jeune espoir du hockey qui ne sait trop comment jongler entre le hockey et sa blonde qui ont une chose en commun: étre pour le jeune espoir tout ce qui est important dans la vie. Ce qui nous améne 4a des situations délicates. Comme d’habitude, la télésérie débute par un “brainstorming” qui nous permet de faire connaissance avec les héros de cette série. Cette présentation provoque un début trés lent. Nous voyons la grosse vedette dune équipe junior se faire plaquer par le gros méchant de l’équipe adverse. Le co-équipier de la victime va prendre une pénalité en se battant avec le gros méchant. Un peu ébranlée, la vedette revient au jeu et lance et compte en supplémentaire, ce qui va permettre a son club de gagner la coupe. Dans cette série, il y a cependant un “hic”... c'est au moment du repéchage quand nos deux vedettes apprennent qu’elles sont repéchées par le National. Nous savons tous que lors du repéchage les joueurs sont toujours dans l’attente de leur réve le plus cher, assis dans les estrades. Pour nos deux héros, cest dans leur camion de livraison quiils apprendront quiils ont été repéchés par le National. L’auteur, M. Réjean Tremblay se défendra en disant: c’est une question de budget, tel que lu dans une rubrique du journal La Presse. Il faut se demander pourquoi la chanson théme est chantée en anglais. Comme s'il fallait abaisser encore plus la chanson a caractére francais , qui par tous les moyens tente de remonter la pente. Un autre petit probléme technique, entre le repéchage et le début du camp d’entraine- ment, on croit qu'il y a seulement une journée qui les sépare. Peut-étre que c’est voulu. I] n’en reste pas moins que c’est une série qui a du coeur, une série qui a été travaillée et qui va plaire aux amateurs de sport et de sensation. Au Québec, cette série est assurée du succés. Cependant, je me demande si la série va plaire aux téléspectateurs de la Colombie-Britannique; il va y avoir une série en anglais - ceux-ci s'intéressent plus ou moins au hockey, n’étant pas gatés avec les Canucks... Vont-ils préférer cette série “made in Quebec” a leur petite habitude des séries américaines? Louzs G. Paquette L’oncle Archibald m’a décu L’oncle Archibald m’a décu de ses articles dans le _ Soleil concernant le cas de l’officier de la SPCA qui a- maladroitement tué une otarie a False Creek. II se moque de ce pauvre homme qui a été déja bien humilié par les journaux et puni par ses supérieurs. Oui, il avait tort. Il la franchement avoué. Nous avons témoigné une simple erreur de jugement. Oncle Archibald n’€tait pas satisfait d’avoir publié un article sarcastique dans le numéro du 29 aoit, non, il a continué le puérilité dans le numéro suivant. Ce malheureux officier a passé la plupart de sa vie en aidant les animaux. N’est-ce pas le moment de lui pardonner une fois? Combien d’animaux oncle Archi bald a-t-il sauvé? : R.E. Young Aldergrove, C.B. [Sz vous saviez... O.A.] : i om at APF ie Association. dela. : Le seul journal en francais de la Colombie-Britannique Fondateur: André Piolat Rédactrice enchef: Annie Granger Journaliste-coopérant: Charles-Henri Buffet Composition: Syluie Arsenault Secrétaire: Héléne Adl Pubhé par Le Soleil de Colombie Ltée 3283 rue Main, Vancouver, CB, V5V 3M6 Tél: 879-6924, 879-6656 Courrier de 2éme classe Numéro d’enregistrement: 0046 Abonnement 7 an Canada: 15$ Etranger:20$ Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent &tre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent &tre accompagnées d’un numéro de téléphone et d'une adresse, afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, 4la demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne pas étre publi¢s. Sarcasme et la- ck silk ecacaed