7 Proposition de refonte de la F.F.C. Le Soleil de Colombie, Pour un Conseil de la Francophonie Colombienne Roméo Paquette La derniere crise a la Fédération des Franco-Colombiens et Yimpossibilité d’élire un nouveau conseiller régional, & Vancouver aussi bien que dans la région du Bas-Fraser, pour remplacer les démissionnaires, ne sont que des symptémes plus graves que les précédents d’un vice de structure qui afflige notre association francophone provinciale depuis la fin des années 1950. C’est l'occasion, présentement, de regarder la réalité en face et de mettre sur pied une procédure de refonte qui tienne compte de notre carence grave sur les plans institutionnel, politique, socio-économique et socio-culturel. Ce que je voudrais faire, dans ces lignes, c’est démon- trer que l’authenticité d’une “féderation” a cessé avec la faillite des “cercles canadiens francais” locaux qui avaient fondé cette “Fédération” en 1946; démontrer que notre lutte pour assurer une “sur- vie” 4 cette “Fédération”, qui a commencé en 1960, s'est butée sur obstacles et frus- trations constantes; démon- trer, enfin, que tous ces efforts, qui se sont traduits par deux nouvelles crises majeures, l'une au début des années "70 et l'autre en janvier ’81, auront été vains si nous ne profitons pas de lexpérience pour passer a la fondation d’un organisme qui soit un reflet plus logique et plus en accord avec notre ’ réalité collective. L’'EPOQUE PAROISSIALE La F.F.C. est née a I’épo- que ot les Canadiens-Fran- ¢ais, dans les milieux ot ils étaient minoritaires, dans les provinces hors-Québec et dans certains états des Etats Unis, comptaient encore sur la paroisse et sur le leader- ship du clergé et des reli- _ gieux pour assurer leur sur- vie collective. Il était done _. normal que les communautés francophones naissantes, de divers milieux de la Colombie Britannique, entre autres Victoria, Vancouver, Mail- lardville, Port Alberni et New Westminster, forment _des “clubs” ou “cercles” cana diens-francais dont l’objectif principal consistait 4 fonder une paroisse de langue fran- ¢aise dans leurs coins res- pectifs. Tly atoujours eu une forte résistance de la part des évéques et des clergés anglo- phones contre la fondation de paroisses francaises. Les évéques de Vancouver et de Victoria ne faisaient pas exception. I] faudrait, par ailleurs, étre nai fs ou con- sciemment aveugles pour ignorer que l’Eglise cana- dienne, comme celle des Etats-Unis et de toutes les anciennes et nouvelles colo- nies des puissances europé- ennes et américaines, ont toujours pratiqué une politi- que d'intégration et d’assimi- lation 4 la culture dominante. Cette politique n’a pas fait exception au Canada, et, n’eut été des convictions patriotiques des prétres et religieuses qui ont accompa- gné les migrations canadien- nes-frangaises vers les Etats- Unis et l’Quest-canadien, de- puis la fin du siécle dernier jusqu’aux premiéres années qui ont suivi la fin de la Deuxiéme-Guerre Mondiale, il est peu probable que |’on efit pu associer le phénoméne paroissial 4 la “survivance” francaise, ailleurs qu’au Québec et en Acadie. Qu’est-ce qui serait arrivé aux Francophones hors du Québec sans. institution pa- roissiale? Personne ne le sait. Toutefois, l’on peut s'imaginer qu'ils auraient eu a faire un choix qui aurait été différent de celui qu’ils ont a faire aujourd’hui: se donner les bases d’une vie commu- nautaire authentique, sur tous les plans: socio-écono- miques, politiques, culturels, aussi bien que religieux ou s’assimiler 4 la société domi- nante, anglo-américaine. Toujours est-il qu’en 1946, lors de la fondation de la F.F.C. les “cercles” cana- diens-francais, des milieux ci-haut énumérés, sentirent le besoin de se donner une force provinciale pour vain- cre la résistance des hautes instances contre le désir légitime qu’avaient alors les Francophones catholiques de la Colombie-Britannique de se fonder des paroisses. Leur but se matérialisait dés la premiére année de fondation puisque prenaient naissance les paroisses St- Sacrement 4 Vancouver, et Pile ou Face a en mdi.... i Radio-Canada l Parcs de la C.B. en carte Notre Dame de Fatima a Maillardville. A Port Al- berni, il s’en fallut de peu pour qu'une paroisse de langue francaise se fonde dés les débuts des années 50. Une autre institution qui sidentifiait a la paroisse, dans l’esprit des Canadiens- Francais, c’est la caisse popu- laire. Il est done normal, aussi que deux caisses popu- laires apparurent, a Mail- lardville puis a Vancouver, dans les toutes premiéres années. Enfin, a la paroisse s’ajoutait I’école; ce qui se produisit, sans tarder, a Vancouver et 4 Maillardville. L’oeuvre poursuivie par la Fédération Canadienne-Fran caise de la Colombie