en ne 2 - Le Souen ve Cotomeie, venpredi 10 septemsre 1993 Chorégraphies Avec la célébre pirouette enl‘honneur dela reine Elisabeth et son don pour le geste expli- cite, Pierre Elliott Trudeau avait un penchant pour la coméddie dE! Arte. Alors qu'il s'inspirait du folklore irlandais dans son inter- prétation de Ronnie and Me en compagnie de Ronald Reagan, Brian Mulroney devait terminer sa carriére sur une note plus classique en interprétant la mort du Cygne avant de disparaitre sur la pointe des pieds. Pour son entrée sur la scéne politique, on pouvait s'at- tendre a ce que I'honorable KimCampbell, le buste droit et la téte haute, nous interpréte une danse pratiquée par ses ancé- tres écossais, qui consiste 4 sau- ter entre des épées entrecroi- sées sans se blesser, exercice assez semblable a la vie politi- que ou il faut savoir ot mettre les pieds au bon moment. Contrairement 4 toute logique, le premier Ministre a préféré adopter la samba des hélicoptéres qui se danse au milieu d'un champ de mines po- litiques pour se termoner par la valse des millions. Laraison d'un une fois de plus au bon sens de l'homme de la rue qui a toujours grand mal a comprendre les dé- cisions prises par ses élus. Pour preuve, la rumeur selon laquelle Kim, poursuivant la lutte qui a longtemps opposés les clans Campbell et McDonald, aurait décidé la fermeture des restau- rants duméme nom. Renseigne- ment pris (page 284 de l'encyclo- pédie Columbia, édition 1935), il s'agirait d'une erreur de traduc- tion d'un fait historique situé entre 1788 et 1866 alors quedeux Campbell (pére et fils) s'étaient déclarés anti-Burgher, presby- tériens sans aucun rapport avec le bifteck de viande hachée né a Hamburg. Plus sérieusement, les politiciens sont pourtant sur la bonne voie quand ils réclament la révision du systéme scolaire. Aentendre les explications don- nées avant l'achat des célébres hélicoptéres et celles nous in- formant des merveilleuses éco- nomies réalisées avec la dispari- tion de sept de ces engins du camet de commande, on com- ministres dépensent sans comp- ter. C'est, qu'entre autres cho- ses, ils sont faibles en calcul. Un milliard sur 13 ans, représente de toute fagon, avec ou sans TPS, moins de 77 mil- lions par an, soit environ 1 fois 2 l'une des coupures annuelles du budget de Radio-Canada pour la richesse culturelle du pays et sans grand effet sur la dette na- tionale. Quant au peuple cana- dien, malgré les promesses a venir, il devra sans doute sauter 4 la corde, et apprendre, sur un air bien connu du Canada fran- gais, a danser devant le buffet en faisant swinguer la biscotte dans le fond de la boite a pain. Jacques Baillaut ENFormation La rentree scolaire 1993 Les dossiers chauds de la rentree Marc Gignac, directeur général de I’Association des parents francophones de Colomble-Britannique (APFCB), fait le poilnt sur les dossiers chauds de Ia rentrée 93. LeSoleil: La rentrée 1993 est-ellemarquée par ]’ouverture de nouvelles classes du programmes cadre dans la province ? - Marc Gignac : quatres nouveaux programmes ouvrent leurs portes cette année, un dans le primaire, 4 Prince Rupert et trois dans le secondaire, a Summerland, Chilliwack et Kelowna. A l’exception du “désert” des Kootenays - ow il y a beaucoup de francophones mais aucune école du programme cadre - et du Nord de la province, toutes les régions de la Colombie-Britannique commencent 4 disposer d’un programme cadre. Grfice aux travail de nos agents en région, les dossiers progressent bien. 3 ou 4 autres nouveaux programmes devraient encore s’ouvrir 4 la rentrée 1994. - Quels sont les principaux problémes que vous allez devoir affronter a Poccasion de la rentrée ? - Comme toujours, les parents devront se battre sur le dossier du transport scolaire. La plupart des anglophones envoient leurs enfants dans une école du quartier. Il n’y a donc pas de systéme de transport scolaires. Les petits francophones, eux, doivent bien souvent aller loin de chez eux pour pouvoir suivre les cours d’un programme-cadre. Et certaines commissions scolaires