Le Soleil de Colombie, 28 février 1975, 5 chemins de fer au Canada: sur une vole _sans issue? (Loin de la, sls recoivent les revenus nécessaires a leur développement) L'existence du Canada, plus que celle de la plupart des autres pays, tient a l'efficacite de ses transports dont dépendent la distribution de ses produits agri- coles, la mise en valeur de ses immenses richesses et la bonne santé de son industrie de transformation. Néanmoins, le temps presse. Pour faire face a ses engagements, une societe ferroviaire comme la nétre doit voir'a l'entretien du : matériel dont elle dispose et veiller a achat d'une quantité enorme d’équipement en vue d'assurer l'efficacite de son exploitation et de controler ses couts. C'est dans cette optique que le CN a commandé au cours des quatre derniéres annees 517 locomotives et plus de 17 000 wagons marchandises et qu'il prévoit l'achat de beaucoup plus de matériel roulant pour les quatre prochaines annees. Afin de tirer parti de ce materiel et fournir le service concurrentiel auquel s'attendent nos clients, nous devons immédiatement élaborer un programme qui visera a accroitre la capacité de notre voie principale et de nos gares de triage. Cependant, la réalisation d'un tel projet ne vas pas sans argent, beaucoup d'argent, des milliards. Et déja nous utilisons nos ressources jusqu’a la limite. Pourquoi? D’abord, un wagon marchandises qui cottait $17000 il y a qua- tre ans, nous codte maintenant $24000. Et le prix d'une locomotive qui était de $340 000 s'éléve maintenant a $485 000. Le prix des rails sest accru de 71%, et celui du carburant diesel de 110%. Il y a aussi, évidemment, le cout de la main- d'oeuvre qui a subi une hausse de 70% depuis le debut de 1972. On pourrait continuer a tracer cette courbe ascendante des prix, mais peut-6tre nous avez-vous precédés dans cette de- marche. Vous vous dites peut-étre: “C'est vrai que vos dépenses ont augmente, mais vos tarifs également.” Non, pas dans le cas du transport des grains qui compte pour un quart de tout notre trafic et dont le tarif est le méme qu’en 1897! Oui, cependant, en ce qui concerne certains produits: le trafic international et le trafic des marchandises de certains clients importants dont les tarifs sont fixes par entente contractuelle. Nos tarifs généraux, qui ne touchent qu'un quart de notre trafic n'avaient pas été modifies depuis 1972, lorsquiils ont subi une hausse modérée au début de l'année en cours. En réalite, ils ont été gelés a partir de l'ete 1973 jusqu’a décembre 1974 ala demande du gouvernement féderal. Bien que nous ayons recu une certaine compensation au cours de cette période, cela s'est averé insuffisant pour couvrir tous nos frais. Les augmentations ne vont pas sans agir sur l'opinion publique et nous en sommes conscients. Cependant, face a la tendance hautement inflationniste des cots d'exploitation et a la hausse énorme du cott du capital et des taux dintérét, que faire sinon augmenter nos tarifs quand cela simpose. Ces revenus supplémentaires nous permettront de nous doter du matériel dont nous avons grand besoin, qu'il s'agisse de containers ou d’ordinateurs; ils nous permettront aussi d’as- surer un service non-subventionne plus efficace, de contribuer a l'allegement des impots et de placer l'industrie canadienne en meilleure position concurrentielle sur le marché mondial. Cela semble-t-il une voie sans issue? Au contraire, c'est plutot une voie qui débouche sur l'avenir. Une valeur sire pour le Canada. fo Se ay niet se