¥234567890Nn12 SOLUTIONS LE DETAIL viz S 2u oOjL UTE 31S JE) El t L'INITIALE keno 4 SG 5 E nara OMe PHILIPPE: Pile, Hache, In- F aOLanits , die 2, Lanett, le, Pir, LA BONNE RACE ae B 4 ids, Etoile. 9 Els ae p - Labrador. 1017) SIEIMI/ 1 is nNEIRIRIEIRLOWIT MW ols WIRIETA ME EIS JE MBFIEITIE lls sont fous, ces Qu Bouquet. LES MOTS COUPES, Araignée (de mer).- Crabe.n ccc mE SG Homard - Langouste - Cre- vette - Tourteau - Etrille -_ Leur formule de cooprix est peut-étre unique au monde La revue LE COOPERATEUR DE FRANCE a délégué au Québec le journaliste Jean-Pierre Richardot pour y observer la vie coopérative. Dans un reportage du ler mars 1982, le journaliste livre ses impres- Quand verrons-nous sions d'une visite au COOPRIX Longueuil. Nous te reproduisons ici: Montréal, supermarché Cooprix. _J’écarquille les yeux. La, sur le rayon, jue, une affichette encadrée de rouge. une formule pareille en Colombie britannique? A veut dire quoi? © Trés simplement : « buvez de Teau, n’achetez pas Coca- - Cola ». Et c'est signé Coop qui, comme dit laffichette « in- forme et laisse choi- sir ». Un peu plus loin, devant une montagne de bonbons, de «Smarties ». jécarquille encore les yeux a la vue d’une autre inscription : « comment ré- duire la consommation de sucre chez les a ? Les fruits, c’est bien meil- . » Pour la premiére fois de ma vie, je me trouve dans un magasin ot la marchan- dise est critiquée par le commergant lui- méme. Je viens de traverser I’Atlanti- que et de découvrir la contre-pub. Ils sont fous ces Québécois ! Le melon-miel est au bout En entrant dans ce Codprix de Lon- gueil, banlieue située immédiatement au sud de Montréal, juste Ge l'autre cdté du fleuve Saint-Laurent, on est regu par une charmante « hdtesse de recrute- ment ». Elle est la pour inciter toute per- sonne qui pénétre dans le magasin a devenir membre de la coopérative. Au- dessus d’elle, il y a un grand calicot sur lequel il est écrit en rouge :-« on est chez _ nous, recruter de nouveaux membres, cest ‘notre affaire ». En cette fin de - semestre, l’escompte est de | %. II os- cille entre 1, 2 et 3%, en fonction des... résultats obtenus par la coopérative. Tout le monde en bénéficie. Mais le membre de la Coop (il faut 25 dollars, soit environ 100 F pour adhérer) béné- ficie, en plus de I’escompte, de quelques _réductions supplémentaires (10 % quand il mange 4 la cafétéria, 30% quand il utilise la machine a laver les tapis, etc.). - Aujourd’hui, 4 Tentrée, Phdtesse de recrutement distribue le catalogue men- suel. Pour tout dire, c’est un drdle de catalogue ! Quand il sort, toute la ville eens — et méme tout le Québec avec millions d’habitants et ses 4 mil- lions de coopérateurs — ' aux étudiants en passant par les locatai- tenir chaque fois une conférence de presse ! Quatre sont qualifiés « d’acceptables », enfin, sept tourne-disques portent la mention « non extrémement inutilisable et fragile ». Oui, - ceauxde viande les p - devant le Coca-Cola en vente public Au milieu de l’affichette — écri it 4 la main — le conseil suivant : «5 48 verres d’eau par jour, ca c’est le vrai truc ! » Beda? , ERE | £8 tout est bien décrit de la sorte dans le catalogue ! Je n’invente rien (1). Et maintenant, en suivant les grosses fléches rouges peintes sur le linoléum qui couvre le sol, pénétrons dans le « département fruits et legumes de sai- son ». Immédiatement a droite, dans le sens de la marche, il y a des pommes et des mandarines bon marché. En revan- che, le melon-miel, qui est chez lui — en plein coeur de l’hiver canadien — se retrouve a l’autre bout du couloir flé- Ghé: «on va du moins cher au plus cher », m’affirme l’hétesse d’informa- tion. Elle est la pour donner une infor- mation aux coopérateurs et puis pone les écouter aussi. Pour enregistrer leurs désirs, leur fournir des recettes : « nous mettons sous le regard des consomma- teurs, poursuit-elle, d’abord les dliments simples et indispensables: légumes, fruits, viande, poisson, et ensuite seule- ment les aliments plus élaborés comme la patisserie, la charcuterie, les conser- ves». Le vin est tout la-bas, en exil... Pour la patisserie et la charcuterie, il faut méme sortir de la file indiquée par les fleches rouges. - Environ 80% des acheteurs sont (je dis bien environ 80% des acheteurs...) fidéles au fléchagee iy En somme, tout en offrant une gamme complete ee et de mar- ques, la Coop s — avec tact, et “sans empiéter sur la liberté de chacun — une orientation alimentaire et une dis- cipline