manquent de bonne volonté pour mettre en place un systéme de ramassage scolaire, alors qu’elles y sont tenus. - Ou en est le dossier du pré-scolaire ? - Nous n’avons pas le financement, qui devrait normalement venir du fédéral au titre de la loi sur les langues officielles. La plupart des gens n’ont pas conscience de |’importance du pré-scolaire. C’est pourtant essentiel pour l’avenir de notre communauté ! Je suis convaincu que si les enfants ne vont pas 4 l’école frangaise dés le pré-scolaire, c’est fini. - Quels sont les autres dossiers sur lesquels vous allez mettre l’accent cette année ? - Nous allons bien entendu poursuivre notre travail au sein du Consortium en éducation (VDLR : créé en novembre dernier, le Consortium en éducation regroupe l’APFCB, le Conseil jeunesse, le Thédtre de la Seiziéme et Educacentre pour des actions communes en matiére d’éducation). Les agents de liaison mis en place, trés efficaces, vont pouvoir continuer leur travail. Au sein du Consortium, nous allons nous aligner sur une nouvelle priorité : la culture. En régions, les agents vont encourager le développement des activités socio-culturelles. Par ailleurs, bien entendu, nous allons continuer a travailler d’arrache pied sur le dossier -de la gestion scolaire... -Précisément, on attendait un vote du parlement provincial sur la gestion scolaire en juillet. Orl’été s’est passé sans que rien me Vienne: La gestion scolaire serait-elle en panne ? - Non, certainement pas ! C’est vrai que nous aurions aimé avoir un engagement législatif formel dés cet été. Mais le programme de la derniére législature a été trés chargé. La gestion scolaire est tout simplement passée au second plan, en attendant la prochaine session législative en mars. Pour autant, le dossier continue d’avancer. A Noél, le ministre de 1’Education, Anita Hagen, annongait l’engagement du gouvernement provincial sous réserve de l’apport financier du fédéral. En mai, le gouvernement fédéral annongait une somme de 112 millions pour la gestion scolaire. Le provincial et le fédéral ont négocié tout 1’été. Nous sommes 4 la veille d’une entente formelle entre les deux gouvernements qui sera sans doute rendue publique _ alami-octobre. Par ailleurs, un travail important est déja engagé concermant le développement des curriculums, l’étude des budgets, la planification, etc. - L’échéance prévue initialement pour la mise en oeuvre de la gestion scolaire, a savoir septembre 1995, pourra-t-elle étre respectée ? - C’est en tout cas ce qui est prévu. Mais tout dépendra de 1’efficacité et de la bonne volonté des personnes qui participent 4 son implantation... Nous, nous ferons notre maximum ! Propos recueillis par Frédéric Lenoir LE TOUR DU MONDE EN 365 JOURS En diffusant, jour aprés jour, les meilleures émissions de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, du Québec et d'Afrique, TV5, c'est le tour du monde en francais. ~ Une vision internationale et vigilante de l'information. Une présence internationale dans le monde des arts, des lettres et des sciences. Un calibre international dans l'univers des variétés, des téléfilms et du théatre. Tout un programme a TV5, cable'35*: - [LA TELEVISION Peut varier. Consultez votre cablodistributeur. TOUT UN PROGRAMME! ee Se Sur le vif Mardi 7 septembre, 8h30. C’est la rentrée a 1’école secondaire de Kitsilano! La grande porte de 1’école, au coin de la 10éme avenue ouest et Trafalgar, ne cesse de s’ouvrir et de se fermer. Les étudiants s’apprétent 4 une nouvelle année scolaire. Le bureau des inscriptions est en ébullition. La secrétaire ne sait plus ot donner de la tte, le téléphone sonne sans arrét: “all6, oui, la rentrée est 4 9h00 ce matin”, “non, il n’y a plus de place dans la classe d’immersion”, “Le directeur ? oui, il accepte des rendez-vous pour des inscriptions en retard!”