a LR TS NIB BREE tp Mi te tt TN Ba a Ee genet ee eal be 16— Le Soleil de Colombie, vendredi:-11 mai 1984 39eme Assemblée générale de la F.F.C. Suite de la page 1 mains de l’Appcf par la F.F.C.». A l’évidence, cette * formulation était totalement inacceptable pour la Fédéra- tion et il a fallu des heu- res de négociations, parfois 4 huis clos, pour que les deux organismes parviennent a couper la poire en ~— deux parties inégales. L’Appcf se taille la part du lion puis- que l’assemblée lui a donné le contréle officiel du program- me cadre et la _possibilité d’agir en collaboration avec la_ F.F.C. . dans les autres domaines de. -—- P'éduca- tion (prématernelles, ensei- gnement post secondaire ...). Concrétement, la F.F.C. va remettre une partie de l’ar- gent destiné a 1|’Education par. le budget 84-85, a l'Appef pour lui permettre de Soff rir un poste et demi de; permanent, un loyer ... ~ La résolution du conten- tieux entre la F.F.C. et l'Appef, si elle doit encore faire ses preuves dans le con- cret, constitue un des acquis essentiels de cette assemblée générale. Intervenu le diman- che matin, presque 4 la fin des débats, cet accord. est d’'autre part révélateur d’un état d’esprit qui s'est trans- formé lentement au cours du congrés de la tension inquiéte a la collaboration ouverte. *Yves Bajard, porte parole du groupe de réflexion de Vancouver apparaissait ven- dredi soir, et encore au début de la matinée de samedi, comme le grand méchantloup qui voulait manger la Fédé- ration. La plupart de ses interventions et celles des. * autres éléments du groupe des six (North Vancouver, Société. historique ...) étaient presque immédiatement déboutées et le grand jeu consistait 4 comp- ter les points contre eux. Tout a changé samedi matin avec l’éclatement de l’assemblée en ateliers char- gés de rédiger les résolutions de la F.F.C. pour les années a venir. Au moment des comp- tes rendus, Pierre Lapointe, L’ accord! président de la Chambre de commerce, s’est avancé au micro pour lire la motion de latelier :« Que le bureau de direction définisse des objectifs spécifiques et mesurables (...) Ces objectifs serviront a mesurer et a vérifier le rendement de la F.F.C. lors de la prochaine assemblée annuelle». L’émergence de la Chambre de commerce Autrement dit, Pierre Lapointe a repris 4 son compte certaines des proposi- tions essentielles du schéma de réflexion présenté par le groupe de _ réflexion de Vancouver il y a quelques semaines. I] s'est méme offert le luxe d’ob- tenir de l’assemblée qu’on vote cet amendement crucial avant fe dimanche matin, comme le prévoyait l’ordre du jour. A partir du moment oi elle venait de Pierre Lapointe et non du «fauteur de troubles» Yves Bajard, la résolution a été prise au sérieux par les délégués qui l’ont votée a lunanimité. D’ailleurs, cette péripétie montre a quel point le réle de la Chambre de commerce a été prédominant au cours de cette trente- neuviéme assemblée générale. Créée il y a seulement un an, elle est carrément apparue comme le nouvel organisme phare de la francophonie-en Colombie britannique. Un Conseil d’administration responsable Mais Yves Bajard ou Pierre Lapointe ... seul le résultat compte : non seulement la Fédération devrait avoir prochainement des objectifs sans ambiguité, mais cette motion redonne aussi au Conseil d’administra-- tion de la Fédération le réle qu'il avait un peu perdu ces derniéres années, celui de poumon de la Communauté. «L’amateurisme n’a plus sa Fernand Gilbert (a g.) a fait ses adieux et est Catherine Lengyel a la direction général de la F.F.C. place dans la francophonie en Colombie