DU QUEBEC A LA SASKATCHEWAN, LITINERAIRE DES PARADIS Notre famille déménagea a Enderby, tard en 1912, ot aprés étre restés quelques temps chez des amis, puis dans une maison louée, nous emménagions au début de janvier dans la maison que Papa et Maman achetérent, la résidence des Matthews sur la rue Cliff. Papa était né dans les cantons de l'Est du Québec; il était encore trés jeune lorsque son pére mourut; il partit travailler dans les bois du bas du fleuve Saint-Laurent. Peut-étre était-il particuliérement attiré par cette région parce que ce fut 1a, le long du St-Laurent, a Beauport puis plus tard sur l’ile d’Orléans, que son ancétre Pierre PARADIS, le premier Paradis venu de France, s’était établi en 1652. Tous les PARADIS d’Amérique du Nord, plus de 50.000 en 1960, seraient croit-on, les descendants de cet homme. En 1960 un monument fut élevé sur I’ile d’Orléans, en son honneur, lors d’un rassemblement organisé pour marquer le tri-centenaire de son arrivée au Canada. La ferme sur laquelle se trouve ce monument appartient encore aujourd’hui a un PARADIS. De place en place, Papa descendit le St-Laurent en travaillant, puis finalement il travailla dans les bois du Maine et du Massa- chussetts. Il se rendit finalement dans le Wisconsin ou, en 1890, il rencontra et épousa ma mére, Caroline BEFFA. Mere était née a Paris de parents francais et suisse, ses grands-parents suisses, peut-étre de descendance italienne, étaient d’une région proche de la frontiére italienne. Aprés leur mariage dans le Wisconsin, Maman et Papa vinrent au Manitoba ou la plupart de ses fréres et soeurs s’étaient établis. Les cing premiers des enfants y sont nés tandis que ma soeur Joséphine et moi-méme, sommes nées en Saskatchewan. INSTALLATION A ENDERBY Notre Papa n’était pas cultivateur, mais il aimait beaucoup la vie de plein air, tout spécialement dans les bois. Ayant entendu parler des foréts magnifiques de C.B., par une famille d’un village voisin en Saskatchewan, qui avait déménagé a Enderby (la famille SIMARD), Papa vint deux ou trois hivers en Okanagan pour travailler dans les LA FAMILLE PARADIS D’ENDERBY, C.B. bois. Finalement, en 1912 nous y déménageames. Un des souvenirs de ma soeur Caroline alors que nous étions encore en Saskatchewan, fut cette nouvelle de Papa que les gens de Kelowna avaient besoin de beurre, et ma mére et une autre femme de la région, firent du beurre et l’emballérent dans des tonneaux de bois pour l’envoyer 4 Kelowna. Lorsque nous arrivames a Enderby, ma mére fut bien vite reconnue comme excellente couturiére, ayant suivi des cours de coupe et de confection par correspondance de Rice Lake, Wisconsin, son ancien lieu de résidence. Elle fit ainsi de la couture pendant de nombreuses années, avec l'aide, au début, de sa fille ainée Marie, elle-méme une excellente couturiére. LE TRAVAIL DE MONSIEUR PARADIS Papa prit des contrats de poteaux, de traverses de chemin de fer et de billots, mais l'industrie forestiére ayant des hauts et des bas, il devait parfois aller jusque dans les Kootenays pour trouver du travail. Jusqu’a |’age de 70 ans il pouvait encore distancer beaucoup de plus jeunes, le long de la route de Mabel Lake, ou grimpant a sa cabane sur les montagnes avec les rations de nourriture pour une semaine dans son sac a dos. S’il s’attendait a travailler au méme endroit pendant plusieurs mois, il construisait toujours une cabane. Bill Clark, un forestier bien connu de la région, fit une fois cette remarque, que si un jour il arrivait au ciel et qu'il y voyait une barraque d’écorce, il saurait que le “vieux PARADIS” l’avait devancé! En 1930, Papa avait alors 70 ans, des représentants du ministére des Foréts vinrent lui demander de les mener a Hidden Lake avec une €quipe pour combattre un incendie de forét parce qu’il était la seule personne qui savait comment s’y rendre. Ce fut pratiquement son dernier travail dans les bois; il mourut soudainement d’une crise cardiaque en avril 1931. Ma mere le suivit en 1934, aprés une longue maladie. LES ENFANTS PARADIS Des sept enfants, I’ainé Jean, ne vécut jamais 4 Enderby parce qu'il enseignait déja en Saskatchewan lorque nous avons déménagé. 12