Le Soleil de Vancouver,page 2,9 janvier 1970 LE SOLEIL de vancouver LE SEUL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE André Piolat Jaccues Baillaut, Directeur-rédacteur: Kédacteurs~ad joints: Clauce Deslauriers Rédaction : Jean Riou, Roger Dufrane, Yvonne Abgrall, L. iiarcoux, J.-P. Daoust LE SOLEIL DE VANCOUVER est publié par: Le Soleil de Colowbie itd 601 est 15é@ue avenue, Vancouver 10,C.B. Abonnewent: 1 an, 46.00 Pour tous renseignenents concernant le tarif aes annonces; Tél. 879-2814 AFFAIRES MUMICIDALES par le Conseiller Municipal,Harry RANKIN Aimeriez—vous voir le Pére Noél vous apporter un cadeau d'un million de dollars?Seriez—vous prét 4 lui don-= ner un dollar en échange d'un tel ca- deau? Oya de fortes chances pour qu'une telle éventualité ne se présen- te jamais 4 vous, Cependant ctest ce qui vient d'arriver 4 la compagnie "Four Seasons Hotels Ltd", le Pere Noél,en cette occasion,ne fut tout au- tre -que’ le Conseil municipal, Voici comment cela est arrivé, "Four Seasons Hotels" fit l'ac- quisition de terrains a l'entree de Pare Stanley, juste au nord de la rue Georgia, avec 1'intention de construi- re un complexe & usage mltiple (hdo- tel et boutiques), Ce genre de construction ne man= quera Pas de créer un embouteillage monstre A ltentrée du parc, Pourtant, cela ne semble nullement inquiéter le’ Conseil municipal qui a octroyé un permis de construire par un vote de IO contre I, Vous pouvez imaginer a qui appartient la voix discordante... Ce méme Conseil a accouché de- puis d'une autre mesure, Il a décide de fermer une partie dela me Gil- fort- un total de 8,000 pieds carrés- et de vendre le tout aux "Four Sea— sons" pour $135,000.; et ce n'est pas tout! De plus, le Conseil a décidé que cette méme compagnie pouvait acquérir le bras de mer situé a ltextrémité nord de la rue Gilfort. Cela représen- te 29,000 pieds carrés et une valeur de plus de $500,000. "Four Seasons" en prendra possession pour la somme de UN dollar, 1 existait un petit obstacle 4 surmonter, car ce bras de mer avait ét@ acquis en I9I7 par la ville, sous condition de n'@étre pas utilise a des fins mnicipales,le Conseil a contour= né l'obstacle en vendant le morceau en question pour UN dollar au "Natio- nal Harbours Board" 4 la condition que cette organisation le donne a "Four Seasons" pour UN dollar, DO n'yarien dtillégal dans cette transaction ... sinon qu'elle ‘sent mauvais, ; Tous les membres du NPA .au Cone seil municipal ont voté en faveur de ce cadeau de $500,000.-les membres de TEAM en firent autant.Je-fus une fois de plus le seul membre au Conseil a voter contre cette motion, Tous les membres du NPA et de TEAM avaient également voté en faveur de la demande faite par "Four Seasons" en we de construire le complexe ho~ tel-boutiques prés du parc, Je m'ty é- tais oppose car je voulais voir la pee EST-CE AUSSI UNE NOUVELLE UNITE DE LA ea en eens EDT Troma Adieu ? Faut—-il l!avouer, Vancouver, pour beaucoup de Quebecois comme nous, ap- parait comme une espéce de paradis ou le soleil se marie avec la mer et ou les fleurs colorent les gazons tou- jours verts. —- Mais il y a la pluie. Entouré de ses nontagnes gigan- tesques et, de la mer 4 perte dthori— zon, Vancouver apparait bien petit — dans ce décor inhumain: nous voulons dire précisément que le décor tient plus des dieux que de 1'humain. - Mais il y a la plvie. De soleil, nous n'avons que "Le Soleil de Vancouver" et, par le jourral, des groupes francophones et frencophiles:nous n'osons pas écri- re encore "communauté" car pour qu'il y ait communauté, il doit y avoir un corps organiquenent constitué traver- sé par une seve unifiante. - Mais il y a la pluie. Nous avons pu rencontrer des Canadiens frangais de toute généra- tion et découvrir la fleur fragile d'une culture frangaise vacillante: quand la fleur est faible il ne sert a rien de l'talimenter et d'espérer ainsi la sauver, il faut enrichir le sol, trouver l'engrais vivifiant,. - Mais il y a la pluie. Nous avons pu rencontrer des an- glophones frencophiles, plus qu'il nous était possible d'en‘espérer: des gers pleins de sincérité, avides de no- connu ville s'emparer de ce secteur, afin de le développer comme une extension du Parc Stanley, comprenant un restaurant spécialisé en fruits de mer, tandis que le bras de mer aurait pu devenir un port de plaisance, le sort) en est maintenant jeté et "Four Seasons" ne peut. nier que le Pére Noél existe! Le présent Conseil semble vouloir jouer au Pére Noél pour tout promoteur qui désire faire rapidement fortune aux frais de notre ville, Ce cadeau de $500,000. fut la derniére folie du. Conseil pour l'an- née qui se termine, mais nous pouvons nous attendre A plus encore en 1970, lorsqu'il sera question de redistri- buer False Creek, tre culture, qui sont une honte pour nous par leur langue parlée et écrite; découverte d!autant plus surprenante pour nous dans ce chateau-fort du Oe faussement britannique. - Mais il y a la pluie, Nous avons senti que, peut—étre, (comme nous pesons nos mots) les Cana- espéce . de MESSIE:qui les ralliierait, qui les vivifierait,qui les guiderait: vers une unite réelie.Et qui plus est, viendrait de l'extérieur. - Mais il y a la pluie. Nous qui allons maintenant par- tir, nous ne jugeons pas, nous vous’ laissons quelques fausses impressions, du moins nous 1' espérons, Avent de par- tir nous voulons rendre témoignage a M.Ancré Piolat, directeur du journal, et lui dire que de l'avoir rencontré justifie amplement un voyage de 3,500 milles 4 travers notre pays. - Mais il y a la pluie. Mais il n'y a pas assez de pluie 4 Vancouver: de cette pluie qui fertilise le sol o& germe la culture frengaise. Nous qui "partons ‘dans le sud au soleil" nous vous souhaitons de cette pluie qui. fasse de vos grou- pesyune communauté organique et vivan- ‘te;alors pourra se lever le soleil. Claude Deslauriers Jean-Pierre Dacust Je ne souhaiterai pas un joyeux Noél et une bonne annee aux promo= — teurs puisque le Conseil l'a déja fait d'une maniére tangible.Toutefois, Je profite de l'occasion pour souhai- tier prosperité et paix aux habitants de Vancouver qui ont travaillé dur pour construire cette ville et qui me- ritent davantage qu'il ne leur est ac- cordé, les promoteurs privés connais-— sent ence moment, des jours enor, mais votre tour viendra, Si un nombre suffisant de citoyens s'alarment et prennent une part active A la politi- que municipale, cela pourrait arriver en 1970, diens frangais atici” attendaient ares