Information, culture, spectacles, sans frontiere Courier ame cassz/Second Chass Mal m 0046 1645, 58me Avo, O,, Vancouver, (604) 730-9575. Fax : (604) 7309576, wi 76025 A) MS roe ee Vendred 13 octobre 1995 LA TELEVISION INTERNATIONALE Voir horaire complet page 11. Elle fait partie des rares institutions francophones installées 4 Vancouver et pourtantdenombreux francophones ignorentencoresonrole. Alors que sa programmation d’automnese poursuit, tout en éclat, avec une exposition trés attendue sur les gravures francaises des 18éme et 19éme siécles et un spectacle bilingue intitulé «Une soirée avec Sarah B», nous nous sommes penchés sur les coulisses et le fonctionnement de I’Alliance Francaise 4 Vancouver. Voyage surprenant, en compagnie de son bouillonnant directeur, au pays d’ une institution résolument tournée vers les arts et ’avenir. PAR HELENE PERONNY Paradoxe. Les anglophones et les asiatiques s’y référent immédiatement pour ses cours de frangais, réputés 4 travers le monde mais, s’ils sont des milliers a y transiter chaque année, de nombreux francophones ignorent encore quel est son role. Créée a Vancouver en 1903, |’ Alliance frangaise est pourtant une institution phare de la communauté francophone. Enregistrée en tant qu’association’ 4 but non lucratif dans la province dés les années cinquante, elle est aujourd’hui assimilée a un organisme de charité a vocation culturelle. Cela donne tout de suite une idée des moyens dont elle dispose. Contrairement a une idée regue, ]’Alliance n’est pas une filiale du Consulat de France. Elle entretient avec lui des relations trés étroites mais fonctionne de facgon autonome. «Nous vivons a 90% de nos frais de scolarité auxquels s’ajoutent des subventions du gouvernement francais et parfois, des dons plus ou moins substantiels. Le dernier, d’un montant de 20 090 dollars, remonte a ily a trois ans...» explique Bruno Nigita, directeur de l’établissement, détaché par ic ministére de |’Education francaise, auprés des Affaires étrangéres, en poste depuis 1990. Méme chose, toutes proportions gardées, pour l’Alliance de Victoria qui elle, ne a A # ETS dispose ni de locaux, ni de cours et se contente d’un public confidentiel. L’enseignement, le théatre et les arts Cela n’empéche pas |’établissement d’étre chapeauté par l’institution mére, basée a Paris. «/e lien entre les Alliance du monde est plutét philosophique et moral» explique cependant Bruno Nigita. C’est donc chaque €quipe qui, sous l’égide de son directeur et de son comité, donne son empreinte 4 l’Alliance qu’elle représente. Les Alliances Frangaises, bien qu’indépendantes, constituent le plus vaste réseau culturel frangais 4 travers le monde. Loin devant les Centres culturels frangais qui existent dans certaines cupitales et les Instituts -ranco-Mevxicain, belge, Portugais ou autre. L’assise et la réputation de 1’Alliance de- Vancouver remontent 4 la fin des années cinquante. L’établissement est alors dirigé par un homme d’affaire mondain, Charles Bloch- Bauer, qui ouvre les portes de Alliance au gouverneur de la province et aux personnalités en vue de l’é€poque. Un petit plus qui aura pour effet de faire sortir l’établissement du__ relatif obscurantisme dans lequel il se trouvait jusqu’alors. L’ Alliance devient la premiére au Canada 4 étre propriétaire de son batiment et 4 offrir des cours. Un changement qui s’inscrit dans une volonté paralléle du gouvernement francais de soutenir les intéréts des comités locaux qui cherchent, envers et contre tout, 4 défendre la langue et la culture frangaise. Depuis, et alors qu’au rythme de un tous les six ans, les directeurs se sont succédés, c’est _sous la direction de Bruno Nigita quel’organismea affirmé sa vocation cu“turelle, avectrois axes principaux, l’enseignement, le théatre et les .expositions d’art. Des audaces culturelles Sous des dehors faussement tranquilles, Bruno Nigita partage a la fois une passion vibrante pour les Suite page 3 oll A ae