6 Le Soleil de Colombie, Vendredi 9 Juin 1978 y) > NNR RPS, NINN Ces 95,000 dont je suis Tl y a quelques semaines j'avais remarqué combien extraordinaire est la différence entre 100,000 franco- phones et environ 5,000 affiliés dans divers groupes de notre communauté. Un millier de plus ou de moins d'un cété ou de l'autre ne change rien a cette marge qui reste terrifiante. Mais au nom de leur liberté et de la mienne je ne. m’étais pas permis de critiques. Ces 95,000 dispersés Or voici que dans le Soleil par deux fois au moins, on s’empresse de jeter la pierre par tombereau a ces boucs émissaires et 4 les accuser de tous les insuccés ’ et déboires de notre francophonie. Or le fait d’étre concerné n’étant une obligation morale ni légale, force m’est done de prendre la défence de Ces 95,000 isolés Vous les taxez d’inertie sans penser que la formule actuelle ne leur plait peut-étre pas, ou qu’ils préférent la péche a la ligne. Relisez donc Henri Miller, lettre du 9 aofit 68: “Je n'ai jamais été capable de me rallier a. des causes...les faiseurs de bien m’inquiétent beau- coup...” Je pourrais vous citer Monterlant ou Alain, _mais offrez donc quelque chose de nouveau a Ces 95,000 non-conformistes Vous voulez qu'ils vous suivent et les accusez de manquer de convictions; alors revoyez Marc-Auréle, quelque temps avant sa mort, “Pensées” livre 9: “Aujourd’hui je suis sorti de tout embarras, je me suis débarr-assé de mes opinions”. Plutét que d’en changer, eux préférent n’en point avoir. Pour vous donner. bonne conscience, n’accablez pas au nom de votre liberté Ces 95,000 non-alignés Il est cependant une démarche qui est faciie: Allez a _chacun de ces francophones, perdus comme les brebis du Bon Pasteur, tendez votre main a chacun en Yappelant MON AMI, avant que quelqu’un d’autre vienne lui dire MY FRIEND. Alors peut-étre vous aurez bien mérité de la francophonie si vous réussissez a convaincre et 4 ramener quelques-uns de Ces 95,000 dont je suis. . Liétiquette Avis Public Ottawa, le ler juin 1978 “TELEVISION PAR CABLE POUR DESSERVIR oe [QUEBEC] ET LA REGION AVOISINAN- Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommuni- cations canadiennes a publié le 29 mai 1978 un avis public annoncant qu'il a regu une demande pour une licence de radiodiffusion afin d’exploiter une entreprise de télévi- sion par cable a Joliette (Québec). ; Toutes les personnes qui désirent soumettre une demande semblable en vue de desservir Joliette (Québec) et la région doivent indiquer au Conseil, par écrit, leur intention a ce sujet, d'ici au 3 juillet 1978. Tous les intéressés peuvent se procurer des ‘copies du texte intégral de cet avis public au bureau du CRTC, ''Edifice central, Les Terrasses de la Chaudiére, -1, rue Principale, Hull (Québec), au bureau régional de l'Ouest Piéce, 1860, Edifice Daon, 1050 ouest, rue Pender, _ Vancouver (Colombie-Britannique) et au bureau régional de Montréal Suite 2114, 800 Place Victoria, Montréal (Québec). Lise Ouimet . Seerétaire général _See see & Lancement du programme d’économie de l’énergie Energuide, programme d’économie de |’énergie vi- sant les principaux appareils électroménagers, lancé il y a dix jours, s’appuie sur un nouveau réglement de la Loi sur l’emballage et l’étiqueta- ge'des produits de consom- mation, selon lequel une éti- quette indiquant la consom- mation d’énergie doit étre apposée bien en vue sur tous les réfrigérateurs fabriqués aprés le 30 septembre 1978. Au cours des_ prochains mois, les autres appareils électroménagers seront inté- grés au programme. “Energuide” indiquera la consommation mensuelle en kilowatt-heure (kWh), de chaque modéle, d'aprés les résultats d’essais menés conformément aux méthodes approuvées par VAssociation canadienne de normalisation (ACNOR). Le consommateur pourra utiliser. I’étiquette Energui- de pour comparer la consom- mation en électricité de mo- déles dont la capacité et les caractéristiques sont sem- blables ou différentes. De plus, cette