page 4 L’APPEL Juin 1967 done situer la cité 4 sa place: elle n’est pas la fin derniére. C’est notre fierté, 4 nous chré- tiens, de dire que la destinée humaine a une autre fin que la construction d’une cité pé- rissable, que nous allons vers une cité impé- rissable et que les personnes sont appelées a se déployer au-dela du monde. Mais, du méme coup, ceci nous oblige a situer la cité terrestre dans son ordre propre, 4 lui donner sa valeur propre. Cette valeur propre, nous la lui don- nons quand nous la concevons en fonction de ce quest réellement la réalisation de la per- sonne humaine dans sa vie temporelle. C’est- a-dire que le but de la cité terrestre est de créer des conditions qui permettent aux per- sonnes humaines leur plein épanouissement.” (ibid. page 111). La grande misére de la diviligntion nord- américaine consiste dans une complicité insi- dieuse 4 vouloir faire disparaitre toute diver- sité culturelle au nom de l’efficacité et 4 vou- loir établir des standards d’uniformité au nom d’une conception artificielle de ’unité. Ce cou- rant, stimulé par l’affluence des biens maté- riels, constamment alimenté par l’appel publi- citaire au consommateur et par la dépersonnali- sation de notre société, a entrainé avec lui mé- me les institutions dont c’est la fonction essen- tielle de promouvoir les valeurs humaines. Il est facile, dans de telles conditions, de confondre le sens d’une communauté humaine universelle avec l’appel au collectivisme poli- tique et idéologique qui veut tout réduire 4 un dénominateur commun. Ca sonne plutét creux a Voreille quand on entend un prétre nous dire avee une sincérité toute angélique qu’il serait peut-étre préférable que tous les hommes par- lent la méme langue. En réponse, faudrait-il lui citer, comme le fait le pére Danielou la parole d’Isaie: “Malheur 4 ceux qui ajoutent champ 4 champ et maison 4 maison, jusqu’a ce quils habitent seuls au milieu du désert.” La valeur fondamentale que nous défen- dons, ¢’est celle de la diversité infinie qui est dans l’ordre naturel et qui est seule garante de l’unité. Notre patrimoine 4 nous, Canadiens francais, c’est notre langue, nos traditions, notre facon de penser. C’est 14 notre apport a la cité terrestre; ce sont 1a les éléments par lesquels nous pouvons contribuer a l’édifica- tion d’un monde meilleur. Nous blamera-t-on de réclamer avec une certaine impatience qu’on ne nous boude pas ce droit? Pour terminer, cédons encore la parole a Danielou. Il est apte 4 faire profondément ré- fléchir ce paragraphe qui, pourtant, n’est pas écrit par un nationaliste: “Je disais aussi qu’il y a une unification de ’Vhumanité, mais si cette unification consiste 4 créer une uniformité, wy fo Le Service compétent et complet d’impressions Aussi prés de vous que votre téléphone a i 505 Austin,, Coquitlam Rv Tel 939-7287 elle serait la destruction d’une des choses les plus précieuses de l’humanité et qui est la ri- chesse des diverses cultures. Un humanisme intégral est celui ot l’Afrique, la Chine, |’A- mérique, les anciens pays d’Europe apportent chacun et leur langue propre, et leur culture propre, et leur génie propre. Il y a dans le génie de chaque race quelque chose d’irrem- plagable. C’est André Gide qui remarquait qu’un écrivain était d’autant plus universel qu’il était plus enraciné dans son pays. “Il n’y a rien de plus anglais que Shakespeare, disait- il, et il n’y a rien de plus universel. I] n’y a rien de plus italien que Dante, et il n’y a rien de plus universel. Il n’y a rien de plus frangais que Racine, et il n’y a rien de plus universel.” Détruire ces différences, au moment méme, d’ailleurs, ot les jeunes nations d’Afrique et d’Asie les redécouvrent avec ravissement, se- rait un crime contre la nature et contre l’hu- manité. Or, ce danger de nivellement est in- contestablement aujourd’hui une lourde mena- ce. Une humanité qui serait celle de l’homo technicus et qui serait la méme a Pékin, a Buenos Aires, 4 Londres et & Dakar, aurait quelque chose d’effroyablement monotone et ennuyeux.” Un peu de réflexion serait 4 Vordre du jour. Est-ce qu’ici méme, en Colombie Britan- nique, nous ne sommes pas en voie de verser dans un genre de totalitarisme pernicieux, dé- guisé sous la forme faussement démocratique, quand elle est invoquée par ambivalence, de la “majority rule”? Roméo Paquette. FETONS LA ST-JEAN-BAPTISTE Votre exécutif de la Fédération pense déja de notre féte Nationale la St-Jean-Bap- tiste. Un programme commence 4 s’élabo- rer. Alors ne prenez pas d’engagements pour les 24 et 25, puisqu’on a besoin de votre présence et votre support. Voici un apercu d’un programme détaillé qui pa- raitra les mois prochains. Le 24 — 6 h 30 p.m. — Banquet au Pen- sioners’ Hall Le 24 — 8 h 30 p.m. — Danse au Pen- sioners’ Hall, rue Keary 4 Sapperton. Tu ne danses pas, alors tu montes au 2e et voila, 14 tu pourras jouer au bingo, aux cartes, ou encore chanter des chants canadiens. Le 25 — Messe 4 N.-D. de Fatima a 10 h 30 a.m. 7 h 80 p.m. soirée récréative a la salle N.-D. de Lourdes, rue Hammond. Tous groupements, écoles ou troupes intéressés a participer 4 ce programme sont priés de communiquer avec le secrétariat. Nous comptons sur tous et chacun pour le succés de ces célébrations au cours desquelles le grand tirage de la Fédé se terminera. La direction.