Bri- tannique s’achevait avec la fondation des paroisses St-Jean Baptiste de Victoria et Notre Dame de la Paix de New Westminster, en 1957 et 1958 respectivement. Je dis bien s'achevait ‘ puiqu’il s’avérait dorénavant impossible de fonder une -autre institution paroissiale. De plus, beaucoup des éner- gies premieres, qui s’étaient ralliées sur le plan fédératif, se retournaient vers les priorités locales qui consis- taient a soutenir les pa- roisses existantes, De plus, les animateurs de la -Fédéra- tion, commengaient a_ se rendre compte qu'il fallait courir 4 la défense des droits nationaux et politiques des Canadiens d’expression fran- caise. Or, dés que nous sortions de lenceinte des paroisses dites “nationales”, cette question n’était pas toujours compatible avec les” intéréts particuliers de celles qui desservaient une popula- tion mixte: ces paroisses étaient les plus importantes, puisqu’il s’agit de deux pa- roisses de Maillardville et celle d’Alberni. Cette nouvelle prise de conscience aboutit en une crise majeure qui éclata en pleine assemblée générale, en 1960, c’est 4 partir de ce moment que les paroisses, en tant que telles (a l'exception de la paroisse St-Sacrement a Vancouver, et Notre Dame de la Paix 4 New Westmins- ter) commencérent a se déso- lidariser de la Fédération, et les “cercles” ou “clubs” cana- diens-frangais identifiés avec ces paroisses se désintégré- rent, petit a petit, pour faire place a d’autres formules d’adhésion qui existent en- core aujourd hui. LA “REVOLUTION TRAN- QUILLE” ET SES SE-— QUELLES Les débuts des années ‘60 furent marqués par la “révo- lution tranquille” du Québec et la décléricalisation des institutions et du systéme scolaire. Cette transforma- tion soudaine de la société québécoise coi ncidait avec une crise religieuse, non seulement au Québec, mais partout au Canada et dans le monde occidental, qui se manifesta particuliérement .par un retour massif de prétres, religieux et religi- euses a la vie laiique, et par une chute dramatique des vocations. Du cdté des. populations, lon se rendit vite compte que I’Eglise avait perdu .son réle de .leadership dans la société québécoise, et par consé- quence, la méme conviction s'empara des populations aa hors du Qué- En Colombie Britannique, les séquelles de cette situa- tion eurent un impact dont la Fédération ne s’est jamais relevée. Nous avions mis tous nos oeufs dans le méme panier, comme le veut l’ex- pression. Nous avions tra- vaillé durant 4 peu prés 15 ans a promouvoir et 4 appu- yer l’institution paroissiale. La génération des prétres et religieuses patriotes et soli- daires des objectifs commu- nautaires francophones fut rapidement emportée par les mutations et autres contin- gences de la vie, et, les Francophones durent se ren- dre a I’évidence que |’Eglise, comme toute autre institu- tion humaine, décide de ses propres priorités. Et l’ordre de ces priorités commence par ce qui est le plus avantageux pour l'institution elle-méme. Le jeu des obédi- ences aidant, il était facile de faire oublier les grands ser- mons et discours qui avaient orné les congrés des pre- miéres années. Les now-- veaux prétres étaient de la soi-disante école post-conci- liaire. Ils ne s'oocupaient plus que des choses de Dieu... le spirituel était leur respon- sabilité; le temporel,celle des lai ques. Philosophie trés commode 4 un moment historique ov le vacuum était créé. L’on pouvait se laver les mains de la question minoritaire fran- cophone, au nom de la révolu- tion du lai cat, et laisser les forces sociales jouer le réle de nivellement culturel, pour transformer les églises en dispensatrices de services spirituels a tous ces individus lus bean Hy a masse sans plus d’identité propre. Etait- ce le réve d’universalité qui vendredi 17° avril 1981 5 CONTES FRANCO-FAUNES Histoire de la F.F.F. Il était une fois, au grand empire anglais d’Elisabeth d’Albion dans les marches canadiennes de |’OQuest ou couchant, une minorité parlant frangais dont le nombre, au dire des experts, variait entre huit et quatre-vingt- dix mille. Cette minorité s'’épanouissait tranquil- lement au soleil sous la houlette paternelle et bienveillante du Prince Bouton d’Or, grand satrape de la FFF (Fédération des Franco-Faunes). Ce prince, docteur es-parchemins avait délégué ses pouvoirs 4 un intendant jeune et calme du nom de Jean-Baptiste, dont la devise était Restons Insépara- bles Optimistes Unis, qui en abrégé faisait RIOU. C'est pourquoi les membres de la tribu des franco-faunes lappelaient Jean-Baptiste Riou. Il faisait merveilleuse- ment le travail de scribe le plus ingrat, mais il avait un grand défaut. Contrairement a tous les autres membres du groupe, il n’avait pas l'amour de la discution et de la