pratique incitera les fabricants a poursuivre leurs efforts pour accroitre lVefficacité énergétique de leurs appareils, de maniére a tre plus concurrentiels sur le marché. Le programme Energuide innove, puisque c’est la pre- miére fois au Canada qu’une norme porte sur la consom- mation d’énergie des réfrigé- rateurs. . De nouveaux réglements sur I’étiquetage seront adop- tés pour préciser la consom- mation d’énergie des autres principaux appareils électro- ménagers, lorsque des mé- thodes d’essai appropriées auront été mises au point. Seront éventuellement sou- mis a ces réglements les appareils suivants: congéla- teurs, lave-vaisselle, cuisi- niéres électriques, machines 4 laver, sécheuses, chau- diéres a l’huile et au gaz. Hommage a Félix Leclerc par Monique ROY Assister au récital d’An- dré Perreault, c'est regofiter en douceur a la poésie de Félix Leclerc. André Perreault, qui sans “Vavoir fait exprés”’ a une voix aux intonations presque identiques a celles de Félix Leclerc, a donné le ler juin pour un public francophone de 80 personnes, un specta- cle au théatre Métro. Ce spectacle qui s'intitu- lait ‘Hommage a Félix Le- clerc” a revétu la méme sobriété de ceux que ce grand poéte québécois nous a donnés pendant tant d’an- nées: une guitare et un éclairage simple, mettant bien en valeur la poésie dont sont remplies toutes les chansons. Alors “qu’essa donne” comme spectacle un chan- teur ayant la voix et les chansons de Leclerc? Le public si on en juge par la réponse sympathique qu'il donnait, a semblé se régaler de la poésie dont il se laissait imprégner. Aprés une telle soirée, il est facile de constater qu'André Perreault a fait une recherche profonde des oeuvres de Leclerc qu’il sent profondément et qu'il nous livre 4 sa maniére et souvent avec humour. De plus une de ses compositions ‘B.C. Blues” a été particuliére- ment appréciée et nous a conduit sur un petit rythme de ‘Chou Chou Main” 4 la fin de cette trés bonne soirée. Ce fut donc un spectacle agréable et détendu et le Centre Culturel Colombien est heureux d’avoir aidé a faire connaitre les talents d'un gars bien de chez- nous. Merci! André Perreault: Avis Public Ottawa, le 30 mai 1978 Le 23 mai 1978, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a publié les documents suivants: “Procédures et pratiques du CRTC en matiére de la : réglementation des télécommunications” : “Projet de régles de procédures du CRTC en matiére de télécommunications” Tous les intéressés peuvent se procurer des copies de ces documents au bureau du CRTC, !’Edifice central, Les terrasses de la Chaudiére, 1, rue Principale, Hull (Québec), au bureau régional de Vancouver, Piéce 1860, Edifice Daon, 1050 ouest, rue Pender, Vancouver (Colombie-Britannique) et au bureau régional de Mont- réal, Suite 2114, 800 place. Victoria, Montréal (Québec). Lise Ouimet Secrétaire général Conseil de la radiodittusion Canadian Radio-television | ty et des télécommunications and Telecommunications canadiennes Commission FALLAIT S’Y ATTENDRE: DAVIS A DIT NON par Don LACLAC Tout le monde le sait maintenant; 1’Association canadienne-francaise de |'Ontario réclamait une loi recon- naissant et garantissant les droits fondamentaux des franco-ontariens et le permier ministre Davis a dfi s’opposer, du moins pour le moment, a donner suite a ce projet de TACFO et des douze autres organismes représentant des milliers de francophones de notre province. Cette rencontre _ avait lieu a la législature de Toronto la semaine derniére. En tentant de se justifier, M. Davis a rappelé que l'Ontario s’était depuis longtemps préoccupé des francophones mais qu’a ce moment-ci, la province n’avait pas les ressources humaines pour implanter une pareille loi. Toutefois le gouvernement s’efforcerait d’encourager la langue et la culture francaise par “d'autres moyens que la loi”. Bien que l'ACFO reconnaisse que l’ancien ministre de l'éducation ait démontré une certaine sympathie envers les francophones de