. Les étudiants, jeans trés larges, casquettes de base-ball sur la téte, T-shirts trés décontractés rentrent et sortent du bureau. Les uns ne trouvent pas leurs classes, les autres ne sont pas inscrits sur les bonnes listes. La secrétaire sourit lorsqu’un étudiant mesurant au moins 6 pieds s’installe devant son bureau et lui déclare qu’il y a une erreur dans son inscription: II a été inscrit pour le niveau 8 alors qu’il est sensé intégrer le niveau 11... Probléme d’ordinateurs, probablement. “Une entrevue avec le directeur? Aujourd’hui n’est vraiment pas le bon jour” répond la secrétaire. “Vous savez, c’est le premier jour d’école, on est débordé. Revenez dans une heure lorsque les éléves seront dans leurs classes”. Sur les marches de l’escalier principal, Patrick, 15 ans, fume sa cigarette nonchalament avant de chercher sa classe. Il est nouveau:”Je suis arrivé de Montréal il y deux mois avec mon pére, et il a fallu trouver une école en francais assez rapidement”, dit-il.”Ici, c’est bien parce que je pourrais faire les cours difficiles -maths, sciences, physiques- en frangais, et le reste en anglais. J’aurais le temps de m’habituer.” Patrick est l’un des 65 étudiants francophones du Programme Cadre de l’école secondaire de Kitsilano. C’est la seule école secondaire qui propose des classes du programme cadre 4 Vancouver : du niveau 8 au niveau 10, 50 % des cours sont enseignés en francais, tandis qu’au niveau 11 l’enseignement en frangais passe 4 25%. Plus loin, Sarah, 15 ans, est assise seule prés de la porte d’entrée. Elle est inscrite dans le programme d’immersion frangaise en niveau 11. “Ce qui est bien dans la classe, c’est que maintenant (en niveau 11) il nereste que ceux qui sont motivés et intéressés par le frangais. Les autres qui avaient été inscrits par leurs parents, mais qui n’avaient pas vraiment envie de parler cette langue ont déja laissé tomber”. 9h00. les éléves sont appelés 4 rentrer en classe. les couloirs se vident quelque peu, le bourdonnement des voix excitées s’apaise. Le vice-principal, Doug Mc Intyre, sollicité de droite 4 gauche, arrive 4 son bureau d’un pas alerte. “C’ est une journée chargée, mais dansl’ensemble tout se passe trés bien” dit-il. Parmi le total de 1150 éléves des niveaux 8 4 11, 65 sont inscrits au Programme Cadre, 475 environ font partie du programme d’immersion francaise. Nouveauté de cette année: la création d’un poste supplémentaire pour un enseignant en frangais. L’équipe des enseignants est maintenant composée de 10 personnes, un record parmi les écoles de Vancouver. “Cette année, les inscriptions se sont bien déroulées. Nous n’avons pas de processus de sélection, mais nous nous assurons que les éléves ont bien effectué une scolarité en francais dans les établissements précédents. De toute facon, les étudiants du programme cadre et ceux en immersion frangaise sont ceux qui posent le moins de problémes, ils font toujours partie des plus brillants” précise le vice-principal. Les 5 minutes précieuses qu’il peut accorder a une entrevue sont passées. Il est temps pour lui de retourner dans les couloirs afin de rassurer les parents affolés de ne pas trouver le nom de leur protégé sur les listes ou d’accompagner de nouveaux éléves a leur classe. Ce n’est que le début d’une année chargée. Noélle Mathis | | de Colombie-Britannique Le = journal en frangais 4 l'ouest des Rocheuses “SANS PEUR NI FAVEUR" Président-directeur : Jacques Baillaut Rédacteur en chef : Frédéric Lenoir Administration et gestion : Noélle Mathis Journaliste-photographe : Pierre Longnus Infographisme : Suzanne Bélanger Correspondant national : Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs : Claudine Lavallée, Marielle Croft, Catherine Lannoy Collaborateurs Arts et spectacles : Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Marie Michaud, Mare Fournier, Yvan Brunet, Claire Bédat, Louis Anctil Ventes : Jean-Yves Bergeron Ouverture du Journal : 9h a 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, C.-B., V6A 2W3. Tél : (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax : 683-9686. L'abonnement annuel cofite 25$ au Canada, 30$ a I'étranger. Le journal Le Soleil de Colomble est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. 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