britannique», a dit Pierre Lapointe (scrutateur des élections pour le Conseil d’administration) aux candi- dats juste avant le’ scrutin. «Les portes claquées au milieu’ d'un mandat sont inaccepta- bles, les représentants qui arrivent au conseil sans con- naitre leur dossier, c’est fini ...» En d’autres termes, son discours enjoignait au Conseil de la Fédération de se comporter désormais comme le Conseil d’Administration de n'importe quelle compagnie: professionnellement. Trés applaudi, son inter- vention a eu une conséquen- ce curieuse, elle a poussé Nicole-Marie Rhéault, direc- trice artistique de la Troupe de la seiziéme, A se présen- _ ter pour représenter le Grand - Vancouver. Et c’est en tant que professionnelle de la cul- ture qu'elle a été élue (devant Yann Geoffroy). Les autres nouveaux élus du Conseil d’administration ~— sont : Michel Martel (président sor- tant du Centre culturel de Okanagan) qui a été recon- duit a son poste de Vice- président devant Rosaire Tremblay (Nanaimo) et Suzanne Horie (présidente sortante de l’Appcf); Yves Merzisen, président de 1’Asso- ciation de Kamloops, a été préféré comme trésorier 4 Guy. Martin (de Kelowna); Anne Pidgeon (présidente sortante de Nanaimo) a été élue direc- trice pour ]’'Ile de Vancouver, devant Marie-Paule Gregor (présidente sortante de. Comox). La premiére concernée dans tout ¢a, est peut-étre la nouvelle directrice générale Catherine Lengyel qui devra traiter avec le nouveau Conseil d’administration. Cette importance retrouvée du Conseil va dans le sens des désirs qu'elle a exprimés juste aprés l’annonce officielle de sa nomination: «Il faut faire le plus _possi- ble de concertation, de discus-- sion de fonds. Et cette assem- blée a montré que les asso- ciations savaient trés bien se prendre en mains.» Un bilan positif de sa part qui rejoint l’analyse de la plupart des participants. A la fin de l’assemblée générale, les «trés positif», «extraordinaire» et «c’est le fun» fusaient un peu dans tous les coins. Du coup, on en a un peu oublié le discours sur 1l’autofinance- ment de Léo Letourneau, président de la Fédération des francophones hors Québec (voir encadré, «Le Secrétariat d’Etat n’est pas éternel»). La baisse progressive des subven- tions du Secrétariat d’Etat aux associations reste la question clef pour les années Avenir. Et si on en a parlé moins que prévu au cours de cette trente- neuviéme assemblée générale, on a sans doute au moins posé des jalons solides pour abor- der le débat dans de bonnes conditions. F Gilbert: «Les Franco- e requins» Liinvité surprise annoncé pour le dessert du banquet de samedi soir, c’était Fernand Gilbert. Tout le nrende s’en doutait. Assez ému, Fernand Gilbert a su trouver les mots pour dire bonne chance a son successeur, Catherine Lengyel, et pour souhaiter a la communauté francophone qu'elle devienne une «gagnan- te». Il a insist€ sur la néces- sité pour les francophones de se tenir les coudes. «J'ai fait un réve il n’y a_ pas _long- temps, a-t-il dit, j'ai révé que la communauté travaillait ensemble». Cadeau en main et humour au coin des lévres, il a aussi réglé en douceur quelques comptes. «J'ai aussi révé qu'il y avait des requins qui passent leur temps a attendre qu’on trébuche. Ceux-la, ce sont les francorequins». I] a terminé en remerciant un par un les employés de la Fédération qui ont travaillé avec lui, avec une mention _particuliére ur Violette Gingras, coordina- trice d’activités, au avait la responsabilité de l’organisa- tion pratique de,l’Assemblée.: - asin anc i RB i. «Vous devez prendre cons- cience que le Secrétariat d’Etat n’est pas éternel, et