l'Ontario durant les derniéres dix années en se soumettant a plusieurs de leurs demandes, “les franco-ontariens, de conclure l’Association, sont d’avis que les mesures proposées sont la suite logique et naturelle d'une longue et lente progression”. Faut-il douter de la sincérité du gouvernement Davis? Les raisons employées pour ne pas céder a la demande des francophones sont-elles réelles? Il ne faut pas se leurrer. Dans une démocratie comme la nétre, tout citoyyen a droit de parole. Et si les francophones font des pressions sur le gouvernement par divers moyens: brefs, requétes, études, lettres, télégrammes, etc., il faut tenir également compte qu'il y a des adversaires muets d’apparence, sournois, qui sont 1a et qui bombardent Davis, eux aussi, par différents groupes de pression. C'est inévitable; c'est la méme histoire qui se répéte depuis la Confédération. Dans ce cas-ci, l'adversaire n’est pas toujours les partis d’opposition, mais bien les groupements nationalistes, monarchistes et ‘“britishistes” qui travaillent dans l’ombre contre la francophonie. ioe Autre facteur important: le premier ministre n’est pas aveugle. Il voit bien qu’il y a, quelquefois, hélas trop souvent, dissension chez les organismes qui représentent les francophones de la province. En voulez-vous des exemples? L'introduction du francais comme matiére obligatoire dans les écoles.francaises est toujours une question chaudement débattue par les franco-ontariens eux-mémes. On ne s'entend pas. Les plus grands adversaires de |’école - francaise, tant 4 Windsor, Cornwall ou Welland, ont été les francophones. Tant que nous aurons 4 travers la province des gens sans conviction dans les postes de responsabilité, les progres de la langue francaise seront toujours lents chez-nous. Ces “omelettes”, on les voit partout dans nos grands centres. Ce sont ces personnes qui accusent YACFO auniveau local aussi bien qu’au niveau provincial, d’étre dirigée par une soi-disant élite non représentative. Ce sont ceux qui croient encore qu'un étudiant ontarien est défavorisé s'il poursuit des études en frangais. Ce son encore ces conseillers scolaires de la Trempe de Wheeler, Roy & Co. qui ne croient pas que la langue soit le véhicule de la culture dans nos écoles. Ces conflits et batailles internes chez les franco-ontariens sont autant d’éléments de sabotage qui font sourire nos — adversaires. Et ces chicanes de famille se déroulent devant les yeux de Davis et de son gouvernement. D’ailleurs, comment ne pas s’en apercevoir alors que le quotidien de la capitale en publie les faits et gestes a cor et a cri. Le premier ministre peut-il proclamer une loi reconnaissant et garantissant les droits fondamentaux des franco-ontariens si ces mémes franco-ontariens ne s’entendent pas sur ces droits? ate Tout de méme, tout n'est pas perdu et M. Davis sait bien que les francophones reviendront a la tache. Si nous perdons des batailles il nous est encore permis de penser que la guerre peut étre gagnée, nous dit-on. Nous regrouperons nos forces et, petit a petit, nous convertirons les “tiédes” pour consolider notre unité. C’est le seul moyen pour atteindre notre but. -POEME —— _ Lorsque la nuit vient et que la mer est basse, je marche nu-pieds sur le sable encore mouillé par les ondes qui s’éloignaient il y a six heures. Je ne vois personne ni lumiére sauf celle venant des étoiles et celle de quelques navires, loin sur la mer. C’est l’ombre que j'aime ou la réalité du jour n’existe plus et ou il y a le sentiment que la vie est sans origine et san fin. Ici, il n’y a ni la tristesse du monde, ni la joie que l’on connait avec les autres personnes, mais il y a dans cette ombre immense un calme qui remplit l’esprit de sorte que l’on puisse faire un compromis avec sa destinée. ; Les ondes reviennent et m’aménent vers le rivage. De la, je ne vois aucune trace de ma trajectoire. Il ne Madeleine Wakefield, sete étudiante a l'université de.l'Alberta, Edmonton. said: das RSE