bagarre. Donc Jean-Baptiste, grand centurion devant |’Eter- nel, avait sous ordre, comme il se doit,,tout un lot de décurions, hommes et femmes, dont quelques uns étaient peu familiers avec les us et cofitumes franco-fauves de l’ouest. Car il était venu de |’Est ou Levant toute une migration d’une autre marche parlant frangais et vivant dans les terres neigeuses au bord d’un grand fleuve que saint-Laurent n’avait jamais visité. On les appelait les Franco-Fauves. Done un petit Décurion (ou une, mais le grade de Décurion ne comporte pas de féminin) plein d’ambition et dénommé Salomé s’en alla un beau matin au palais du Prince Bouton d’Or. étre exilé? allait enfin s’accomplir?...ce réve d’une communauté fra- ternelle ot disparaftraient les distinctions de races et cultures? Ce n’est pas ce que pense l'Eglise. Je suis l'un de ceux qui ont tenté de creuser cette dichotomie entre la pensée officielle et la réalité institu- tionnelle. Ce que leglise préche c’est la défense des cultures au nom méme de la loi naturelle qui est créatrice de diversité. Pourtant, la sagesse conventionnelle a voulu qu'il soit autrement dans la pratique Epoge histoire des deux Améri- ues en est une d’intégration les communautés authoc- tones et minoritaires aux cultures impérialistes ve- nant surtout d'Europe. Dans le cas du Canada, ce fut d’abord I'intégration a la culture francaise, puis, aprés la conquéte, le clergé duCa- A compter du 1° mai 1981, il y aura une nouvelle facon de procéder pour demander une subvention Salomé parti, le Prince fit sonner de l'oliphant et réunit d’urgence le petit sanhedrin qui était son Conseil privé et ouvrit la séance par ces mots: Salomé veut la téte de Jean-Baptiste Qu’adviendra-t-il de notre héros Jean-Baptiste? La Fédération des franco-Faunes va-t-elle étre envahie par les Franco-Fauves? Le Prince Bouton d'Or va-t-il Vous le saurez la semaine prochaine en lisant la suite du grand roman feuilleton: Contes F A suivre nada-frangais excepté, ce fut Yintégration a la culture britannique, souvent par des Francophones __interposés, parachutés de‘ France, de Belgique et méme du Québec Au cours du siécle et demi de l'histoire de la Colombie Britannique, la courte péric- de qui a suivi la Deuxiéme Grande Guerre Mondiale marque un hiatus historique. C’était la premiére fois que des prétres faisaient un ef- fort réel pour assurer une base communautaire aux Ca- nadiens-francais. Malgré une forte présence franco- phone, au cours du siécle dernier, les missionnaires francophones du temps ont accompli une oeuvre magnifi- que d'intégration des indigé- nes et des coureurs de bois canadiens-frangais a l’oeuvre de colonisation britannique. Suite page 2 “Au cours des années, mon ministére a produit de nombreuses brochures, mais il vient de se surpasser avec la production de la nouvelle carte routiére, indiquant tous les parcs provinciaux, ainsi que les services, aménagements et récréations qu’ils offrent au public.” C’est ce. qu’a déclaré M. James R. Chabot, ministre provincial des Terres, Parc et Logement. Vous pouvez vous procurer gratuitement cette carte en envoyant le coupon ci-dessous; M. James Chabot ; . Ministre des Terres, Parcs et Logement i Building Victoria, C.B. V7P 2L5 M. le Ministre, veuillez me faire parvenir . .-.exemplaire[s] de votre nouvelle carte. “Provincial Parks of B.C.” ; NOM ADRESSE Code Postal “**"Le Soleil de Colombie aux termes du Programme d’solation thermique des residences canadiennes. Si vous songez a isoler votre logement vériiiez d'abord si vous étes admissible a une subvention. Puis, adressez au bureau du PITRC une carte de demande en vue d’obtenir votre formulaire person- nalisé de demande qui indiquera que la somme nécessaire a été mise de cété pour vous pendant une période de 90 jours. ETES-VOUS ADMISSIBLE? OUI NON 1: Segal d'une résidence principale ou du n foyer d’hébergement? le Crown Life Place, Suite 800 2. S'agit-il dune maison ou dun 1500 West Georgia St., Vancouver ie By Oo British Columbia V6G 3A1 3. Cette habitation a-t-elle été cons- tél.: (604) 666-2717 truite avant le ter janvier 1961 Ree ou sans frais: 112-800-663-9529 dans n'importe quelle province* ou avant le 1e septembre 1977 au Yukon, dans les Territoires du Nord-Quest ou a Terre-Neuve? Si vous avez répondu “oui” 4 toutes les questions, vous pourrez obtenir votre formulaire personnalisé de demande de subvention en nous adressant une carte de demande du PITRC diment remplie. Vous pourrez obtenir cette carte a la plupart des magasins de vente au détail de matériaux isolants, auprés des entrepreneurs en isolation ou a votre bureau provin- cial du PITRC. Programme d’isolation thermique des résidences canadiennes “En Nouvelle-Ecosse et dans I'ile-du- rina ore cestle i a