il n'est pas garanti que vous recevrez autant qu’avant.» Léo Létourneau, président de la Fédération des francopho- nes hors Québec était 1’invi- té-conférencier de vendredi soir a l’Assemblée générale annuelle. La conférence. inti- tulée «perspective d’avenir et l’autofinancement de la com- munauté franco-colombien- ne« n’a pas donné aux asso- ciations présentes la recette- miracle de leur auto- financement. Monsieur Létourneau a surtout rappelé aux francophones qu’ils doi- vent effectuer des pressions, auprés des gouvernements fédéral et provincial, et des politiciens. ), ne pouvait qu’alimen- ter les conversations de cou- loir. Yves Bajard a mis les cho- ses au point lui-méme en distribuant aux délégués un document qui décrit sa ver- sion des événements. Ce docu- ment n’a pas été contesté par ‘les membres du comité con- \ sultatif (qui lui a retiré le contrat) présents a l’assemblé générale a d'autres titres (Pierre Lapointe et André Gagnon pour la Chambre de> commerce). Pierre Lapointe a méme adressé ses © excu- ses 4 Yves Bajard pour les pro- pos «qui lui ont été attri- bués par Le Soleil de Colombie» (et qu'il avait effectivement tenus) . Yves Bajard a accepté ces - excuses mais l’impasse dans lequelle se trouvent les deux partiesn’est pas résolue pour -Tinstant, ni l'un ni l'autre n’avait envie de recouvrir a larbitrage des tribunaux. ' Tout le monde préférerait une Solution négociée et Yves rec rinarceea tiS O stt 8 Bajard le premier. Par con- tre son attitude est diffé- rente vis-a-vis de Geneviéve Lemarchand, son assistante dans le premier contrat, et qui a été nommée responsable de l'étude asa place. Ainsi un des passages les plus intéressants du document distribué . se trouve relégué dans une note de bas de page. «Il a’ été constaté, est-il écrit, qu’au moins une personne: enqué- tant pour le compte du nou- veau consultant indique que cette deuxiéme enquéte a lieu parce que la premiére n’était pas bonne». «Comment cette personne le sait-elle? _s'inter- roge Yves Bajard, puisque personne -n’a lu l'étude en questionasins £455, air f.c4. ence lacé par | La petite nouvelle de la F.F.C. La petite nouvelle de la Fédération a des cheveux blancs. Fondée en 1963. pour créer a Maillardville un cen- tre communautaire qui n’a jamais vu le jour, elle s’est ensuite redéployée vers l’idée d’une maison de retraite. Le foyer Maillard a vu le jour en 1969 et la société s’est tout naturellement chargée de la gestion du nouveau centre. Le gérant et les 25 employés du | foyer sont donc encore aujour- | d’hui sous la responsabilité de la Société bi-culturelle. La Société a fonctionné, sagement, au sein de la F.F.C. jusqu’en 1981. Et puis tout a basculé avec le limogeage de Jean Riou, «l'enfant chéri de Maillardville», de son poste a la direction générale de la Fédération. «Les membres ne comprenaient plus rien a ce qui se passait, raconte Napoléon Gareau, le prési- dent, nous n’avons pas renou- velé notre cotisation, tout sim- plement». Claquer bruyamment une porte n’était pas du genre de la Société bi-culturelle; con- La veille de l’ouverture de l’Assemblée générale, la Société bi-culturelle (de Maillardville) est deyvenue «en catastrophe» le vingt-troisitme membre de la F.F.C., qu'elle avait quittée en 1981. Un symbole ... centrée uniquement sur la gestion du foyer, elle avait a. l’époque plutét tendance a ronronner. Mais le décollage de Maillardville-Uni a fait souffler un vent nouveau de dynamisme a Maillardville et la Société bi-culturelle en a profité. «Maillardville-Uni est vraiment parti l’automne der- nier, explique Napoléon Gareau, et cela a_ réveillé