budgétaire familiale. : « Nous évitons de tenter les consom- mateurs comme on le fait dans les gran- des chaines privées, gus placent les mor- us chers a coté de la viande hachée trés bon marché », me dit Phétesse d’information. © VERRES deny | Pak JOUR... eee es = 0A Ges! Le vRAY ates Pas d’enfant dans le magasin Dans ce grand supermarché Cooprix de Montréal, il n’y-a pas ou peu de jeu- - nes enfants car les coopérateurs préfé- rent que les méres ne soient pas tentées, parce que le gamin est la, de lui acheter — ce qu’il réclame. Cela dit, elles font ce qu’elles veulent. Au Québec, le grand commerce. privé met tout en ceuvre pour que le petit enfant accompagne sa maman. La Coop fait exactement le contraire. Ici, 4 cété de l’entrée, on peut voir sur une baie vitrée l’inscription sui- vante, tracée a la peinture, d’une main enfantine: « bienvenue a nos amis de trois ans, quatre ans, cing ans, six ans et sept ans ». C’est la garderie. On y fait jouer les petits en leur apprenant com- ment se nourrir, comment étre coopéra- teur, comment recycler des pots de yaourt pour en faire des jouets, etc. Ils dessinent et ils chantent pendant que maman est dans le supermarché. Peut- étre sera-t-elle d’autant plus: attentive au dialogue qu'elle vient de nouer avec Vhotesse d’information. Cette derniére ne se contente pas de préconiser — avec discrétion — une alimentation simple et bon marché, une cuisine savoureuse, avec de bonnes recettes accompagnant les produits, le tout avec le sourire. : AMBITION des coopératives va beaucoup plus loin : ’hétesse d’in- formation doit ré- pondre aux préoc- cupations des per- @——m = sonnes qui se trou- vent dans le Cooprix — et qui ne sont pas seulement des consommateurs de nourriture. — - ébécoi Des problémes. pratiques sont abor- dés en commun. Par exemple, com- ment isoler sa maison ? I] y eut au Cana- - da, récemment, des tragédies en ce do- maine. Des isolants donnent le cancer ; des enfants sont morts a Montréal. L’hétesse fournit de la documentation sur les produits nocifs. Elle oriente les consommateurs vers les groupements coopératifs de recherche et de défense. En fait, elle est la pour montrer que la coopération c’est plus que de vendre des fruits, des legumes et un peu de « quin- caillerié ». Sans faire aucun préchi-pré- cha, sans aucun « bourrage de crane », elle doit conduire le « visiteur » a ‘dé- couvrir la solidarité des différents sec- teurs coopératifs : Pintercoopération. ‘Tl faut avoir vu pour y croire ! Cest peut-étre unique au monde. Des ‘consommateurs réellement au. pouvoir qui « autogérent » un supermarché coo- pératif! Comment ¢a se passe? Qui — décide la diffusion de cette étrange in- formation, sans concessions, dans le magasin ? Une jeune femme de trente ans. Elle s’appelle Luce Poulain. Elle est directrice des communications, c’est-a- dire de l’information, des relations pu- bliques, de l’étiquetage, du journal coo- peratif... Ni le directeur général, ni le conseil d’administration ne peuvent ar- réter une décision qu’elle a prise, sou- vent aprés consultation de laboratoires indépendants. Chaque. semaine, elle rencontre les acheteurs. Ils déterminent en commun, sous son autorité, les pro- duits 4 promouvoir. En fait, toute cette politique de vérité poussée 4 l’extréme a désargonné un certain nombre « d’apparatchiks » dans les magasins es ieee « Vous ‘nous conduisez a la faillite », ont-ils affirmé. Tout au contraire, ce fut, dés 1969, c’est encore toujours, en 1982, un succés financier fulgurant. A tel point que, a Pheure de la crise économique, dans un marché apparemment saturé, « matu- re », comme disent les Québecois, qua- tre nouveaux supermarchés Cooprix vont étre lancés dans le grand Montréal. Réussite — et politique commercia- - le — dont pourrait s’inspirer valable- ment la France ? Aprés tout, pourquoi pas ? Car ces coopérateurs québecois, si dynamiques et qui disent si fortementla_ verité, ne sont pas des surhommes. Ils nous ressemblent. D’ailleurs, ils ne ~ tombent pas du ciel: leurs ancétres, — aprés tout, étaient aussi les ndtres. Ce — qu’ils ont réussi tout seuls en Amérique. - se situant parmi les premiers coopera- - leurs au monde, ne serions-nous pas capables de le faire, nous aussi, dans la: vieille France? Ils sont fous, ces Québécois... eis Mais il est sans doute urgent de mettre a leur école. Jean-Pierre RICHARDOT (1) Cooprix-information, édité. par la Coop” des consommateurs de Montréal, 1601 Ro- - SP sale Longueil, Québec, Canada -