beaucoup d’organismes a Maillardville.» On a donc commencé a reparler de Fédération. «L’ini- © tiative est venue de la Société bi-culturelle, indique Napoléon Gareau, nous avons pris contact avec les bureaux de la F.F.C., et au moment ot la question d’adhérer ou non s'est posée, tout le monde a été d’accord». Voila une unani- mité presque annonciatrice de l’assemblée générale mémeé si, ayant adhéré le jeudi, la Société Bi-culturelle n’avait pas eu le temps d’envoyer des délégués pour la fin de semaine. J.F. Fournel Par le (tout) petit bout de la lorgnette Doug MacAdams a été payé 200 dollars pour diriger les débats pendant toute la fin de semaine. «C’aurait pu étre turbulent, mais il a su tenir la paix», dit Napoléon Gareau, de Maillardville, une paix sans prix naturellement. René Chenoll, ancien pré- sident de la F.F.C. s’adressant a Fernand Gilbert «Fernand, c’est un gros bébé que jai vu suer pour tout le monde». Amélie et Napoléon Gareau comptent sans doute parmi les participants les plus assidus des assemblées générales. Ils n’en ont pas manqué plus de trois depuis la création de la~ Fédération en 1945. Quant a André Piolat, il a établi un record en assistant la semaine derniére a sa trentiéme assem- | blée consécutive. Jeanne Doré rendant comp- te des débats de |’atenier numéro 9 : «J'ai perdu ma bourse, elle est marron». On l’a retrouvé sous une table et les débats se sont poursuivis. Un_ des. petits drapeaux franco-colombiens _ installés sur les tables choit. Qui se précipite pour le ramasser -? Yves Bajard, naturellement. André _ Gagnon, président de la Chambre de commerce, vient au micro pour discuter d’un amende- ment. «Etes-vous pour ou con- .tre», lui demande le prési- “dent de 1’Assemblée Doug MacAdams. «Je suis contre, répond André Gagnon, mais doucement.» _ Le premier vote unanime de la fin de semaine (ily ena ~ eu d’autres ensuite), a été obtenu a propos du montant des cotisations -Et pour cause, la cotisation est restée a 60 dollars. Compte tenu de ]’in- flation, la Fédération est donc - moins cher que l’an dernier. Port-Alberni n’avait pas en- voyé de délégué a l’Assemblée générale. Selon certains, ils en ont assez de se faire repren- dre sur leur vocabulaire pen- dant les débats. En leur absence, on les a quand méme entendus puisque |’Assemblée a refusé.de transformer le titre de directeur (ice) général (e) . de la Fédération en Secrétai- re général (e). IF. Fournel a a i ali vice- Suite de la page 6" majorité de la population. «C’est ainsi que les fran- cophones que je rencontre général en trouble. Ils sont venus du Québec sur le pouce, je les comprends, c'est comme ¢a que je suis aussi venu. Ils couchent a Vauberge de jeunesse de Jéricho, ot ils ne peuvent rester plus de trois nuits. Comme en général ils n’ont pas d’argent et n’ont pas d’emploi, ils couchent dans les bois ou sur les plages ot il n’y a pas de sanitaires, c'est 14 que nous interve- nons.» Le sixiéme sens vient trés souvent a point chez Denis dans mon travail sont en © Denis, un des meilleurs tireurs de Vancouver ‘dans Je cas d’un suspect - qu'il arréte sur le bord de la route. «Je sens quand il y a quelque chose de tra- vers». En procédant a Varrestation, Denis Morin lit les deux passages de la — Charte des droits cana- dienne. Avec cette nouvel- le Charte nous éprouvons plus de difficulté, les incul- pés_ ont plus de droits qu’auparavant. Ce qui n’aide pas le systéme judi- ciaire. Regardez ce qui vient de se passer la semai- ne derniére dans l’est: un _ conamné pour viol et meurtre a eu droit de sortir et s'est enfui. Les inculpés ont plus de droits que leurs victimes.»